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Citations sur le cafard
Il y a 20 citations sur le cafard.
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Anton Voyl n’arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s’assit dans son lit, s’appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l’ouvrit, il lut; mais il n’y saisissait qu’un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.Il abandonna son roman sur son lit. Il alla à son lavabo; il mouilla un gant qu’il passa sur son front, sur son cou.Son pouls battait trop fort. Il avait chaud. Il ouvrit son vasistas, scruta la nuit. Il faisait doux. Un bruit indistinct montait du faubourg. Un carillon, plus lourd qu’un glas, plus sourd qu’un tocsin, plus profond qu’un bourdon, non loin, sonna trois coups. Du canal Saint-Martin, un clapotis plaintif signalait un chaland qui passait.Sur l’abattant du vasistas, un animal au thorax indigo, à l’aiguillon safran, ni un cafard, ni un charançon, mais plutôt un artison, s’avançait, traînant un brin d’alfa. Il s’approcha, voulant l’aplatir d’un coup vif, mais l’animal prit son vol, disparaissant dans la nuit avant qu’il ait pu l’assaillir.
Georges Perec — La Disparition -
Chacun de nous, quand l’étreint le sentiment de n’être pas compris, d’éprouver un sentiment impossible à communiquer, sentiment douloureux qui fait le corps mal être au milieu des autres, en famille, en société, dans un groupe, dans la foule, ressent la solitude amère que nous traduisons par ennui, angoisse, tristesse, mélancolie, désespoir ou avec des mots populaires encore inadéquats mais plus proches de ce mal-être : « cafard », « bourdon ». Fuyant l’état obsédant qui nous fait prisonniers, nous aspirons alors à retourner sinon en réalité, du moins en imagination, à l’un de ces lieux où la solitude est paix, un de ces lieux de la planète où la nature un jour a su nous redonner vie confiante, espérance dans notre douleur de mal-aimé mal-aimant, lieux de bonheur trouvé.Alors la solitude nous apparaît douce malgré l’impossible communication avec les être chers, les compagnons de travail, malgré les visages rencontrés sans regards échangés, ces bouches parlantes sans mots qui nous touchent, ces corps mobiles étrangers, aux gestes de guignol, sans bras fraternels posés sur notre épaule et sans main secourable.Bénis soit ces lieux terrestres de ressourcement où, solitaires et assoiffés d’amitié, la nature sait nous être fraternellement jumelée, où rien qu’en y rêvant, en retrouvant une photo, un dessin évocateur, un sourire, une joie humanisée nous est rendue. D’abattus que nous étions, nous sentons notre courage revenir, par la nature déchiffonnés, soulagés de ce qu’il y avait d’incommunicable dans notre épreuve et rendus au langage du jour qui reprend son cours.
Françoise Dolto — Solitude – Éditions Gallimard 1994 -
Beaucoup de ces entreprises [les évasions], au début surtout, n'ont pas eu d'autre fondement qu'un « coup de cafard ». Décidées sur une impulsion et exécutées, sinon dans l'heure même comme cela s'est vu, du moins à bref délai et sans préparation, ...
Ambrière — Les Grandes vacances -
Cet homme du XVIIe siècle […], qui a publié en 1808 un livre où il proposait un plan audacieux de nouvelles relations sexuelles et où il jetait les bases du féminisme moderne, va s'apercevoir qu'il était encore loin d'imaginer le degré de dévergondage que certains milieux pouvaient atteindre, que ses propres nièces, sous des dehors cafards, forment une bande de partouzardes fieffées, qui se gaussent de sa naïveté.
Émile Lehouck — Vie de Charles Fourier -
Apres auoir raconté le meurtre de Louys Duc d’Orleans commis par le Duc de Bourgongne, il ſe ruë ſur la perſonne de Iean Petit, lequel il qualifie grand Theologien, grãd Predicateur & Caphard, & le dit auec vne telle entreſuite de parolles, qu’il laisse à iuger aux lecteurs qu’en ſon Calepin, Theologiẽ, Predicateur & Caphard, ſont trois ſynonimes : & moy ie luy reſpõs qu’en mon Dictionnaire, Paſquier...
François Garasse — Les Recherches des recherches -
Philomène guettait Maheu... Et il n’y avait que la Pierronne qui semblât assez calme...
Émile Zola — Germinal -
La surface marron de l’une des portes paraît parfois remuer, elle oscille légèrement… au début cela m’avait effrayée, mais on m’a expliqué que ce n’étaient que les mouvements des cafards qui recouvrent cette porte… des petites bêtes qui ne mordent pas et qui vont rester là… Personne ne s’en soucie et ils me donnent bientôt l’impression, comme à tout le monde, qu’ils font partie de la maison.
Nathalie Sarraute — Enfance -
Toujours avec une bande de « camarades sociétaires » à la chasse au cafard du dimanche soir.
Martine Delahaye — Edouard Baer -
Comment les horreurs comme les pieuvres et les cafards poilus font-ils pour se reproduire ? Ils arrivent à se trouver séduisants ?
Bill Watterson — Calvin et Hobbes - Complètement surbookés ! -
Déblatérer : parler beaucoup pour chasser le cafard.
Jean-Loup Chiflet — Le Cafard laqué -
Les hommes ne sont pas des cafards pour s'égailler dans tous les sens...
Maxime Gorki — Les bas-fonds -
Le cafard est un besoin d'aimer que seul un baiser peut apaiser.
Anonyme -
Quand le cafard organise une fête, il ne demande pas l’autorisation à la poule.
Proverbe jamaïcain -
Le cafard. C'est la gaieté qui disparaît, l'énergie annulée, la vie sans espoir. Vivre pour souffrir.
Marcel Soutif — Paroles de Poilus - Lettres et carnets du front -
Ce qu'on nomme cafard n'est souvent qu'une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité.
Fernard Vanderem — Gens de qualité -
Chaque minute de cafard vous prive de soixante secondes de bonheur.
Blas de Otero -
Le cafard est universel. Même les poux doivent le connaître. Aucun moyen de s'en prémunir.
Emil Michel Cioran — Cahiers 1957-1972 -
Mais je hais les cafards et la race hypocrite Des tartuffes de mœurs, comédiens insolents, Qui mettent leurs vertus en mettant leurs gants blancs.
Alfred de Musset — Premières Poésies, la Coupe et les lèvres -
Avec de la vodka, un cafard ça passe tout seul.
Nicolas Cage — Première - Septembre 1997