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Citations sur le fuyant
Il y a 67 citations sur le fuyant.
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Chacun de nous, quand l’étreint le sentiment de n’être pas compris, d’éprouver un sentiment impossible à communiquer, sentiment douloureux qui fait le corps mal être au milieu des autres, en famille, en société, dans un groupe, dans la foule, ressent la solitude amère que nous traduisons par ennui, angoisse, tristesse, mélancolie, désespoir ou avec des mots populaires encore inadéquats mais plus proches de ce mal-être : « cafard », « bourdon ». Fuyant l’état obsédant qui nous fait prisonniers, nous aspirons alors à retourner sinon en réalité, du moins en imagination, à l’un de ces lieux où la solitude est paix, un de ces lieux de la planète où la nature un jour a su nous redonner vie confiante, espérance dans notre douleur de mal-aimé mal-aimant, lieux de bonheur trouvé.Alors la solitude nous apparaît douce malgré l’impossible communication avec les être chers, les compagnons de travail, malgré les visages rencontrés sans regards échangés, ces bouches parlantes sans mots qui nous touchent, ces corps mobiles étrangers, aux gestes de guignol, sans bras fraternels posés sur notre épaule et sans main secourable.Bénis soit ces lieux terrestres de ressourcement où, solitaires et assoiffés d’amitié, la nature sait nous être fraternellement jumelée, où rien qu’en y rêvant, en retrouvant une photo, un dessin évocateur, un sourire, une joie humanisée nous est rendue. D’abattus que nous étions, nous sentons notre courage revenir, par la nature déchiffonnés, soulagés de ce qu’il y avait d’incommunicable dans notre épreuve et rendus au langage du jour qui reprend son cours.
Françoise Dolto — Solitude – Éditions Gallimard 1994 -
THÉSÉEEh bien ! vous triomphez, et mon fils est sans vie !Ah ! que j’ai lieu de craindre, et qu’un cruel soupçon,L’excusant dans mon cœur, m’alarme avec raison !Mais, madame, il est mort, prenez votre victime ;Jouissez de sa perte, injuste ou légitime :Je consens que mes yeux soient toujours abusés.Je le crois criminel, puisque vous l’accusez.Son trépas à mes pleurs offre assez de matièresSans que j’aille chercher d’odieuses lumières,Qui, ne pouvant le rendre à ma juste douleur,Peut-être ne feraient qu’accroître mon malheur.Laissez-moi, loin de vous, et loin de ce rivage,De mon fils déchiré fuir la sanglante image.Confus, persécuté d’un mortel souvenir,De l’univers entier je voudrais me bannir.Tout semble s’élever contre mon injustice ;L’éclat de mon nom même augmente mon supplice :Moins connu des mortels, je me cacherais mieux.Je hais jusques aux soins dont m’honorent les dieux ;Et je m’en vais pleurer leurs faveurs meurtrières,Sans plus les fatiguer d’inutiles prières.Quoi qu’ils fissent pour moi, leur funeste bontéNe me saurait payer de ce qu’ils m’ont ôté.PHÈDRENon, Thésée, il faut rompre un injuste silence ;Il faut à votre fils rendre son innocence :Il n’était point coupable.THÉSÉEAh ! père infortuné !Et c’est sur votre foi que je l’ai condamné !Cruelle ! pensez-vous être assez excusée…PHÈDRELes moments me sont chers ; écoutez-moi, ThéséeC’est moi qui sur ce fils, chaste et respectueux,Osai jeter un œil profane, incestueux.Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste :La détestable Œnone a conduit tout le reste.Elle a craint qu’Hippolyte, instruit de ma fureur,Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur :La perfide, abusant de ma faiblesse extrême,S’est hâtée à vos yeux de l’accuser lui-même.Elle s’en est punie, et fuyant mon courroux,A cherché dans les flots un supplice trop doux.Le fer aurait déjà tranché ma destinée ;Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée :J’ai voulu, devant vous exposant mes remords,Par un chemin plus lent descendre chez les morts.J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brûlantes veinesUn poison que Médée apporta dans Athènes.Déjà jusqu’à mon cœur le venin parvenuDans ce cœur expirant jette un froid inconnu ;Déjà je ne vois plus qu’à travers un nuageEt le ciel et l’époux que ma présence outrage ;Et la mort à mes yeux dérobant la clarté,Rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté.PANOPEElle expire, seigneur !THÉSÉED’une action si noireQue ne peut avec elle expirer la mémoire !Allons, de mon erreur, hélas ! trop éclaircis,Mêler nos pleurs au sang de mon malheureux fils !Allons de ce cher fils embrasser ce qui reste,Expier la fureur d’un vœu que je déteste :Rendons-lui les honneurs qu’il a trop mérités ;Et, pour mieux apaiser ses mânes irrités,Que, malgré les complots d’une injuste famille,Son amante aujourd’hui me tienne lieu de fille !
Racine — Phèdre -
1926, - L’Action ? dit-il, mais ce n’est qu’une échappatoire où nous pousse notre paresse fuyant devant l’effort que demande le Rêve.
