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Il y a 28 citations sur le deuil.
Maintenant que le bruit intrus s’est tu, que le Poète, après les secousses d’obsèques irrespectueuses, rentre par degré dans la glorieuse impopularité due, maintenant que la foule est retournée à ses besognes et que les poètes, seuls enfin, gardent le deuil, il m’est permis de parler de mon maître, de bien lui, abandonnant à mes colères, passées ? Paul Verlaine — Les Mémoires d’un veuf
Ces assassins maintenant morts sont pourtant arrivés jusqu’à moi et chaque fois qu’un de ces astres de deuil tombe dans ma cellule, mon cœur bat fort, mon cœur bat la chamade, si la chamade est le roulement de tambour qui annonce qu’une ville capitule. Jean Genet — Notre-Dame-des-Fleurs
Ici bas, quand le deuil fond sur nous, nous ne pouvons hélas! que nous arrêter un instant pour pleurer. Il nous faut très vite nous remettre en marche. Joseph Caillaux — Mes Mémoires
La mère de Zariffa, déjà prévenue, et la figure couverte de pâte bleue en signe de grand deuil, arriva en hurlant […] Out-el-Kouloub — « Zariffa »
En agitant au-dessus de sa tête des mains gonflées, aux ongles en deuil Maurice Druon — Les Grandes familles
Les soldats prirent d'assaut les camions et la foule se dispersa; hommes, femmes, enfants, vieillards, ils étaient tous vêtus de noir et ils cuisaient à l'étouffée dans leurs beaux habits de deuil; en auto, en carriole, en vélo, à motocyclette, à pied, il en était venu de tous les villages… Simone de Beauvoir — Les Mandarins
Je tâcherai d'arranger ça, dit-elle. Au revoir. Au revoir, dit Xavière. Françoise retint sa main. Ça me fait deuil, de vous laisser là toute fatiguée et morne. Simone de Beauvoir — L'invitée
Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ;On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil,La sombre égalité du mal et du cercueil ;Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;Car tous les hommes sont les fils du même père ;Ils sont la même larme et sortent du même œil.On vit, usant ses jours à se remplir d’orgueil ;On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe.Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnuVous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,Impur, hideux, noué des mille nœuds funèbresDe ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;Et soudain on entend quelqu’un dans l’infiniQui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est béni,Sans voir la main d’où tombe à notre âme méchanteL’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sentFondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant,Tout notre être frémit de la défaite étrangeDu monstre qui devient dans la lumière un ange. Victor Hugo — Ce qu’est la mort
Les femmes avaient paru, près d'un millier de femmes, aux cheveux épars, dépeignés par la course, aux guenilles montrant la peau nue, des nudités de femelles lasses d'enfanter des meurt-de-faim. Quelques-unes tenaient leur petit entre les bras, le soulevaient, l'agitaient, ainsi qu'un drapeau de deuil et de vengeance. D'autres, plus jeunes, avec des gorges gonflées de guerrières, brandissaient des bâtons ; tandis que les vieilles, affreuses, hurlaient si fort, que les cordes de leurs cous décharnés semblaient se rompre. Et les hommes déboulèrent ensuite, deux mille furieux, des galibots, des haveurs, des raccommodeurs, une masse compacte qui roulait d'un seul bloc, serrée, confondue, au point qu'on ne distinguait ni les culottes déteintes, ni les tricots de laine en loques, effacés dans la même uniformité terreuse. Les yeux brûlaient, on voyait seulement les trous des bouches noires, chantant la Marseillaise, dont les strophes se perdaient en un mugissement confus, accompagné par le claquement des sabots sur la terre dure. Au-dessus des têtes, parmi le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée toute droite ; et cette hache unique, qui était comme l'étendard de la bande avait, dans le ciel clair, le profil aigu d'un couperet de guillotine. Émile Zola — Germinal
Il pleure dans mon cœurComme il pleut sur la ville,Quelle est cette langueurQui pénètre mon cœur ?Ô bruit doux de la pluiePar terre et sur les toits !Pour un cœur qui s’ennuie,Ô le chant de la pluie !Il pleure sans raisonDans ce cœur qui s’écœure.Quoi ! nulle trahison ?Ce deuil est sans raison.C’est bien la pire peineDe ne savoir pourquoi,Sans amour et sans haine,Mon cœur a tant de peine ! Paul Verlaine — Il pleure dans mon cœur
Un seul oiseau en cage la liberté est en deuil. Jacques Prévert — Fatras
On ne devrait porter le demi-deuil que pour les parents qui sont à moitié morts. Alphonse Allais
La gloire est le deuil éclatant du bonheur. Madame de Staël
En France, le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière. Jules Renard — Journal
Tous vont au convoi du mort et chacun pleure son deuil. Proverbe français
En Corse, c'est l'âne qui porte tout, sauf le deuil. José Artur
Le sage fait son deuil de sa mort. Roger Judrin — Miroir d'ombre
Si je voyais la fin de l'âge qui te reste Ma raison tomberait sous l'excès de mon deuil Je pleurerais sans cesse un malheur si funeste, Et ferais, jour et nuit, l'amour à ton cercueil. François Maynard — Stances, la Belle Vieille
Pour honorer les morts, les uns portent leur deuil, les autres leurs bijoux. Gaston Andréoli
À l'ouïr sangloter et les nuits et les jours, On jugea que son deuil ne lui durerait guère. Charles Perrault — Peau-d'Âne