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Citations sur le l'autre - Page 15
Il y a 626 citations sur le l'autre.
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J'ai glissé dans cette moitié du monde où l'autre n'est qu'un décor.
Annie Ernaux — La place -
Le travail est si bien divisé que l'un travaille et que l'autre récolte.
Lanza del Vasto -
Fais à l'autre ce qu'il aime qu'on lui fasse. Si tu n'aimes pas ça, laisse tomber.
Philippe Sollers — Passion fixe -
Un ami, c'est à la fois nous-mêmes et l'autre, l'autre en qui nous cherchons le meilleur de nous-mêmes, mais également ce qui est meilleur que nous.
Joseph Kessel -
L'humanité est constamment aux prises avec deux processus contradictoires dont l'un tend à instaurer l'unification, tandis que l'autre vise à maintenir ou à rétablir la diversification.
Claude Lévi-Strauss — Race et histoire -
Le malheur de l'autre est toujours une langue étrangère.
Michaël Jones -
Dès qu'il existe un secret entre deux coeurs qui s'aiment, dès que l'un d'eux a pu se résoudre à cacher à l'autre une seule idée, le charme est rompu, le bonheur est détruit.
Benjamin Constant — Adolphe -
- Si j'ordonnais à un général de voler d'une fleur à l'autre à la façon d'un papillon, ou d'écrire une tragédie, ou de se changer en oiseau de mer, et si le général n'exécutait pas l'ordre reçu, qui, de lui ou de moi, serait dans son tort ? - Ce serait vous, dit fermement le petit prince. - Exact. Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L'autorité repose d'abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d'aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J'ai le droit d'exiger l'obéissance parce que mes ordres sont raisonnables. Chapitre X.
Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince -
Il y a deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas satisfaire son désir et l'autre est de le satisfaire.
Oscar Wilde -
L'allégresse et l'angoisse. Ce qu'il y a peut-être de plus remarquable à la fois dans l'histoire et dans l'existence de chacun d'entre nous, c'est cette sorte d'équilibre qui n'est jamais rompu entre le bonheur et le malheur. On dirait qu'une force mystérieuse les empêche l'un et l'autre de s'installer pour toujours.
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Qu'ai-je aimé dans cette vie que j'aurai tant aimée ? C'est une question que chacun de nous, à moins de se résigner à passer pour un veau, doit bien finir par se poser. Il y a dans toute existence au moins deux interrogations auxquelles se mêle un peu d'angoisse. L'une au début : "que faire" ? Elle m'a tourmenté jusqu'aux larmes. L'autre à la fin : "qu'ai-je donc fait" ?
Jean d'Ormesson -
Le plus souvent opposés l'un à l'autre, le hasard et la nécessité sont étroitement liés. On dirait que le hasard est l'agent secret de la nécessité et que l'un et l'autre sont au service de Dieu.
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
La mort est l'autre nom de la vie.
Jean d'Ormesson — Comme un chant d'espérance -
J'aimais étudier. Je ne tenais pas tellement à vivre. Peut-être, après une enfance très heureuse, redoutais-je l'épreuve de la vie. Je craignais comme la peste de m'engager dans l'une ou l'autre des voies que m'offrait l'existence. (p.122)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Les religions servent à ça : donner de l'espoir que tout ne sera pas fini après notre fin inévitable. Et imposer du même coup, par un système de punitions et de récompenses dans l'autre monde, une morale collective à l'humanité.
