Accueil > Citations > Citations sur l'à force de
Citations sur l'à force de
Il y a 201 citations sur l'à force de.
-
Il n’y a plus de honte maintenant à cela ; l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer. Aujourd’hui, la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages. C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée ; et, quoiqu’on la découvre, on n’ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l’hypocrisie est un vice privilégié qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une impunité souveraine. On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. Qui en choque un, se les attire tous sur les bras ; et ceux que l’on sait même agir de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour être véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres ; ils donnent bonnement dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de leurs actions. Combien crois-tu que j’en connaisse qui, par ce stratagème, ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, qui se font un bouclier du manteau de la religion, et, sous cet habit respecté, ont la permission d’être les plus méchants hommes du monde ? On a beau savoir leurs intrigues, et les connaître pour ce qu’ils sont, ils ne laissent pas pour cela d’être en crédit parmi les gens ; et quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d’yeux, rajustent dans le monde tout ce qu’ils peuvent faire. C’est sous cet abri favorable que je veux me sauver, et mettre en sûreté mes affaires. Je ne quitterai point mes douces habitudes ; mais j’aurai soin de me cacher, et me divertirai à petit bruit. Que si je viens à être découvert, je verrai, sans me remuer, prendre mes intérêts à toute la cabale, et je serai défendu par elle envers et contre tous. Enfin, c’est là le vrai moyen de faire impunément tout ce que je voudrai. Je m’érigerai en censeur des actions d’autrui, jugerai mal de tout le monde, et n’aurai bonne opinion que de moi. Dès qu’une fois on m’aura choqué tant soit peu, je ne pardonnerai jamais, et garderai tout doucement une haine irréconciliable. Je ferai le vengeur des intérêts du ciel ; et, sous ce prétexte commode, je pousserai mes ennemis, je les accuserai d’impiété, et saurai déchaîner contre eux des zélés indiscrets, qui, sans connaissance de cause, crieront en public contre eux, qui les accableront d’injures, et les damneront hautement de leur autorité privée. C’est ainsi qu’il faut profiter des faiblesses des hommes, et qu’un sage esprit s’accommode aux vices de son siècle.
Molière — Dom Juan -
ACTE I - SCENE PREMIEREDORANTE.Ce mage, qui d'un mot renverse la nature,N'a choisi pour palais que cette grotte obscure.La nuit qu'il entretient sur cet affreux séjour,N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour,De leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombresQue ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres.N'avancez pas : son art au pied de ce rocherA mis de quoi punir qui s'en ose approcher ;Et cette large bouche est un mur invisible,Où l'air en sa faveur devient inaccessible,Et lui fait un rempart, dont les funestes bordsSur un peu de poussière étalent mille morts.Jaloux de son repos plus que de sa défense,Il perd qui l'importune, ainsi que qui l'offense ;Malgré l'empressement d'un curieux désir,Il faut, pour lui parler, attendre son loisir :Chaque jour il se montre, et nous touchons à l'heureOù pour se divertir il sort de sa demeure.PRIDAMANT.J'en attends peu de chose, et brûle de le voir.J'ai de l'impatience, et je manque d'espoir.Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes,Qu'ont éloigné de moi des traitements trop rudes,Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux,A caché pour jamais sa présence à mes yeux.Sous ombre qu'il prenait un peu trop de licence,Contre ses libertés je roidis ma puissance ;Je croyais le dompter à force de punir,Et ma sévérité ne fit que le bannir.Mon âme vit l'erreur dont elle était séduite :Je l'outrageais présent, et je pleurai sa fuite ;Et l'amour paternel me fit bientôt sentirIl l'a fallu chercher : j'ai vu dans mon voyageLe Pô, le Rhin, la Meuse, et la Seine, et le Tage :Toujours le même soin travaille mes esprits ;Et ces longues erreurs ne m'en ont rien appris.Enfin, au désespoir de perdre tant de peine,Et n'attendant plus rien de la prudence humaine,Pour trouver quelque borne à tant de maux soufferts,J'ai déjà sur ce point consulté les enfers.J'ai vu les plus fameux en la haute scienceDont vous dites qu'Alcandre a tant d'expérience :On m'en faisait l'état que vous faites de lui,Et pas un d'eux n'a pu soulager mon ennui.L'enfer devient muet quand il me faut répondre,Ou ne me répond rien qu'afin de me confondre.[…]
Corneille — L'illusion comique -
Je veux peindre la France une mère affligée, Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage Dont nature donnait à son besson l'usage ; Ce voleur acharné, cet Esaü malheureux, Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux, Si que, pour arracher à son frère la vie,Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie.[…] Ni les soupirs ardents, les pitoyables crisNi les soupirs ardents, les pitoyables cris,Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.Leur conflit se rallume et fait si furieuxQue d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte ,Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;
Théodore Agrippa d’Aubigné — Je veux peindra la France (Les Tragiques) -
Car s'il est vrai qu'à force de passer d'une ville à l'autre pour gagner ma vie de mes imitations, à force de m'égosiller dans les noces, les banquets et les cafés en racontant des histoires, je n'ai jamais eu l'heur de choisir une épouse, cela ne veut pas dire que j'ignore tout de la gent féminine.
