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Citations sur l'expression
Il y a 59 citations sur l'expression.
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[Malherbe] sait exactement doser ses éloges et ne dire que ce qu’il veut dire. Il sait ce qu’il fait. Dire, pour lui, c’est faire. Tout discours est par nature destiné à l’échec (parce que le langage ne permet pas une “expression” satisfaisante) mais en même temps tout discours peut potentiellement fonctionner ou plaire.
Francis Ponge — Pour Malherbe -
"À la vue du plaid fleuri qui recouvre sa couche, et qu'elle a assorti aux rideaux et à sa robe de chambre, je réalise soudain le sens de l’expression « border l'insomniaque », de même que l'importance du Viagra dans une vie de couple.
Julie Wagen — Les aventures de Biquette" -
L'expression elle-même peut être considérée (comme d'ailleurs le contenu) sous deux aspects : comme une substance, sonore ou visuelle selon qu'il s'agit de l'expression orale ou écrite, c'est-à-dire comme une masse phonique ou graphique (on parlera alors de substance de l'expression); ou comme la forme manifestée par cette substance, c'est-à-dire comme la matière phonique ou graphique agencée, ce par quoi le plan de l'expression s'articule au plan du contenu. Ling.1972.
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Les Techniques d'Expression ne doivent pas séparer une pratique de son analyse critique, si elles doivent faire prendre conscience des limites, des valeurs et des rôles des moyens d'expression et de communication, si par ailleurs elles doivent se garder d'emprunter une voie trop théorique et abstraite
F. Berthet — Linguistique et techniques d'expressions Études linguistiques appliquées -
Chose remarquable ! jusqu’à la fin du XVIe siècle, l’individualité humaine n’a pas eu son expression dans la musique. La monodie grecque était chorale. La monodie liturgique était, […], tout à fait impersonnelle d’expression.
Pierre Lasserre — Philosophie de Goût musical -
Les Liméniennes ont toutes de belles couleurs, […], des yeux noirs d’une expression indéfinissable d’esprit, de fierté et de langueur ; c’est dans cette expression qu’est tout le charme de leur personne.
Flora Tristan — Les Femmes de Lima -
Sa figure intelligente, dont les traits et le teint trahissaient une assez forte proportion de sang soudanais, […], prenait par moments une expression de grande affabilité.
Frédéric Weisgerber — Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue -
De toute façon, l’État d’Europe occidentale, en tant qu’expression de la réalité politique et source impersonnelle du droit public, est une institution relativement récente.
Panayiotis Jerasimof Vatikiotis — L’Islam et l’État -
D’une manière générale, la différentiation d’une expression de ce genre réclame plus de connaissances en calcul différentiel que celles acquises jusqu’ici.
Silvanus P. Thomson — Le Calcul intégral et différentiel -
Cette expression de candeur maline qui éclaire perpétuellement son visage.
Michel Droit — Clarté du jour -
Il faut qu'il sache que son expression, comme celle du langage, est toujours, quoi qu'il fasse, une démarche en vue de l'assentiment, et non de la révolte.
J. M. G. Le Clézio — L'Exstase matérielle -
Sur le fond de sa déclaration à l'Assemblée nationale, Édouard Philippe entre dans le concret mais j'ai trois reproches. Quand on veut mobiliser une opinion publique confinée, il faut tracer un chemin d'espoir. Français confiné n'a pas d'oreilles, ai-je envie de dire pour détourner une expression connue (Ventre affamé n'a pas d'oreilles, NDLR).
Interview de Roger Karoutchi — www.lepoint.fr -
Le visage de Malievski se crispa légèrement et prit l’espace d’un instant une expression mi-chèvre mi-chou, mais il se mit aussitôt à rire.
Ivan Tourguéniev — Premier amour -
Je vous transmets le message tel quel. Je suis à votre disposition pour le papier. Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments très distingués.
Jean Genet — Lettres au petit Franz -
Guettant sa réaction, je lui disais de ne pas se mettre comme ça la rate au court-bouillon : « Je frappe du pied et les millions dégringolent ! » Que son expression scandalisée était irrésistible !
