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Il y a 140 citations sur le jeune.
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivresD’être parmi l’écume inconnue et les cieux !Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeuxNe retiendra ce coeur qui dans la mer se trempeÔ nuits ! ni la clarté déserte de ma lampeSur le vide papier que la blancheur défendEt ni la jeune femme allaitant son enfant.Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,Lève l’ancre pour une exotique nature !Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufragesPerdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots ! Stéphane Mallarmé — Brise marine
Étant à la maison, assise à table dans son attitude rigide nouvelle tandis que le mari, le dos tourné, la chemise sortant du pantalon, les mains enfouies dans les poches, muet, se contentait de toussoter de temps en temps et que son plus jeune fils sur le divan, dans un coin, lisait un album de Mickey, les doigts dans le nez, là, elle cognait méchamment du doigt sur la table souvent et soudain mettait les mains sur ses joues. Peter Handke — Le Malheur indifférent
La voix qui parle ici est celle, écrite, du livre. Voix aveugle. Sans visage. Très jeune. Silencieuse. Marguerite Duras — L'Amant de la Chine du Nord
Rassurez-vous, dans cette histoire, vous faites figure de victime, coincé comme vous l’étiez entre ces deux bandes rivales. Votre jeune âge et le vif désir de vous amender que vous manifesterez devant vos juges lorsque je vous le dirai nous permettront d’obtenir, j’en suis sûr, un non-lieu, les doigts dans le nez, mon ami, vous entendez, les doigts dans le nez. Georgius — Du bromure pour les gayes
En entrant dans toute réunion mondaine, quand on est jeune, on meurt à soi-même, on devient un homme différent, tout salon étant un nouvel univers. Proust — Jeunes filles en fleurs
Les heures passèrent. Dehors, il pleuvait une complainte d’adieux. Elle se farda, utilisa des étoffes, se déguisa. Durant toute la nuit, une ingéniosité diabolique peupla la chambre de femmes venues de toutes contrées, insinuantes, expertes ou naïves, tourmentées, buveuses de saccades. Vers le matin, les femmes disparurent et deux hommes s’effrénaient devant le grand miroir au flamboiement des bûches.L’épuisement passé, il se leva, toucha distraitement les seins d’Adrienne.– Ils te plaisent ? Lui demanda-t-elle avec une maternité étrange. Tu vois, ils commencent à tomber. Je suis devenue une vieille femme. (Songeant à la jeune rivale, elle écrasa, abaissa les seins.) Encore mieux ainsi. (Elle rit.) Je suis vieille. Il faut aller de plus en plus souvent chez le dentiste. Et tout le reste ! Les articulations qui craquent, les cheveux qui se dessèchent, la peau si glorieuse à quatre heures du matin, l’haleine. Je suis fâchée de te faire de la peine. Mon pauvre chéri qui boude.Elle rit. Mais Solal n’écoutait pas et songeait à Aude. Pourquoi, lorsqu’elle était entrée avec son père, avait-il accentué le balancement maudit et avait-il feint de ne pas la reconnaître ? Il n’était même pas fou, il était lucide à ce moment-là. Quel démon plus fort que lui l’avait possédé à ce moment ? Et il ne la verrait plus. Ô son regard, le soir des grandes fiançailles, le geste gauche et le sourire timide avec lesquels elle s’était dévoilée. Quel démon l’avait poussé à hausser les épaules, à faire ce sourire peureux ? Et maintenant, elle gardait l’image dégoûtante de ces deux balanceurs d’Orient qui crevaient de peur devant la fille d’Europe.Il effaça cette pensée, ne voulu pas savoir ce qu’il allait faire et ouvrit le tiroir. Mais elle fut plus prompte que lui, s’élança, saisit sa main, et le revolver qu’il tenait. La balle effleura le front qui saigna. Il s’abattit.La femme nue prit sur ses genoux l’homme nu. Elle baisa les deux plaies, le calma, le berça tout en songeant que la nuit, depuis si longtemps prévue par elle, était arrivée, nuit pareille aux nuits des hivers passés et des hivers qui viendraient lorsqu’elle ne serait plus.Elle regardait le beau corps blessé et il lui semblait tenir sur ses genoux un grand fils évanoui, irresponsable, frappé par les hommes, condamné, trop vivant, irrémédiablement vaincu. Elle pensait à sa propre vie manquée. Elle n’avait pas su se faire aimer. Elle n’avait jamais rien su. Peut-être la faute de son père et l’effroi qu’elle avait de lui dans son enfance ? Cette paralysie, cette passivité. Les autres, celles qui savaient se faire aimer, étaient superficielles. Elle aurait pu aussi, mais elle avait préféré la servitude. Servante, depuis le soir où l’adolescent était entré dans sa chambre jusqu’à cette dernière nuit. Et maintenant impossible de recommencer. C’était l’autre, Aude, qui l’aurait. Si l’autre ne l’empêchait pas de vaincre, tout était bien. Il deviendrait Solal et un grand homme. Mais personne ne viendrait confier à sa tombe les victoires de l’aimé. Tout de même, elle aurait su avant les autres. Avant les autres, elle avait deviné l’attente et l’espoir de cet homme si simple, si bon en réalité, si pur et qui cachait sa naïveté sous des rires et des étrangetés. Et si elle se trompait, s’il devait n’être qu’un homme comme les autres hommes, du moins elle garderait son illusion jusqu’à la fin et personne non plus ne viendrait la détromper Albert Cohen — Solal – Éditions Gallimard 1930
