Accueil > Citations > Citations sur le lieu
Citations sur le lieu - Page 2
Il y a 102 citations sur le lieu.
-
Décidé à décrédibiliser autant que possible l’archéologue en titre, Waddell écrit à l’Asiatic Society pour lui signaler que l’importance du pilier de Nigliva va « bien au-delà de sa simple inscription, car il fournit un indice sur le lieu de naissance du Bouddha ».
Sophie Royer — Bouddha -
C’est un autre genre de vie qu’on mène à Tansonville, chez Mme de Saint-Loup, un autre genre de plaisir que je trouve à ne sortir qu’à la nuit, à suivre au clair de lune ces chemins où je jouais jadis au soleil ; et la chambre où je me serai endormi au lieu de m’habiller pour le dîner, de loin je l’aperçois, quand nous rentrons, traversée par les feux de la lampe, seul phare dans la nuit.
Marcel Proust — Du côté de chez Swann -
Andromaque.La guerre de Troie n’aura pas lieu, Cassandre !Cassandre.Je te tiens un pari, Andromaque.Andromaque.Cet envoyé des Grecs a raison. On va bien le recevoir. On va bien lui envelopper sa petite Hélène, et on la lui rendra.Cassandre.On va le recevoir grossièrement. On ne lui rendra pas Hélène. Et la guerre de Troie aura lieu.Andromaque.Oui, si Hector n’était pas là !… Mais il arrive, Cassandre, il arrive ! Tu entends assez ses trompettes… En cette minute, il entre dans la ville, victorieux. Je pense qu’il aura son mot à dire. Quand il est parti, voilà trois mois, il m’a juré que cette guerre était la dernière.Cassandre.C’était la dernière. La suivante l’attend.Andromaque.Cela ne te fatigue pas de ne voir et de ne prévoir que l’effroyable ?
Jean Giraudoux — La guerre de Troie n’aura pas lieu -
Il n’y a que les gens sans feu ni lieu, n’ayant rien à perdre, qui veulent des coups de fusil. Tu n’entends pas être le dindon de la farce, peut-être ! Reste donc chez toi, grande bête, dors bien, mange bien, gagne de l’argent, aie la conscience tranquille, dis-toi que la France se débarbouillera toute seule, si l’empire la tracasse.
Zola — Le Ventre de Paris -
Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu’on nommait la muse, au lieu d’une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l’homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l’âme et de la nature.
Alphone de Lamartine — Les Méditations poétiques -
Mon sommeil et ma grasse matinée du lendemain n'étaient plus qu'un charmant conte de fées. Charmant ; bienfaisant peut-être aussi. Je me disais que les pires souffrances ont leur lieu d'asile, qu'on peut toujours, à défaut de mieux, trouver le repos.
Marcel Proust — À la recherche du temps perdu -
Le séjour que j’ai fait en ce lieu et l’attention soutenue que j’ai portée à ce qui s’y passait ont compté grandement dans ma vie et ont eu sans doute une influence décisive sur le déroulement de ma pensée. C’est là (…) que j’ai pu expérimenter sur les malades les procédés d’investigation de la psychanalyse, en particulier l’enregistrement (…) des rêves et des associations d’idées incontrôlées. On peut déjà observer en passant que ces rêves, ces catégories d’associations constitueront, au départ, presque tout le matériel surréaliste.