Anne Vernon — Hier -
[…] mon gars il adorait commencer une histoire par une formule imagée qu’il sortait à brûle-pourpoint, c’était pour lui une sorte de point de départ, de piste d’envol, tu comprends disait-il, puis il s’arrêtait un instant, me regardait dans les yeux et quand il voyait que j’étais mûr, il y allait de sa petite expression, des larmes de crocodile, c’écriait-il par exemple et j’avais l’impression alors que toute l’histoire qui suivait ne servait qu’à illustrer ces larmes de crocodile, à les mettre en valeur, à les faire briller de mille feux, et elles devenaient plus belles et plus précieuses que du cristal et grande était la gloire de celui qui les avait pleurées.
P. Edmond — La danse du fumiste -
Merci à l'avance pour tout ce que vous allez faire pour moi, et veuillez trouver ici, cher Monsieur, l'expression sympathique de ma vive reconnaissance.
Claude Debussy — Correspondance -
Il ne voyait jamais que le pire côté des choses se faisant à tout propos l’avocat du diable, suivant une expression de son vieux cocher.
Balzac — Le Lys dans la vallée -
L'expression la plus réussie de la curiosité et de l'inventivité dont les Français ont fait preuve dans ce domaine des subtils frissons, j'en vois l'incarnation dans Henri Beyle, cet extraordinaire précurseur qui parcourut à une allure napoléonienne, en veneur et en découvreur, l'Europe de son temps et plusieurs siècles de l'âme européenne : il a fallu deux générations pour le rattraper tant bien que mal, pour deviner après lui quelques-unes des énigmes qui le tourmentèrent et le ravirent, cet étonnant épicurien, ce point d'interrogation fait homme, le dernier grand psychologue de la France...
Nietzsche — Par-delà le bien et le mal -
Il avait fait une erreur dans un raisonnement délicat et avait dit gaiement : « au temps pour moi ». C’était une expression qu’il tenait de M. Fleurier et qui l’amusait.
J.-P. Sartre — Le Mur -
Un soir, étant entré au casino, le narrateur du présent récit entend, avec surprise, un bruit singulier, celui d'un craquement ou d'un claquement de doigts qui se brisent. Il s'approche de la table d'où lui parvient ce bruit. Zweig réussit merveilleusement bien à nous rendre l'atmosphère fébrile qui règne dans le casino et la tension particulière du joueur qu'il observe.C'étaient des mains d'une beauté très rare, extraordinairement longues, extraordinairement minces, et pourtant traversées de muscles extrêmement rigides - des mains très blanches, avec, au bout, des ongles pâles, aux dessus nacrés et délicatement arrondis. Je les ai regardées toute la soirée, oui, je les ai regardées avec une surprise toujours nouvelle, ces mains extraordinaires, vraiment uniques ; mais ce qui d'abord me surprit d'une manière si terrifiante, c'était leur fièvre, leur expression follement passionnée, cette façon convulsive de s'étreindre et de lutter entre elles. Ici, je le compris tout de suite, c'était un homme débordant de force qui concentrait toute sa passion dans les extrémités de ses doigts, pour qu'elle ne fît pas exploser son être tout entier. Et maintenant..., à la seconde où la boule tomba dans le trou avec un bruit sec et mat et où le croupier cria le numéro ..., à cette seconde les deux mains se séparèrent soudain l'une de l'autre, comme deux animaux frappés à mort d'une même balle.
Stefan Zweig — vingt-quatre heures dans la vie d’une femme -
Homme connu par ses mœurs timides et par son courage de lièvre, sur lequel on s’exerce à l’épigramme, à l’ironie, à l’impertinence, — et même à l’injure, — assuré qu’on est qu’il ne protestera pas, ne réclamera pas, et ne vous cassera pas les reins d’un coup de canne ou la tête d’un coup de pistolet. C’est une expression de l’argot des gens de lettres, qui l’ont empruntée aux saltimbanques.
