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Citations sur le jusqu'à
Il y a 2597 citations sur le jusqu'à.
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Cordier : Tu sais, Fête Nat, cette nuit, j'dormais pas. J'étais allongé les yeux grands ouverts en train d'me r'tourner jusqu'à en dev'nir marteau. Voila tout à coup qu'j'en ai marre et je m'dis : « Tu vas finir par tourner en bourrique à force de te tourmenter. » C'qui fait qu'j'ai réfléchi. J'ai réfléchi tant qu'j'ai pu, jusqu'à en avoir mal aux méninges.Cordier et Fête Nat (qui connaît la tirade par cœur à force de l'avoir entendue) : Et finalement j'ai pris une décision. C'est que je savais foutre pas ce que je pouvais bien faire.
Philippe Noiret, Abdoulaye Diop, Coup de torchon (1981), écrit par Jean Aurenche et Bertrand Tavernier -
Une fausse dichotomie entre théisme et authentique humanisme, poussée à l'extrême jusqu'à créer un conflit inconciliable entre la loi divine et la liberté humaine, a conduit à une situation où l'humanité, en raison de tous ses progrès économiques et technologiques, se sent profondément menacée
Aux participants à la rencontre européenne des professeurs d'université, 23 juin 2007, dans [1], Pape Benoît XVI. -
La domination bureaucratique signifie [...] la tendance à la ploutocratisation, dans l'intérêt de la formation spécialisée la plus longue possible (souvent jusqu'à l'âge de trente ans environ)
« Économie et société », Max Weber, Plon, 1956, p. 300 -
Exilé politique de naissance, j'ai connu les avantages réels et les lourds inconvénients du déracinement. Il élargit la vision du monde et la connaissance des hommes ; il dissipe les brouillards des conformismes et des particularismes étouffants ; il préserve d'une suffisance patriotique qui n'est en vérité que médiocre contentement de soi-même ; mais il constitue dans la lutte pour l'existence un handicap plus que sérieux. J'ai vu naître la grande catégorie des "apatrides", c'est-à-dire des hommes auxquels les tyrannies refusent jusqu'à la nationalité. Quant au droit de vivre, la situation des apatrides, qui sont en réalité les hommes les plus attachés à leurs patries et à la patrie humaine, ne se peut comparer qu'à celle de l'homme "sans aveu" du Moyen Âge qui, n'ayant ni maître ni suzerain, n'avait ni droit ni défense, et dont le seul nom est devenu une sorte d'insulte.
Victor Serge — Mémoires d'un révolutionnaire -
Pour nous, le Vlaams Belang, l'indépendance totale de la Flandre est notre but ultime. Chaque pas qui nous mène un peu plus loin vers l'indépendance (de la fédération à la confédération, du régionalisme à l'autonomie partiale, puis entière...) a toujours reçu notre entier soutien par le passé. Dans le futur, nous soutiendrons encore et toujours chacun de ces pas, avec cette volonté fixe de préparer, dès le lendemain, le pas suivant. Et ce, jusqu'à devenir vraiment un État libre et membre à part entière de l'Europe.
« Rencontre avec Hilde de Lobel », Hilde De Lobel, entrevue pour ID magazine, ID magazine, nº 6, été 2006, p. 25 -
Lorsque nous nous vîmes si proche de Paris, c'est-à-dire presque en sûreté, nous prîmes le temps de nous rafraîchir, n'ayant rien mangé depuis notre départ d'Amiens. Quelque passionné que je fusse pour Manon, elle sut me persuader qu'elle ne l'était pas moins pour moi. Nous étions si peu réservés dans nos caresses que nous n'avions pas la patience d'attendre que nous fussions seuls. Nos hôtes et nos postillons nous regardaient avec admiration et je remarquai qu'ils étaient surpris de voir deux enfants de notre âge qui paraissaient s'aimer jusqu'à la fureur. Nos projets de mariage furent oubliés à Saint-Denis. Nous fraudâmes les droits de l'Eglise, et nous nous trouvâmes époux sans y avoir fait réflexion.