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Les femmes m'ont toujours beaucoup plu. Je crois qu'il m'est arrivé de plaire un peu à des hommes. Bien des années plus tard, en khâgne à Henri- IV ou à l'Ecole de la rue d'Ulm, j'ai beaucoup aimé Jean Beaufret . Il m'épatait. Nous nous promenions tous les deux le long du boulevard Saint-Michel et il me faisait en toute simplicité des propositions qui n'étaient guère dissimulées. Je bredouillais que non, franchement, ca ne me disait pas grand-chose. Mais il insistait : - Ce n'est pas parce que je t'enculerai trois ou quatre fois... - Tant que ca ? demandai-je. - ... que tu passeras de l'autre côté. (pp.60,61)
Jean d'Ormesson — Je dirai malgré tout que cette vie fut belle -
Mon oncle et ma tante racontaient volontiers leurs promenades ... l'enterrement auquel ils avaient assisté d'un frère du maharajah de Jodhpur qui portait le titre enivrant de maître des éléphants. Ces irrésistibles animaux lui étaient si attachés que, le jour des obsèques, au passage du cercueil qui défilait devant eux, ils levaient l'un après l'autre leur trompe en signe d'adieu et les spectateurs bouleversés voyaient des larmes couler de leurs yeux. P. 60-61
Jean d'Ormesson — Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit -
Je suis allée vers les garçons comme on part en voyage. Avec peur et curiosité. Je ne les connaissais pas. Je les avais laissés en train de me jeter des marrons au coin d'une rue en été, et des boules de neige à la sortie de l'école en hiver. Ou de nous crier des injures de l'autre côté du trottoir et je répondais bande d'idiots ou de cons suivant les circonstances, la présence ou non de témoins adultes. Des êtres agités, un peu ridicules. Il avait fallu toute la grâce d'un après-midi de patins à roulettes pour en transfigurer un. Ils devaient avoir changé autant que moi. J'allais vers eux avec mon petit bagage, les conversations des filles, des romans, des conseils de l'Echo de la mode, des chansons, quelques poèmes de Musset et une overdose de rêves, Bovary ma grande sœur. Et tout au fond, caché comme pas convenable, le désir d'un plaisir dont j'avais trouvé seule le chemin. Bien sûr qu'elle était mystère pour moi l'autre moitié du monde, mais j'avais la foi, ce serait une fête. L'idée d'inégalité entre les garçons et moi, de différence autre que physique, je ne la connaissais pas vraiment pour ne l'avoir jamais vécue. Page 82, Folio, 2018.
Annie Ernaux — La femme gelée -
Après, il ne nous a plus vus que de loin en loin. On habitait une ville touristique des Alpes, où mon mari avait un poste administratif. On tendait les murs de toile de jute, on offrait du whisky à l'apéritif, on écoutait le panorama de musique ancienne à la radio. Trois mots de politesse à la concierge. J'ai glissé dans cette moitié du monde pour laquelle l'autre n'est qu'un décor. Ma mère écrivait, vous pourriez venir vous reposer à la maison, n'osant pas dire de venir les voir pour eux-mêmes. J'y allais seule, taisant les vraies raisons de l'indifférence de leur gendre, raisons indicibles, entre lui et moi, et que j'ai admises comme allant de soi. Comment un homme né dans une bourgeoisie à diplômes, constamment " ironique ", aurait-il pu se plaire en compagnie de " braves gens ", dont la gentillesse, reconnue de lui, ne compensait jamais à ses yeux ce manque essentiel : une conversation spirituelle. Dans sa famille, par exemple, si l'on cassait un verre, quelqu'un s'écriait aussitôt, « n'y touchez pas, il est brisé ! » (vers de Sully Prud'homme).
