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Il y a 61 citations sur le gras.
Une après-midi d’automne, Gervaise, qui venait de reporter du linge chez une pratique, rue des Portes-Blanches, se trouva dans le bas de la rue des Poissonniers comme le jour tombait. Il avait plu le matin, le temps était très doux, une odeur s’exhalait du pavé gras ; et la blanchisseuse, embarrassée de son grand panier, étouffait un peu, la marche ralentie, le corps abandonné, remontant la rue avec la vague préoccupation d’un désir sensuel, grandi dans sa lassitude. Elle aurait volontiers mangé quelque chose de bon. Alors, en levant les yeux, elle aperçut la plaque de la rue Marcadet, elle eut tout d’un coup l’idée d’aller voir Goujet à sa forge. Émile Zola — L’Assommoir
Il faut très peu de suc pancréatique sans doute pour donner à la bile la possibilité d'agir sur les corps gras Claude Bernard — Notes
Un jeune savant français réussit ainsi à prouver, dans ses Recherches chimiques sur les corps gras (1823), que ces derniers (huile, graisse, suif, beurre, etc.) étaient des individus chimiques parfaitement définis, composés d'un acide gras (acide margarique, oléique, stéarique, etc.) et de glycérine. 1967, p . 228. Pierre Rousseau — Histoire technique et inventions
En partant de lait contenant de 3,5 à 4 % de matière grasse, on arrive à obtenir une crème à environ 40 % de matière grasse (1949, p. 42) : Brunerie — Industrie alimentaire
On s'est beaucoup occupé à une certaine époque de différencier le diabète gras et le diabète maigre Le Gendre des S. — Nouveau Traité Médical, fascicule 7
Dont la bouche donnait assez bien l'aspect d'un gros et gras limaçon vu par-dessous et rampant René Boylesve — Leçon d'amour
Gras à lard comme te voilà, tu ferais pas mal sur un cheval! Louis-Ferdinand Céline — Mort à crédit
Soins pour les peaux grasses
Comme la servante apportait le dessert, un fromage gras et des fruits Émile Zola — Terre
Ce bouillon est trop gras. — Cette soupe n’est pas assez grasse. — Cette sauce est trop grasse.
En effet, ces aliments sont très riches en calories car ils sont à la fois gras et sucrés : un pain au chocolat ou un croissant vous apportent plus de calories qu’une demi-baguette ; […]. Jacques Fricker — Simple comme maigrir
Un mets gras. — Bouillon gras. — Soupe grasse. — Dîner gras.
Et elle me bombarde, d'une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d'une bordée d'injures grasses. Victor Méric — Les Compagnons de l’Escopette
On voyait dans un coin un piano droit étalant sur son porte-musique un album de chansons en vogue dont les titres en lettres grasses faisaient l’effet d’un rire vulgaire. Julien Green — Moïra
Père UbuMerdre.Mère UbuOh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.Père UbuQue ne vous assom’je, Mère Ubu !Mère UbuCe n’est pas moi, Père Ubu, c’est un autre qu’il faudrait assassiner.Père UbuDe par ma chandelle verte, je ne comprends pas.Mère UbuComment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?Père UbuDe par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon, que voulez-vous de mieux ?Mère UbuComment ! après avoir été roi d’Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d’estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d’Aragon ?Père UbuAh ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.Mère UbuTu es si bête !Père UbuDe par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en admettant qu’il meure, n’a-t-il pas des légions d’enfants ?Mère UbuQui t’empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?Père UbuAh ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l’heure par la casserole.Mère UbuEh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes fonds de culotte ?Père UbuEh vraiment ! et puis après ? N’ai-je pas un cul comme les autres ?Mère UbuÀ ta place, ce cul, je voudrais l’installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l’andouille et rouler carrosse par les rues.Père UbuSi j’étais roi, je me ferais construire une grande capeline comme celle que j’avais en Aragon et que ces gredins d’Espagnols m’ont impudemment volée.Mère UbuTu pourrais aussi te procurer un parapluie et un grand caban qui te tomberait sur les talons.Père UbuAh ! je cède à la tentation. Bougre de merdre, merdre de bougre, si jamais je le rencontre au coin d’un bois, il passera un mauvais quart d’heure.Mère UbuAh ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un véritable homme.Père UbuOh non ! moi, capitaine de dragons, massacrer le roi de Pologne ! plutôt mourir !Mère Ubu (à part).Oh ! merdre ! (Haut.) Ainsi tu vas rester gueux comme un rat, Père Ubu.Père UbuVentrebleu, de par ma chandelle verte, j’aime mieux être gueux comme un maigre et brave rat que riche comme un méchant et gras chat.Mère UbuEt la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ?Père UbuEh bien, après, Mère Ubu ? (Il s’en va en claquant la porte.)Mère Ubu (seule).Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l’avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne. Alfred Jarry — Ubu Roi
Elle voulait que son Jacques ne frayât plus avec les savetiers, mais elle ne voulait pas perdre un auditoire. Mon aventure de mardi gras lui permit de basculer la situation, de ménager la chèvre et le chou. Jules Vallès — L’enfant
Mais le régime était au bout du rouleau, avec tous les gens en place déjà riches et gras qui n’avaient plus rien à gagner et commençaient donc à se prendre au sérieux, à construire des routes, des écoles, et parlaient même de nettoyer la capitale du vice, de façon à tout gâcher pour les autres. Il était vraiment temps que ça change. Romain Gary — Les mangeurs d’étoiles
Encore chauds du foie gras des fêtes, ils ont des chances de passer l’hiver. Quand on a compris que les mots sont beaucoup plus grands que les maux, eh bien, ça va, même par un froid de loup qui n’est qu’un froid de canard. Louis Pauwels — Le Droit de parler
La lourdeur du sable gras double le poids de la pioche massive. Pesquidoux — Livre raison
Assises près de la fenêtre, elles coupaient, tailladaient, cousaient ; de temps à autre, elles levaient le nez et regardaient au travers des vitres. Un bout de soleil tachait la voie par places et trempait ses rayons pâles dans le ventre des flaques. Les parisiens abusaient de cette éclaircie pour aller encore à la campagne. Les trains de Versailles se succédaient de dix en dix minutes. Les impériales, bondées de monde, chantaient dans le vent qui cinglait le visage des femmes et secouait leurs jupes. Courbée sur la banquette, les yeux fripés, la main au chapeau, le parapluie entre les jambes, la flopée des voyageurs roulait dans un nuage de charbon et de poudre. Les fusées de cette allégresse indisposèrent les deux sœurs. Ce contentement de gens qui, après avoir pâti pendant toute une semaine, derrière un comptoir, ferment leurs volets le dimanche et délaissent le trottoir où, par les soirées tièdes, ils installent, du lundi au samedi, leurs enfants et leurs chaises ; cette manie des boutiquiers de vouloir s’ébattre, en plein air, dans un Clamart quelconque, cette satisfaction imbécile de porter, à cheval sur une canne, le panier aux provisions ; ces dînettes avec du papier gras sur l’herbe ; ces retours avec des bottelettes de fleurs ; ces cabrioles, ces cris, ces hurlées stupides sur les routes ; ces débraillés de costumes, ces habits bas, ces chemises bouffant de la culotte, ces corsets débridés, ces ceintures lâchant la taille de plusieurs crans ; ces parties de cache-cache et de visa dans des buissons empuantis par toutes les ordures des repas terminés et rendus, leur firent envie. J.-K. Huysmans — Les Sœurs Vatard (1879)