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Il y a 44 citations sur le café.
« Tu me payes un café ? » elle a demandé, « Voilà, voilà, je me doutais, elle allait réclamer quelque chose, je m’en doutais » je l’ai de nouveau regardée du haut en bas, elle était fagotée comme l’as de pique, son chemisier pas net la boudinait, sa jupe était tout élimée, ses habits semblaient récupérés, dans une poubelle, peut-être ? Richard Beugné — Les confessions de Nono Crobe
Sac de café vert Romains — Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie
Les producteurs n’utilisent aucun produit chimique et emploient comme engrais du fumier, de l’écalure de café et du tourteau de ricin. Études rurales : Cafés et caféiers : Singularités et universalité d’une production mondialisée — Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
Ils attendent l’aube stoïquement, devant un café-crème ou, favorisés par la chance, font parfois la rencontre d’un compatriote qui leur paie à souper. Francis Carco — Images cachées
Elle leur a servi le café comme les autres jours. Bernanos — M. Ouine
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris. Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
J'ai mangé seul pour assimiler tout ce que j'avais vu le matin, et quand Gabriel est venu me proposer un café, je me suis permis de lui demander également une part de gâteau. Pascale Fontenau — La Puissance du désordre
Elle savait qui achetait sa marchandise pour l'hôpital ou pour le cimetière, ou pour les parents, surtout à la Sainte-Marie et à la Saint-Jean, ou pour une belle, ou par gaieté parce qu'il faisait beau, ou au contraire parce qu'il faisait triste, ou parfois même par amour des fleurs. Elle aimait le petit bar où elle buvait à midi un café express et où on lui laissait sortir d'un journal sa nourriture odorante. Marguerite Yourcenar — Denier du rêve
« Tu ne mettrais pas quelque chose dans ton café ? » « Si, un rhum, le docteur est loin. Profites-en pour aller voir ton château pendant ce temps-là. » Danièle Sallenave — Adieu
De l’autre côté de l’avenue, des lueurs braisillantes allumaient seules encore la façade du café Anglais, une croisée entre autres, entrouverte, et d’où sortaient des rires affaiblis. Émile Zola — La Curée
Entrent de nouveaux clients, des hommes virils dont un noir, et des enfants, encore. Bruns comme leurs papas. Tasses de café, chips, les gens n'ont pas de soucis. Les enfants s'amusent dans l'eau. Christine Angot — Vu du ciel
Une tasse à café dans laquelle vous mettrez deux cuillerées de lait chaud avec addition d'une cuillère à soupe de sirop de tolu. Flaubert — Correspondances
Et voilà notre maison qui fume bien gentiment, et c'est Alexandre qui est en train de faire son café, le bougre. Jean Giono — L'Iris de Suse
Je vais prendre un café, je reviens, dit-elle à l'intention de Jo. Anne Wiazemsky — Canines
Pendant trente ans il a caressé le rêve insensé de vivre aux champs, de posséder des terres où il ferait bâtir le château de ses songes. Rien ne lui a coûté pour contenter son caprice de grand seigneur ; il s’est imposé les plus dures privations : on l’a vu, pendant trente ans, se refuser une prise de tabac et une tasse de café, empilant gros sous sur gros sous. Aujourd’hui, il a assouvi sa passion. Il vit un jour sur sept dans l’intimité de la poussière et des cailloux. Il mourra content. Émile Zola — Les Parisiens en villégiature
Je suis en congé de trois mois. Enfin, il dit tout ce qu'il fallait pour qu'on prenne l'habitude de le voir derrière les vitres du café, assis à califourchon sur sa chaise, en train de regarder tomber la neige. Jean Giono — Un roi sans divertissement
Dans le grand salon, Joséphine prit son café en priant le ciel que les questions ne lui tombent pas dessus en rafales. Elle essaya d’engager la conversation avec Philippe Dupin, mais celui-ci s’excusa : son portable sonnait, c’était important et si elle n’y voyait pas d’inconvénient… Il se réfugia dans son bureau pour y répondre. Katherine Pancol — Les yeux jaunes des crocodiles
… il le fit entrer à seize ans comme page chez le duc de Penthièvre. Pour sa bienvenue, le chevalier but avec les autres pages du duc tant de café et de liqueurs. Anatole France — La Vie littéraire
Sarkozy vire sa cuti. Vraiment, me direz-vous plein de doute et de circonspection ? « Virer sa cuti », c’est peut-être un peu fort de café, je vous l’accorde. Alors, disons plutôt qu’il est versatile Têtu — Nicolas Sarkozy vire sa cuti
Fort de ses trois ans d’expérience, Franck pense qu’il existe des conducteurs sérieux, même parmi les noirs. A… est aussi de cet avis, bien entendu. Elle s’est abstenue de parler pendant la discussion sur la résistance comparée des machines, mais la question des chauffeurs motive de sa part une intervention assez longue et catégorique. Il se peut d’ailleurs qu’elle ait raison. Dans ce cas, Franck devrait avoir raison aussi. Tous les deux parlent maintenant du roman que A… est en train de lire, dont l’action se déroule en Afrique. L’héroïne ne supporte pas le climat tropical (comme Christiane). La chaleur semble même produire chez elle de véritables crises :“C’est mental, surtout, ces choses-là”, dit Franck. Il fait ensuite une allusion, peu claire pour celui qui n’a pas feuilleté le livre, à la conduite du mari. Sa phrase se termine par “savoir la prendre” ou “savoir l’apprendre”, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude de qui il s’agit, ou de quoi. Franck regarde A…, qui regarde Franck. Elle lui adresse un sourire rapide, vite absorbé par la pénombre. Elle a compris, puisqu’elle connaît l’histoire. Non, ses traits n’ont pas bougé. Leur immobilité n’est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu’un reflet de la lampe, ou l’ombre d’un papillon. Du reste, elle n’était déjà plus tournée vers Franck, à ce moment-là. Elle venait de ramener la tête dans l’axe de la table et regardait droit devant soi, en direction du mur nu, où une tache noirâtre marque l’emplacement du mille-pattes écrasé la semaine dernière, au début du mois, le mois précédent peut-être, ou plus tard. Le visage de Franck, presque à contre-jour, ne livre pas la moindre expression. Le boy fait son entrée pour ôter les assiettes. A… lui demande, comme d’habitude, de servir le café sur la terrasse. Là, l’obscurité est totale. Personne ne parle plus. Le bruit des criquets a cessé. Alain Robbe-Grillet — La Jalousie