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Il y a 56 citations sur l'autour.
Confluent des deux sourires versl’enfant – une roue de ma ferveurle bagage de sang des créaturesincarnées dans les légendes physiques- vit les cils agiles des orages se troublentla pluie tombe sous les ciseaux ducoiffeur obscur – de grandes alluresnageant sous les arpèges disparatesdans la sève des machines l’herbepousse autour des yeux aigusici le partage de nos caressesmordues et parties avec les flotss’offre au jugement des heuresséparées par le méridien des cheveluresmidi sonne dans nos mainsles piments des plaisirs humains. Tristan Tzara — « Hirondelle végétale »
Cependant, les fortes chaleurs étaient venues. Une après-midi de juin, un samedi que l’ouvrage pressait, Gervaise avait elle-même bourré de coke la mécanique, autour de laquelle dix fers chauffaient, dans le ronflement du tuyau. […] On avait laissé ouverte la porte de la rue, mais pas un souffle de vent ne venait ; les pièces qui séchaient en l’air, pendues aux fils de laiton, fumaient, étaient raides comme des copeaux en moins de trois quarts d’heure. Emile Zola — L’Assommoir
Sous l'ombre des ruines de l'amphithéâtre, et tout autour des antiques portes romaines, les paysans descendus des montagnes étalaient leurs denrées : ... Toepffer — Nouvelles genevoises
Et toi jolie fille Qui te promenais Et qui vivais Autour et alentour de la rue de Buci Toi qui grandissais dans ce paysage Toi qui te promenais tous les matins Avec ton chien Avec ton pain Et puis qui es partie Maintenant tu es revenue ... Jacques Prévert — Paroles, La rue de Buci maintenant...
Lorsque l'œil était fait à cette pénurie de lumière, il distinguait, placées tout autour, ces pudibondes cloisons en usage dans les restaurants anglais. Angelo de Sorr — Le vampire
Surprises : Ce que nous étions serrés sur cette plate-forme d’autobus ! Et ce que ce garçon pouvait avoir l’air bête et ridicule ! Et que fait-il ? Ne le voilà-t-il pas qui se met à vouloir se quereller avec un bonhomme qui – prétendit-il ! ce damoiseau ! – le bousculait ! […]Rêve : Il me semblait que tout fût brumeux et nacré autour de moi, avec des présences multiples et indistinctes parmi lesquelles cependant se dessinait assez nettement la seule figure d’un homme jeune dont le cou trop long semblait annoncer déjà par lui-même le caractère à la fois lâche et rouspéteur du personnage. […] Raymond Queneau — Exercices de style
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis,Pour la seconde fois, les trompe et les affine,Blanchit sa robe et s’enfarine ;Et, de la sorte déguisé,Se niche et se blottit dans une huche ouverte.Ce fut à lui bien avisé :La gent trotte-menu s’en vient chercher sa perte.Un rat, sans plus, s’abstient d’aller flairer autour ;C’était un vieux routier, il savait plus d’un tour ;Même il avait perdu sa queue à la bataille.Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,S’écria-t-il de loin au général des chats :Je soupçonne dessous encor quelque machine :Rien ne te sert d’être farine ;Car, quand tu serais sac, je n’approcherais pas.C’était bien dit à lui : j’approuve sa prudence :Il était expérimenté,Et savait que la méfianceEst mère de la sûreté. Jean de La Fontaine — Fables
C’est une écharpe bleu foncé bien sûr, très longue et très épaisse, je me prends les pieds dedans en marchant, je dois lui faire faire au moins trois tours autour de mon cou, à mon écharpe. Hélène Soulié — À cloche-pied
Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement […] toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur […] et son nom aurait été gammeth ou gammel. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait “Jésus en face des Docteurs”. Georges Perec — W ou le souvenir d’enfance
L’un, vertueux et sensible comme Werther, promènerait autour de lui des regards innocents ; l’autre, damné comme Valmont, aurait cet œil dont l’éclair est comparable à une flèche aigüe. Alfred de Musset — Le Temps
L'inconnu resta impassible. Il se mit à regarder modestement autour de lui, comme un chien qui, en se glissant dans une cuisine étrangère, craint d'y recevoir des coups. Par une grâce de leur état, les clercs n'ont jamais peur des voleurs ils ne soupçonnèrent donc point l'homme au carrick et lui laissèrent observer le local, où il cherchait vainement un siège pour se reposer, car il était visiblement fatigué. Par système, les avoués laissent peu de chaises dans leurs études. Le client vulgaire, lassé d'attendre sur ses jambes, s'en va grognant, mais il ne prend pas un temps qui, suivant le mot d'un vieux procureur, n'est pas admis en taxe. Honoré de Balzac — Le colonel Chabert
