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Il y a 93 citations sur le milieu.
Charles descendit dans la salle, au rez-de-chaussée. Deux couverts, avec des timbales d’argent, y étaient mis sur une petite table, au pied d’un grand lit à baldaquin revêtu d’une indienne à personnages représentant des Turcs. On sentait une odeur d’iris et de draps humides, qui s’échappait de la haute armoire en bois de chêne, faisant face à la fenêtre. Par terre, dans les angles, étaient rangés, debout, des sacs de blé. C’était le trop-plein du grenier proche, où l’on montait par trois marches de pierre. Il y avait, pour décorer l’appartement, accrochée à un clou, au milieu du mur dont la peinture verte s’écaillait sous le salpêtre, une tête de Minerve au crayon noir, encadrée de dorure, et qui portait au bas, écrit en lettres gothiques : « À mon cher papa. » Gustave Flaubert — Mme Bovary
N'oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n'avait en rien l'apparence d'un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince
JOCASTE (se frappant) — Et moi, je me punis.Par un pouvoir affreux réservée à l’inceste,La mort est le seul bien, le seul dieu qui me reste.Laïus, reçois mon sang, je te suis chez les morts :J’ai vécu vertueuse, et je meurs sans remords.LE CHOEUR — Ô malheureuse reine ! ô destin que j’abhorre !JOCASTE — Ne plaignez que mon fils, puisqu’il respire encore.Prêtres, et vous Thébains, qui fûtes mes sujets,Honorez mon bûcher, et songez à jamaisQu’au milieu des horreurs du destin qui m’opprime,J’ai fait rougir les dieux qui m’ont forcée au crime. Sophocle — Œdipe-roi
La victoire de François Mitterrand en 1981 avait souvent été vécue comme un retour de l'espérance au beau milieu de la tourmente économique; cinq ans plus tard, le gouvernement socialiste a dû se plier aux contraintes de la gestion et passer sous les fourches caudines de la rigueur. Alain Duhamel — Les Habits neufs de la politique
C’est le branle-bas de combat. Nous sommes allongés à plat ventre, rampant en plein milieu du poste allemand. Des balles sifflent autour de nous. Marcel Bigeard — Ma vie pour la France
Quand Maxime riait, il fronçait le nez, plissait ses yeux brun-jaune et découvrait ses « dents du bonheur », saines et serrées sauf un intervalle entre les deux incisives du milieu. Sans veston, et sanglé dans sa meilleure ceinture, il avait, la trentaine proche, l’agréable désinvolture, l’élégance un peu populacière qui charme chez maint livreur cycliste, agile parmi la foule comme l’oiseau dans le buisson. Colette — Œuvres
Au milieu de cette existence enragée par la misère, Gervaise souffrait encore des faims qu'elle entendait râler autour d'elle. Ce coin de la maison était le coin des pouilleux, où trois ou quatre ménages semblaient s'être donné le mot pour ne pas avoir du pain tous les jours. Les portes avaient beau s'ouvrir, elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine. Le long du corridor, il y avait un silence de crevaison, et les murs sonnaient creux, comme des ventres vides. Par moments, des danses s'élevaient, des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. Il s'y retirait comme une marmotte, s'y mettait en boule, pour avoir moins froid ; il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille. La faim ne le faisait même plus sortir, car c'était bien inutile d'aller gagner dehors de l'appétit, lorsque personne ne l'avait invité en ville. Quand il ne reparaissait pas de trois ou quatre jours, les voisins poussaient sa porte, regardaient s'il n'était pas fini. Non, il vivait quand même, pas beaucoup, mais un peu, d'un oeil seulement ; jusqu'à la mort qui l'oubliait ! Gervaise, dès qu'elle avait du pain, lui jetait des croûtes. Émile Zola — L’Assommoir
Quand il m'a prise dans ses bras, une nuit, au milieu des jardins du carrousel, j'ai dit avec scandale « Je n'embrasserai qu'un homme que j'aimerai. » Simone de Beauvoir — Les Mandarins
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris. Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
Sous l’orbe du pied-destail on a trouvé une boète quarrée de plomb, incrustée vers le milieu du triple angle, et dans cette boète étoit le cœur d’un seigneur dont on ignore le nom ainsi que l’année. Archives départementales d’Eure-et-Loir — Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : Archives civiles
