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Il y a 31 citations sur le croix.
Mis en marche, remontés, portés où les sons roulants du ciel soudain évidé les portaient, automates qui se croyaient libres, David, Lili, Day, les bras écartés en croix, couraient hors de la commune. Comment avaient-ils passé, suite à une telle prise d'élan, leur après-midi ? Eva Almassy — Tous les jours
Je n'ai jamais appris que ma croix de par Dieu La Fontaine — Fabl. VII
Comment vais-je poser ma main sur ton corps, Andreas ? Il se rapproche un peu et ôte ma chemise, nous sommes pleins et prêts. De nous être longtemps retenus, dans un silence et une contemplation suspendus à la surprise et au plaisir, provoque à cet instant une sorte de tumulte, et nous nous empoignons, par les bras, par la nuque, par le torse et les reins. Voilà comment tu prends mon corps, Andreas : de toutes parts, car l’ivresse t’a gagné comme elle m’a gagné moi, et j’accepte les acrobaties que ton ardeur soudaine m’oblige à faire. Tête penchée en arrière, mains cherchant un appui, trouvant un mur, bientôt le sol, quelle souplesse ! Et tes dents se plantent dans la peau de mon ventre, un peu de brutalité sourd de tes agissements, elle me va, elle cadre avec ton torse et ton silence, et je comprends que là tu voudrais bien m’ouvrir, non tant en métaphore, d’un coup de rein, mais déchirer ma peau en espérant trouver, derrière la peau, le muscle et les irrigations ce que cache mon âme française et apaisée. Voilà comment je prends ton corps, Andreas : allongé sur le sol, je ramène ta bouche qui traînait sur mon ventre, je la hisse à la mienne puis j’encercle ton dos, m’arrime à tes épaules, serre à en perdre haleine l’heureuse tresse de muscles ou gît ce que tu es, où bat ce que tu veux. Si je pouvais tout entier t’absorber dans un désir dément de gagner ton essence et ta vitalité, ficher dans mes entrailles cette magnificence sans âge et sans destin, j’aurais sans doute gagné, et l’Histoire avec moi, un peu de cette paix si douce à nos épaules quand nous la rencontrons. Voilà comment nous nous mêlons : ceci est notre corps, prenons-le pour en jouir, prenons l’autre pour aimer et retournons au vent. Mais s’il fallait que je noue Andreas autour d’une colonne, le hisse sur une croix, l’enterre, l’emmure vivant ou le jette au cachot, comment m’en saisirais-je ? Mais s’il fallait qu’au fond d’une tranchée d’Argonne, une rue de Stalingrad, nous nous rencontrions pour nous éliminer, à mains nues et sans larmes, où irions-nous d’abord : au coeur, au souffle, à l’âme ? Mathieu Riboulet — Les Œuvres de miséricorde
Gervaise, cependant, se retenait pour ne pas éclater en sanglots. Elle tendait les mains, avec le désir de soulager l’enfant ; et, comme le lambeau de drap glissait, elle voulut le rabattre et arranger le lit. Alors, le pauvre petit corps de la mourante apparut. Ah ! Seigneur ! quelle misère et quelle pitié ! Les pierres auraient pleuré. Lalie était toute nue, un reste de camisole aux épaules en guise de chemise ; oui, toute nue, et d’une nudité saignante et douloureuse de martyre. Elle n’avait plus de chair, les os trouaient la peau. Sur les côtes, de minces zébrures violettes descendaient jusqu’aux cuisses, les cinglements du fouet imprimés là tout vifs. Une tache livide cerclait le bras gauche, comme si la mâchoire d’un étau avait broyé ce membre si tendre, pas plus gros qu’une allumette. La jambe droite montrait une déchirure mal fermée, quelque mauvais coup rouvert chaque matin en trottant pour faire le ménage. Des pieds à la tête, elle n’était qu’un noir. Oh ! ce massacre de l’enfance, ces lourdes pattes d’homme écrasant cet amour de quiqui, cette abomination de tant de faiblesse râlant sous une pareille croix ! On adore dans les églises des saintes fouettées dont la nudité est moins pure. Émile Zola — L’Assommoir
Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n’y a pas d’amour heureux […]Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l’amour de la patrie Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs Il n’y a pas d’amour heureux Mais c’est notre amour à tous les deux. Louis Aragon — La Diane française
On le nomme le capitaine d’Herbigny, un vieux de la vieille qui n’a pour toute fortune que sa croix d’honneur et sa pension. Gustave Flaubert — L’éducation sentimentale
Dans une petite commune telle que Drain, l’épidémie de peste de 1563 fit 153 morts qui furent enterrés ensemble à l'endroit où se dresse la croix commémorative du Moulin-Moreau, sur la route de Saint-Laurent-des-Autels. Pierre-Louis Augereau — Les Mauges mystérieuses
Ayant complété cette année même ses trente années... il ne pouvait plus même souffrir à la boutonnière... Il s’exaspérait surtout à la vue des ordres étrangers — « qu’on ne devrait pas laisser porter en France » — (Guy de Maupassant , En famille)
Enfin arrivait... Édouard Bled « Mes écoles »
La mort même des capitaines siciliens, indignement condamnés par Verrès, n'est pas sans doute ce qui remuait le plus les maîtres du monde. Ce qui fit impression, c'est (...) qu'il fut convaincu d'avoir fait battre de verges et mettre en croix un citoyen romain. Michelet — Histoire romaine
La Croix du Sud, groupe de quatre étoiles Verne — Enfants du capitaine Grant
Façades barrées de croix de Saint-André Bertrand — Gaspard
Des croix de Malte d'un rouge de bichromate de potasse vif Huysmans — Oblat
Enfin, après l’avoir [C. Atilius Régulus] ainsi longtemps tourmenté par d’excessives douleurs et une cruelle insomnie, ils l’attachèrent à une croix, qui était le supplice le plus ordinaire chez les Carthaginois, et l’y firent périr. Charles Rollin — Histoire romaine
Quand je vois le Christ en croix, les bras m'en tombent. Paul Claudel — Journal
Tuez vos dieux à tout jamais Sous aucune croix l'amour ne se plaît. Renaud — La ballade nord-irlandaise
La croix est l'échelle des cieux. Proverbe français
La douleur et la souffrance sont des croix personnelles. On est toujours seul à les porter. Dominique Lévy-Chédeville — L'homme aux passions tristes
Les hommes couverts de croix me font penser à un cimetière. Francis Picabia — Manifeste Funny-Guy - 1921
La croix est vide, parce qu'elle t'attend. Sören Kierkegaard