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Il y a 30 citations sur le camp.
Et Blum : « Et alors … » (mais cette fois Iglésia n’était plus là : tout l’été ils le passèrent une pioche (ou, quand ils avaient de la chance, une pelle) en main à des travaux de terrassement puis au début de l’automne ils furent envoyés dans une ferme arracher les pommes de terre et les betteraves, puis Georges essaya de s’évader, fut repris (par hasard, et non par des soldats ou des gendarmes envoyés à sa recherche mais – c’était un dimanche matin – dans un bois où il avait dormi, par de paisibles chasseurs), puis il fut ramené au camp et mis en cellule, puis Blum se fit porter malade et rentra lui aussi au camp, et ils y restèrent tous les deux, travaillant pendant les mois d’hiver à décharger des wagons de charbon, maniant les larges fourches, se relevant lorsque la sentinelle s’éloignait, minables et grotesques silhouettes, avec leurs calots rabattus sur leurs oreilles, le col de leurs capotes relevé, tournant le dos au vent de pluie ou de neige et soufflant dans leurs doigts tandis qu’ils essayaient de se transporter par procuration c’est-à-dire au moyen de leur imagination, c’est-à-dire en rassemblant et combinant tout ce qu’ils pouvaient trouver dans leur mémoire en fait de connaissances vues, entendues ou lues, de façon-là, au milieu des rails mouillés et luisants, des wagons noirs, des pins détrempés et noirs, dans la froide et blafarde journée d’un hiver saxon – à faire surgir les images chatoyantes et lumineuses au moyen de l’éphémère, l’incantatoire magie du langage, des mots inventés dans l’espoir de rendre comestible – comme ces pâtes vaguement sucrées sous lesquelles on dissimule aux enfants les médicaments amers – l’innommable réalité dans cet univers futile, mystérieux et violent dans lequel, à défaut de leur corps, se mouvaient leur esprit: quelque chose peut-être sans plus de réalité qu’un songe, que les paroles sorties de leurs lèvres: des sons, du bruit pour conjurer le froid, les rails, le ciel livide, les sombres pins. Claude Simon — La Route des Flandres
C'était le domaine de M. Valiquette, un homme qui louait des petits camps, des chaloupes et des moteurs aux pêcheurs de passage. Michel Rabagliati — Paul à la pêche
On lui fit prendre le camp
Je n'y trouve que l'occasion de m'en aller. Je ne sais pourquoi on dit : f... le camp. C'est lever le camp qu'il faudrait. F... le camp, c'est le planter et stare. Valéry — Correspondance avec Gide
Entreprendre une méharée au Mali, c'est s'immerger complètement dans le monde du désert, des espaces sans fin, des bivouacs étoilés, des feux de camp et des théières fumantes. Eric Milet — Mali: Magie d'un fleuve aux confins du désert
Le soleil en effet balaierait tout le studio, comme un projecteur de poursuite dans un music-hall frontalier. C’était dimanche, dehors les rumeurs étouffées protestaient à peine, parvenant presque à ce qu’on les regrettât. Ainsi tous les jours chômés, les heures des repas tendraient à glisser les unes sur les autres, on s’entendit pour quatorze heures – ensuite on s’y met. Un soleil comme celui-ci, développa le père de Paul, donne véritablement envie de foutre le camp. Ils s’exprimèrent également peu sur la difficulté de leur tâche qui requerrait, c’est vrai, de la patience et du muscle, puis des scrupules d’égyptologues en dernier lieu. Fabre avait détaillé toutes les étapes du processus dans une annexe aux plans. Ils mangèrent donc vers quatorze heures mais sans grand appétit, leurs mâchoires broyaient la durée, la mastication n’était qu’horlogère. D’un tel compte à rebours on peut, avant terme, convoquer à son gré le zéro. Alors autant s’y mettre, autant gratter tout de suite, pas besoin de se changer, on a revêtu dès le matin ces larges tenues blanches pailletées de vieilles peintures, on gratte et des stratus de plâtre se suspendent au soleil, piquetant les fronts, les cafés oubliés. On gratte, on gratte, et puis très vite on respire mal, on sue, il commence à faire terriblement chaud. Jean Echenoz — L’Occupation des sols – Éditions de Minuit 1998
On en essaye quelques milliers au camp de Châlons [des fusils à aiguille] avec une poudre nouvelle, plus extraordinaire que la poudre de perlimpinpin. Prosper Mérimée — Lettres Panizzi
Au moindre mot que lâchait un habitué contre un ennuyeux ou contre un ancien habitué rejeté au camp des ennuyeux [...] elle poussait un petit cri, fermait entièrement ses yeux d’oiseau qu’une taie commençait à voiler, et brusquement, comme si elle n’eût eu que le temps de cacher un spectacle indécent ou de parer à un accès mortel, plongeant sa figure dans ses mains qui la recouvraient et n’en laissaient plus rien voir, elle avait l’air de s’efforcer de réprimer, d’anéantir un rire qui, si elle s’y fût abandonnée, l’eût conduite à l’évanouissement. Marcel Proust — Du côté de chez Swann
[Pyrrhus] avait perdu une grande partie des forces qu’il avait amenées, et presque tous ses amis et principaux commandants ; il n’avait aucun moyen d’avoir de nouvelles recrues (…). Tandis que, comme une fontaine s’écoulant continuellement de la ville, le camp romain se remplissait rapidement et abondamment d’hommes frais, pas du tout abattus par la défaite, mais gagnant dans leur colère une nouvelle force et résolution pour continuer la guerre. Plutarque — Apophtegmes de rois et de généraux
Vivre en camp volant à l'hôtel Pierre Loti — Mon frère Yves
Bouzemont fut occupé jadis par les Romains, qui y avaient un camp retranché. Gustave Fraipont; Les Vosges — 1923
Les hommes sont internés en Lituanie, dans les camps de Milejgany, Jewie et Roon où ils souffrent du froid intense, du manque de nourriture et d'eau potable, des conditions précaires d'hébergement, de la vermine et des humiliations. Philippe Nivet — La France occupée 1914-1918
Les mêmes références ne servent pas toujours au même camp. L’élu républicain louisianais Steve Scalise mobilisa aussi Lincoln, mais pour implorer ses collègues à rejeter la destitution. Antoine Robitaille — Du bon usage de l’Histoire
La vraie barbarie, c'est Dachau ; la vraie civilisation, c'est d'abord la part de l'homme que les camps ont voulu détruire. André Malraux — Antimémoires, Gallimard
En entrant dans le camp, c'était comme si Dieu était resté à l'extérieur. Geneviève de Gaulle-Anthonioz — "La traversée de la nuit", 2001
La drogue a fait cent morts en France l’année dernière, l'alcool cinquante mille ! Choisis ton camp, camarade ! Coluche — Revue de presse - 1980
On comprendra alors le double sens du terme « camp d'extermination » et ce que nous entendons par l'expression « toucher le fond ». Primo Levi — Si c'est un homme
Savez-vous comment on dit "jamais" dans le langage du camp? "Morgen früh", demain matin. Primo Levi — Si c'est un homme
L'arbitre a toujours été acheté par l'autre camp. Loi de Murphy
Dieu est toujours dans le camp de ceux qui souffrent. Jean-Paul II — Entrez dans l’espérance