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Citations sur la grand-peur

Il y a 16 citations sur la grand-peur.

Force est [au tyran] d'éprouver toutes les peurs qu'il inspire.
Sénèque en latin Lucius Annaeus Seneca, dit Sénèque le Philosophe — De la clémence, I, 19
Fais peur au lion avant qu'il ne te fasse peur.
Abu Hafsa ibn al-Khattab Umar Ier — Sentences
Le courage est l'effet d'une très grande peur. De fait, quand nous avons une grande peur de mourir, nous nous laissons courageusement couper une jambe.
abbé Ferdinando Galiani — Dialogues Dialoghi

De la peur de tous naît, sous la tyrannie, la lâcheté du plus grand nombre.
Vittorio Alfieri — Della tirannide, I, 4
Un homme qui a peur est efficace et dangereux, si l'on sait s'en servir.
Georges Schéhadé — Histoire de Vasco, Gallimard
La peur, la mauvaise conscience ont un fumet délectable pour les narines des Dieux.
Jean-Paul Sartre — Les Mouches, Gallimard
[…] De toutes les passions la peur est celle qui affaiblit le plus le jugement.
Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz — Mémoires
La vraie peur, c'est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d'autrefois.
Guy de Maupassant — Contes de la bécasse, la Peur
Où serait le mérite, si les héros n'avaient jamais peur ?
Alphonse Daudet — Tartarin de Tarascon, Flammarion

C'est des hommes et d'eux seulement qu'il faut avoir peur, toujours.
Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline — Voyage au bout de la nuit, Gallimard
Je n'ai pas peur des mots, ce sont les mots qui ont peur de moi.
Henri Calet — Acteur et témoin, Mercure de France
La peur est une récréation de la volonté, la dilection des faibles.
Maurice Bedel — Jérôme 60° latitude Nord, Gallimard
Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur.
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais — Le Barbier de Séville, II, 2
Pauvres oiseaux qui ne mangent qu'à grand-peur.
Louis Scutenaire — Mes inscriptions IV
J’étais en outre chargé de surveiller les récréations, dans une cour où il y avait des poules et un coq d’Inde dont ces messieurs avaient grand-peur.
Alphonse Daudet — Le petit Chose
Je ne pouvais plus avoir de doutes, l'abbé Sérapion avait raison. Cependant, malgré cette certitude, je ne pouvais m'empêcher d'aimer Clarimonde et je lui aurais volontiers donné tout le sang dont elle avait besoin pour soutenir son existence factice. D'ailleurs, je n'avais pas grand-peur; la femme me répondait du vampire, et ce que j'avais entendu et vu me rassurait complètement; j'avais alors des veines plantureuses qui ne se seraient pas de sitôt épuisées, et je ne marchandais pas ma vie goutte à goutte. Je me serais ouvert le bras moi-même et je lui aurais dit : « Bois ! et que mon amour s'infiltre dans ton corps avec mon sang! ». J'évitais de faire la moindre allusion au narcotique qu'elle m'avait versé et à la scène de l'aiguille, et nous vivions dans le plus parfait accord. Pourtant mes scrupules de prêtre me tourmentaient plus que jamais, et je ne savais quelle macération nouvelle inventer pour mater et mortifier ma chair. Quoique toutes ces visions fussent involontaires et que je n'y participasse en rien, je n'osais pas toucher le Christ avec des mains, aussi impures et un esprit souillé par de pareilles débauches réelles ou rêvées. Pour éviter de tomber dans ces fatigantes hallucinations, j'essayais de m'empêcher de dormir, je tenais mes paupières ouvertes avec les doigts et je restais debout au long des murs, luttant contre le sommeil de toutes mes forces; mais le sable de l'assoupissement me roulait bientôt dans les yeux, et, voyant que toute lutte était inutile, je laissais tomber les bras de découragement et de lassitude, et le courant me rentraînait vers les rives perfides.
Théophile Gautier — La Morte Amoureuse