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Citations sur le carrefour
Il y a 15 citations sur le carrefour.
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Le 4 octobre dernier [1926], à la fin d’un de ces après-midi tout à fait désœuvrés et très mornes, comme j’ai le secret d’en passer, je me trouvais rue Lafayette : après m’être arrêté quelques minutes devant la vitrine de la librairie de L’Humanité et avoir fait l’acquisition du dernier ouvrage de Trotski, sans but je poursuivais ma route dans la direction de l’Opéra. Les bureaux, les ateliers commençaient à se vider, du haut en bas des maisons des portes se fermaient, des gens sur le trottoir se serraient la main, il commençait tout de même à y avoir plus de monde. J’observais sans le vouloir des visages, des accoutrements, des allures. Allons, ce n’étaient pas encore ceux-là qu’on trouverait prêts à faire la Révolution. Je venais de traverser ce carrefour dont j’oublie ou ignore le nom, là, devant une église. Tout à coup, alors qu’elle est peut-être encore à dix pas de moi, venant en sens inverse, je vois une jeune femme, très pauvrement vêtue, qui, elle-aussi, me voit ou m’a vu. Elle va la tête haute, contrairement à tous les autres passants. Si frêle qu’elle se pose à peine en marchant.
André Breton — Nadja -
Un aqueduc du IIe siècle, long de 3 km amenait l’eau de la fontaine Bonnet pour alimenter des thermes gallo-romains, situés à un carrefour des voies antiques près de l’actuel presbytère d’Arthon.
Le Petit Futé Loire-Atlantique 2012-2013 — p. 119 -
C’est pourquoi Avignon, corsetée de frontières dont certaines sont littéralement à sa porte, est un étonnant carrefour culturel, surtout depuis qu’elle a été la résidence des papes.
M. Venard — "Mosaïque politique" -
Moins que jamais, il sera la vénus des carrefours. Et c'est tant mieux pour les cœurs à qui il se rendra sensible
Malègue — Augustin -
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris.
Patrick Modiano — L'Herbe des nuits -
Est-ce que toutes les villes ne sont pas les mêmes ? Elles sont des rues, des carrefours, des voitures qui avancent, des regards qui cherchent.
J.M.G. Le Clézio — Coeur brûlé et autres romances -
L'amour seul est la clé de toutes choses, le carrefour de toutes les réalités.
Anne-Marie — L'aube de la joie -
L'Amour n'est pas l'amour... C'est un carrefour Où les filles entrent en chantant En ressortent en pleurant...
Félix Leclerc — La mer n'est pas la mer -
J'ai l'impression que la France se trouve actuellement à un carrefour : elle n'a pas envie de perdre son passé et sa culture, et en même temps ne veut pas louper l'avenir.
Michel Polnareff — Le Figaro Magazine -
Une bibliothèque, c'est le carrefour de tous les rêves de l'humanité.
Julien Green -
La vie est une boulevard où certains ne font pas leurs arrêts et où d'autres restent bloqués au carrefour.
Michaël Adam — Conférence sur l'humanité à Iberville - Juin 2003 -
Il y a des êtres mystérieux, toujours les mêmes, qui se tiennent en sentinelles à chaque carrefour de notre vie.
Patrick Modiano — Villa triste -
L'objet premier de l'anthropologie est la relation entre l'un et l'autre, les uns et les autres. Elle se situe au confluent des histoires, au lieu des crises, au carrefour des doutes : la matière concrète du social et de l'individuel.
Antoine Spire — Le Monde de l'éducation - Juillet - Août 2001 -
Quand il y a une fourchette à un carrefour, prenez-la !
Yogi Berra -
Assis au carrefour de l'art et de la nature, j'essaie d'élucider où finit Hollywood et où commence le delirium tremens.
W.C. Fields