André Breton — Entretiens -
Mardi prochain, lorsque vous trouverez Henriette en train de coudre à vous attendre, vous lui direz avant même qu’elle vous ait demandé quoi que ce soit : “Je t’ai menti, comme tu t’en es bien doutée ; ce n’est pas pour la maison Scabelli que je suis allé à Rome cette fois-ci, et c’est en effet pour cette raison que j’ai pris le train de huit heures dix et non l’autre, le plus rapide, le plus commode, qui n’a pas de troisième classe ; c’est uniquement pour Cécile que je suis allé à Rome cette fois-ci, pour lui prouver que je l’ai choisie définitivement contre toi, pour lui annoncer que j’ai enfin réussi à lui trouver une place à Paris, pour lui demander de venir afin qu’elle soit toujours avec moi, afin qu’elle me donne cette vie extraordinaire que tu n’as pas été capable de m’apporter et que moi non plus je n’ai pas su t’offrir ; je le reconnais, je suis coupable à ton égard, c’est entendu, je suis prêt à accepter, à approuver tous tes reproches, à me charger de toutes les fautes que tu voudras si cela peut t’aider le moins du monde à te consoler, à atténuer le choc, mais il est trop tard maintenant, les jeux sont faits, je n’y puis rien changer, ce voyage a eu lieu, Cécile va venir • tu sais bien que je ne suis pas une si grande perte, ce n’est pas la peine de fondre en larmes ainsi…”Mais vous savez bien qu’elle ne pleurera nullement, qu’elle se contentera de vous regarder sans proférer une parole, qu’elle vous laissera discourir sans vous interrompre, que c’est vous, tout seul, par lassitude, qui vous arrêterez, et qu’à ce moment-là vous vous apercevrez que vous êtes dans votre chambre, qu’elle est déjà couchée, qu’elle est en train de coudre, qu’il est tard, que vous êtes fatigué de ce voyage, qu’il pleut sur la place.
Michel Butor — La Modification -
Un lieu commun nous enseigne que Cervantès les aurait tués. La seule main d’un manchot aurait-elle pu perpétrer pareil génocide ?
Mario Vargas Llosa — En selle avec Tirant le Blanc -
Dès lors que l’état des forces politiques rend plus ou moins inéluctable un gouvernement de la droite ou du centre, il n’y a pas lieu de s’étonner que les communistes finissent par considérer le combat politique comme un baroud d’honneur, livré pour des programmes d’autant plus chimériques qu’ils n’ont aucune chance d’être mis à l’épreuve des réalités.
Gaston Deffere — Un nouvel horizon -
Nos cœurs étaient muets à force d’être pleins ;Nous effeuillions sur l’eau des tiges dans nos mains ;Je ne sais quel attrait des yeux pour l’eau limpideNous faisait regarder et suivre chaque ride,Réfléchir, soupirer, rêver sans dire un mot,Et perdre et retrouver notre âme à chaque flot.Nul n’osait le premier rompre un si doux silence,Quand, levant par hasard un regard sur Laurence,Je vis son front rougir et ses lèvres trembler,Et deux gouttes de pleurs entre ses cils rouler,Comme ces pleurs des nuits qui ne sont pas la pluie,Qu’un pur rayon colore, et qu’un vent tiède essuie.— Que se passe-t-il donc, Laurence, aussi dans toi ?Est-ce qu’un poids secret t’oppresse ainsi que moi ?— Oh ! je sens, me dit-il, mon cœur prêt de se fendre ;Mon âme cherche en vain des mots pour se répandre :Elle voudrait créer une langue de feu,Pour crier de bonheur vers la nature et Dieu.— Dis-moi, repris-je, ami, par quelles influencesMon âme au même instant pensait ce que tu penses ?Je sentais dans mon cœur, au rayon de ce jour,Des élans de désirs, des étreintes d’amourCapables d’embrasser Dieu, le temps et l’espace ;Et pour les exprimer ma langue était de glace.Cependant la nature est un hymne incomplet,Et Dieu n’y reçoit pas l’hommage qui lui plaît,Quand l’homme, qu’il créa pour y voir son image,N’élève pas à lui la voix de son ouvrage :La nature est la scène, et notre âme est la voix.Essayons donc, ami, comme l’oiseau des bois,Comme le vent dans l’arbre ou le flot sur le sable,De verser à ses pieds le poids qui nous accable,De gazouiller notre hymne à la nature, à Dieu :Créons-nous par l’amour prêtres de ce beau lieu !Sur ces sommets brûlants son soleil le proclame,Proclamons-l’y nous-même et chantons-lui notre âme !La solitude seule entendra nos accents : Écoute ton cœur battre, et dis ce que tu sens.