Jacques Spitz — La Croisière indécise -
Derrière ses lunettes en culs-de-bouteille, son regard fuyant était plus terne que le plomb
Martine Desjardins — Méduse -
Sa tête se perdait, les cauchemars se succédaient, sa chandelle s’éteignit ; alors commença le délire, ce délire fuyant des gens de la campagne qui se croient frappés par un sort, un besoin fou de partir, de s’échapper, de courir devant le malheur comme un vaisseau devant la tempête.
Guy de Maupassant — Histoire d’une fille de ferme -
L’Action ? dit-il, mais ce n’est qu’une échappatoire où nous pousse notre paresse fuyant devant l’effort que demande le Rêve.
Jacques Spitz — La Croisière indécise -
L’endoréisme en fait des zones de refuge pour les pasteurs pendant l’hivernage. Les pasteurs y séjournent avec leurs troupeaux, fuyant les régions paludéennes des grandes plaines fluviales où ils ne reviennent qu'en saison sèche.
Oumar Kane — La première hégémonie peule : Le Fuuta Tooro de Koli Tenelle à Almaami Abdul -
Ce jour d’huy, fuyant l’Angleterre pour ne point partager le mauvais sort de Hardquanonne, nous avons, par timidité et crainte, à cause des inhibitions et fulminations pénales édictées en parlement, abandonné, à la nuit tombante, sur la côte de Portland, ledit enfant Gwynplaine, qui est lord Fermain Clancharlie.
Victor Hugo — L’homme qui rit -
Les littérateurs grecs, fuyant la domination tartare, cherchèrent un asile en Italie. Ils enseignèrent à lire, dans leur langue originale, les poètes, les orateurs, les historiens, les philosophes, les savants de l'ancienne Grèce
Condorcet — Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain -
L’endoréisme en fait des zones de refuge pour les pasteurs pendant l’hivernage. Les pasteurs y séjournent avec leurs troupeaux, fuyant les régions paludéennes des grandes plaines fluviales où ils ne reviennent qu'en saison sèche.
Oumar Kane — La première hégémonie peule : Le Fuuta Tooro de Koli Tenelle à Almaami Abdul -
Suivant Carlo Marin et le comte Filiasi, auteurs italiens, la naissance de l’industrie verrière vénitienne serait presque contemporaine de la fondation de la ville, attribuée, comme on sait, à l’émigration de quelques familles d’Aquilée et de Padoue qui, fuyant les armées d’Attila, vinrent chercher un refuge dans les îles des lagunes vers l’an 420.
Alexandre Sauzay — La verrerie depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours -
Les perdrix, les ptarmigans, fuyant vers des régions plus tempérées, passaient en grand nombre, et fournirent une viande fraîche et saine.
Jules Verne — Le Pays des fourrures -
Comme tout cela était dérisoire en regard des foules paysannes fuyant avec leurs ânes devant les villages en feu!
André Malraux — Espoir -
Ils débouchèrent dans une nouvelle plaine, la Mer des Pluies, et là encore, en se postant sur une éminence, ils dominèrent un paysage fuyant à perte de vue, hérissé par des Alpes de plâtre, cabossé par des Etna de sel, gonflé de tubercules, boursouflé par des kystes, scorifié tel que du mâchefer.
Joris-Karl Huysmans — En rade -
L’impression qui reste des paysages d’Afrique du Sud est celle du veld, de sa plate immensité nue, de ses lignes d’horizon fuyant à l’infini, de sa couverture végétale basse de savane ou de steppe.
Philippe Gervais-Lambony — L’Afrique du Sud -
Suivant Carlo Marin et le comte Filiasi, auteurs italiens, la naissance de l’industrie verrière vénitienne serait presque contemporaine de la fondation de la ville, attribuée, comme on sait, à l’émigration de quelques familles d’Aquilée et de Padoue qui, fuyant les armées d’Attila, vinrent chercher un refuge dans les îles des lagunes vers l’an 420.
Alexandre Sauzay' La verrerie depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours — page 24 -
Parfois aussi des trains passaient, avec la même lenteur que le nôtre, chargés de grands bateaux, où des soldats wurtembergeois, entassés comme dans un char allégorique, chantaient des barcarolles à trois voix, en fuyant devant les Prussiens.
Alphonse Daudet — L’empereur aveugle -
Et je suis tout étonné d’entendre ces rebelles contre l’autorité du Sultan, fuyant et combattant ses troupes, ne parler de lui qu’avec un respect très réel, l’appelant sidna, notre seigneur.
Frédéric Weisgerber — Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue -
Ah ! comme on comprend cela lorsque, les pieds dans le sable, la tête dans le feu, on parcourt ces mornes espaces pelés, tondus, teigneux, brûlés, fuyant sous vous, en plein midi, avec le soleil en suspension sur votre vertex, et d’aplomb à ne pouvoir même se parasoliser de l’ombre d'un voisin ;
Corneille Trumelet — Histoire de l’insurrection dans le sud de la province d'Alger -
Fondée en 1659 dans la steppe sauvage, afin de servir de base militaire aux Cosaques, la ville fut bâtie sur le modèle des siètches (colonies militaires) cosaques, par des paysans fuyant le servage.
Guide le petit futé — Éd. de l'Université