Abbé Antoine Prévost — Manon Lescaut -
Faites l'expérience de vous dire sans cesse : j'étais là, je suis là, je serai toujours là, je suis avec moi jusqu'à la fin des temps, le ciel et la terre passeront, mais ma certitude ne passera pas. Le résultat est terrifiant ou comique. À moins de prendre tout ça à la légère, sur la pointe des pieds, de marcher sur l'eau, de voler. Regardez : j'ai l'air d'un boeuf mais je plane, je suis une mouette, un faucon, un héron. Ma vie est dans les fleurs, les marais, les vignes, les vagues. Je migre, je transmigre, je me réincarne au jugé. On m'enterre, je ressuscité ; on m'incinère, mes atomes persistent et se recomposent plus loin. Dans le monde humain, il m'arrive d'attendre longtemps avant de me reconnaître. J'ai des rêves, des attaques, des pressentiments, je fais des rencontres, je suis bien obligé d'admettre que je suis un autre, et soudain me revoilà,c'est plus fort que moi. Ici, il faut que je me parle doucement à mi-voix, comme quelqu'un qui a peur de réveiller des gens qui dorment et qu'il aime.
Philippe Sollers — Une vie divine -
Je n'avais pas imaginé avoir cela en moi. Il fallait que je marche avec jusqu'à la chambre. Je l'ai pris dans une main - c'était d'une étrange lourdeur - et je me suis avancée dans le couloir en le serrant entre mes cuisses. J'étais une bête. --- un sac de biscottes vide et je le glisse dedans. C'est comme une pierre à l'intérieur. Je retourne le sac au-dessus de la cuvette. Je tire la chasse.
Annie Ernaux — L'événement -
La politesse entre parents et enfants m'est demeurée longtemps un mystère. J'ai mis aussi des années à " comprendre " l'extrême gentillesse que des personnes bien éduquées manifestent dans leur simple bonjour. J'avais honte, je ne méritais pas tant d'égards, j'allais jusqu'à imaginer une sympathie particulière à mon endroit. Puis je me suis aperçue que ces questions posées avec l'air d'un intérêt pressant, ces sourires, n'avaient pas plus de sens que de manger bouche fermée ou de se moucher discrètement. Le déchiffrement de ces détails s'impose à moi maintenant, avec d'autant plus de nécessité que je les ai refoulés, sûre de leur insignifiance. Seule une mémoire humiliée avait pu me les faire conserver. Je me suis pliée au désir du monde où je vis, qui s'efforce de vous faire oublier les souvenirs du monde d'en bas comme si c'était quelque chose de mauvais goût.
Annie Ernaux — La place -
Tout s'effacera en une seconde. Le dictionnaire accumulé du berceau au dernier lit s'éliminera. Ce sera le silence et aucun mot pour le dire. De la bouche ouverte il ne sortira rien. Ni je ni moi. La langue continuera à mettre en mots le monde. Dans les conversations autour d'une table de fête on ne sera qu'un prénom, de plus en plus sans visage, jusqu'à disparaître dans la masse anonyme d'une lointaine génération.
Annie Ernaux — Les années -
Soumis à la précarité et à l'indigence des étudiants pauvres — ses parents endettés vivaient en proche banlieue parisienne sur un salaire de secrétaire et un contrat emploi solidarité — il n'achetait que les produits les moins chers ou en promotion, de la Vache qui rit en portions et du camembert à cinq francs. Il allait jusqu'à Monoprix acheter sa baguette de pain parce qu'elle coûtait cinquante centimes moins cher qu'à la boulangerie voisine. Il avait spontanément les gestes et les réflexes dictés par un manque d'argent continuel et hérité. Une forme de débrouillardise permettant de s'en sortir au quotidien. Rafler, dans l'hypermarché, une poignée d'échantillons de fromage dans l'assiette tendue par la démonstratrice. A Paris, pour pisser sans payer, entrer avec détermination dans un café, repérer les toilettes et ressortir ensuite avec désinvolture. Regarder l'heure aux parcmètres (il n'avait pas de montre), etc. Il jouait au Loto sportif chaque semaine, attendant, comme il est naturel au cœur de la nécessité, tout du hasard : « Je gagnerai un jour, c'est forcé. » En fin de matinée, le dimanche, il regardait Téléfoot avec Thierry Roland. Le moment juste où le footballeur marque un but et où toute la foule du Parc des Princes se lève, l'acclame, était pour lui l'image du bonheur absolu. Cette pensée lui donnait même des frissons. Pages 17-19, Gallimard.
