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Citations sur l'affront
Il y a 20 citations sur l'affront.
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Don DiègueRodrigue, as-tu du cœur ?Don RodrigueTout autre que mon pèreL’éprouverait sur l’heure.Don DiègueAgréable colère !Digne ressentiment à ma douleur bien doux !Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;Viens me venger.Don RodrigueDe quoi ?Don DiègueD’un affront si cruel,Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel :D’un soufflet. L’insolent en eût perdu la vie ;Mais mon âge a trompé ma généreuse envie :Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,Je le remets au tien pour venger et punir.Va contre un arrogant éprouver ton courage :Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage ;Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter,Je te donne à combattre un homme à redouter :Je l’ai vu, tout couvert de sang et de poussière,Porter partout l’effroi dans une armée entière.J’ai vu par sa valeur cent escadrons rompus ;Et pour t’en dire encor quelque chose de plus,Plus que brave soldat, plus que grand capitaine,C’est…Don RodrigueDe grâce, achevez.Don DiègueLe père de Chimène.Don RodrigueLe…Don DiègueNe réplique point, je connais ton amour ;Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour.Plus l’offenseur est cher, et plus grande est l’offense.Enfin tu sais l’affront, et tu tiens la vengeance :Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;Montre-toi digne fils d’un père tel que moi.Accablé des malheurs où le destin me range,Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge.
Corneille — Le Cid -
PYRRHUS.Madame, demeurez.On peut vous rendre encor ce fils que vous pleurez.Oui, je sens à regret qu’en excitant vos larmes,Je ne fais contre moi que vous donner des armes ;Je croyais apporter plus de haine en ces lieux.Mais, madame, du moins, tournez vers moi les yeux :Voyez si mes regards sont d’un juge sévère,S’ils sont d’un ennemi qui cherche à vous déplaire.Pourquoi me forcez-vous vous-même à vous trahir ?Au nom de votre fils, cessons de nous haïr.À le sauver enfin c’est moi qui vous convie.Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ?Faut-il qu’en sa faveur j’embrasse vos genoux ?Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous.Je sais de quels serments je romps pour vous les chaînes ;Combien je vais sur moi faire éclater de haines.Je renvoie Hermione, et je mets sur son front,Au lieu de ma couronne, un éternel affront ;Je vous conduis au temple où son hymen s’apprête ;Je vous ceins du bandeau préparé pour sa tête.Mais ce n’est plus, madame, une offre à dédaigner ;Je vous le dis : il faut ou périr, ou régner.Mon cœur, désespéré d’un an d’ingratitude,Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude.C’est craindre, menacer, et gémir trop longtemps.Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j’attends.Songez-y : je vous laisse, et je viendrai vous prendrePour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre ;Et là vous me verrez, soumis ou furieux,Vous couronner, madame, ou le perdre à vos yeux.
Racine — Andromaque -
RODRIGUE — Percé jusques au fond du cœurD’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,Misérable vengeur d’une juste querelle,Et malheureux objet d’une injuste rigueur,Je demeure immobile, et mon âme abattueCède au coup qui me tue.Si près de voir mon feu récompensé,Ô Dieu, l’étrange peine !En cet affront mon père est l’offensé,Et l’offenseur le père de Chimène !Que je sens de rudes combats !Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse :Il faut venger un père, et perdre une maîtresse :L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,Ou de vivre en infâme,Des deux côtés mon mal est infini.Ô Dieu, l’étrange peine !Faut-il laisser un affront impuni ?Faut-il punir le père de Chimène ?
Pierre Corneille — Le Cid -
Les aloès, les grands tulipiers aux fleurs jaunes Vivaient sans avoir vu les nymphes et les faunes Qui brisent des rameaux pour en orner leur front. Les énormes jasmins fleurissaient sans affront; D'autres arbres mêlaient, comme un riche cortège, Des corolles de sang à des feuilles de neige.
Théodore de Banville — Les Exilés, L'Éducation de l'amour -
Ensuite, il se fâcha, força le docteur à accepter un verre de quelque chose. La demoiselle ne lui ferait pas l’affront de refuser du sirop.
Émile Zola — Le Docteur Pascal -
Les hommes ont souvent moins de courage pour affronter les petits ennuis que les grandes catastrophes.
Esope -
Les affronts à l'honneur ne se réparent point.
Pierre Corneille — Le Cid -
Ecrire, c'est affronter un visage inconnu.
Edmond Jabès — Les Cahiers du double -
C'est un malheur de n'être point aimée ; mais c'est un affront de ne l'être plus.
Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu — Lettres persanes -
Il faut affronter la réalité avec une pointe d’humour ; autrement, on passe à côté.
Lawrence Durrell -
Ce n'est pas une injure ou un affront qui empêche le soleil de se coucher.
Ahmadou Kourouma — En attendant le vote des bêtes sauvages -
Qui se venge d’un petit affront cherche à en recevoir de grands.
Proverbe chinois -
Plus mon rang a d'éclat, plus l'affront est sanglant.
Molière — Psyché -
Un coup de bâton reçu dans le dos, ce n'est qu'une offense ; un coup de bâton reçu par-devant, c'est un affront.
Miguel de Cervantès -
Pourquoi lave-t-on une injure alors qu'on essuie un affront ?
Alphonse Allais -
Pourquoi répondre aux remords quand on n'a pas eu le droit de réagir sous l'affront.
Jovette-Alice Bernier — Non monsieur -
C'est un malheur de n'être point aimée ; mais c'est un affront que de ne l'être plus.
Montesquieu — Lettres persanes -
L’image est proscrite, car elle est perçue comme un affront au rôle de Dieu, considéré comme seul créateur sur terre.
Pedram Khosronejad — Le Figaro, 21 janvier 2015 -
Une difficulté n’en est plus une, à partir du moment où vous en souriez, où vous l’affrontez.
Baden-Powell -
Je ne veux pas prier d'être protégé des dangers, mais de pouvoir les affronter.
Rabindranàth Tagore