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Il y a 24 citations sur la hache.
Les femmes avaient paru, près d'un millier de femmes, aux cheveux épars, dépeignés par la course, aux guenilles montrant la peau nue, des nudités de femelles lasses d'enfanter des meurt-de-faim. Quelques-unes tenaient leur petit entre les bras, le soulevaient, l'agitaient, ainsi qu'un drapeau de deuil et de vengeance. D'autres, plus jeunes, avec des gorges gonflées de guerrières, brandissaient des bâtons ; tandis que les vieilles, affreuses, hurlaient si fort, que les cordes de leurs cous décharnés semblaient se rompre. Et les hommes déboulèrent ensuite, deux mille furieux, des galibots, des haveurs, des raccommodeurs, une masse compacte qui roulait d'un seul bloc, serrée, confondue, au point qu'on ne distinguait ni les culottes déteintes, ni les tricots de laine en loques, effacés dans la même uniformité terreuse. Les yeux brûlaient, on voyait seulement les trous des bouches noires, chantant la Marseillaise, dont les strophes se perdaient en un mugissement confus, accompagné par le claquement des sabots sur la terre dure. Au-dessus des têtes, parmi le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée toute droite ; et cette hache unique, qui était comme l'étendard de la bande avait, dans le ciel clair, le profil aigu d'un couperet de guillotine. Émile Zola — Germinal
Ces remarques, faîtes au sujet des biseaux d’affutage doubles, tels que ceux des haches, s'appliquent également aux outils tranchants avec un seul biseau, comme les ciseaux à bois. Claude Dalois — Manuel de sciage et d'affûtage
J’ai ramené au bien et au repentir des misérables qui, un soir, au détour d’un chemin avaient voulu m’assommer à coups de hache. Octave Mirbeau — Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882)
Monté sur le char, armé d'une grande hache de charpentier, il se mit à éventrer les tonneaux Faral — Vie temps st Louis
La hache de guerre comporte en outre deux variétés d'origine ancienne, qui atteignent leur plus grand développement du xiieau xvesiècle
Jean-Bart s'élançant, la hache d'abordage au poing, sur le navire amiral de l'ennemi Cladel — Ompdrailles
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds de haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse : il ne savait pas lire lui-même.Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche comme il tombait.« Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique, que pour la perte de son livre qu’il adorait.« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre les noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène. Stendhal — Le Rouge et le Noir
Deux choses me remplissent d'horreur : le bourreau en moi et la hache au-dessus de moi. Stig Dagerman — L'île des condamnés
La littérature : un coup de hache dans la mer gelée qui est en nous. Franz Kafka
Je ne comprends décidément pas pourquoi il est plus glorieux de bombarder de projectiles une ville assiégée que d'assassiner quelqu'un à coups de hache. Fiodor Dostoïevski
Ne touchez pas à la hache ! Charles Ier
Une petite hache coupe un gros arbre. Proverbe guadeloupéen
Un homme peut porter une hache toute sa vie et ne jamais couper d'arbre. Un autre, sachant s'y prendre, donne quelques coups et l'arbre est abattu. Cette hache, c'est la discrétion. Les Pères du désert
Que l'on me donne six heures pour couper un arbre, j'en passerai quatre à préparer ma hache. Abraham Lincoln
Au plus profond des bois pivert et coups de hache Yosa Buson
Fais ami avec le loup, mais garde ta hache prête. Proverbe russe
Le juste doit imiter le bois de santal : il parfume la hache qui le frappe. Proverbe indien
Shakespeare : rendez-vous d'une rose et d'une hache […]. Émile Michel Cioran — Syllogismes de l'amertume, Gallimard
La forêt n'oublie pas que le manche de la hache est en bois. Anonyme
Le progrès technique est comme une hache qu’on aurait mis dans les mains d’un psychopathe. Albert Einstein