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Citations sur la lire
Il y a 50 citations sur la lire.
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Il ne s'agit pas de beaucoup lire, mais de bien lire.
Aristippe -
"Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire."
Victor Hugo — Choses vues -
Je n'ai jamais rien demandé à ce que je lis que le vertige.
Louis Aragon — J'abats mon jeu, Éditeurs français réunis -
Lire est doux ; relire est - quelquefois - plus doux encore.
Emile Faguet — L'art de lire -
Entendre ou lire sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir sans livre ni maître est dangereux.
Confucius en chinois Kongzi ou Kongfuzi [maître Kong] — Entretiens, I, 2 (traduction S. Couvreur) -
Qui sait lire et écrire a quatre yeux.
Proverbe albanais -
Un livre vous déplaît : qui vous force à le lire ?
Nicolas Boileau dit Boileau-Despréaux — Satires -
Il meurt à juste titre dans le déshonneur celui qui n'aime pas les livres et n'a pas confiance en eux.
Anonyme — Roman de Renart -
Bien lire l’univers, c’est bien lire la vie.
Victor Hugo — Les Contemplations -
Mieux vaut ne savoir ni lire ni écrire que d'être incapable de rien faire d'autre.
William Hazlitt — On the Ignorance of the Learned -
Et, ce jour-là, ne lûmes plus avant.
Dante Alighieri — la Divine ComédieDivina Commedia, L'Inferno, Vla Divine ComédieLancelot du lac -
Écrire, c'est se souvenir. Mais lire, c'est aussi se souvenir.
François Mauriac — Mémoires intérieurs, Flammarion -
Il n'y a encore que les gens qui écrivent qui sachent lire.
Paul Léautaud — Journal littéraire, Mercure de France -
L'art de lire, c'est l'art de penser avec un peu d'aide.
Émile Faguet — L'Art de lire, Hachette -
La lecture est un bonheur qui demande plus d'innocence et de liberté que de considération.
Maurice Blanchot — Le Livre à venir, Gallimard -
Serait-il tellement classique de ne pas désirer la femme qu'on aime? Les romanciers, même Stendhal, donnent peu de renseignements sur ce point capital; j'essaie pourtant de lire entre les lignes
Vailland — Drôle de jeu -
Après tout, si on peut lire un dessin, lire les lignes de la main , lire dans le ciel le mauvais temps qui se prépare , ou lire les pensées dans le visage du renfrogné qui n'a pas ouvert la bouche , pourquoi ne pourrait-on apprendre à lire ce qui n'est écrit qu'entre les lignes ?
Antonine Maillet — Clin d’œil au Temps qui passe -
(Absolument) Lire n'est pas du temps pris à la vie : c'est vivre plus.
Dominique Lebel — L'entre-deux-mondes -
Une recette, c’est comme une partition. La musicienne lit les notes qui se présentent à elle et, simultanément, elle en entend la mélodie : les voir c’est les entendre, avant même de les jouer.
Françoise Vergès — À vos mangues ! -
Devenue totalement sourde, cette cagole de Catherine ne leur prêtait nulle attention. Un mince sourire flottait sur son visage et elle lisait.
Maurice Lemoine — Les cités interdites -
Mais lire, c’est surtout entrer en soi-même, apprendre à se considérer comme un monde de signes, de messages codés, de rébus.
Philippe Sollers — Éloge de l’infini -
Tu es sur le point de commencer le nouveau roman d’Italo Calvino, Si une nuit d’hiver un voyageur. Détends-toi. Recueille-toi. Chasse toute autre pensée de ton esprit. Laisse le monde qui t’entoure s’estomper dans le vague. Il vaut mieux fermer la porte ; là-bas la télévision est toujours allumée. Dis-le tout de suite aux autres : « Non, non, je ne veux pas regarder la télévision. » Lève la voix, sinon ils ne t’entendront pas : « Je suis en train de lire ! Je ne veux pas être dérangé. » Il se peut qu’ils ne t’aient pas entendu avec tout ce bazar ; dis-le à haute voix, crie : « Je vais commencer le nouveau roman d’Italo Calvino ! » Ou si tu ne veux pas, ne le dis pas ; espérons qu’ils te laissent tranquille.
