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Il y a 233 citations sur le cloche.
Lorsque Tsai Ming-Liang filme Lee Kang-Sheng pour la première fois, il ne peut s’empêcher de lui faire noter que quelque chose cloche dans sa manière d’acter : ses réactions sont sensiblement plus lentes que celles des autres acteurs, donc il donne l'impression d'être impassible et décalé. Érik Bordeleau — « Lee Kang-Sheng et Tsai Ming-Liang : une relation idiorythmique ? »
Et, frappant du doigt une cloche sombre et nue, qui rendit un son grêle :— Celle-ci, reprit-elle, est une sainte villageoise du Ve siècle. C’est une fille spirituelle de saint Paulin de Nole, qui le premier fit chanter le ciel sur nos têtes. Elle est d’un métal rare, qu’on a nommé airain de Campanie. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 119)
Mais quand tu dis : « Je viens! » quelle cloche de fête Fit bondir le sommeil attardé sur ma tête; Quelle rapide étreinte attacha notre sort, Pour entre-ailer nos jours d'un fraternel essor! Ma vie, elle avait froid, s'alluma dans la tienne, Et ma vie a brillé, comme on voit au soleil Se dresser une fleur sans que rien la soutienne, Rien qu'un baiser de l'air, rien qu'un rayon vermeil... Marceline Desbordes-Valmore — Élégies
Le fil ainsi obtenu est placé dans une cloche remplie de bicarbure d’hydrogène, et soumis à l’action d'un puissant courant électrique qui le porte a l’incandescence. Ernest Cadiat — Lucien Dubost
Travailleur acharné, il [Jean-Martin Charcot] lui arrivait de passer une grande partie de ses nuits à piocher un problème anatomo-pathologique, à construire un schéma, ou dessin figuratif comme celui de « la cloche », par exemple, représentant les diverses formes d’aphasie, et qui lui valut trois mois d’insomnie totale. Léon Daudet — Souvenirs littéraires – Devant la douleur
Deux armaillis précédaient la troupe [des contrebandiers], porteurs l’un d’une cloche de bétail qu’il avait ordre d’agiter tant que les chemins seraient libres, le second d’un cornet à bouquin, qui devait, le cas échéant, avertir de la présence de l’ennemi. Toubin — Les Contrebandiers du Noirmont
L'amour est souvent un colifichet vendu par un bimbelotier habile; il brille sous sa cloche de verre, mais perd son éclat une fois qu'il passe la porte de la boutique. Claire Fontaine — Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle
On ne peut pas mettre la vie éternellement sous une cloche de verre sans l’asphyxier. Mathieu Bock-Côté — La vaccination massive est notre seul espoir
La pression d'aspiration est transmise sous la cloche [du régulateur] par le tube A; quand l'extracteur tourne trop vite, un vide exagéré se produit dans la conduite d'aspiration, la cloche s'abaisse, et avec elle la soupape qui prend la position indiquée par la figure 50; il passe alors du gaz du côté refoulement au côté aspiration jusqu'à ce que la pression initiale soit rétablie. Yves Quéret — Manuel de l'industrie du gaz
Tout autour régnait une espèce de cloître ouvert, dans lequel était suspendue une cloche d’une forte dimension qu’on fait sonner en agitant le battant avec une corde, au lieu de donner la volée à l’énorme capsule de métal. Théophile Gautier — Voyage en Espagne
... j'entendis sonner notre cloche lancée à tout branle et à tout battant. F. Fabre — Xavière
Odo-Rigault, élu archevêque de Rouen en 1248 fait élever une assez grosse cloche dans l’Église Notre-Dame de Rouen, nécessitant que douze hommes la tirent pour la faire sonner, quatre demi-roues et quatre chables ont été ajoutés pour pouvoir la manipuler. « Recueil des antiquités et singularités de la ville de Rouen » — Olivier Basselin édition de Rouen in-80
Deux clowns se disloquant en maillot une cloche dans chaque main, carillonnant un air de Martha parmi leurs gambades. Alphonse Daudet — Numa Roumestan
La nuit, des avenues sans lumières ; un silence hargneux, interrompu seulement par des sonneries d’église ; et tous les soirs, à dix heures, la grosse cloche de Saint-Pierre sonnant le couvre-feu sur une ville déjà aux trois quarts endormie plutôt d’ennui que de lassitude. Eugène Fromentin — Dominique
Le tintement du clabot, cette petite cloche accrochée au cou des bovidés, résonnait à travers les vastes pâturages forestiers, annonçant le retour du troupeau au crépuscule. (Citation fictive)
Je cloche tout ce qui est clochable au moment du semis et de la plantation, c’est vraiment un système efficace contre les limaces. — Les limaces au potager, nomadescence.fr
Ô géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la crois-de-Malte, des hortensias, et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… A contre-cœur, elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules. Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junkobiloba, – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet, dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensible que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, - « chef-d’œuvre » disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire… Colette — Sido
Qui me rendra les sons de la cloche qui sonnait hier, au crépuscule, et le gazouillement des oiseaux qui chantaient ce matin dans les chênes ! Et pourtant je m'ennuyais au coucher du soleil et je bâillais de fatigue à son aurore ! Flaubert — La 1reÉducation sentimentale
À la fin tu es las de ce monde ancienBergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matinTu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaineIci même les automobiles ont l’air d’être anciennesLa religion seule est restée toute neuve la religionEst restée simple comme les hangars de Port-AviationSeul en Europe tu n’es pas antique ô ChristianismeL’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie XEt toi que les fenêtres observent la honte te retientD’entrer dans une église et de t’y confesser ce matinTu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout hautVoilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journauxIl y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policièresPortraits des grands hommes et mille titres diversJ’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nomNeuve et propre du soleil elle était le claironLes directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographesDu lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passentLe matin par trois fois la sirène y gémitUne cloche rageuse y aboie vers midiLes inscriptions des enseignes et des muraillesLes plaques les avis à la façon des perroquets criaillentJ’aime la grâce de cette rue industrielleSituée à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes[…] Apollinaire — Zone
Cependant que la cloche éveille sa voix claireA l’air pur et limpide et profond du matinEt passe sur l’enfant qui jette pour lui plaireUn angelus parmi la lavande et le thym,Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,Chevauchant tristement en geignant du latinSur la pierre qui tend la corde séculaire,N’entend descendre à lui qu’un tintement lointain.Je suis cet homme. Hélas ! de la nuit désireuse,J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal,De froids péchés s’ébat un plumage féal,Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !Mais, un jour, fatigué d’avoir enfin tiré,Ô Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai. Stéphane Mallarmé — Le Sonneur