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Citations sur la heure - Page 2
Il y a 113 citations sur la heure.
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Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo — Les Contemplations -
Nous n'aimons de façon sentimentale que les femmes de nos rêves, de nos sommeils, celles qui déposent dans notre coeur une petite fleur bleue qui vit encore une heure, une matinée après notre réveil.
Jules Renard — Journal 1893 - 1898 -
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ;De victimes moi-même à toute heure entourée,Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.D’un incurable amour remèdes impuissants !En vain sur les autels ma main brûlait l’encens :Quand ma bouche implorait le nom de la déesse,J’adorais Hippolyte, et le voyant sans cesse,Même au pied des autels que je faisais fumer.J’offrais tout à ce dieu, que je n’osais nommer.
Racine — Phèdre -
Ô géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la crois-de-Malte, des hortensias, et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… A contre-cœur, elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules. Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junkobiloba, – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet, dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensible que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, - « chef-d’œuvre » disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire…
Colette — Sido -
Ah ! dit-il, voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Je ne sais à quoi il tient que je ne te mange aussi : bien t'en prend d'être une vieille bête. Voilà du gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois ogres de mes amis, qui doivent me venir voir ces jours-ci.Il les tira de dessous le lit, l'un après l'autre. Ces pauvres enfants se mirent à genoux, en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d'avoir de la pitié, les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce seraient là de friands morceaux, lorsqu'elle leur aurait fait une bonne sauce. Il alla prendre un grand couteau ; et en approchant de ces pauvres enfants, il l'aiguisait sur une longue pierre, qu'il tenait à sa main gauche. Il en avait déjà empoigné un, lorsque sa femme lui dit : " Que voulez-vous faire à l'heure qu'il est ? n'aurez-vous pas assez de temps demain ?- Tais-toi, reprit l'Ogre, ils en seront plus mortifiés. - Mais vous avez encore là tant de viande, reprit sa femme : voilà un veau, deux moutons et la moitié d'un cochon !- Tu as raison, dit l'Ogre : donne-leur bien à souper afin qu'ils ne maigrissent pas, et va les mener coucher.
Charles Perrault — Le Petit Poucet -
Il me fait appeler quand je suis en pleine inspiration, me fixe des audiences à la seizième heure, sans se soucier si une telle heure coupe et désordonne tout mon après-midi de travail.
Montherlant — Malatesta -
Benoîte a ce côté universitaire organisé qui sait à heure fixe extirper d’elle la substantifique moelle. Elle se passe des commandes et elle honore ses propres contrats.
Benoîte et Flora Groult — Journal à quatre mains -
Si tu avais senti quelque inclination pour elle, à la bonne heure : je te l'aurais fait épouser, au lieu de moi.
Molière — L'Avare -
À la bonne heure ! aimablement, je réponds au commandant en chef.
Charles De Gaulle — Mémoires de guerre -
À la bonne heure ! s’écria Coconnas, et voilà qui est parler ; vous avez raison, Monsieur, la parole d’un gentilhomme vaut de l’or.
Alexandre Dumas — La Reine Margot -
Et comme c’est bon ce qu’on mange ! Purée Crécy, côtelettes Soubise, sauce Montmorency. À la bonne heure ! Voilà comment on apprend l’histoire !
Jules Vallès — L’Enfant -
Tout cela ne te fut pas arrivé sans Bonaparte, dit Falcoz avec des yeux brillants de courroux et de regrets. À la bonne heure, mais pourquoi n'a-t-il pas pu se tenir en place ce Bonaparte ?
Stendhal — Le Rouge et le Noir -
Les réputations éphémères meurent du soir au matin; grand homme la veille, on est un sot le lendemain, et tandis qu'une gazette fait votre apothéose, une autre gazette, à la même heure, vous traîne aux gémonies.
Chateaubriand — Mémoires -
Quelle heure est-il ? Je regardai ma montre Six heures. Mais n’essaie pas de noyer le poisson. Je t’ai dit que j’allais t’expliquer mais je veux d’abord voir les infos.
Sylvie Granotier — Sueurs chaudes -
Si l'heure du berger sonne jamais pour quelqu'un, ce doit être par une matinée de cet acabit-là.
auteur -
La preuve : le triomphe de la baguette, au détriment du bâtard qui a eu son heure de gloire, ce qu’on ignore parce que nous ne connaissons rien au pain. Ici, on a beau lever les yeux au ciel, ailleurs, on est plus admiratif ! Enfin, nul n’est prophète en son pays.
