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Il y a 113 citations sur la heure.
C’est un soir de juillet, à cette heure après chien et loup où la sueur s’évapore sur la peau et où toute la puissance du jour achève de tomber […] » Paul Nizan — Le conspirateur
Il [le cinéma, NDLR] est aussi un entre chien et loup, modalité de passage du jour à la nuit. Une heure trente ou deux heures pour oublier le jour, une heure trente ou deux heures pour reculer la nuit. Par la salle de cinéma, passer de la ville-jour à la ville-nuit. Alain Fleischer — Écrits sur le cinéma et la photographie
Montauban. À l'heure du numérique... Un acceuil plus performant La Depêche — 27 juillet 2018
À cette heure où je résume ma vie avec le même calme et le même esprit de justice que si j'étais, avec la pleine possession de ma lucidité, in articulo mortis.George Sand, Histoire de ma vie, 1855 George Sand — Histoire de ma vie
Le temps passe. Elle ne sait pas si ce sont encore les chambres qui donnent sur le champ de seigle qu'on loue à l'heure. Ce champ, à quelques mètres d'elle, plonge, plonge de plus en plus dans une ombre verte et laiteuse. Marcel Proust — Combray
BIRON - N’ai-je pas dansé une fois avec vous en Brabant ?ROSALINE - N’ai-je pas dansé une fois avec vous en Brabant ?BIRON - Je suis sûr que oui.ROSALINE - Combien il était inutile alors — de faire la question !BIRON - Vous le prenez trop vivement.ROSALINE - C’est votre faute. Vous me provoquez avec de telles questions.BIRON - Votre esprit a trop de fougue ; il court trop vite : il se fatiguera.ROSALINE - Pas avant d’avoir jeté le cavalier dans la boue.BIRON - Quelle heure est-il ?ROSALINE - L’heure où les fous la demandent.BIRON - Bonne chance à votre masque !ROSALINE - Belle chance à la face qu’il couvre !BIRON - Le ciel vous envoie beaucoup d’amants !ROSALINE - Amen ! pourvu que vous n’en soyez pas un !BIRON - Aucun danger ! je me retire. William Shakespeare — Peines d’amour perdues
Devant leur desserte garnie, Palisseau et Fondant, son commis, avaient le regard éteint des hommes simples et soumis. Ça leur suffisait donc cette petite vie-là ? On était là, n’est-ce pas, pour être à leurs petits soins, aux clients ! Ils payaient pour. Donnant donnant. Comme si un bon pourboire pouvait valoir une heure de liberté perdue ! Très joli de se dorer la pilule, de s’imaginer qu’on serait célèbre un jour, avec son nom dans les journaux, et riche. Raymond Guérin — L’apprenti
Mais vous avez mis près de lui un aumônier dont la tâche est de rendre moins pesante à ces hommes l'heure atroce où l'on attend. Je crois pouvoir dire que pour des hommes que l'on va tuer, une conversation sur la vie future n'arrange rien. Albert Camus — Lettres à un ami allemand
Notre monde vient d'en trouver un autre (et qui nous garantit que c'est le dernier de ses frères, puisque les Démons, les Sibylles et nous, avons ignoré celui-ci jusqu'à cette heure ?) non moins grand, plein et fourni de membres que lui, toutefois si nouveau et si enfant qu'on lui apprend encore son a, b, c ; il n'y a pas cinquante ans qu'il ne savait ni lettre, ni poids, ni mesure, ni vêtements, ni céréales, ni vignes. Il était encore tout nu dans le giron de sa mère nourricière et ne vivait que par les moyens qu'elle lui fournissait. Michel de Montaigne — Essais
La voiture fonce sur la nationale à cent cinquante à l'heure. L'effet du champagne rend toutefois le passager légèrement euphorique. À l'avant, les deux filles fument cigarette sur cigarette et chantent avec la musique «. Et toi François, et toi Sophie, as-tu réussi ton pari ? » Benoît Duteurtre — Drôle de temps
« Enfin ! se dit le jeune homme, enfin mon heure est arrivée! Nul doute que ces demoiselles ne soient effrayées par quelque terrible monstre. Haut les cœurs, et en avant a Dame ! cria-t-il en mettant sa tête le plus près possible de la fenêtre, voici le chasseur de dragons qui vous délivrera de tous les monstres qui vous effraient. Yvonne Escoula — Contes de la Ventourlère
Le vieux (...) pleurait de rage de voir que ses canonniers l'avaient laissé. Cependant, vers le soir, il lui en revint quelques-uns à l'heure de la paye. A. Daudet — Contes lundi
L'être humain a toujours vu midi à sa porte. Pourquoi est-ce gênant pour un scientifique ? Parce que ce « midi » empêche de connaître l'heure ! Cédric Gaucherel — Le quotidien du chercheur: Une chasse aux fantômes ?
