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Citations sur la fatigue
Il y a 25 citations sur la fatigue.
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Andromaque.La guerre de Troie n’aura pas lieu, Cassandre !Cassandre.Je te tiens un pari, Andromaque.Andromaque.Cet envoyé des Grecs a raison. On va bien le recevoir. On va bien lui envelopper sa petite Hélène, et on la lui rendra.Cassandre.On va le recevoir grossièrement. On ne lui rendra pas Hélène. Et la guerre de Troie aura lieu.Andromaque.Oui, si Hector n’était pas là !… Mais il arrive, Cassandre, il arrive ! Tu entends assez ses trompettes… En cette minute, il entre dans la ville, victorieux. Je pense qu’il aura son mot à dire. Quand il est parti, voilà trois mois, il m’a juré que cette guerre était la dernière.Cassandre.C’était la dernière. La suivante l’attend.Andromaque.Cela ne te fatigue pas de ne voir et de ne prévoir que l’effroyable ?
Jean Giraudoux — La guerre de Troie n’aura pas lieu -
N'oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n'avait en rien l'apparence d'un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée.
Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince -
...il se demanda même s'il ne devrait pas lui demander quelques feuilles de mastala, pour pallier sa faim, sa fatigue, et pour se remonter le moral.
Romain Gary — Les mangeurs d'étoiles -
Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre !C’est en ces mots que le lionParlait un jour au moucheron.L’autre lui déclara la guerre :Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roiMe fasse peur ni me soucie ?Un bœuf est plus puissant que toi ;Je le mène à ma fantaisie.À peine il achevait ces motsQue lui-même il sonna la charge,Fut le trompette et le héros.Dans l’abord il se met au large ;Puis prend son temps, fond sur le couDu lion, qu’il rend presque fou.Le quadrupède écume, et son œil étincelle ;Il rugit. On se cache, on tremble à l’environ ;Et cette alarme universelleEst l’ouvrage d’un moucheron.Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle ;Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau,Tantôt entre au fond du naseau.La rage alors se trouve à son faîte montée.L’invisible ennemi triomphe, et rit de voirQu’il n’est griffe ni dent en la bête irritéeQui de la mettre en sang ne fasse son devoir.Le malheureux lion se déchire lui-même,Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs,Bat l’air, qui n’en peut mais ; et sa fureur extrêmeLe fatigue, l’abat : le voilà sur les dents.L’insecte, du combat, se retire avec gloire :Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,Va partout l’annoncer, et rencontre en cheminL’embuscade d’une araignée ;Il y rencontre aussi sa fin.Quelle chose par là nous peut être enseignée ?J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemisLes plus à craindre sont souvent les plus petits ;L’autre qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,Qui périt pour la moindre affaire.
Jean de La Fontaine — Fables -
Qui me rendra les sons de la cloche qui sonnait hier, au crépuscule, et le gazouillement des oiseaux qui chantaient ce matin dans les chênes ! Et pourtant je m'ennuyais au coucher du soleil et je bâillais de fatigue à son aurore !
Flaubert — La 1reÉducation sentimentale -
Ce mélange de distraction et d'euphorie s'expliquait chez lui par l'état second que causent une extrême fatigue et le décalage horaire hier...
Patrick Modiano — Dimanches d'août -
Ainsi nous avons la chance d'arriver (...) au moment où fourbu, démaquillé par la fatigue, son âge écrit sur ses traits, Pitoeff devient tout à coup le héros qu'il joue...