Les parents de Merché affirmaient bien, comme beaucoup de croyants, que la foi était un don, mais cette conviction déclarée ne les empêchait nullement de compter sur tout autre chose. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Un bon milieu, une bonne éducation, des idées saines, les leurs, tout ce qu'il fallait. Jean Sulivan — Mais il y a la mer
Les tremblements de terre et les volcans, fléaux terribles auxquels la Sicile fut sujette de tout temps, firent crouler dans la Méditerranée l’isthme qui attachait le sol sicilien au reste de l’Italie. De là vient le détroit de Scylla et de Charybde, deux écueils opposés et redoutables. Charybde est du côté de la Sicile et près de Messine, Scylla du côté de l’Italie au bord de la Calabre. Charybde est un gouffre vaste et profond dans lequel la mer s’enfonce en tournoyant, avec une rapidité qui ne permet pas aux vaisseaux de résister ni de revirer de bord ; Scylla est un rocher menaçant, au pied duquel sont plusieurs autres rochers et des cavernes souterraines où les flots se précipitent. On les entend mugir de loin ; en approchant, le bruit redouble. Si le pilote effrayé, en voyant d’un côté des rochers contre lesquels il va se briser et de l’autre un gouffre où il va se perdre, ne garde pas un juste milieu, il ne se sauve d’un rocher que pour se jeter dans un abîme, ou d’un abîme que pour se briser contre un rocher. De là le proverbe, Tomber de Charybde en Scylla. Pierre-Marie Quitard — Dictionnaire étymologique
Scène premièreLe Public, qui arrive peu à peu. Cavaliers, Bourgeois, Laquais, Pages, Tire-laine, Le Portier, etc., puis les Marquis, CUIGY, BRISSAILLE, La Distributrice, les Violons, etc.(On entend derrière la porte un tumulte de voix, puis un cavalier entre brusquement.)LE PORTIER, le poursuivant. Holà ! vos quinze sols !LE CAVALIER. J’entre gratis !LE PORTIER. Pourquoi ?LE CAVALIER. Je suis chevau-léger de la maison du Roi !LE PORTIER, à un autre cavalier qui vient d’entrer. Vous ?DEUXIÈME CAVALIER. Je ne paye pas !LE PORTIER, Mais…DEUXIÈME CAVALIER. Je suis mousquetaire.PREMIER CAVALIER, au deuxième. On ne commence qu’à deux heures. Le parterre est vide. Exerçons-nous au fleuret. (Ils font des armes avec des fleurets qu’ils ont apportés.)UN LAQUAIS, entrant. Pst… Flanquin…UN AUTRE, déjà arrivé. Champagne ? …LE PREMIER, lui montrant des jeux qu’il sort de son pourpoint. Cartes. Dés.(Il s’assied par terre.) Jouons.LE DEUXIÈME, même jeu. Oui, mon coquin.PREMIER LAQUAIS, tirant de sa poche un bout de chandelle qu’il allume et colle par terre. J’ai soustrait à mon maître un peu de luminaire.UN GARDE, à une bouquetière qui s’avance. C’est gentil de venir avant que l’on n’éclaire !…(Il lui prend la taille.)UN DES BRETTEURS, recevant un coup de fleuret. Touche !UN DES JOUEURS. Trèfle !LE GARDE, poursuivant la fille. Un baiser !LA BOUQUETIÈRE, se dégageant. On voit ! …LE GARDE, l’entraînant dans les coins sombres.Pas de danger !UN HOMME, s’asseyant par terre avec d’autres porteurs de provisions de bouche.Lorsqu’on vient en avance, on est bien pour manger.LE BOURGEOIS, conduisant son fils. Plaçons-nous là, mon fils.UN JOUEUR. Brelan d’as !UN HOMME, tirant une bouteille de sous son manteau et s’asseyant aussi. Un ivrogneDoit boire son bourgogne… (Il boit.) à l’hôtel de Bourgogne !LE BOURGEOIS, à son fils. Ne se croirait-on pas en quelque mauvais lieu ? (Il montre l’ivrogne du bout de sa canne.) Buveurs… (En rompant, un des cavaliers le bouscule.) Bretteurs ! (Il tombe au milieu des joueurs.) Joueurs !LE GARDE, derrière lui, lutinant toujours la femme. Un baiser !LE BOURGEOIS, éloignant vivement son fils. Jour de Dieu !– Et penser que c’est dans une salle pareilleQu’on joua du Rotrou, mon fils ! Cyrano de Bergerac — Acte I
Il y a un proverbe guatémaltèque qui dit: si tu te trouves dans l'obscurité total au milieu d'un hôtel et que tu disposes d'une bougie et de pommes allumettes, tu n'es pas sorti de l'auberge. Philippe Geluck — Le Chat