Annie Ernaux — Le jeune homme -
Peut-être le faut-il - le faut-il? parler un peu de moi. Deux mots. Pas un de plus. Les autres ne cessaient jamais, collés à leurs passions, d'être ce qu'ils étaient. Chateaubriand était un épicurien à l'imagination religieuse ; Malraux, c'était l'Asie, l'Espagne, l'engagement, le culte de l'art contre la mort ; Montherlant, de la hauteur tempérée par l'alternance ; Aragon, un paysan de Paris saisi par le communisme ; Jules Romain, l'âme des foules travaillée par le canular ; Gide, le combat sans répit et toujours contrôlé du désir et du dépouillement ; Claudel jetait sur l'univers son filet catholique. Ah! bravo! Encore bravo. Fanfares, cours magistraux et obsèques nationales. Adeline aimait son fourneau ; Proust aimait les chauffeurs, les duchesses, les pavés mal assemblés où le pied se tordait, les madeleines trempées dans le thé ; Picasso, la peinture et ses révolutions ; Einstein, l'espace et le temps en train de se confondre jusqu'à ne plus faire qu'un. Mon grand-père aimait le passé, le Professeur aimait son livre, Éric ne pensait qu'à une chose, et ce n'était pas à Leïla : c'était à changer le monde. Tout cela, qui faisait les livres et la vie, était construit sur le roc et toujours semblable à soi-même. Moi, qu'est-ce que j'étais donc, qu'est-ce que je pouvais bien être? Je vais vous le dire : je n'étais rien.
Jean d'Ormesson — Casimir mène la grande vie -
- La Sicile ? .... disait Vintimille. - Elle est belle, disait Isaac. Nous irons à Noto, qui est baroque, à Ségeste et à Agrigente, qui sont des morceaux de Grèce égarés en Sicile, nous nous promènerons à Monreale, qui est arabe et normande, nous monterons jusqu'à Enna et jusqu'à Erice qui sont farouches et superbes, nous nous recueillerons, mon maître, devant les squelettes des capucins de Palerme et sur le tombeau de Frédéric II, qui frappa le monde de stupeur. p276
Jean d'Ormesson — Histoire du Juif errant -
Il marchait. Il marcha jusqu'à la nuit. Il s'était déjà beaucoup éloigné de la ville lorsque la faim s'empara de lui. Et la soif. Les passions, les ambitions, les idées, les projets ne viennent qu'en seconde ligne. Il faut d'abord boire, et manger, et dormir, et tout le reste. Sans jamais en souffler mot dans les torrents de livres et de films qui nous tombent sur la tête, nous passons notre temps à mener notre corps au garage, à le ravitailler et à le vidanger. De "la Princesse de Clèves" au "Soulier de satin", en passant par "Adolphe" et par "La Chartreuse de Parme", on dirait que nos héros sont munis d'une dispense de trimbaler un corps. Ils n'ont le droit que de faire l'amour parce que l'amour est le lien entre le rêve et la machine. Nous sommes une machine avant d'être un esprit et une âme. Il peut y avoir des machines sans esprit et sans âme. Dans ce monde au moins, il n'y a pas d'esprit ni d'âme sans qu'il y ait une machine. Ashavérus avait soif. Et il avait faim. La nuit tombait. Il aperçut une lumière qui brillait dans une maison. Il poussa la porte après l'avoir frappée de son bâton et il entra dans la maison. p117
Jean d'Ormesson — Histoire du Juif errant -
Il s'agirait de voir jusqu'à quel point vont aller nos pouvoirs, à nous les hommes, car ils augmentent sans cesse, tandis que ceux de la nature diminuent d'autant.
Charles-Ferdinand Ramuz — Questions -
On se brise même quand on est jeune et on se refait, mais on ne se refait pas jusqu'à redevenir intact.
Andrée Maillet — Le lendemain n'est pas sans amour -
Il est des gens trop haut placés par la dignité de leur vie, par la noblesse de leur caractère, par la nature même des fonctions qu'ils exercent, pour que la moindre éclaboussure atteigne seulement jusqu'à leurs semelles.