– [...] Vous voyez ce qui se passe ; nous sommes deux enfants insensés, et nous avons joué avec la vie et la mort ; mais notre cœur est pur ; ne tuez pas Rosette, Dieu juste ! Je lui trouverai un mari, je réparerai ma faute ; elle est jeune, elle sera riche, elle sera heureuse ; ne faites pas cela, ô Dieu ! vous pouvez bénir encore quatre de vos enfants. Eh bien ! Camille, qu'y a-t-il ?– Elle est morte. Adieu, Perdican ! Alfred de Musset — On ne badine pas avec l'amour
L’élan de curiosité qui l’avait poussé presque malgré lui vers le jeune prêtre inconnu. Bernanos — M. Ouine
Il peut se produire des transferts analogues dans le rapport de la jeune femme à son beau-père, du gendre à sa belle-mère, mais c'est beaucoup plus rare. Simone de Beauvoir — La Vieillesse
La veille de la date butoir, peu avant le coucher du soleil, le village de Ngalape sauva l'honneur des autres villages lébous. Une jeune fille, du nom de Cam Mbenga, armée d'une sagaie dans la main droite, un arc dans la main gauche, son carquois rempli de flèches en bandoulière, vint se ranger aux côtés des habitants de Bargny. Abasse Ndione — Ramata
En Autriche, près de Dürnstein où le plus jeune frère de mon père se marierait quelques semaines plus tard, j'ai appris sans m'en douter que notre vie allait doucement se refermer sur nous, sur lui. Clémence Boulouque — Mort d'un silence
C’est un trou de verdure où chante une rivièreAccrochant follement aux herbes des haillonsD’argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme :Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrineTranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Arthur Rimbaud — Le dormeur du Val
Puis, elle se disait « Cette femme est jeune.. Si j'avais eu le bonheur d'être dans son état, à son âge, j'aurais été entourée des soins les plus exquis. Elle était pimpante et affable. Jean Giono — Les Âmes fortes
- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe pour en diriger la lumière sur le mur qui faisait face au portrait, et regardez cette PEAU DE CHAGRIN, ajouta-t-il.Le jeune homme se leva brusquement et témoigna quelque surprise en apercevant au-dessus du siège où il s’était assis un morceau de chagrin accroché sur le mur, et dont la dimension n’excédait pas celle d’une peau de renard ; mais, par un phénomène inexplicable au premier abord, cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons si lumineux que vous eussiez dit d’une petite comète. Le jeune incrédule s’approcha de ce prétendu talisman qui devait le préserver du malheur, et s’en moqua par une phrase mentale. Cependant, animé d’une curiosité bien légitime, il se pencha pour la regarder alternativement sous toutes les faces, et découvrit bientôt une cause naturelle à cette singulière lucidité : les grains noirs du chagrin étaient si soigneusement polis et si bien brunis, les rayures capricieuses en étaient si propres et si nettes que, pareilles à des facettes de grenat, les aspérités de ce cuir oriental formaient autant de petits foyers qui réfléchissaient vivement la lumière. Honoré de Balzac — La peau de chagrin
L'aînée qui épouse, contre le gré de ses parents (elle se fait enlever) un être vain, sans valeur, mais d'assez de vernis pour séduire la famille après avoir séduit la jeune fille. Celle-ci, cependant, tandis que la famille lui donne raison et fait amende honorable, reconnaissant dans le gendre des tas de vertus dont il n'a que l'apparence, celle-ci découvre peu à peu la médiocrité foncière de cet être auquel elle a lié sa vie. André Gide — Journal des faux-monnayeurs
Attirée, peut-être à son insu, par la force de l'un ou par la beauté de l'autre, mademoiselle Taillefer partageait ses regards furtifs, ses pensées secrètes, entre ce quadragénaire et le jeune étudiant; mais aucun d'eux ne paraissait songer à elle, quoique d'un jour à l'autre le hasard pût changer sa position et la rendre un riche parti. D'ailleurs aucune de ces personnes ne se donnait la peine de vérifier si les malheurs allégués par l'une d'elles étaient faux ou véritables. Toutes avaient les unes pour les autres une indifférence mêlée de défiance qui résultait de leurs situations respectives. Honoré de Balzac — Le Père Goriot
Une jeune dame vient de sortir de sa petite et coquette maison dont la porte est sur la Croisette. Elle s'arrête un instant à regarder les promeneurs, sourit et gagne, dans une allure accablée, un banc vide en face de la mer. Guy de Maupassant — Première Neige
C’est une association principalement constituée de femmes d’origine maghrébine et de confession musulmane, qui se sont rendues compte du développement du port du voile de plus en plus jeune. Sud Radio — Laurence Marchand-Taillade (Forces Laïques) : « Le voile n’est pas une obligation religieuse »
Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. À travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il embrassa, dans un dernier coup d’oeil, l’île Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame ; et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir. Gustave Flaubert — L’éducation sentimentale
Tous étaient vrais je n'avais pas, à l'instar des hypocrites, un visage authentique et d'autres faux. J'avais plusieurs visages parce que j'étais jeune et que je ne savais pas moi-même qui j'étais et qui je voulais être. Milan Kundera — La plaisanterie