Dictionnaire de la langue verte — Argots parisiens comparés -
Platon, Montaigne, Érasme, Descartes, Heine. Il fallait faire confiance à ces illustres pionniers, il fallait patienter, laisser à l'humain le temps de se manifester, de s'orienter dans le désordre et le malentendu, et de reprendre le dessus. Les Français avaient même trouvé une bonne expression pour cela : ils disaient Chassez le naturel, il revient au galop.
Romain Gary — Les Oiseaux vont mourir au Pérou -
D'un autre côté, la haie, en cet endroit, étant moins fourrée qu'ailleurs, ce devait être sur ce point que les meurtriers l'auraient franchie.Passant et repassant devant la statue, je m'arrêtai un instant pour laconsidérer. Cette fois, je l'avouerai, je ne pus contempler sans effroi son expression de méchanceté ironique ; et, la tête toute pleine des scènes horribles dont je venais d'être le témoin, il me sembla voir une divinité infernale applaudissant au malheur qui frappait cette maison.
Mérimée — La Vénus d’Ille -
Il me frictionne brièvement la nuque, me donne l’impression de rêver — Ne te mets donc pas martel en tête. Concentre-toi. Je suis là. Et puis il se tourne vers l’horizon, vigilant. Fin de la communication. Je luis sais gré de ne pas attendre une réponse ou un commentaire de ma part. Il est là, à mes côtés, j’avais remarqué, c’est à cette heure mon plus grand tourment. Que je ne me mette pas martel en tête ; j’aimerais bien. Mais « martel en tête » est en la circonstance une expression sous-dimensionnée. Je fais mine de faire comme Louis, mon père. Je considère le panorama. Silencieux et inquiet.
Michel Drouard — Micron noir -
Dans l'expression pour tout, suivie d'un nom, tout signifie seul, unique. On peut signifier la même chose par le singulier distributif et par le pluriel collectif, et même dans l'usage courant le singulier tend à prévaloir : « toute affaire cessante », « en tout cas », « en toute chose », « tout compte fait », « de tout côté », « de toute façon », etc.
Christian Godin — La Totalité -
Ben c'est toi qui dis toujours « en voiture Simone » quand on part. Moi je pensais que tu parlais à une personne de ton monde, que moi je ne vois pas ! — Mais non ma petite cocotte « en voiture Simone » c'est une expression, c'est comme quand je dis, allez en route mauvaise troupe, je ne parle à personne en réalité.
Maryse Metayer — Anna au bois dormant -
Ce n’était pas une petite tâche que de peindre les deux ou trois mille figures saillantes d’une époque, car telle est, en définitif, la somme des types que présente chaque génération et que la Comédie humaine comportera. Ce nombre de figures, de caractères, cette multitude d’existences exigeaient des cadres et, qu’on me pardonne cette expression, des galeries. De là, les divisions si naturelles, déjà connues, de mon ouvrage en Scènes de la vie privée, de province, parisienne, politique, militaire et de campagne. Dans ces 6 livres sont classées toutes les études de mœurs qui forment l’histoire générale de la Société, la collection de tous ses faits et gestes, eussent dit nos ancêtres. Ces six livres répondent d’ailleurs à des idées générales. Chacun d’eux a son sens, sa signification, et formule, une époque de la vie humaine.
Honoré de Balzac — avant-propos de la Comédie humaine -
Il avait trouvé une belle expression pour décrire les cœurs d'artichaut comme le mien. Le 31 mai 1892, il note « Un cœur de vingt-cinq couverts ». Il oublie de préciser s'il y aura beaucoup de vaisselle cassée au moment de débarrasser la table.
Frédéric Beigbeder — L'Égoïste romantique -
Il faut aimer l’art poétique de Boileau, sinon pour les préceptes, du moins pour le style. Un écrivain qui a quelque souci de la postérité cherchera sans cesse à purifier sa diction, sans effacer toutefois le caractère particulier par lequel son expression révèle l’individualité de son esprit. Le néologisme n’est d’ailleurs qu’une triste ressource pour l’impuissance. Des fautes de langue ne rendront jamais une pensée, et le style est comme le cristal : sa pureté fait son éclat.
