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Citations sur le caractère
Il y a 47 citations sur le caractère.
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Surprises : Ce que nous étions serrés sur cette plate-forme d’autobus ! Et ce que ce garçon pouvait avoir l’air bête et ridicule ! Et que fait-il ? Ne le voilà-t-il pas qui se met à vouloir se quereller avec un bonhomme qui – prétendit-il ! ce damoiseau ! – le bousculait ! […]Rêve : Il me semblait que tout fût brumeux et nacré autour de moi, avec des présences multiples et indistinctes parmi lesquelles cependant se dessinait assez nettement la seule figure d’un homme jeune dont le cou trop long semblait annoncer déjà par lui-même le caractère à la fois lâche et rouspéteur du personnage. […]
Raymond Queneau — Exercices de style -
[…] L’œuvre littéraire de Zola est immense. Vous venez d’entendre le président de la Société des gens de lettres en définir le caractère avec une admirable précision. Vous avez entendu le ministre de l’Instruction publique en développer éloquemment le sens intellectuel et moral. Permettez qu’à mon tour je la considère un moment devant vous.Messieurs, lorsqu’on la voyait s’élever pierre par pierre, cette œuvre, on en mesurait la grandeur avec surprise. On admirait, on s’étonnait, on louait, on blâmait. Louanges et blâmes étaient poussés avec une égale véhémence. On fit parfois au puissant écrivain (je le sais par moi-même) des reproches sincères, et pourtant injustes. Les invectives et les apologies s’entremêlaient. Et l’œuvre allait grandissant.Aujourd’hui qu’on en découvre dans son entier la forme colossale, on reconnaît aussi l’esprit dont elle est pleine. C’est un esprit de bonté. Zola était bon. Il avait la grandeur et la simplicité des grandes âmes. Il était profondément moral. Il a peint le vice d’une main rude et vertueuse. Son pessimisme apparent, une sombre humeur répandue sur plus d’une de ses pages cachent mal un optimisme réel, une foi obstinée au progrès de l’intelligence et de la justice. […]
Anatole France — Éloge funèbre d’Émile Zola -
Quelques mots encore sur Mme Humbert tant que le fer est chaud (un grave accident va bientôt arriver). J’avais remarqué dès le premier jour son caractère entier et possessif, mais je ne m’étais pas attendu à la trouver si furieusement jalouse de tous les épisodes de ma vie où elle ne figurait point.
Vladimir Nabokov — Lolita -
Un coup-d'œil ou un geste peuvent quelquefois donner la clé d'un caractère, en révéler les intentions les plus cachées.
Dusaulx — Voyage à Barège -
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu n’eusses reçu ma lettre, tout serait changé.Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte lui paraît étranger; il s’imagine que c’est quelque Américaine qui y est représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu’une de ses fantaisies.Quelquefois, les coiffures montent insensiblement, et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. Dans un autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place : les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l’air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir les portes, selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement, et les règles de leur art ont été asservies à ces caprices. On voit quelquefois sur le visage une quantité prodigieuse de mouches1, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd’hui, il n’en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu’en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères.Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi. Le Monarque pourrait même parvenir à rendre la Nation grave, s’il l’avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour; la Cour, à la Ville, la Ville, aux provinces. L’âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717
Montesquieu — Lettres persanes -
Mais c'est un tort de dire la réponse. Car les réponses qui présentent ce même caractère d'étrangeté sont légion. Leur variété, leur abondance sont telles qu'elles m'obligent à n'en donner que quelques exemples.
Nathalie Sarraute — L'Usage de la parole -
Non, certes, je ne méconnais pas les services modestes et précieux que rendent journellement les gardiens de la paix à la vaillante population de Paris. Et je n’aurais pas consenti à vous présenter, Messieurs, la défense de Crainquebille, si j’avais vu en lui l’insulteur d’un ancien soldat. On accuse mon client d’avoir dit : “Mort aux vaches!“. Le sens de cette phrase n’est pas douteux. Si vous feuilletez le dictionnaire de la langue verte, vous y lirez : “Vachard, paresseux, fainéant; qui s’étend paresseusement comme une vache, au lieu de travailler”. - Vache, qui se vend à la police ; mouchard. “Mort aux vaches!” se dit dans un certain monde. Mais toute la question est celle-ci : Comment Crainquebille l’a-t-il dit? Et même, l’a-t-il dit? Permettez-moi, Messieurs, d’en douter. Je ne soupçonne l’agent Matra d’aucune mauvaise pensée. Mais il accomplit, comme nous l’avons dit, une tâche pénible. Il est parfois fatigué, excédé, surmené. Dans ces conditions il peut avoir été la victime d’une sorte d’hallucination de l’ouïe. Et quand il vient vous dire, Messieurs, que le docteur David Matthieu, officier de la Légion d’honneur, médecin en chef de l’hôpital Ambroise-Paré, un prince de la science et un homme du monde, a crié : ” Mort aux vaches!”, nous sommes bien forcés de reconnaître que Matra est en proie à la maladie de l’obsession, et, si le mot n’est pas trop fort, au délire de la persécution. Et alors même que Crainquebille aurait crié: “Mort aux vaches!“, il resterait à savoir si ce mot a, dans sa bouche, le caractère d’un délit. Crainquebille est l’enfant naturel d’une marchande ambulante, perdue d’inconduite et de boisson, il est né alcoolique. Vous le voyez ici abruti par soixante ans de misère. Messieurs, vous direz qu’il est irresponsable.