L’air du bal était lourd ; les lampes pâlissaient. On refluait dans la salle de billard. Un domestique monta sur une chaise et cassa deux vitres ; au bruits des éclats de verre, Madame Bovary tourna la tête et aperçut dans le jardin, contre les carreaux, des faces de paysans qui regardaient. Alors le souvenir des Bertaux lui arriva. Elle revit la ferme, la mare bourbeuse, son père en blouse sous les pommiers, et elle se revit elle-même, comme autrefois, écrémant avec son doigt les terrines de lait dans la laiterie. Mais, aux fulgurations de l’heure présente, sa vie passée, si nette jusqu’alors, s’évanouissait tout entière, et elle doutait presque de l’avoir vécue. Elle était là ; puis autour du bal, il n’y avait plus que l’ombre, étalée sur tout le reste. Gustave Flaubert — Madame Bovary
Puis Achille sauta de la berge au milieu du fleuve. Mais le fleuve se gonfla, furieux. Il soulevait toutes ses eaux ; les cadavres sans nombre qui encombraient son lit, il les rejetait sur la terre en mugissant comme un taureau. Les vivants, il les sauvait en les cachant dans ses profonds tourbillons. Le flot tumultueux se levait, terrible, autour d’Achille et le courant se pressait contre son bouclier. Le héros chancelait sur ses pieds. Alors il agrippa de ses mains un grand orme qui s’écroula, déraciné, emportant toute la berge. De ses branches serrées, l’arbre arrêta le courant et fit un pont sur le fleuve. Achille, sortant de l’eau, s’élança dans la plaine, effrayé. Mais le grand dieu ne s’arrêtait pas : il s’élança vers lui pour mettre fin à l’œuvre du divin Achille et éloigner le malheur des troyens. Homère — L’Iliade
Dès qu’ils sont face à face, les deux chevaliers s’élancent l’un contre l’autre à bride abattue et ils se heurtent avec violence. Le choc des lances est tel qu’elles se plient en arc et volent en éclats. Ils prennent leurs épées et se portent de rudes coups qui endommagent les écus, les heaumes et les cottes de maille. Ils font de larges brèches dans le bois des écus, rompent leurs cottes de mailles et se blessent en maints endroits. Ils se rendent leurs coups avec rage comme s’ils respectaient un contrat. Mais souvent, en glissant, les épées atteignent la croupe des chevaux. Elles se rougissent de sang en entaillant le flanc des malheureuses bêtes qui ne tardent pas à tomber mortes toutes les deux. À peine ont-ils roulé à terre, que les deux combattants se ruent à pied l’un contre l’autre. S’ils s’étaient haïs à mort, ils ne se seraient pas battus plus sauvagement avec leurs épées. Ils se frappent à un rythme rapide que celui avec lequel le joueur le plus invétéré lance ses deniers en doublant sa mise chaque fois qu’il perd. (…) Alors il l’assaille de coups redoublés qui pleuvent dru autour de sa tête ; il le bouscule comme un ouragan, le presse et le contraint à céder du terrain. Il le fait reculer et le malmène si durement que l’autre est bien près d’en perdre le souffle et qu’il n’a guère la force de se défendre. Chrétien de Troyes — Lancelot ou le Chevalier de la charrette
Je vous sais gré d'être là, comme je sais gré à un beau jour de luire sur ma tête, à un air parfumé de courir autour de moi. Soulié — Les Mémoires du diable
Je m’assois à un bout de la table et trace La Belle au bois dormant, Le Lac des cygnes. Ça en fait toute une page. Cependant, les nombreux tchékistes qui tournicotent autour de moi (ils iront moucharder demain dès potron-minet) de redoubler d’attention ; sûr et certain qu’elle est en train de livrer le plan de nos usines d’armement. Mais que puis-je faire ? Leur dire que je suis illettrée, que je ne sais pas écrire ? Maïa Plissetskaïa — Moi
Elle se vit ensuite s’asseyant pour la première fois sur les soyeux coussins de l’équipage conjugal. Elle était lady, elle était Comtesse. La fameuse devise : Honni soit qui mal y pense ! courait autour de son écusson ; elle avait des égales et point de supérieures. Paul Féval — Les mystères de Londres
Ô elle dont je dis le nom sacré dans mes marches solitaires et mes rondes autour de la maison où elle dort, et je veille sur son sommeil, et elle ne le sait pas, et je dis son nom aux arbres confidents, et je leur dis, fou des longs cils recourbés, que j’aime et j’aime celle que j’aime, et qui m’aimera, car je l’aime comme nul autre ne saura, et pourquoi ne m’aimerait-elle pas, celle qui peut d’amour aimer un crapaud, et elle m’aimera, m’aimera, m’aimera, la non-pareille m’aimera, et chaque soir j’attendrai tellement l’heure de la revoir et je me ferai beau pour lui plaire, et je me raserai, me raserai de si près, pour lui plaire, et je me baignerai, me baignerai longtemps pour que le temps passe plus vite, et tout le temps penser à elle, et bientôt ce sera l’heure, ô merveille, ô chants dans l'auto qui vers elle me mènera, vers elle qui m'attendra, vers les longs cils étoilés, ô son regard lorsque j'arriverai, elle sur le seuil m'attendant, élancée et de blanc vêtue, prête et belle pour moi, prête et craignant d'abîmer sa beauté si je tarde, et allant voir sa beauté dans la glace, voir si sa beauté est toujours là et parfaite, puis revenant sur le seuil et m'attendant en amour, émouvante sur le seuil et sous les roses, ô tendre nuit, ô jeunesse revenue, ô merveille lorsque je serai devant elle, ô son regard, ô notre amour, et elle s'inclinera sur ma main, ô merveille de son baiser sur ma main, et elle relèvera la tête et nos regards s'aimeront et nous sourirons de tant nous aimer, toi et moi, et gloire à Dieu. Albert Cohen — Belle du Seigneur
