Accueil > Citations > Citations sur le merveilleux
Il y a 28 citations sur le merveilleux.
Les beaux-arts et la poésie, dans toute une partie essentielle, sont et doivent être des industries singulières et par un coin secrètes, des initiations, à certains égards, d’esprits merveilleux, des savoir-faire dédaliens, où n’atteint pas le grand nombre, mais à quoi il finit par croire, sur la foi de son impression sans doute, mais de son impression dirigée et quelquefois créée par les critiques et connaisseurs. Sainte-Beuve — Écrivains critiques et historiens littéraires de la France
À bout de tige se déboutonne hors d’une olive souple de feuilles un jabot merveilleux de satin froid avec des creux d’ombre de neige viride où siège encore un peu de chlorophylle, et dont le parfum provoque à l’intérieur du nez un plaisir juste au bord de l’éternuement. Francis Ponge — La rage de l’expression
Notre incompréhension devant l’inconnu a dressé aux quatre coins du monde un atlas mythologique. Des centaines d'endroits où la virginité et le merveilleux se sont mués en eldorados, en paradis perdus, en enfers verts, en mirages et en abîmes. Michel Udiany — L'histoire des mondes imaginaires: De la Tour de Babel à l'Atlantide
Ce qui est charmant, ce sont les beaux chevaux de selle andalous, sur lesquels se pavanent les merveilleux de Madrid. Théophile Gautier — Voyage en Espagne
Comme monsieur Edgard travaille! C'est merveilleux! Barrière, Capendu — Faux bonsh.
Il n’y a plus de honte maintenant à cela ; l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer. Aujourd’hui, la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages. C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée ; et, quoiqu’on la découvre, on n’ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l’hypocrisie est un vice privilégié qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une impunité souveraine. On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. Qui en choque un, se les attire tous sur les bras ; et ceux que l’on sait même agir de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour être véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres ; ils donnent bonnement dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de leurs actions. Combien crois-tu que j’en connaisse qui, par ce stratagème, ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, qui se font un bouclier du manteau de la religion, et, sous cet habit respecté, ont la permission d’être les plus méchants hommes du monde ? On a beau savoir leurs intrigues, et les connaître pour ce qu’ils sont, ils ne laissent pas pour cela d’être en crédit parmi les gens ; et quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d’yeux, rajustent dans le monde tout ce qu’ils peuvent faire. C’est sous cet abri favorable que je veux me sauver, et mettre en sûreté mes affaires. Je ne quitterai point mes douces habitudes ; mais j’aurai soin de me cacher, et me divertirai à petit bruit. Que si je viens à être découvert, je verrai, sans me remuer, prendre mes intérêts à toute la cabale, et je serai défendu par elle envers et contre tous. Enfin, c’est là le vrai moyen de faire impunément tout ce que je voudrai. Je m’érigerai en censeur des actions d’autrui, jugerai mal de tout le monde, et n’aurai bonne opinion que de moi. Dès qu’une fois on m’aura choqué tant soit peu, je ne pardonnerai jamais, et garderai tout doucement une haine irréconciliable. Je ferai le vengeur des intérêts du ciel ; et, sous ce prétexte commode, je pousserai mes ennemis, je les accuserai d’impiété, et saurai déchaîner contre eux des zélés indiscrets, qui, sans connaissance de cause, crieront en public contre eux, qui les accableront d’injures, et les damneront hautement de leur autorité privée. C’est ainsi qu’il faut profiter des faiblesses des hommes, et qu’un sage esprit s’accommode aux vices de son siècle. Molière — Dom Juan
Ô l’amour d’une mère !Amour que nul n’oublie !Pain merveilleux qu’un Dieu partage et multiplie !Table toujours servie au paternel foyer !Chacun en a sa part,Et tous l’ont en entier ! Victor Hugo — 1831
Mais comme ce passé continue à exister, sauf en nous à qui il a plu de lui substituer un merveilleux âge d’or, un paradis où tout le monde sera réconcilié, ces souvenirs, ces lettres, sont un rappel à la réalité et devraient nous faire sentir par le brusque mal qu’ils nous font combien nous nous sommes éloignés d’elle dans les folles espérances de notre attente quotidienne. Marcel Proust — À la recherche du temps perdu
Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons. » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment. André Breton et Philippe Soupault — Les Champs magnétiques
Je me souviens du village près de l’Escaut,D’où l’on voyait les grands bateauxPasser, ainsi qu’un rêve empanaché de ventEt merveilleux de voiles,Le soir, en cortège, sous les étoiles.Je me souviens de la bonne saison ;Des parlottes, l’été, au seuil de la maisonEt du jardin plein de lumière,Avec des fleurs, devant, et des étangs, derrière ;Je me souviens des plus hauts peupliers,De la volière et de la vigne en espalierEt des oiseaux, pareils à des flammes solaires. […] Emile Verhaeren — Toute la Flandre
Sa gourmandise était merveilleuse et les gens du pays en tiraient orgueil. Il restait à table six heures d’affilée, sans parler, sans tourner la tête, sans remuer seulement le bout des pieds, mangeant, mangeant, mangeant. Ernest Pérochon — Nêne
À l’en croire, c’était lui qui dansait, qui levait la jambe, qui se dandinait, tellement il se donnait de mal pour communiquer à ces merveilleuses mais stupides créatures un peu du feu sacré dont il les prétendait dépourvues. Francis Carco — L’Homme de minuit
Grâce au monde végétal va s'ouvrir la porte du merveilleux : ainsi, le parfum des plantes touchées par un arc-en-ciel, aussi suave, selon Pline, que celui de l’alhagi. André-Julien Fabre — Mythologie et plantes médicinales de l'Antiquité
Le merveilleux est toujours beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau. André Breton — Manifeste du surréalisme
Le mystère est le meilleur artisan du merveilleux. Ursula Le Guin — La Main gauche de la nuit
C'est merveilleux la vieillesse... dommage que ça finisse si mal. François Mauriac
Le hasard seul est merveilleux, parce qu'il est inintelligent. Paul Gavarni
C'est merveilleux quand on est amoureux. Edith Piaf
Les Français, où qu'ils le cherchent, ont besoin de merveilleux. Charles de Gaulle
La vie est un livre merveilleux. Monica Bellucci