Il n'était pas le seul à souhaiter ou à organiser la révolte des Français d'Algérie et-de l'armée mais, à partir de la déclaration communiquée à la presse le 15 mai, à l'heure où les demi-insurgés d'Alger semblaient hésiter à franchir le Rubicon, c'est lui qui, directement ou par personnes interposées, mena le jeu… Raymond Aron — Démocratie et totalitarisme.
Tout est prêt, mais nous avons dû, en dernière heure, refaire le circuit électrique, les connexions étaient défectueuses. Saint-Exupéry — Vol de nuit
Elle continuait à rire, heureuse de l'idée qu'elle allait avoir tout à l'heure un nouvel amant, plus jeune encore que tous les autres. Miomandre — Écrit sur eau
[…] Malgré moi, un grand frisson me courut entre les épaules. Cette vision de l'animal dans ce lieu, a cette heure, au milieu de ces gens éperdus, était effrayant à voir. Alors, pendant une heure, le chien hurla sans bouger ; il hurla comme dans l'angoisse d'un rêve ; et la peur, l'épouvantable peur entrait en moi ; la peur de quoi ? Le sais-je ? C'était la peur, voila tout. Guy de Maupassant — La Peur
Dans les premiers jours du mois d’octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui voyageait à pied entra dans la petite ville de Digne. Les rares habitants qui se trouvaient en ce moment à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons regardaient ce voyageur avec une sorte d’inquiétude. Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. C’était un homme de moyenne taille, trapu et robuste, dans la force de l’âge. Il pouvait avoir quarante-six ou quarante huit ans. Une casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleil et le hâle et ruisselant de sueur. Sa chemise de grosse toile jaune, rattachée au col par une petite ancre d’argent, laissait voir sa poitrine velue ; il avait une cravate tordue en corde, un pantalon de coutil bleu, usé et râpé, blanc à un genou, troué à l’autre, une vieille blouse grise en haillons, rapiécée à l’un des coudes d’un morceau de drap vert cousu avec de la ficelle, sur le dos un sac de soldat fort plein, bien bouclé et tout neuf, à la main un énorme bâton noueux, les pieds sans bas dans des souliers ferrés, la tête tondue et la barbe longue. Victor Hugo — Les Misérables
Richard de Lacy, nous avons été de bons compagnons autrefois et vous trouviez toujours le sermon un peu long quand c'était l'heure d'aller dîner. Je vous saurai gré de m'épargner le vôtre. La lecture de cette citation est de règle, mais tels que je nous connais, elle nous ennuierait tous deux. Jean Anouilh — Becket ou L'Honneur de Dieu
Pardonnez, si j'achève en peu de mots un récit qui me tue. Je vous raconte un malheur qui n'eut jamais d'exemple. Toute ma vie est destinée à le pleurer. Mais, quoique je le porte sans cesse dans ma mémoire, mon âme semble reculer d'horreur, chaque fois que j'entreprends de l'exprimer.Nous avions passé tranquillement une partie de la nuit. Je croyais ma chère maîtresse endormie et je n'osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. Je m'aperçus dès le point du jour, en touchant ses mains, qu'elle les avait froides et tremblantes. Je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Elle sentit ce mouvement, et, faisant un effort pour saisir les miennes, elle me dit, d'une voix faible, qu'elle se croyait à sa dernière heure. Je ne pris d'abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l'infortune, et je n'y répondis que par les tendres consolations de l'amour. Mais, ses soupirs fréquents, son silence à mes interrogations, le serrement de ses mains, dans lesquelles elle continuait de tenir les miennes me firent connaître que la fin de ses malheurs approchait. N'exigez point de moi que je vous décrive mes sentiments, ni que je vous rapporte ses dernières expressions. Je la perdis ; je reçus d'elle des marques d'amour, au moment même qu'elle expirait. C'est tout ce que j'ai la force de vous apprendre de ce fatal et déplorable événement.Mon âme ne suivit pas la sienne. Le Ciel ne me trouva point, sans doute, assez rigoureusement puni. Il a voulu que j'aie traîné, depuis, une vie languissante et misérable. Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse.Je demeurai plus de vingt-quatre heures la bouche attachée sur le visage et sur les mains de ma chère Manon. Abbé Prévost — Manon Lescaut