Accueil > Citations > Citations sur le gueux
Il y a 24 citations sur le gueux.
Jamais dans le barreau trouva-t-il rien de bon ?Peut-on si bien prêcher qu’il ne dorme au sermon ?Mais lui qui fait ici le régent du ParnasseN’est qu’un gueux revêtu des dépouilles d’Horace. Nicolas Boileau — Satire IX
Diogène là-bas est aussi riche qu’eux [ceux qui entassent], Et l’avare ici-haut, comme lui, vit en gueux. Jean de la Fontaine — Fabl. IV
Non de ces gueux d’avis dont les prétentions Ne parlent que de vingt ou trente millions. Molière — Fâcheux
Les petits gueux [des enfants en haillons] quittèrent aussitôt le jeu en laissant à terre leurs palets, et tout ce qui avait servi à leur divertissement. Voltaire — Candide
J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,Parce qu’on les hait ;Et que rien n’exauce et que tout châtieLeur morne souhait ;Parce qu’elles sont maudites, chétives,Noirs êtres rampants ;Parce qu’elles sont les tristes captivesDe leur guet-apens ;Parce qu’elles sont prises dans leur œuvre ;Ô sort ! fatals nœuds !Parce que l’ortie est une couleuvre,L’araignée un gueux ;Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,Parce qu’on les fuit,Parce qu’elles sont toutes deux victimesDe la sombre nuit.Passants, faites grâce à la plante obscure,Au pauvre animal.Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,Oh ! plaignez le mal !Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;Tout veut un baiser.Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublieDe les écraser,Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,Tout bas, loin du jour,La vilaine bête et la mauvaise herbeMurmurent : Amour ! Victor Hugo — Les Contemplations
Père UbuMerdre.Mère UbuOh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.Père UbuQue ne vous assom’je, Mère Ubu !Mère UbuCe n’est pas moi, Père Ubu, c’est un autre qu’il faudrait assassiner.Père UbuDe par ma chandelle verte, je ne comprends pas.Mère UbuComment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?Père UbuDe par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon, que voulez-vous de mieux ?Mère UbuComment ! après avoir été roi d’Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d’estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d’Aragon ?Père UbuAh ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.Mère UbuTu es si bête !Père UbuDe par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en admettant qu’il meure, n’a-t-il pas des légions d’enfants ?Mère UbuQui t’empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?Père UbuAh ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l’heure par la casserole.Mère UbuEh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes fonds de culotte ?Père UbuEh vraiment ! et puis après ? N’ai-je pas un cul comme les autres ?Mère UbuÀ ta place, ce cul, je voudrais l’installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l’andouille et rouler carrosse par les rues.Père UbuSi j’étais roi, je me ferais construire une grande capeline comme celle que j’avais en Aragon et que ces gredins d’Espagnols m’ont impudemment volée.Mère UbuTu pourrais aussi te procurer un parapluie et un grand caban qui te tomberait sur les talons.Père UbuAh ! je cède à la tentation. Bougre de merdre, merdre de bougre, si jamais je le rencontre au coin d’un bois, il passera un mauvais quart d’heure.Mère UbuAh ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un véritable homme.Père UbuOh non ! moi, capitaine de dragons, massacrer le roi de Pologne ! plutôt mourir !Mère Ubu (à part).Oh ! merdre ! (Haut.) Ainsi tu vas rester gueux comme un rat, Père Ubu.Père UbuVentrebleu, de par ma chandelle verte, j’aime mieux être gueux comme un maigre et brave rat que riche comme un méchant et gras chat.Mère UbuEt la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ?Père UbuEh bien, après, Mère Ubu ? (Il s’en va en claquant la porte.)Mère Ubu (seule).Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant l’avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne. Alfred Jarry — Ubu Roi
Vive Clopin, roi de Thune !Vivent les gueux de Paris !Faisons nos coups à la brune,Heure où tous les chats sont gris. Victor Hugo — La Esmeralda
Tel guerrier se présentait, fier comme un gueux, mais le maintien sérieux, les traits fins, la draperie annonçaient l'aristocrate Psichari — Voyage au bout de la nuit
Satan était riche, et saint Michel était pauvre comme un gueux Maupassant — Contes et nouvelles, Légendes du Mont Saint Michel
Ne vous fiez pas à lui c'est un gueux fieffé
La clématite des haies, vigne blanche. On la nomme encore herbe aux gueux parce que les mendiants s'en servaient pour se créer des plaies et exciter la commisération Dorvault — Officine
Veste de velours de gueux Balzac — Œuvres diverses, Mémoires de Samson
Avoir une femme à lui, ça lui semble plus mâle que de courir la gueuse; c'est plus commode aussi Beauvoir — Mandarins
Ce Pinacle était le plus grand gueux du pays ; il avait même eu, l’année précédente, une mauvaise affaire avec M. Goulden, qui lui réclamait le prix d’une montre qu’il s’était chargé de remettre à M. Anstett, le curé de Homert, et dont il avait mis l’argent en poche, disant me l’avoir payée à moi. Erckmann-Chatrian — Histoire d’un conscrit de 1813
Tous les gueux se réconcilient à la gamelle. Denis Diderot — Le neveu de Rameau
Un riche avare est plus pauvre qu’un gueux. Proverbe russe
La langue française est une noble gueuse, elle ne souffre pas qu'on l'enrichisse malgré elle. Marcel Prévost — Les bavardages de Françoise
Le cynisme c'est l'arme politique des gueux éduqués. Benoît Gagnon
A colleter un gueux, on devient pouilleux. A. Oihenart — Proverbes basques
Le mot de peuple est un des plus beaux mots de la langue française. Il dit le manque et l’entêtement, la noblesse des gueux sous l’incurie des nobles. Christian Bobin — L’inespérée