Georges Courteline — Un client sérieux -
Quand vous êtes en colère, comptez jusqu'à quatre. Quand vous êtes très en colère, jurez.
Mark Twain — Le calendrier de Pudd'nhead Wilson -
S'il est un miracle de cette civilisation qui a su compter jusqu'à deux mille ans, il réside dans notre émerveillement devant la naissance de chaque humain, quel qu'il soit.
Julia Kristeva -
La terre entière, continuellement imbibée de sang, n'est qu'un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu'à la consommation des choses, jusqu'à l'extinction du mal, jusqu'à la mort de la mort.
Joseph de Maistre — Les soirées de Saint-Pétersbourg -
Le spécialiste est celui qui sait de plus en plus de choses sur un domaine de plus en plus restreint, jusqu'à tout savoir sur rien.
Ralph Barton Perry -
A moins d'avoir une ambition extraordinaire, une femme ne devrait pas trop se soucier de faire carrière. Ça peut marcher jusqu'à un certain point, mais il y faut une ambition surhumaine.
Truman Capote -
La volonté du Seigneur est mystérieuse et imprévisible ; le Seigneur ne dévoile pas ses raisons aux hommes, et les hommes peuvent bien lui poser des questions jusqu'à la fin des temps, le Seigneur ne répondra que s'il le veut bien.
Yvette Naubert — L'été de la cigale -
La maîtrise de soi est de laisser cracher jusqu'à ce que la salive se tarisse, puis tourner les talons.
Moses Isegawa — Chroniques abyssiniennes -
L'intellectuel est si souvent imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel jusqu'à ce qu'il nous ait prouvé le contraire.
Georges Bernanos — La France contre les robots -
J'ai l'intention d'être immortel et jusqu'à maintenant ça va très bien.
Anonyme -
Depuis la mollesse d'une éponge mouillée jusqu'à la dureté d'une pierre ponce, il y a des nuances infinies. Voilà l'homme.
Honoré de Balzac — La peau de chagrin -
L'histoire est pleine, jusqu'à ce jour, de l'imbécillité des rois et de celle des gouvernants. C'est une classe de gens à prendre en pitié, car ils ne savent pas ce qu'ils doivent faire.
Ralph Waldo Emerson — Hommes représentatifs -
L'amour, c'est amitié portée jusqu'à l'enthousiasme.
George Sand — Teverino -
Vivre signifie être conscient, joyeusement, jusqu'à l'ébriété.
Henry Miller -
La beauté est à fleur de peau, mais la laideur va jusqu'à l'os.
Proverbe anglais -
La vie ce n'est pas la distraction et le mouvement du monde. Vivre, c'est sentir son âme, toute son âme. C'est aimer, aimer de toutes ses forces, toujours, jusqu'à la fin, et jusqu'au sacrifice.
Harry Bernard — La Maison vide -
"L'histoire a été presque toujours écrite jusqu'à présent au point de vue misérable du fait ; il est temps de l'écrire au point de vue du principe."
Victor Hugo — William Shakespeare -
L'honnêteté ne consiste pas à ne jamais voler, mais à savoir jusqu'à quel point on peut voler, et comment faire bon usage de ce qu'on vole.
Samuel Butler — Carnets -
Je répète une fois de plus qu'un polémiste est amusant jusqu'à la vingtième année, tolérable jusqu'à la trentième, assommant vers la cinquantaine, et obscène au-delà.
Georges Bernanos — Les grands cimetières sous la Lune -
L'amour : le sentiment fiévreux que provoque le plaisir d'intéresser quelqu'un jusqu'à l'émouvoir et qui vise à s'approprier la source de ce plaisir dans le but de le faire durer.
Claude Charron — Probablement l'Espagne -
J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer.
Michel-Ange -
Aimer est un mauvais sort, comme ceux qu'il y a dans les contes, contre quoi on ne peut rien jusqu'à ce que l'enchantement ait cessé.
Marcel Proust — Le temps retrouvé -
Flirter avec une femme, c'est courir après elle jusqu'à ce qu'elle vous rattrape.
Sacha Guitry -
Quand on aime, ou bien l'on n'a point de peine, ou bien l'on aime jusqu'à aimer sa peine.
Saint Augustin