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Il y a 128 citations sur le mais.
L’Argentin ne put donner toute sa mesure gouvernementale, mais je gage qu’il eût fait un Suprême plus tranchant et drastique, moins ondoyant et louvoyant que l’autre. Plus éloigné des affaires, il n’avait pas à mettre de l’eau dans son vin ni à jouer aux Horaces et Curiaces avec l’adversaire impérial. L’art politique diviser l’adversaire et gagner du temps n’était pas son fort. Régis Debray — Loués soient nos seigneurs
Ce n’était pas bien présenté. Je n’ai jamais su taper à la machine, et la secrétaire avait fini par tirer sa révérence. Mais c’était la vérité, bon sang, la vérité claire et nette. Camille Laurens — Index
Nul n’est prophète, non seulement chez lui, mais en son pays ; voilà ce que nous apprend l’histoire. […] Dans mon pays de Gascogne, on trouve amusant que je sois imprimé ; plus on est loin de chez moi quand on me découvre, plus ma réputation est grande. Montaigne — Essais
Je voulus lui parler du Clos Joli et de Marcellin Duprat, quelque chose me disait que l’avenir était de ce côté-là, mais nul n’est prophète dans son pays et on était alors encore loin de compte. Le retour d’Ambroise Fleury fut célébré comme une fête nationale, et ce fut un peu pour chacun comme si la France avait retrouvé son vrai visage. Romain Gary — Les cerfs-volants
Mais, plus tard, quand nous aurons compris la loi qui guida la composition du discours, nous irons admirant qu’usant d’un corpus aussi amoindri, d’un vocabulariat aussi soumis à la scission, à l’omission, à l’imparfait, la scription ait pu s’accomplir jusqu’au bout. Georges Perec — La Disparition
Anton Voyl n’arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s’assit dans son lit, s’appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l’ouvrit, il lut; mais il n’y saisissait qu’un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.Il abandonna son roman sur son lit. Il alla à son lavabo; il mouilla un gant qu’il passa sur son front, sur son cou.Son pouls battait trop fort. Il avait chaud. Il ouvrit son vasistas, scruta la nuit. Il faisait doux. Un bruit indistinct montait du faubourg. Un carillon, plus lourd qu’un glas, plus sourd qu’un tocsin, plus profond qu’un bourdon, non loin, sonna trois coups. Du canal Saint-Martin, un clapotis plaintif signalait un chaland qui passait.Sur l’abattant du vasistas, un animal au thorax indigo, à l’aiguillon safran, ni un cafard, ni un charançon, mais plutôt un artison, s’avançait, traînant un brin d’alfa. Il s’approcha, voulant l’aplatir d’un coup vif, mais l’animal prit son vol, disparaissant dans la nuit avant qu’il ait pu l’assaillir. Georges Perec — La Disparition
Ouvrons un dictionnaire aux mots « Littérature Potentielle.» Nous n’y trouverons rien. Fâcheuse lacune. […]L’humanité doit-elle se reposer et se contenter, sur des pensers nouveaux de faire des vers antiques ? Nous ne le croyons pas. Ce que certains écrivains ont introduit dans leur manière, avec talent (voire avec génie), mais les uns occasionnellement (forgeage de mots nouveaux), d’autres avec prédilection (contrerimes), d’autres avec insistance mais dans une seule direction (lettrisme), l’Oulipo entend le faire systématiquement et scientifiquement. […]Un mot, enfin, à l’intention des personnes particulièrement graves qui condamnent sans examen et sans appel toute œuvre où se manifeste quelque propension à la plaisanterie. Lorsqu’ils sont le fait de poètes, divertissements, farces et supercheries appartiennent encore à la poésie. La littérature potentielle reste donc la chose la plus sérieuse du monde. C.Q.F.D. Jean-François Le Lionnais — Manifeste de l’Oulipo