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds de haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse : il ne savait pas lire lui-même.Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche comme il tombait.« Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique, que pour la perte de son livre qu’il adorait.« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre les noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène. Stendhal — Le Rouge et le Noir
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu n’eusses reçu ma lettre, tout serait changé.Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte lui paraît étranger; il s’imagine que c’est quelque Américaine qui y est représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu’une de ses fantaisies.Quelquefois, les coiffures montent insensiblement, et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. Dans un autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place : les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l’air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir les portes, selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement, et les règles de leur art ont été asservies à ces caprices. On voit quelquefois sur le visage une quantité prodigieuse de mouches1, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd’hui, il n’en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu’en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères.Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi. Le Monarque pourrait même parvenir à rendre la Nation grave, s’il l’avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la Cour; la Cour, à la Ville, la Ville, aux provinces. L’âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717 Montesquieu — Lettres persanes
Le 13 juillet à quatre heures de l'après-midi, à la sortie de la dernière classe, nous nous libérions de dix mois de contrainte par des hurlements de joie et par une chanson vengeresse : Vivent les vacances ! Que les poules dansent ! Les cahiers au feu et les maîtres au milieu... René Barjavel — La Charrette bleue
Le vieux répétiteur, qui avait tout d'abord tenté de distinguer quelque chose au milieu de cette agitation rugissante, puis avait vite compris, lui répondit, avec un geste désespéré et un peu dégoûté, que, oui, d'accord, vive la France si ça te fait plaisir, mais pour de Gaulle, et pour la tienne, de gaule, on en reparlera un peu plus tard. Jean Pérol — Un Été mémorable
Chacun de nous, quand l’étreint le sentiment de n’être pas compris, d’éprouver un sentiment impossible à communiquer, sentiment douloureux qui fait le corps mal être au milieu des autres, en famille, en société, dans un groupe, dans la foule, ressent la solitude amère que nous traduisons par ennui, angoisse, tristesse, mélancolie, désespoir ou avec des mots populaires encore inadéquats mais plus proches de ce mal-être : « cafard », « bourdon ». Fuyant l’état obsédant qui nous fait prisonniers, nous aspirons alors à retourner sinon en réalité, du moins en imagination, à l’un de ces lieux où la solitude est paix, un de ces lieux de la planète où la nature un jour a su nous redonner vie confiante, espérance dans notre douleur de mal-aimé mal-aimant, lieux de bonheur trouvé.Alors la solitude nous apparaît douce malgré l’impossible communication avec les être chers, les compagnons de travail, malgré les visages rencontrés sans regards échangés, ces bouches parlantes sans mots qui nous touchent, ces corps mobiles étrangers, aux gestes de guignol, sans bras fraternels posés sur notre épaule et sans main secourable.Bénis soit ces lieux terrestres de ressourcement où, solitaires et assoiffés d’amitié, la nature sait nous être fraternellement jumelée, où rien qu’en y rêvant, en retrouvant une photo, un dessin évocateur, un sourire, une joie humanisée nous est rendue. D’abattus que nous étions, nous sentons notre courage revenir, par la nature déchiffonnés, soulagés de ce qu’il y avait d’incommunicable dans notre épreuve et rendus au langage du jour qui reprend son cours. Françoise Dolto — Solitude – Éditions Gallimard 1994
Il rentre difficilement dans une valise donc Emmanuel Macron n'a pas pu l'apporter en mains propres. Mais pour sa première visite d'Etat dans l'empire du Milieu, le président de la République a décidé d'offrir un présent original à son homologue chinois : un cheval. Atlantico — L'encombrant cadeau offert par Emmanuel Macron au président chinois