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Citations sur le chacun - Page 2
Il y a 70 citations sur le chacun.
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Révélé à tout un chacun
Georges Courteline — L'Article 330 -
L’indifférence du sage pour qui tout pays est patrie et toute religion un culte valable à sa manière exaspérait mêmement cette foule de prisonniers ; si ce philosophique renégat, qui ne reniait pourtant aucune de ses croyances véritables, était pour eux tous un bouc émissaire, c’est que chacun, un jour, secrètement ou parfois même à son insu, avait souhaité sortir du cercle où il mourrait enfermé.
Marguerite Yourcenar — L’Œuvre au Noir -
Chacun classe les trois auteurs qui ont concouru par ordre de préférence à l’issue des trois jours de représentation et l’archonte tire au hasard cinq des dix tablettes (les « bulletins de vote » des juges) pour désigner le vainqueur qui est alors couronné de lierre en public.
Sophocle — Antigone -
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
Jean Anouilh — Antigone -
Chacun peut faire l’amère expérience qu’envers la haine, l’amour ne mène qu’à une victoire à la Pyrrhus. D’où s’ensuit ce mouvement de balançoire qui porte le nom d’ambivalence.
Catherine Millot — Abîmes ordinaires -
... deux triangles sont égaux lorsqu'ils ont un côté égal et deux angles adjacents égaux chacun à chacun; ...
Augustin Cournot — Essai sur les fondements de nos connaissances -
Je voulus lui parler du Clos Joli et de Marcellin Duprat, quelque chose me disait que l’avenir était de ce côté-là, mais nul n’est prophète dans son pays et on était alors encore loin de compte. Le retour d’Ambroise Fleury fut célébré comme une fête nationale, et ce fut un peu pour chacun comme si la France avait retrouvé son vrai visage.
Romain Gary — Les cerfs-volants -
Ceux qui pieusement…Ceux qui copieusement…Ceux qui tricolorentCeux qui inaugurentCeux qui croientCeux qui croient croireCeux qui croa-croaCeux qui ont des plumesCeux qui grignotentCeux qui andromaquentCeux qui dreadnoughtentCeux qui majusculentCeux qui chantent en mesureCeux qui brossent à reluire[…]Ceux qui courent, volent et nous vengent, tous ceux-là, et beaucoup d’autres, entraient fièrement à l’Elysée en faisant craquer les graviers, tous ceux-là se bousculaient, se dépêchaient, car il y avait un grand dîner de têtes et chacun s’était fait celle qu’il voulait. […]
Jacques Prévert — Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France -
− Hé vous voyez. Ils sont quatre qui ont enlevé chacun sa chacune. Ils les emmènent peut-être en Suisse où il y a des ours, peut-être en Italie où il y a des brigands...
Pourrat — Gaspard des montagnes, Le Pavillon des amourettes -
Ils demandent ensuite cent francs chacun de gratification quand ils auront trouvé le pêcheur pour nous conduire à l'Oyapok.
Albert Londres — L’Homme qui s'évada -
Immédiatement la mémoire l'y relie, l'y plonge; elle lui donne une coloration inattendue et qui varie avec chacun d'entre nous, non seulement du fait de nos tendances particulières, mais de notre expérience vécue, différente de toute autre.
Huyghe — Dialogue avec le visible -
J'arrive à Ploubezre, chez des amis, de vieux Ploubezriens : « La Croix de Dom Karis , sur la route de Plouaret ? » Chacun ignore.
Le Fureteur breton: bulletin documentaire illustré — vol. 6 -
Il y a les malins et les autres. Chacun pour soi et les vaches seront bien gardées. De quoi ? de quoi ? mais je m'en fous, moi, Monsieur, du genre humain.
Gabrielle Rolin — Le Secret des autres -
- Mon ami, vous n'avez fait que votre devoir. Que les prêtres fassent le leur en se confinant aux choses religieuses, et pas plus. À chacun son métier et les vaches seront bien gardées !
Amadou Hampâté Bâ — Oui mon commandant ! -
Enseigner? Enseigner, se doutait-elle de l'ennui, de l'épuisement que cela représentait? D'ailleurs, elle n'avait pas qualité à le faire. À chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
Maryse Condé — Histoire de la femme cannibale -
Chacun à sa place, et les vaches seront bien gardées, disait ma grand-mère. Lui avait apparemment trouvé la sienne.
Christian Garcin — La Jubilation des hasards -
Elle fixe à chacun sa place et son rôle ; elle réglemente assez strictement les rapports de l’individu à sa famille propre, et de cette famille à tout le clan. Aucune charte, cela va de soi, ne préside à cette structure. Le principe fort en est la seule amitié.
Henri Bosco — Les Balesta -
Chacun est libre, chacun a ses convictions.
François Fillon — 18 Mai 2007 -
A chacun sa vérité.
Luigi Pirandello -
A chacun ses talents.
Virgile — Les bucoliques -
A chacun suivant ses besoins. - De chacun suivant ses forces.
Etienne Cabet — Voyage en Icarie -
Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner.
Antoine de Saint-Exupéry — Le petit prince -
Chacun est l'ombre de tous.
Eugène Grindel, dit Paul Eluard — Les Armes de la douleur, V , Éditeurs français réunis -
De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins.
Karl Marx -
Tous pour chacun. Chacun pour tous.
Étienne Cabet — Voyage en Icarie -
C'est une vaine ambition que de tâcher de ressembler à tout le monde, puisque tout le monde est composé de chacun et que chacun ne ressemble à personne.
André Gide — Le prométhée mal enchaîné -
A chacun, sa chacune.
Proverbe français -
[…] ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre).
Raymond Queneau — Cent mille milliards de poèmes