Italo Calvino — Si une nuit d’hiver un voyageur -
En comptant 45 secondes pour lire un sonnet et 15 secondes pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails).
Raymond Queneau — Cent mille milliards de poèmes -
Léon se mettait près d’elle ; ils regardaient ensemble les gravures et s’attendaient au bas des pages. Souvent, elle le priait de lui lire les vers ; Léon les déclamait d’une voix traînante et qu’il faisait expirer soigneusement aux passages d’amour.
Gustave Flaubert — Madame Bovary -
Ah ! Fallait-il en croire une amante insensée ? Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ?
Jean Racine — Andromaque -
Fort de ses trois ans d’expérience, Franck pense qu’il existe des conducteurs sérieux, même parmi les noirs. A… est aussi de cet avis, bien entendu. Elle s’est abstenue de parler pendant la discussion sur la résistance comparée des machines, mais la question des chauffeurs motive de sa part une intervention assez longue et catégorique. Il se peut d’ailleurs qu’elle ait raison. Dans ce cas, Franck devrait avoir raison aussi. Tous les deux parlent maintenant du roman que A… est en train de lire, dont l’action se déroule en Afrique. L’héroïne ne supporte pas le climat tropical (comme Christiane). La chaleur semble même produire chez elle de véritables crises :“C’est mental, surtout, ces choses-là”, dit Franck. Il fait ensuite une allusion, peu claire pour celui qui n’a pas feuilleté le livre, à la conduite du mari. Sa phrase se termine par “savoir la prendre” ou “savoir l’apprendre”, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude de qui il s’agit, ou de quoi. Franck regarde A…, qui regarde Franck. Elle lui adresse un sourire rapide, vite absorbé par la pénombre. Elle a compris, puisqu’elle connaît l’histoire. Non, ses traits n’ont pas bougé. Leur immobilité n’est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu’un reflet de la lampe, ou l’ombre d’un papillon. Du reste, elle n’était déjà plus tournée vers Franck, à ce moment-là. Elle venait de ramener la tête dans l’axe de la table et regardait droit devant soi, en direction du mur nu, où une tache noirâtre marque l’emplacement du mille-pattes écrasé la semaine dernière, au début du mois, le mois précédent peut-être, ou plus tard. Le visage de Franck, presque à contre-jour, ne livre pas la moindre expression. Le boy fait son entrée pour ôter les assiettes. A… lui demande, comme d’habitude, de servir le café sur la terrasse. Là, l’obscurité est totale. Personne ne parle plus. Le bruit des criquets a cessé.
Alain Robbe-Grillet — La Jalousie -
C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes œuvres. Ah ! si l’on savait combien mes amis s’égayent de la légende stupéfiante dont on amuse la foule ! Si l’on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d’étude et d’art, vivant sagement dans son coin, et dont l’unique ambition est de laisser une œuvre aussi large et aussi vivante qu’il pourra ! Je ne démens aucun conte, je travaille, je m’en remets au temps et à la bonne foi publique pour me découvrir enfin sous l’amas des sottises entassées.
Zola — L’Assommoir -
Les étiquettes étant tracées en fort grosses lettres, il me fut facile de lire, ici, mines de Mont-au-Diable; là, charbonnages de Perlimpinpin; plus loin, la Villa-Viciosa, château en Espagne, au prix de cinq francs le coupon (...) enfin, ailleurs, papier de froment, fer de paille, pavage en caoutchouc, etc., etc. Plus d'illusion, j'étais dans le cabinet de ce que l'on nomme vulgairement un homme d'affaires.
Louis Reybaud — Jérôme Paturot -
Va chez la duchesse de Maufrigneuse ou chez Mme de Sérizyd, que l'une ou l'autre voie Lucien avant son interrogatoire, et qu'elle lui donne à lire le papier ci-inclus. Enfin, il faut trouver Europe et Paccard, que ces deux voleurs soient à ma disposition, et prêts à jouer le rôle que je leur indiquerai.
