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Il y a 24 citations sur la licence.
Et il tendit au juge un double permis en bonne et due forme qui avait été rédigé par les greffes de Boston et de Trenton, après acquittement des droits de licence. M. Proth prit les papiers, il affourcha sur son nez ses lunettes à monture d'or, il lut attentivement ces pièces, régulièrement légalisées et revêtues du timbre officiel, et dit « Ces papiers sont en règle, et je suis prêt à vous délivrer le certificat de mariage. » Jules Vernes — La Chasse au météore
Ce n'est pas pour se donner licence de vendre leur marchandise au plus offrant qu'ils ont considéré comme un métier la littérature, mais, au contraire, pour se replacer, sans humilité ni orgueil, dans une société laborieuse. Sartre — Qu'est-ce que la littérature ?
Qu'est-ce que tu as fait avec ta licence en droit ? Tu veux dire avec le diplôme? Oui. Tu ne l'as pas perdu ? Non. Romain Gary — La promesse de l'aube
Maître Nicless, votre licence vous est retirée, vous payerez l'amende, et vous irez en prison. Victor Hugo — L'Homme qui Rit
Et c'est aussi un plaisir très grand que de voir une certaine hardiesse et licence en de tels esprits qui légitiment d'un mot les opinions que nous aurions voulu avoir et que nous avions repoussées [...] Marcel Proust — Jean Santeuil
Cependant pour beaucoup la liberté ne prend encore que la figure de la licence, les orgies et les crimes des grandes dames et des courtisanes italiennes sont demeurés légendaires. Cette licence est aussi la principale liberté qu'on rencontre dans les siècles suivants parmi les femmes que leur rang ou leur fortune affranchissent de la morale courante [...] Simone de Beauvoir — Le deuxième sexe
Plaine qui verdoie, soleil qui poudroie, bourse qui s'accroît, populations qui merdoient. Licence pour les uns, licenciement pour les autres. Philippe Sollers — Le Lys d'or
Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir. Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
Vous recevrez, à titre de compensation accessoire, une licence d'importation pour des lentilles du Chili Duhamel — Passion J. Pasquier
[Obtenir] le dernier certificat de la licence d'enseignement à la session d'octobre-novembre
Pour ce soir, je te donne licence de débiter tes sornettes. Michel Zévaco — Le Capitan
Je vous affirme que je pense aux licences d'importation et à la prime de transport. La question vitale pour cette région. Georges Simenon — Le Blanc à lunettes
C’est un lieutenant qui me demande. Au temps où il préparait la licence, il a connu à Louis-le-grand, mes camarades et désire me parler d’eux. Jean Giraudoux — Retour d’Alsace - Août 1914
Les hommes ne se donnent licence que pour le mal. C'est la seule passion à laquelle ils ne mettent point de limites.
Il y a une liberté qui devient de la licence quand on dit que le corps appartient aux femmes. Léon-Arthur Elchinger — France Inter - 8 Octobre 1979
La république est une dépouille ; et sa force n’est plus que le pouvoir de quelques citoyens et la licence de tous. Montesquieu
Nommez-vous liberté licence au populaire De faire impunément tout ce qu'il voudra faire ? Robert Garnier — Hymne de la monarchie
Un coeur qui veut aimer, et qui sait comme on aime n'en demande jamais licence qu'à soi-même. Pierre Corneille — Le Menteur
L'offense négligée à la fin devient nôtre ; Qui souffre une licence en autorise une autre. Jean de Rotrou — Don Bernard de Cabrèze
L'important n'est pas que vous soyez ou non licencieux. L'important c'est que vous ayez le droit de l'être. André Gide — Nouveaux Prétextes, Mercure de France