Anatole France — L’Affaire Crainquebille -
Je foule systématiquement au pied sur le feuillage noir de ce qui est sacré – la syntaxe. Systématiquement. […] Je piétine la syntaxe parce qu’elle doit être piétinée. C’est du raisin. Vous saisissez. Les phrases fautives ou vicieuses […], le manque de prévoyance à l’égard de ce qu’on va dire […], l’inattention à la règle, les cascades […], tous les procédés similaires, analogues à la vieille plaisanterie d’allumer sans qu’il s’en rende compte le journal que lit votre voisin […], mettre les coudes sur la table […], ne pas essuyer ses pieds, voilà mon caractère.
Louis Aragon — Traité du style -
Je ne vous dirai pas : " Changez de caractère ",Car on n'en change point, je ne le sais que trop.Chassez le naturel, il revient au galop.
Destouches — Le Glorieux -
Je tombe des nues; je ne connais rien au caractère des hommes.
Stendhal — Chartreuse -
Je composai deux volumes. J’y mis un titre qui en déterminait le caractère un peu trop printanier.
Fromentin — Dominique -
Brune vallée, où l’ardeur languedocienne s’oppose à la blancheur de la créole anglaise ou allemande. Et de même, dans le caractère, parmi cette grande douceur que parfois on croirait froide, telle idée l’anime et l’emporte.
Michelet — Journal -
Il n’allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir ni donner à dîner ; il ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. Il ne dérangeait rien chez les autres par un respect constant de la propriété. Néanmoins, malgré la douceur de sa voix, malgré sa tenue circonspecte, le langage et les habitudes du tonnelier perçaient, surtout quand il était au logis, où il se contraignait moins que partout ailleurs. Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ; son menton était droit, ses lèvres n’offraient aucunes sinuosités, et ses dents étaient blanches ; ses yeux avaient l’expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic ; son front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives ; ses cheveux jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques jeunes gens qui ne connaissaient pas la gravité d’une plaisanterie faite sur monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l’égoïsme d’un homme habitué à concentrer ses sentiments dans la jouissance de l’avarice et sur le seul être qui lui fût réellement de quelque chose, sa fille Eugénie, sa seule héritière. Attitude, manières, démarche, tout en lui, d’ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l’habitude d’avoir toujours réussi dans ses entreprises. Aussi, quoique de mœurs faciles et molles en apparence, monsieur Grandet avait-il un caractère de bronze. Toujours vêtu de la même manière, qui le voyait aujourd’hui le voyait tel qu’il était depuis 1791.
Balzac — Eugénie Grandet -
Il faut aimer l’art poétique de Boileau, sinon pour les préceptes, du moins pour le style. Un écrivain qui a quelque souci de la postérité cherchera sans cesse à purifier sa diction, sans effacer toutefois le caractère particulier par lequel son expression révèle l’individualité de son esprit. Le néologisme n’est d’ailleurs qu’une triste ressource pour l’impuissance. Des fautes de langue ne rendront jamais une pensée, et le style est comme le cristal : sa pureté fait son éclat.
Victor Hugo — préface des Odes et Ballades -
À l’égard de M. de Marivaux, je serais très-fâché de compter parmi mes ennemis un homme de son caractère, et dont j’estime l’esprit et la probité. Il y a surtout dans ses ouvrages un caractère de philosophie, d’humanité et d’indépendance, dans lequel j’ai trouvé avec plaisir mes propres sentiments. Il est vrai que je lui souhaite quelquefois un style moins recherché, et des sujets plus nobles ; mais je suis bien loin de l’avoir voulu désigner, en parlant des comédies métaphysiques.
Voltaire — Lettre à M. Berger -
Je foule systématiquement au pied sur le feuillage noir de ce qui est sacré – la syntaxe. Systématiquement. […] Je piétine la syntaxe parce qu’elle doit être piétinée. C’est du raisin. Vous saisissez. Les phrases fautives ou vicieuses […], le manque de prévoyance à l’égard de ce qu’on va dire […], l’inattention à la règle, les cascades […], tous les procédés similaires, analogues à la vieille plaisanterie d’allumer sans qu’il s’en rende compte le journal que lit votre voisin […], mettre les coudes sur la table […], ne pas essuyer ses pieds, voilà mon caractère.