Honoré de Balzac — La Comédie humaine -
Cette fois-ci, la partenaire de maman était la femme de l'Amerloque; je vois d'ici les yeux du lecteur né malin, où la femme paraît, il devine l'hamour. Hélas! Nous ne faisons rien d'autre que lire notre vie.
Roger Nimier — L'étrangère -
Mais vous comprenez, on leur dit « C’est bien à vous, Monsieur ? » ils ne vont pas répondre non, surtout qu’ils ne savent même pas, et si moi je viens dire que minute, papillon, c’est pas à eux, tout ça, mais à moi, et que moi je sais très bien où je les ai mis, mes jetons, et même qu’ils peuvent regarder mon tableau, s’ils savent lire, c’est logique, c’est écrit noir sur blanc (…)
Emmanuel Carrère — Hors d’atteinte ? -
Modeste, impitoyable pour les dix martyrs qu’elle faisait, pria Canalis de lire une de ses pièces de vers.
Honoré de Balzac — Modeste Mignon -
D'abord il ne put rien lire, mais l'enveloppe était mince, et en la faisant adhérer à la carte dure qui y était incluse, il put à travers sa transparence lire les derniers mots.
Marcel Proust — Un amour de Swann -
Ce soir, je vais au Hof Theater, où l'on joue le Don Carlos de Schiller, que nous venons de lire. Je reçois la carte ci-incluse. Dis-moi en hâte ce qu'il faut que je réponde...
André Gide — Correspondance avec sa mère -
Lettre LIX de monsieur D'Orbe à Julie Je me hâte, mademoiselle, selon vos ordres, de vous rendre compte de la commission dont vous m'avez chargé. Je viens de chez milord Edouard, que j'ai trouvé souffrant encore de son entorse, et ne pouvant marcher dans sa chambre qu'à l'aide d'un bâton. Je lui ai remis votre lettre, qu'il a ouverte avec empressement ; il m'a paru ému en la lisant : il a rêvé quelque temps ; puis il l'a relue une seconde fois avec une agitation plus sensible. […]Lettre LX à Julie Calme tes larmes, tendre et chère Julie ; et, sur le récit de ce qui vient de se passer, connais et partage les sentiments que j'éprouve. J'étais si rempli d'indignation quand je reçus ta lettre, qu'à peine pus-je la lire avec l'attention qu'elle méritait. J'avais beau ne la pouvoir réfuter, l'aveugle colère était la plus forte. Tu peux avoir raison, disais-je en moi-même, mais ne me parle jamais de te laisser avilir. Dussé-je te perdre et mourir coupable, je ne souffrirai point qu'on manque au respect qui t'est dû ; et, tant qu'il me restera un souffle de vie, tu seras honorée de tout ce qui t'approche comme tu l'es de mon cœur. […]
Jean-Jacques Rousseau — Julie ou la nouvelle Héloïse -
Il faut lire les statuts et ordonnances des maîtres brodeurs, où il est dit que les brodeurs du roi ont le droit de réquisitionner par la force armée les ouvrières des autres maîtres.
Zola — Rêve -
De sorte que je ne leur demanderais pas de me louer ou de me dénigrer, mais seulement de me dire si c’est bien cela, si les mots qu’ils lisent en eux-mêmes sont bien ceux que j’ai écrits (les divergences possibles à cet égard ne devant pas, du reste, provenir toujours de ce que je me serais trompé, mais quelquefois de ce que les yeux du lecteur ne seraient pas de ceux à qui mon livre conviendrait pour bien lire en soi-même).
Marcel Proust — Le Temps retrouvé -
Au sortir du quartier je faisais un tour, puis, en attendant le moment où j'allais quotidiennement dîner avec Saint-Loup, à l'hôtel où lui et ses amis avaient pris pension, je me dirigeais vers le mien, sitôt le soleil couché, afin d'avoir deux heures pour me reposer et lire.
Marcel Proust — Le Côté de Guermantes -
Je me suis permis de lire une certaine lettre que tu as toujours avec toi. Elle est joliment bien tournée.
Claudel — L'Ours et la lune -
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds de haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse : il ne savait pas lire lui-même.Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche comme il tombait.« Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique, que pour la perte de son livre qu’il adorait.« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre les noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
Stendhal — Le Rouge et le Noir