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Il y a 21 citations sur le complètement.
Après avoir été très élevé pendant la grande crise de 1929, le chômage américain a presque complètement disparu durant la guerre de 1940. Dominique Gambier — Analyse conjoncturelle du chômage
Le premier souvenir aurait pour cadre l’arrière boutique de ma grand-mère. J’ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m’entoure complètement […] toute la famille, la totalité, l’intégralité de la famille est là, réunie autour de l’enfant qui vient de naître (n’ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j’avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. Tout le monde s’extasie devant le fait que j’ai désigné une lettre hébraïque en l’identifiant : le signe aurait eu la forme d’un carré ouvert à son angle inférieur […] et son nom aurait été gammeth ou gammel. La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé, qui se nommerait “Jésus en face des Docteurs”. Georges Perec — W ou le souvenir d’enfance
Pour l'isoler complètement de la terre, ceux-ci n'avaient pas hésité à faire une île de cette presqu'île en coupant l'isthme minuscule qui la reliait au rivage. G. Leroux — Parfum
Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir. Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
Ainsi, tous les petits matins, mon coude calé sur le comptoir d'un bar sans nom, j'appréciais ma solitude en musique d'ambiance. Ensuite, je rentrais chez moi complètement déchiré et me terminais à la bière avant de sombrer dans les bras de Morphée. Philippe Isard — Dialogues de morts
Mais l'étudiant n'était pas encore arrivé au point d'où l'homme peut contempler le cours de la vie et la juger. Jusqu'alors il n'avait même pas complètement secoué le charme des fraîches et suaves idées qui enveloppent comme d'un feuillage la jeunesse des enfants élevés en province. Il avait continuellement hésité à franchir le Rubicon parisien. Honoré de Balzac — Le Père Goriot.
Je ne pouvais plus avoir de doutes, l'abbé Sérapion avait raison. Cependant, malgré cette certitude, je ne pouvais m'empêcher d'aimer Clarimonde et je lui aurais volontiers donné tout le sang dont elle avait besoin pour soutenir son existence factice. D'ailleurs, je n'avais pas grand-peur; la femme me répondait du vampire, et ce que j'avais entendu et vu me rassurait complètement; j'avais alors des veines plantureuses qui ne se seraient pas de sitôt épuisées, et je ne marchandais pas ma vie goutte à goutte. Je me serais ouvert le bras moi-même et je lui aurais dit : « Bois ! et que mon amour s'infiltre dans ton corps avec mon sang! ». J'évitais de faire la moindre allusion au narcotique qu'elle m'avait versé et à la scène de l'aiguille, et nous vivions dans le plus parfait accord. Pourtant mes scrupules de prêtre me tourmentaient plus que jamais, et je ne savais quelle macération nouvelle inventer pour mater et mortifier ma chair. Quoique toutes ces visions fussent involontaires et que je n'y participasse en rien, je n'osais pas toucher le Christ avec des mains, aussi impures et un esprit souillé par de pareilles débauches réelles ou rêvées. Pour éviter de tomber dans ces fatigantes hallucinations, j'essayais de m'empêcher de dormir, je tenais mes paupières ouvertes avec les doigts et je restais debout au long des murs, luttant contre le sommeil de toutes mes forces; mais le sable de l'assoupissement me roulait bientôt dans les yeux, et, voyant que toute lutte était inutile, je laissais tomber les bras de découragement et de lassitude, et le courant me rentraînait vers les rives perfides. Théophile Gautier — La Morte Amoureuse
Cette anecdote à la fois baroque et tragique illustre bien le paradoxe du relativisme culturel (que nous retrouverons ailleurs sous d’autres formes), c’est dans la mesure même où l’on prétend établir une discrimination entre les cultures et les coutumes que l’on s’identifie le plus complètement avec celles qu’on essaye de nier. Claude Lévi-Strauss — Race et histoire
Comment veux-tu distinguer le faux du vrai, quand on crève de solitude ? On rencontre un type, on essaie de le rendre intéressant, on l’invente complètement, on l’habille de qualités des pieds à la tête, on ferme les yeux pour mieux le voir, il essaie de donner le change, vous aussi… Romain Gary — Clair de femme
Pour vivre tranquille, il faut être complètement libre ou complètement dépendant. Francisco de Quevedo
Si vous vous laissez complètement absorber, si vous vous abandonnez complètement à l’instant présent, alors vous profitez pleinement de ces moments. Anne Morrow Lindbergh
Je ne suis pas bête pour deux sous. Mais pour un million, je deviens complètement idiot. Pierre Daninos
Une âme morte est une âme complètement habituée. Charles Péguy
Etre complètement seul ne signifie rien d'autre qu'être complètement fou. Thomas Bernhard — Extinction
Ne traite pas le crocodile de sale gueule avant d'être complètement sorti du marigot. Alexandre Vialatte
Il y a comme cela des hommes de caractère si fâcheux et si faciles à irriter, qu'il vaudrait mieux les ignorer complètement que de les avoir pour amis. Érasme — Eloge de la folie
Désormais complètement éliminés de la possibilité de jouer le play-in, les Lakers commencent à mettre leurs stars au repos. Pour diverses blessures, Russell Westbrook, LeBron James et Anthony Davis n’ont donc pas joué contre les Warriors ce jeudi soir, dans une rencontre où Klay Thompson (33 points) a fait le spectacle. Parlons Basket — NBA - Sans les stars, un Laker prend complètement feu ; AD et Westbrook taclés !
Sur son emplacement d'origine plus tôt cette année, l'E3 2020 prévoyait de revitaliser son expérience de showfloor avec des zones expérimentales, l'accès aux initiés et aux influences et la programmation numérique. Le marchandiseur de jeux vidéo iam8bit était le directeur créatif chargé de rassembler tout cela, mais trois mois avant la tenue de l'Electronic Entertainment Expo, la société a complètement abandonné son rôle. L'équipe créative du salon E3 2020 abandonne, ce qui signifie plus de malheur pour le spectacle
Le signal est classé parmi les Sursauts Radio Rapides (ou FRB, pour Fast Radio Burst). Ce sont des émissions très intenses d’onde radio qui proviennent d’objets encore inconnus. Habituellement, ces signaux durent quelques secondes avant de disparaître complètement — d’où leur nom. Journal du Geek — Des chercheurs captent un "battement de cœur radio" au fond du cosmos
Entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, on a deux visions complètement différentes qui s'affrontent. On a l’impression qu’il y a un déclin macroniste qui serait une fatalité. L’insécurité a augmenté avec les agressions violentes qui ont progressé, les tentatives d’homicides sont en hausse de 50%. Les Français ont de moins en moins de pouvoir d’achat. Par ailleurs il n’y a aucune amélioration en termes de santé, la situation à l’hôpital se dégrade, il n’y a pas plus de médecin formés. midilibre.fr — Aleksander Nikolic : "Entre Le Pen et Macron, on a deux visions complètement différentes qui s'affrontent" - midilibre.fr