Colette — La Jumelle noire -
Je me rappelle le jour où j’ai compris que j’étais devenu adulte. Je vivais déjà avec Marie, nous avions Agustín depuis deux ou trois ans, je travaillais depuis des années comme je le fais toujours plus ou moins aujourd’hui, charpentier ici et là, bricoleur à droite et à gauche, électricien quand il faut, plombier ou même jardinier si on me le demande, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu’il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison ma part de revenus et me garder du temps à moi, ne pas me perdre tout entier en chantiers. Marie était déjà traductrice, traduisait déjà Lodoli et d’autres auteurs qu’elle aimait. C’est-à-dire que notre vie était déjà à peu près ce qu’elle est maintenant, et que nous en étions satisfaits, nous songions souvent que nous avions de la chance, nous nous plaisions à V., nous avions des amis, nous sentions que c’était un endroit où nous étions susceptibles de rester un bon moment encore, bref nous allions bien.Et un matin je me suis levé et je me suis dit que ça y est, tu es grand. J’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de me répéter ces mots, plus tard quand je serai grand. Que c’était fait : j’étais grand. Je l’étais devenus à mon insu. Sans que personne vienne me prévenir. J’ai compris qu’il n’y aurait pas d’épreuve. Pas de monstre à vaincre ni de noeud à trancher. Pas de coup de gong solennel. Pas de voix paternelle pour me souffler à l’oreille ces mots, c’est maintenant, t’y voilà. J’ai compris qu’il n’y aurait nulle ligne à franchir. Nul cap à passer. Nul obstacle à surmonter. Qu’être grand simplement désormais ce serait ça : la continuation de ce présent, de cette lente translation, de ce glissement presque imperceptible, seulement décelable à l’érosion de certaines de mes facultés, au grisonnement de mes tempes et de celles de Marie, à notre renoncement de plus en plus fréquent à telle ou telle folie qui autrefois nous aurait semblé le sel même de la vie, à la taille chaque année accrue d’Agustín, à son énergie toujours plus fascinante. À son appétit d’ogre lui aussi décidé à nous dévorer chaque jour un peu plus.J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. De jours tantôt habités avec intensité, imagination, lumière, des jours pour ainsi dire pleins, comme on dit carton plein devant une cible bien truffée de plombs. Tantôt abandonnés de mauvais gré au soir venu trop tôt. Désertés par excès de fatigue ou de tracas. Perdus. Laissés vierges du moindre enthousiasme, De la moindre récréation, du moindre élan véritable. Jours sans souffle, concédés au soir trop tôt venu, à la nuit tombée malgré nos efforts pour différer notre défaite, et résignés alors nous marchons vers votre lit en nous jurant d’être plus rusés le lendemain – plus imaginatifs, plus éveillés, plus vivants.
Sylvain Prudhomme — Par les routes – L’Arbalète -
Je n'aurais qu'à mettre à réchauffer le potage et à fatiguer la salade
Arnoux — Double chance -
Je n’en entendis pas davantage. J’étais moralement épuisé. Ma fatigue physique dépassa même toute mesure.
Pierre Louÿs — Trois filles de leur mère -
O la grande fatigue que d'avoir une femme !
Molière — Le médecin malgré lui -
Trop aboyer fatigue les oreilles les plus attentives.
Roger Molinier — L'Écologie à la croisée des chemins -
Haïr fatigue.
Jean Rostand -
Seule la paresse fatigue le cerveau.
Louis Pauwels — L'apprentissage de la sérénité -
Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue.
Jules Renard — Journal -
Le travail, ça salit, ça fatigue et ça déshonore.
Jacques Dutronc — Pensées et répliques -
L’excès de sommeil fatigue.
Homère — L’Odyssée -
La fatigue engendre les plus séduisantes grimaces.
Jacques Rigaut — Ecrits -
Le travail fatigue même les ânes.
Mateo Aleman — Histoire de Guzman d'Alfarache -
La gaieté chasse la fatigue, or de la fatigue provient le découragement.
Saint Séraphin de Sarov -
De la hâte il ne reste que la fatigue.
Proverbe vénézuélien -
Le flatteur se fatigue plus que le laboureur.
Mencius — Livre des livres -
On se fatigue de tout, même d'être aimé.
André Maurois — Lettres à l'inconnue -
Un cerveau bien soigné ne se fatigue jamais.
Jules Renard — Journal -
L’admiration est toujours une fatigue pour l’espèce humaine.
Honoré de Balzac