Orhan Pamuk — Mon nom est Rouge -
Hutin rêvait d’ameuter contre lui le rayon entier, de le chasser à force de mauvais vouloir et de vexations.
Émile Zola — Au bonheur des dames -
[…] pur produit maison, entré comme arpète à l’âge de 16 ans dans les ateliers et qui a gravi les échelons à force de cours du soir pour devenir technicien.
Jean-François Fournel — « Entre Peugeot et le FC de Sochaux -
La première partie du chemin se fit à la raquette, et les bagages, les vivres et les munitions furent portés à force de bras sur des traîneaux sauvages appelés tabaganes.
Joseph Marmette — Les Machabées de la Nouvelle-France: histoire d'une famille canadienne -
Ce n’est point pour une baderne aux doigts gourds comme Savary, ce n’est pas pour ce novice en diplomatie, qu’il a créé, pendant dix ans, cet instrument magnifiquement accordé, ce n’est pas pour qu’un bousilleur s’en serve maladroitement et se prévale, comme étant son œuvre, de ce que son prédécesseur a construit à force de jours et de nuits d’un pénible travail.
Stefan Zweig — Joseph Fouché -
Peut-être que c'était le cœur qui avait lâché à force de s’astiquer le chinois et qu'il gisait quelque part, braguette ouverte sur le néant.
Gérard-Fernand Bianchi — Généalogie fractale -
On trouve (...) au rapprochement [des essieux] l'avantage de disposer d'un plus grand bras de levier, pour tourner à force de bras les wagons sur les plaques de croisement.
J.-N. Haton de La Goupillière — Cours d'exploitation des mines -
... à force de s'appesantir sur un travail, il vous éblouit; ce qui semble être une faute maintenant, cinq minutes après ne le semble plus; (...). On en arrive à battre la breloque et c'est là le moment où il est sain de s'arrêter.
Flaubert — Correspondance -
Et à force de t’casser les couilles avec ses bisous, ses câlins tout ça, elle te transforme : t'étais le dernier des thugs, tu deviens le premier des caniches, laisse tomber ! C'est un truc de ouf.
Ludovic Hermann Wanda — Prisons -
Et à force de t’casser les couilles avec ses bisous, ses câlins tout ça, elle te transforme : t’étais le dernier des thugs, tu deviens le premier des caniches, laisse tomber ! C’est un truc de ouf.
Ludovic Hermann Wanda — Prisons -
Pourquoi ? Parce que les journalistes politiques et autres commentateurs qui donnent le la sont rabougris du cervelet ? Infirmes de la comprenette à force de s’enfermer eux-mêmes dans la boite à chaussure des schémas normalisateurs ?
Jean-François Kahn — L’horreur médiatique -
Avant, on en voyait plein. Mais à force de se faire chambrer ou péter la gueule, ils se font de plus en plus rares. Dommage !