Annie Ernaux — La place -
Mais les signes de ce qui m'attendait réellement, je les ai tous négligés. Je travaille mon diplôme sur le surréalisme à la bibliothèque de Rouen, je sors, je traverse le square Verdrel, il fait doux, les cygnes du bassin ont reparu, et d'un seul coup j'ai conscience que je suis en train de vivre peut-être mes dernières semaines de fille seule, libre d'aller où je veux, de ne pas manger ce midi, de travailler dans ma chambre sans être dérangée. Je vais perdre définitivement la solitude. Peut-on s'isoler facilement dans un petit meublé, à deux. Et il voudra manger ses deux repas par jour. Toutes sortes d'images me traversent. Une vie pas drôle finalement. Mais je refoule, j'ai honte, ce sont des idées de fille unique, égocentrique, soucieuse de sa petite personne, mal élevée au fond. Un jour, il a du travail, il est fatigué, si on mangeait dans la chambre au lieu d'aller au restau. Six heures du soir cours Victor-Hugo, des femmes se précipitent aux Docks, en face du Montaigne, prennent ci et ça sans hésitation, comme si elles avaient dans la tête toute la programmation du repas de ce soir, de demain peut-être, pour quatre personnes ou plus aux goûts différents. Comment font-elles ? [...] Je n'y arriverai jamais. Je n'en veux pas de cette vie rythmée par les achats, la cuisine. Pourquoi n'est-il pas venu avec moi au supermarché. J'ai fini par acheter des quiches lorraines, du fromage, des poires. Il était en train d'écouter de la musique. Il a tout déballé avec un plaisir de gamin. Les poires étaient blettes au coeur, "tu t'es fait entuber". Je le hais. Je ne me marierai pas. Le lendemain, nous sommes retournés au restau universitaire, j'ai oublié. Toutes les craintes, les pressentiments, je les ai étouffés. Sublimés. D'accord, quand on vivra ensemble, je n'aurai plus autant de liberté, de loisirs, il y aura des courses, de la cuisine, du ménage, un peu. Et alors, tu renâcles petit cheval tu n'es pas courageuse, des tas de filles réussissent à tout "concilier", sourire aux lèvres, n'en font pas un drame comme toi. Au contraire, elles existent vraiment. Je me persuade qu'en me mariant je serai libérée de ce moi qui tourne en rond, se pose des questions, un moi inutile. Que j'atteindrai l'équilibre. L'homme, l'épaule solide, anti-métaphysique, dissipateur d'idées tourmentantes, qu'elle se marie donc ça la calmera, tes boutons même disparaîtront, je ris forcément, obscurément j'y crois. Mariage, "accomplissement", je marche. Quelquefois je songe qu'il est égoïste et qu'il ne s'intéresse guère à ce que je fais, moi je lis ses livres de sociologie, jamais il n'ouvre les miens, Breton ou Aragon. Alors la sagesse des femmes vient à mon secours : "Tous les hommes sont égoïstes." Mais aussi les principes moraux : "Accepter l'autre dans son altérité", tous les langages peuvent se rejoindre quand on veut.
Annie Ernaux — La femme gelée -
La Fraternité consiste à trouver du plaisir au bonheur de tout ce qui a vécu, vit ou vivra. Un altruisme universel qui s'adresse à l'autre et à tous les autres.
Jacques Attali — Fraternités - Une nouvelle utopie -
Voie étroite, en écrivant, entre la réhabilitation d'un mode de vie considéré comme inférieur, et la dénonciation de l'aliénation qui l'accompagne. Parce que ces façons de vivre étaient à nous, un bonheur même, mais aussi les barrières humiliantes de notre condition (conscience que "ce n'est pas assez bien chez nous"), je voudrais dire à la fois le bonheur et l'aliénation. Impression, bien plutôt, de tanguer d'un bord à l'autre de cette contradiction.
Annie Ernaux — La place -
Un universitaire, l'autre jour, à la télévision, me traite brusquement de "papillon médiatique". Je me demande s'il a bu, mais non.