Il ne croit pas, ce geôlier, que j’aie à me plaindre de lui et de ses sous-geôliers. Il a raison. Ce serait mal à moi de me plaindre ; ils ont fait leur métier, ils m’ont bien gardé ; et puis ils ont été polis à l’arrivée et au départ. Ne dois-je pas être content ? Ce bon geôlier, avec son sourire bénin, ses paroles caressantes, son œil qui flatte et qui espionne, ses grosses et larges mains, c’est la prison incarnée, c’est Bicêtre qui s’est fait homme. Tout est prison autour de moi ; je retrouve la prison sous toutes les formes, sous la forme humaine comme sous la forme de grille ou de verrou. Ce mur, c’est de la prison en pierre ; cette porte, c’est de la prison en bois ; ces guichetiers, c’est de la prison en chair et en os. La prison est une espèce d’être horrible, complet, 129 indivisible, moitié maison, moitié homme. Je suis sa proie ; elle me couve, elle m’enlace de tous ses replis. Elle m’enferme dans ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer, et me surveille avec ses yeux de geôlier. Ah ! misérable ! que vais-je devenir ? qu’estce qu’ils vont faire de moi ? Victor Hugo — Le dernier jour d’un condamné
Par les journées de juillet très chaudes, le mur d’en face jetait sur la petite cour humide une lumière éclatante et dure.Il y avait un grand vide sous cette chaleur, un silence, tout semblait en suspens ; on entendait seulement, agressif, strident, le grincement d’une chaise traînée sur le carreau, le claquement d’une porte. C’était dans cette chaleur, dans ce silence – un froid soudain, un déchirement.Et elle restait sans bouger sur le bord de son lit, occupant le plus petit espace possible, tendue, comme attendant que quelque chose éclate, s’abatte sur elle dans ce silence menaçant.Quelquefois le cri aigu des cigales, dans la prairie pétrifiée sous le soleil et comme morte, provoque cette sensation de froid, de solitude, d’abandon dans un univers hostile où quelque chose d’angoissant se prépare.Étendu dans l’herbe sous le soleil torride, on reste sans bouger, on épie, on attend.Elle entendait dans le silence, pénétrant jusqu’à elle le long des vieux papiers à raies bleues du couloir, le long des peintures sales, le petit bruit que faisait la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle entendait se fermer la porte du bureau.Elle restait là, toujours recroquevillée, attendant, sans rien faire. La moindre action, comme d’aller dans la salle de bains se laver les mains, faire couler l’eau du robinet, paraissait une provocation, un saut brusque dans le vide, un acte plein d’audace. Ce bruit soudain de l’eau dans ce silence suspendu, ce serait comme un signal, comme un appel vers eux, ce serait comme un contact horrible, comme de toucher avec la pointe d’une baguette une méduse et puis d’attendre avec dégoût qu’elle tressaille tout à coup, se soulève et se replie.Elle les sentait ainsi, étalés, immobiles, derrière les murs, et prêts à tressaillir, à remuer.Elle ne bougeait pas. Et autour d’elle toute la maison, la rue semblaient l’encourager, semblaient considérer cette immobilité comme naturelle.Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et qu’on voyait l’escalier, plein d’un calme implacable, impersonnel et sans couleur, un escalier qui ne semblait pas avoir gardé la moindre trace des gens qui l’avaient parcouru, pas le moindre souvenir de leur passage, quand on se mettait derrière la fenêtre de la salle à manger et qu’on regardait les façades des maisons, les boutiques, les vieilles femmes et les petits enfants qui marchaient dans la rue, il paraissait certain qu’il fallait le plus longtemps possible – attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c’était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire.Tout au plus pouvait-on, en prenant soin de n’éveiller personne, descendre sans le regarder l’escalier sombre et mort, et avancer modestement le long des trottoirs, le long des murs, juste pour respirer un peu, pour se donner un peu de mouvement, sans savoir où l’on va, sans désirer aller nulle part, et puis revenir chez soi, s’asseoir au bord du lit et de nouveau attendre, replié, immobile. Nathalie Sarraute — Tropismes