Jooks — Espèce en voie d'extinction : le rasta blanc -
La route est impraticable, l'eau du robinet terreuse, les draps de lit trempés, les habits champignonneux. Le lagon, habituellement bleu-vert transparent, devient marron à force de réceptionner la terre qui s'y déverse.
Thierry Francès — Du mistral au maraamu -
Mon père, je l’ai pas connu, elle m’en parle jamais, à force de cogiter et d’interroger ce silence, je finis par penser qu’il était un cogneur lui aussi.
Anne Bragance — Remise de peines -
Pourquoi ? Parce que les journalistes politiques et autres commentateurs qui donnent le la sont rabougris du cervelet ? Infirmes de la comprenette à force de s’enfermer eux-mêmes dans la boite à chaussure des schémas normalisateurs ?
Jean-François Kahn — L’horreur médiatique -
Le soir, on le voyait, avec sa longue figure triste, ridicule à force de majesté, attendant sa clef dans un bureau d’hôtel garni, et il remontait chez lui, las de courses, de démarches, mais toujours fier, cramponné à l’espoir, s’acharnant comme un décavé à courir après son honneur…
Alphonse Daudet — Un décoré du 15 août -
Quand la peau est crépie de chair et rebroussée de fleur, on l'étend sur la table, on l'essuie fortement avec des écharnures, puis on l'étire, c'est-à-dire qu'on conduit un instrument appelé étire, à force de bras, sur toute la peau du côté de la fleur pour l'unir et l'étendre.
Phillipe Macquer — Pierre Jaubert -
Émotionner est assurément un vilain mot. Ne l'admettons pas dans le Dictionnaire, dira-t-on, ne lui donnons point le droit de cité; émouvoir suffit. - À quoi je réponds: Non, émouvoir ne suffit pas; car il est des cas où j'emploierai émotionner et où j'en aurai besoin. Et, par exemple, si je veux définir la manière de tel historien moderne qui, à force de dramatiser l'histoire, l'a énervée; qui, en peignant les hommes de la Révolution, les a décrits dans un détail minutieux et impossible, comme Balzac fait pour ses héros de roman; si, parlant de cet historien, je dis: « N..., dans son histoire de la Révolution et dans les scènes qu'il y retrace, ne se contente pas d'exciter les sentiments de pitié ou d'indignation, il ébranle les nerfs; il ne se contente pas d'émouvoir, il veut émotionner; » - eh bien! émotionner, dans ce cas-là, je le demande, n'est-il pas français et selon l'acception la plus juste ? Il est vrai qu'en l'introduisant dans le Dictionnaire...
-
Certains textes tardifs donnent à entendre que si le voilier venait à encalminer, on poursuivait à force de rames.
Frédéric Durand — Les Vikings et la mer -
Je me suis époumoné à force de crier.
-
— Ah ! non, non, pas ma sonate ! cria Mme Verdurin, je n’ai pas envie à force de pleurer de me fiche un rhume de cerveau avec névralgies faciales, comme la dernière fois. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 28)
-
Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion...
Raymond Lauener — Robert Walser ou La primauté du jeu -
C’était un homme fier, rude et sûr de lui ; il n’acceptait pas de pourboire de moins de vingt fillérs, il portait une bague en diamant et, à force de fréquenter la petite noblesse de province, il avait fini par en épouser les manières ; mais à ce moment-là, il pensait au temps de l’incorporation, blêmissait, et sa voix tremblait de déférence.
Dezső Kosztolányi — Le Colonel blanc (1912) -
Mais à force de frottailler à jet continu il est devenu pratiquement immunisé…
William S. Burroughs — Le Festin nu (The Naked Lunch) -
Oh ! répondit M. de , à force de constater que la vérité est invraisemblable et que l’invraisemblable est vrai, je ne m’étonne plus de rien.
Louise de Vilmorin — Madame de -
Qu'un homme soit le plus accompli et le plus irrépréhensible, et qu'on le mette comme la lumière sur le chandelier, tout accompli et tout irrépréhensible qu'il peut être, on en jugera, et à force de l'observer, on y découvrira ou l'on croira y découvrir des taches.