Alphonse de Lamartine — Jocelyn -
Pour vous être agréable, je puis vous proposer l’arrangement suivant au lieu de vous payer, Dieu sait quand, en espèces, je vous paye en nature c’est-à-dire que je vous prends huit jours avec moi, et vous initie à mes procédés.
Jules Romain — Knock ou Le Triomphe de la Médecine -
Masques ! O Masques !Masque noir masque rouge, vous masques blanc-et-noirMasques aux quatre points où souffle l’EspritJe vous salue dans le silence !Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion. Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane, Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute rideQui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc A votre image, écoutez-moi !Voici que meurt l’Afrique des empires – c’est l’agonie d’une princesse pitoyable Et aussi l’Europe à qui nous sommes liés par le nombril. […]
Léopold Sédar Senghor — « Masques » -
D’après une étude réalisée en Côte d’Ivoire, dans les lieux où les éléphants avaient disparu depuis longtemps on ne trouvait plus de plants de certaines espèces forestières qu’ils ont coutume de disséminer (Alexandre, 1978).
Yaa Ntiamoa Baidu — La faune sauvage et la sécurité alimentaire en Afrique -
Le crépitement de la fusillade amena rapidement sur les lieux le Preussen et le Kiel, qui, avec quelques grenades à main, détruisirent toutes les habitations dans un rayon d’un mille.
H. G. Wells — La Guerre dans les airs -
Les prisonniers ne pouvaient même plus s’isoler aux lieux, depuis qu’un haut fonctionnaire de la Sécurité sociale s’y était pendu.
Nathalie Henneberg — La Plaie -
Et tu errais de lieu en lieu, comme tous les gens maudits
Claudel — Échange -
Je t'avertirai en temps et lieu
Alfred de Musset — Lorenzaccio -
L'auteur, en cette circonstance, est semblable à un monsieur qui donnerait une poignée de main à une poignée d'amis, les chargeant de la porter en bon lieu
auteur -
Voyez-vous, qui ne naît pas de bon lieu finit toujours mal
Toepffer — Nouvelles genevoises -
Quant à la règle de l'unité de lieu, elle n'est considérée comme impérieuse qu'à partir de 1631, sans d'ailleurs être prise dans toute sa rigueur, le lieu unique pouvant être une île, une ville, une province, ou même, selon Corneille (1634) ,,les lieux où l'on peut aller dans les vingt-quatre heures``.
Philippe van Tieghem — Les Grandes doctrines littéraires en France, Paris, Presses Universitaires de France -
Une sottise que j'ai faite hier en me montrant dans un lieu public où Madeleine et Julie se trouvaient avec mon oncle
Eugène Fromentin — Dominique -
Mais, même après l'avoir ramené en lieu sûr, Jos-Mari avait caché à son client la catastrophe
Peyré — Matterhorn -
« Dans une société qui répugne à la consommation, qui favorise les plus défavorisés et qui prône l'égalité des chances » (fin de citation), le lieu commun se développe et se reproduit admirablement, nul n'échappe à sa maligne prolifération dont les vecteurs principaux sont les médias. Le Monde dimanche,14 oct. 1979, p. I, col. 1.
-
Voici le plus haut lieu, en France, de la géographie romanesque
Mauriac — Mémoires intérieurs -
Je fis d'abord mes adieux aux tripots et aux mauvais lieux de Venise, de compagnie avec l'ingénu et doux vicomte
Milosz — Amour. initiation -
Et la cathédrale? Elle est lieu d'asile
Cocteau — Bacchus -
Cet étourdi s'est fait mettre en lieu de sûreté
-
Il y a lieu de supposer que la rédaction en sera confiée au moine Didon Coupe-Têtes
Georges Clemenceau — Vers réparation -
Mais il y a lieu à demander jusqu'à quel point nos inclinations, nos passions dépendent de nous
Maine de Biran — Journal -
J'insiste, décrivant l'expérience sous la forme donnée en dernier lieu
Georges Bataille — Expérience intérieure -
Elle recula comme épouvantée, au lieu de tomber dans mes bras
About — Roi mont. -
Pourquoi ne voulez-vous pas venir à la maison comme je vous l'ai demandé, au lieu que de rester dans cette mauvaise cabane?