François-Marie Banier — Balthazar -
La grande avenue était complètement déserte : on avait accordé trois heures aux habitants pour vider les lieux, et tout le monde, semblait-il, s’était hâté d’en profiter.
H. G. Wells — La Guerre dans les airs -
Le tatouage, en effet, est une institution dans la marine américaine et des heures de service sont spécialement réservées à ce divertissement artistique.
Alain Gerbault — À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti -
C’est l’heure charmante où l’alouette s’élève dans le ciel, salue de ses trilles et de ses roulades le matin jeune, virginal et triomphant.
Octave Mirbeau — Le Tripot aux champs -
D’un coup d’œil machinal il interrogea le cadran : six heures ; c’était le moment. Sa femme, elle, était déjà levée.
Louis Pergaud — La Vengeance du père Jourgeot -
Le 5 septembre, alors que la 3e division canadienne commençait d’investir Boulogue et Calais, le Régiment était prêt à avancer à 0730 heures, mais ne partait qu’à 0830 heures.
Jacques Gouin — Par la bouche de nos canons -
Sur le grands paquebots, on obtient chaque jour l’heure par T.S.F. et l’on peut connaître l’heure à moins d’un cinquième de seconde.
Alain Gerbault — À la poursuite du soleil -
Si elle n'est pas restée une heure d'horloge à se pommader, elle n'est pas restée cinq minutes
Proust — Sodome -
« Connaissez-vous mieux que lui les problèmes de l’heure ? »
Affiche de propagande française montrant le portrait de Philippe Pétain — 1941 -
L'heure de la Révolution a-t-elle sonné?
Éric Bédard — Chronique d'une insurrection appréhendée -
Naguère l’artiste rebuté par la stupidité de la foule se repliait dans sa coquille, œuvrait silencieusement, en garde contre le pompiérisme odieux de son époque, attendant son heure qui sonnait toujours trop tard.
Victor Méric — Les Compagnons de l’Escopette -
M. Brentano possède encore quarante miniatures de la plus grande beauté, tirées d’un Livre d’heures de ce même trésorier, et qui, à juger d’après les miniatures de la traduction de Josèphe, sont aussi de la main de Jean Fouquet.
Marie Ferey — Vies des peintres -
Le petit vieux était sorti sur le balcon, à l'heure habituelle
Camus — La Peste -
Une lecture qui dura trois mortelles heures
Genlis — Chevalier du Cygne -
Au moment des grands travaux, de la rentrée du foin, de la moisson surtout, qui dépendent non point de l'heure légale ni solaire, mais des états de la température
Pesquidoux — Livre raison -
Avec ma détestable manie d'être à l'heure, je suis toujours le premier
Green — Journal -
Ce même sentiment que nous éprouvons quand, à la « dernière heure » des journaux, nous lisons la nouvelle que nous attendions le moins
Proust — Sodome -
À ses heures perdues, elle soignait les bêtes blessées qu'elle pouvait recueillir
Peyré — Matterhorn -
L'invincible hémorragie continuait, précipitait son heure dernière
Maupassant — Contes et nouvelles, Enfants -
J'ai porté, hier, à Joseph les mille francs qui représentent à l'heure actuelle la totalité de mon capital
Duhamel — Maîtres -
Ah, dame, monsieur le notaire, je crois bien que vous arrivez juste à bonne heure, comme on dit
auteur -
À la male heure êtes venu vous mettre Entre mes mains, bâtard!
Leconte de Lisle — Poèmes tragiques -
Les dieux sont sur nous à cette heure penchés
Victor Hugo — Légende -
Si vous vouliez envoyer l'acte à mon maître, il fallait vous dépêcher davantage. Il est mort à l'heure qu'il est, ou peu s'en faut
Anatole France — Jocaste -
Pour l'heure, j'avais bien d'autres hontes à fouetter
Alphonse Daudet — Petit Chose -
Benjamin, qui sera pendu le premier, si nous ne l'assommons tout à l'heure
Courier — Pamphlets politiques, Lettres particulières -
Voyant les choses empirer d'heure en heure, il se désola
Anatole France — Crainquebille, Riquet