Père Louis Bourdaloue — Sermon sur le jugement téméraire -
Lorsque nous ouvrons une porte, nous transformons les lieux de bien mesquine façon. Nous heurtons leur pleine extension et y introduisons une brèche malavisée à force de mauvaises proportions.
Muriel Barbery — L’élégance du hérisson -
Fils d’un ouvrier pauvre, Martial était presque devenu, à force de travail et d’économie, un ouvrier riche. Son père était monteur en bronze.
Jules Claretie — Le Train 17 -
La première partie du chemin se fit à la raquette, et les bagages, les vivres et les munitions furent portés à force de bras sur des traîneaux sauvages appelés tabaganes.
Joseph Marmette — Les Machabées de la Nouvelle-France: histoire d'une famille canadienne -
L’on soupa fort joyeusement, et, à force de jouer des airs de cornemuse avec l’outre à vin, on la rendit presque aussi plate que le bissac d’un mendiant de Castille.
Théophile Gautier — Voyage en Espagne -
Elle avait la mamelle triste et la fesse en goutte d'huile, des légions de partouzeurs l'avaient aplatie comme une tortilla, à force de la prendre en sandwich, s'excita Clara.
Jeanne Faivre d'Arcier — L'ange blanc s'habille en noir -
Ainsi il se détache du monde et de la société, il se construit un univers qui se suffit à lui-même et qui, à force de se déconcrétiser et de se dématérialiser, se fige, se pétrifie pour n’être plus qu’une image, qu’une ombre idéalisée, une illusion, une chimère.
Raymond Lauener — Robert Walser ou La primauté du jeu -
Une chose pliante plie aisément et beaucoup : tel est l’osier. Une chose ployante plie aisément, mais peu : le courlis et la bécasse ont un bec en forme de sonde grêle et ployante (Buff.) ; l’échasse a des jambes molles et ployantes (Id.). — De même, au figuré, plier se dit absolument : plions sous le joug de la foi (Boss.), c’est-à-dire ployons d’abord et entièrement. « L’empereur plia en tout sous la volonté de Charles XII. » Volt. Ployer, au contraire, se dit relativement et signifie plier peu à peu ou un peu, sous quelque rapport. « C’est à force de voir ces merveilles que le monde entier a enfin ployé sous le joug de la religion. » Fén. « Malgré toute la droiture qu’elle étale, la vertu du monde saura bien ployer, quand il faudra de la faveur. » Boss.
-
Pot-pourri, nom qu'on a d'abord donné à un ragoût qu'on faisait pour ainsi dire pourrir à force de cuisson, et qui était composé de diverses sortes de viandes assaisonnées et cuites ensemble avec différentes herbes. Ce salmigondis était servi sur la table dans le pot même où tout avait cuit.
Alexandre Boniface (directeur d’ouvrage — Manuel des amateurs de la langue française -
« Ce professorat a fait de moi une vieille bête qui a besoin d’avoir l’air méchant, et qui le devient, à force de faire le croquemitaine et les yeux creux… Ça vous tanne le cœur… On est cruel… J’ai été cruel. » — Jules Vallès, L’Enfant
-
Les généraux de salon, à force de fréquenter les antichambres du pouvoir, rêvent de pronunciamientos.
Frantz Fanon — Les Damnés de la Terre -
"Un cahier de grammaire m’apprend que la proposition indépendante était dite absolue, la principale pouvait s’appeler aussi primordiale alors que la subordonnée se satisfaisait de secondaire. La nomenclature grammaticale a quelque peu évolué depuis, mais à force de nuances, est-elle devenue plus claire ?
Édouard Bled — Mes écoles" -
Elle vit deux hommes qui s'élançoient dans la petite barque, et qui s'éloignoient à force de rames
Nodier — Jean Sbogar -
La route est impraticable, l'eau du robinet terreuse, les draps de lit trempés, les habits champignonneux. Le lagon, habituellement bleu-vert transparent, devient marron à force de réceptionner la terre qui s'y déverse.
Thierry Francès — Du mistral au maraamu