Victor Hugo — préface des Odes et Ballades -
Quand j’essaye de faire le compte de ce que je dois au côté de Méséglise, des humbles découvertes dont il fut le cadre fortuit ou le nécessaire inspirateur, je me rappelle que c’est cet automne-là, dans une de ces promenades, près du talus broussailleux qui protège Montjouvain, que je fus frappé pour la première fois de ce désaccord entre nos impressions et leur expression habituelle.
Marcel Proust — Du côté de chez Swann -
Fort de ses trois ans d’expérience, Franck pense qu’il existe des conducteurs sérieux, même parmi les noirs. A… est aussi de cet avis, bien entendu. Elle s’est abstenue de parler pendant la discussion sur la résistance comparée des machines, mais la question des chauffeurs motive de sa part une intervention assez longue et catégorique. Il se peut d’ailleurs qu’elle ait raison. Dans ce cas, Franck devrait avoir raison aussi. Tous les deux parlent maintenant du roman que A… est en train de lire, dont l’action se déroule en Afrique. L’héroïne ne supporte pas le climat tropical (comme Christiane). La chaleur semble même produire chez elle de véritables crises :“C’est mental, surtout, ces choses-là”, dit Franck. Il fait ensuite une allusion, peu claire pour celui qui n’a pas feuilleté le livre, à la conduite du mari. Sa phrase se termine par “savoir la prendre” ou “savoir l’apprendre”, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude de qui il s’agit, ou de quoi. Franck regarde A…, qui regarde Franck. Elle lui adresse un sourire rapide, vite absorbé par la pénombre. Elle a compris, puisqu’elle connaît l’histoire. Non, ses traits n’ont pas bougé. Leur immobilité n’est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu’un reflet de la lampe, ou l’ombre d’un papillon. Du reste, elle n’était déjà plus tournée vers Franck, à ce moment-là. Elle venait de ramener la tête dans l’axe de la table et regardait droit devant soi, en direction du mur nu, où une tache noirâtre marque l’emplacement du mille-pattes écrasé la semaine dernière, au début du mois, le mois précédent peut-être, ou plus tard. Le visage de Franck, presque à contre-jour, ne livre pas la moindre expression. Le boy fait son entrée pour ôter les assiettes. A… lui demande, comme d’habitude, de servir le café sur la terrasse. Là, l’obscurité est totale. Personne ne parle plus. Le bruit des criquets a cessé.
Alain Robbe-Grillet — La Jalousie -
La liberté d'expression est la condition et le test de la démocratie, mais son emploi abusif peut nuire à la cohésion nécessaire du groupe social
Belorgey — Gouvernement et administration en France -
La poésie d'expression française dans le monde
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"Mazeppa, qui n’a plus la force de se tordre dans ses nœuds, gît, inerte, bleuâtre et glacé, ne sachant pas que, selon la magnifique expression du poète, il va se relever roi.
Théophile Gautier — Théodore Chassériau vu par Gautier" -
Une idée n'a qu'une expression. C'est cette expression là que le génie trouve.
Victor Hugo — Proses philosophiques de 1860-65 -
L'homme pense son propre chant, et ne pense rien d'autre.
Émile Chartier, dit Alain — Propos de littérature, Gallimard -
Nous portons deux ou trois chants, que notre vie se passe à exprimer.
Marcel Arland — Antarès, Gallimard -
Entre toutes les différentes expressions qui peuvent rendre une seule de nos pensées, il n'y en a qu'une qui soit la bonne.
Jean de La Bruyère — Les Caractères, Des ouvrages de l'esprit -
L'esprit achève ses propres pensées, en les mettant au-dehors.
Louis XIV — Mémoires -
Chez un écrivain, quand on tient l'air les paroles viennent bien vite.
Marcel Proust — Contre Sainte-Beuve, Gallimard -
Vocifération. Mode d'expression d'un adversaire.
Ambrose Bierce — Le dictionnaire du Diable