1 rouge (dans ma nuée) ; doux ; 4 noir (s) : (sévères!), hiver, tempsma neige, et l’enfer, infirme : d’une décente, toi, matière ;mais (un cheval sellé s’éloigne) : tu es nombre, rien (vers la droite) :Alphabets, nombres : nous dirons vos naissances latentes,céréales de Cérès, grenades de Proserpine,semences, peuples, races enterrées : âges !Et l’obscurité nourrit les jours et ce toit qui balancedépouillé maintenant de sa pente de feuilles, attendla lueur au cœur de la nuée qui fera naîtreplus que des nombres et Cérès effacer, jaillissant, les chiffresdoux aveugle et gourd au centre de la rouequand, plus-de-bleu plus-de-noir toi séquence de céréalesnombre du puits des feuilles ouvres en tremblant (tremblementaigu de la neige) ta lueur de louve (et loin !) sémillante Jacques Roubaud — Renga
Ils ignoraient le mot destrier mais pas le mot cheval, piquaient des deux, la gueule enfarinée, la hure au vent et le cerveau rétréci en répondeur téléphonique. Un type comme Duane Allman, il n’était pas utile de le pratiquer longtemps pour s’apercevoir que son compte à rebours en arrivait aux unités. Luc Baranger — Visas antérieurs
Vous connaissez la violence du petit vieux. – Elle ne faiblit pas… Mais si maintenant, tout paraît mieux, quels mauvais jours nous avons passés il y a quelques semaines – J’ai bien cru un moment qu’il ne pourrait plus se secouer du plus profond chagrin. Souvent, je l’ai surpris pleurant et ne s’était-il pas mis en tête qu’il aurait dû s’enrôler pour défendre Anvers. C’était devenu une idée fixe et maladive, presque… Lettre de Marthe Verhaeren à Theo Van Rysselberghe — Londres
Doutez, si vous voulez, de l’être qui vous aime,D’une femme ou d’un chien, mais non de l’amour même.L’amour est tout, — l’amour, et la vie au soleil.Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ?Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? Alfred de Musset — La Coupe et les Lèvres
Qui des deux lui avoue son amour, elle ne sait, mais, apparemment, cela lui est déjà égal qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse! Anton Tchékhov — Œuvres
Je fais un ouvrage de clown. Mais qu’est-ce qu’un tour de force prouve, après tout ? N’importe « Aide-toi, le ciel t’aidera. » Pourtant la charrette quelquefois est bien lourde à désembourber. Gustave Flaubert — Correspondance
Je sais bien qu’on m’objectera cette vieille rengaine d’Augier « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » Hé bien, Robert a peut-être l’ivresse, mais il n’a vraiment pas fait preuve de goût dans le choix du flacon ! Marcel Proust — À la recherche du temps perdu
ROBERT, dans un coin.Ah ! le beau Georges qui ne pouvait pas mettre ses cravates plus de trois fois ! Monsieur était trop délicat, il aimait changer de nuances. Monsieur va les user jusqu’à la corde, ses cravates ! BARBARA C’est un détail, mais cela va t’obliger à en acheter ! ROBERT Je m’en fous ! Je veux bien aller sans col et avec des trous aux fesses pour avoir le plaisir de voir monsieur dans la mouise. Jean Anouilh — Le Rendez-vous de Senlis
Ce n’était donc pas à un parti ou à des idées abstraites qu’il entendait rester fidèle, mais à lui-même, au jeune homme plein d’idéal et d’enthousiasme qu’il avait été. Il s’était juré de ne jamais aller à Canossa et jusqu’au bout, de lutter pour échapper à la servitude. Yvonne Escoula — L’Apatride
Près de la tête du mourant, sur l'oreiller, Aurélie avait placé un petit bouquet du premier mai, quelques brins de muguet Rolland — Jean-Christophe, Le Buisson ardent
On apprend à la France que ses institutions actuelles remontent à Charlemagne et à Mérovée; que ses chambres ne sont autre chose que les assemblées du champ de mai, et ses codes une édition revue et corrigée des Capitulaires Lamennais — Religion
Allocution prononcée à la radio par le général de Gaulle, le 8 mai 1945 De Gaulle — Mémoires de guerre
La tradition, c'est aussi mai 1968. Quand on en a trop marre, ça fait boum, et c'est bon. On chante