Louis Aragon — Le Traité du style -
La littérature tatare et kiptchake (ou ancien tatar) en caractères arméniens constitue une part intégrante de la culture arménienne et possède une valeur philologique certaine.
Claude Mutafian — Arménie -
On appelle caractère, en typographie, toute lettre ou signe quelconque qui se trouve en relief à l'extrémité d'un petit parallélipède [sic] de métal fondu, ou d'un morceau de bois, si ce sont des lettres destinées aux affiches.
Pierre Larousse — Grand dictionnaire universel du XIXe siècle -
Une requête SQL se termine toujours par le caractère « ; ».
Nicolas Larrousse — Création de bases de données -
La tête en l’air, qui suit à Oxford quelques cours de botanique, se prépare à devenir pasteur quand une chance imprévue s’offre à elle : on lui propose de partir, au titre d’homme de compagnie du capitaine Robert Fitz-Roy, âgé de vingt-six ans et au caractère difficile...
Jean D'Ormesson — C'est Une Chose Étrange À La Fin Que Le Monde. -
Les étranges figures dont tout Mangarévien bigarrait sa peau […] lui donnaient un air martial et terrible que ne démentait pas son caractère; car il passait avant sa conversion pour le plus féroce insulaire del'Océanie.
Caret — Archipel De Mangarava (Îles Gambier) -
Octavie (mais je devrais peut-être dire ici Simone, ou Simonne) ne manquait pas d’humour, ce qui rachetait en partie son mauvais caractère. « Fais ce que je te dis et ne fais pas ce que je fais », disait-elle à des moments choisis. Par exemple lorsque, en robe du soir et prête à sortir, elle déclarait d’une voix mourante, au téléphone « Chère amie, je suis absolument navrée, pardonnez-moi de vous faire faux bond, mais j’ai une migraine affreuse.
Constance Delaunay — Octavie dans tous ses états -
Le Caractère, […] vertu des temps difficiles.
Charles de Gaulle — Le Fil de l'épée, Plon -
[…] La confiance des petits exalte l'homme de caractère.
Charles de Gaulle — Le Fil de l'épée, Plon -
Le caractère, c'est d'abord de négliger d'être outragé ou abandonné par les siens.
Charles de Gaulle — Propos recueillis par André Malraux dans Les Chênes qu'on abat, Gallimard -
J'appelle caractère d'un homme sa manière habituelle d'aller à la chasse du bonheur, en termes plus clairs, mais moins significatifs : l'ensemble de ses habitudes morales.
Henri Beyle, dit Stendhal — Vie de Henry Brulard -
Mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout.
Georges Bernanos — Le Chemin de la croix-des-âmes -
L'homme sans principes est aussi ordinairement un homme sans caractère, car s'il était né avec du caractère, il aurait senti le besoin de se créer des principes.
Chamfort — Maximes et pensées, caractères et anecdotes -
Quand on a du caractère, il est toujours mauvais.
Georges Clemenceau -
Quiconque n'a pas de caractère n'est pas un homme, c'est une chose.
Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort — Maximes et pensées -
Il n’y a pas un caractère d’entrepreneur. Mais il faut du caractère pour l’être.
Peter Drucker -
Le caractère, qui, parfois demeure étranger au talent, anime toujours le génie.
Georges Duhamel — Défense des lettres, Mercure de France -
Certains pensent qu’il suffit d’avoir mauvais caractère pour avoir du caractère, comme s’il suffisait d’avoir mauvaise haleine pour avoir du souffle !
Grégoire Lacroix — Les euphorismes de Grégoire -
Astérix est à l'image du Français tel que l'image d'Épinal l'a popularisé à l'internationale, et tel que René et moi souhaitions le caricaturer. Il a du caractère, et ce caractère, c'est bien le nôtre.
Albert Uderzo — Le Figaro.fr, 5 août 2015. -
Ce qui persuade, c'est le caractère de celui qui parle, non son langage.
Ménandre — Hymnis, fg. 472 K (traduction G. Guizot) -
Les exemples durent plus longtemps que les caractères.
Tacite -
Une nation n'a de caractère que lorsqu'elle est libre.
Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, dite Mme de Staël — De la littérature -
Un renard change de poil, non de caractère.
Suétone — Vespasien -
Sème un acte, tu récolteras une habitude ; sème une habitude, tu récolteras un caractère ; sème un caractère, tu récolteras une destinée.
Dalaï Lama -
Face à l'événement, c'est à soi-même que recourt l'homme de caractère.
Charles de Gaulle — Le Fil de l'épée, Plon -
L'indépendance, c'est d'abord une question de caractère, Certains ont les tendons fragiles, d'autres le foie ou le sommeil et d'autres encore, le caractère.
Bernard Pivot — Le Métier de lire -
Les vilains caractères aiment à déprimer le prochain et s'en font un devoir, presque une vocation.
Henri Frédéric Amiel — Journal intime, 24 janvier 1866