auteur -
Comme ma fenêtre donnait, au lieu que ce fût sur une campagne ou sur une rue, sur les champs de la mer
Proust — À la recherche du temps perdu -
Les rites cananéens ainsi repris étaient appliqués à Yahweh, seul Dieu; mais la dispersion des hauts lieux entraînait avec elle un péril d'idolâtrie
-
Visiter les lieux saints. Les saints! L'atmosphère des saints! Respirer le parfum des saints! Aller de temps en temps dire la messe à leurs autels
Dupanloup — Journal -
L'œil-de-bœuf est crevé au front des combles vides qu'on n'inspecte plus. Que manque-t-il encore à cet état des lieux?
Larbaud — F. Marquez -
Des lieux communs mélodiques
Hector Berlioz — À travers chants -
Je le retenais par prudence parce que j’avais peur que cette inconnue s’éveillât, et qu’au lieu de la Tante Martine familière au cœur tendre se levât de sa chaise et vînt vers moi le fantôme de ce que j’aimais. Mais je suis ainsi fait qu’au moment où mon cœur bat la chamade, j’entends, je vois, je sens avec une extraordinaire acuité.
Henri Bosco — Tante Martine -
J’ai passé les épreuves pratiques du Capes2 dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. Un lycée neuf, avec des plantes vertes dans la partie réservée à l’administration et au corps enseignant, une bibliothèque au sol en moquette sable. J’ai attendu là qu’on vienne me chercher pour faire mon cours, objet de l’épreuve, devant l’inspecteur et deux assesseurs, des profs de lettres très confirmés. Une femme corrigeait des copies avec hauteur, sans hésiter. Il suffisait de franchir correctement l’heure suivante pour être autorisée à faire comme elle toute ma vie. Devant une classe de première, des matheux, j’ai expliqué vingt-cinq lignes — il fallait les numéroter — du Père Goriot de Balzac. “Vous les avez traînés, vos élèves”, m’a reproché l’inspecteur ensuite, dans le bureau du proviseur. Il était assis entre les deux assesseurs, un homme et une femme myope avec des chaussures rosés. Moi en face. Pendant un quart d’heure, il a mélangé critiques, éloges, conseils, et j’écoutais à peine, me demandant si tout cela signifiait que j’étais reçue. D’un seul coup, d’un même élan, ils se sont levés tous trois, l’air grave. Je me suis levée aussi, précipitamment. L’inspecteur m’a tendu la main. Puis, en me regardant bien en face : “Madame, je vous félicite.” Les autres ont répété “je vous félicite” et m’ont serré la main, mais la femme avec un sourire.Je n’ai pas cessé de penser à cette cérémonie jusqu’à l’arrêt de bus, avec colère et une espèce de honte. Le soir même, j’ai écrit à mes parents que j’étais professeur “titulaire”. Ma mère m’a répondu qu’ils étaient très contents pour moi.Mon père est mort deux mois après, jour pour jour. Il avait soixante-sept ans et tenait avec ma mère un café-alimentation dans un quartier tranquille non loin de la gare, à Y… (Seine-Maritime). Il comptait se retirer dans un an. Souvent, durant quelques secondes, je ne sais plus si la scène du lycée de Lyon a eu lieu avant ou après, si le mois d’avril venteux où je me vois attendre un bus à la Croix-Rousse doit précéder ou suivre le mois de juin étouffant de sa mort.
Annie Ernaux — La Place -
Il est des lieux où souffle l'esprit.
Maurice Barrès — La Colline inspirée, Plon -
Un jardin, c'est un lieu ambigu.
Ghislaine Schoeller — Marie d'Ispahan