Philippe Sollers — Littérature et politique -
J'arrête la voiture sur les hauteurs, de l'autre côté du fleuve; je descends, je regarde la ville allongée... Silence. Brume. Port de la lune... Croissant argenté dans l'eau... Garonne miroitante blanche... Air d'ailleurs. D'où, au fait ? Voiliers vers Londres, Amsterdam. Anvers, cales bourrées de claret... Arrivées de Montevideo ou Valparaiso... Aliénor d'Aquitaine, mariage avec Louis VII, le 25 juillet 1137, dans la cathédrale Saint-André... Et puis, trahison, à nous l'Angleterre... Nous sommes des traîtres-nés... Nous avons nos bateaux, nos vins, ils n'appartiennent à personne... Palais de l'Ombrière, L'Ormée... Avocats, marchands, étendard blanc à croix rouge... Spectres sortis du gravier... La France? Méfiance. Taxes, commissions, limitation des libertés... A bas Jeanne d'Arc, Louis XIV, Mazarin, les Jacobins, Napoléon et l'Empire... Vivent les princes Condé ou Conti. Louis XV et l'Angleterre, toujours... L'Espagne, s'il le faut... La Fronde... "Caractère frondeur" ..... David contre Goliath... Girondins écrasés. mémoire niée, latérale, transmise à mots couverts contre la version scolaire, militaire... Entrepôts gardant l'odeur des Antilles, gingembre, cannelle, girofle, tiédeur du sucre imprégnant les murs... C'est ici qu'ils viennent se réfugier, ces emmerdeurs de Français, quand ils ont des ennuis à l'Est... Allemands? Russes? Pareils
Philippe Sollers — Portrait du joueur -
Pour vivre cachés, vivons heureux. On y est, au bout de la nuit, de l'autre côté des ombres. Rien à découvrir de plus perdu ni de plus absurde, de plus isolé pour rien en ce monde ou dans l'autre. Un pas de plus dans le désespoir, bien au fond, bien au bout, et tout se renverse : tu choisis l'espace, le temps ; ton espace, ton temps. Je dis la nuit, parce que écrire c'est tou- jours la nuit, « la nuit est aussi un soleil », « infracassable noyau de nuit », « soleil noir d'où rayonne la nuit », etc. La trace d'une ligne est la nuit.
Philippe Sollers — Carnet de nuit -
Vincent : Six milliards de bipèdes au monde et tu vas me faire une crise pour un gros enflé ? Max : Et qui c'était ? Vincent : En quoi ça t'intéresse ? Tu vois où c'est le Rwanda ? Max : Je vois oui, merci. Vincent : En une seule journée, des dizaines de milliers d'entre eux ont été tués. Depuis Hiroshima, personne n'avait vu ça. Autant de gens tués aussi vite, ça t'empêche pas de dormir, Max ? Tu donnes à Amnesty International, aux œuvres de charité, SOS Bébés Phoques ou Greenpeace ou je sais pas quoi ? Max : Non. Vincent : Et tu vas sortir les violons et jouer un requiem pour un traîne-savate ? Max : N'empêche que je connais pas de Rwandais. Vincent : Et l'autre dans le coffre, tu le connais ?
Tom Cruise et Jamie Foxx, Collatéral (2004), écrit par Stuart Beattie -
L'Algérie, pays mal aimé, ballotté par le vent des passions humaines, fut meurtrie, appauvrie, mutilée. Après le drame de la guerre, les musulmans connaîtront celui du vide et de la solitude. La communauté française, à cause des erreurs qu'elle a commises, s'est exilée de l'autre côté de la Méditerranée. Malgré l'accueil de la France, ces Français pleurent le pays qui les a vu naître.
Ferhat Abbas — Autopsie d'une guerre: l'aurore -
Ces moments ou ces mécanismes pervers-narcissiques servent plusieurs maîtres à la fois. Précisons-les : — le psychotique soulage sa profonde détresse et sa confusion en ébranlant le fonctionnement psychique d'autrui ; — il agit en « déprédateur », en essayant de subtiliser ou de s'apprioprier des qualités psychiques de l'autre pour trouver un contenant rassemblant ses parties dissociées ; — il a certes un éphémère sentiment de triomphe sur l'objet mais secondairement à l'emprise compulsive ; — il cherche aussi à dénigrer ou à démythifier tantôt la santé psychique, tantôt le savoir sexuel qui lui échappe, tantôt la capacité génitrice et gestatrice de son père et de sa mère.
Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie II. Applications à la psychopathologie, chap. Psychose et perversion narcissique, Emprise régressive et emprise fonctionnelle, p. 83 -
[...] l'idée du moi est, à mes yeux, l'héritière du conflit que j'appelle originaire — conflit entre la préservation narcissique autarcique et l'aspiration objectale antinarcissique. De même que le surmoi est l'héritier du complexe d'Œdipe, pourvu que celui-ci ait été abordé et résolu, de même l'idée du moi est héritière du conflit originaire, si celui-ci a été abordé et résolu. Là où je veux en venir avec l'idée du moi, c'est à montrer qu'elle constitue l'axe discret sur lequel se rencontrent et se différencient l'image de l'autre et l'image de soi. L'idée du moi fera que jamais ces deux images ne pourront tout à fait ni s'écarteler ni se confondre. Elle demeurera comme un support discret mais essentiel du sens de la réalité psychique de l'objet et de soi-même. Or, c'est cette idée du moi, ce sens du moi, cette image de l'humain, qui se trouve désinvestie à l'origine des éruptions psychotiques et à la base des organisations schizophréniques.
Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, A parte, p. 15 -
Les deux origines, celle de l'idiot du village et celle des foires, ont des points communs et elles ont toutes deux fortement influencé les formes actuelles. On retrouve dans la première une idée de décalage, d'asociabilité et de folie. Le geek est ainsi un "idiot social" qui a du mal à communiquer. Avec l'autre acception qui garde les traces d'une forme de marginalité, arrive l'idée d'une capacité surhumaine (qui peut être feinte) à avaler tout et n'importe quoi avec avidité, et ce de manière pantagruélique et indistincte. Ces deux traits serviront plus tard pour forger la figure du geek actuel.
Culture geek, David Peyron, éd. éditions FYP, 2013, p. 22 -
Voici comment le problème du mariage est posé : le mari attend et veut la paix, le calme plat et l'épuisement ; la femme rêve les émotions du commencement, les joies de l'âme, le mois d'avril, l'aube ! l'un veut dormir, l'autre s'éveille.
Victor Hugo — Faits et croyances -
Servir la patrie est une moitié du devoir, servir l'humanité est l'autre moitié.
Victor Hugo — Mes fils -
La moitié de Madrid pille l'autre moitié.
Victor Hugo — Ruy Blas, III, 2, Ruy Blas -
Aimer, c'est faire jaillir en l'autre une nouvelle vie. C'est re-créer.
Michel Quoist -
L'homme désabusé et le bourgeois se ressemblent ; le dernier ignore l'enthousiasme, l'expérience périlleuse, l'autre y a renoncé. L'un cherche la surface, l'autre l'accepte.
Frédéric Franz — En écoutant le bruit de mes talons -
Le jeu de l'amour, c'est le coeur et les sens jouant au colin-maillard, et passant perpétuellement l'un près l'autre sans jamais se toucher.
Malcolm de Chazal — Sens-plastique -
La concupiscence nous est devenue naturelle et a fait notre seconde nature. Ainsi il y a deux natures en nous : l'une bonne, l'autre mauvaise. Où est Dieu ? Où vous n'êtes pas.
Blaise Pascal — Pensées -
Le sentiment amoureux se mesure à l'ampleur du manque, à l'état fiévreux dans lequel l'absence de l'autre nous plonge.
Francine Noël — Babel, prise deux -
Le devoir est l'ennemi juré du caprice. L'un commande et l'autre désobéit.
Pierre J.-O. Chauveau — Charles Guérin -
L'amour de soi est à l'amour de Dieu ce que le blé en herbe est au blé mûr. Il n'y a pas de rupture de l'un à l'autre - juste un élargissement sans fin.
Christian Bobin — Le Très-Bas -
Au fond la femme nue est essentielle au puritanisme comme l'enfer est la condition du ciel. Le mythe du fruit défendu n'est acceptable que si, dans l'autre monde, il devient votre nourriture.
Jean-Louis Gagnon — La Mort d'un nègre -
Nous naissons, pour ainsi dire, en deux fois : l'une pour exister, et l'autre pour vivre ; l'une pour l'espèce et l'autre pour le sexe.
Jean-Jacques Rousseau — Emile ou de l’éducation