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Citations sur la misère
Il y a 50 citations sur la misère.
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La misère d’un enfant intéresse une mère, la misère d’un jeune homme intéresse une jeune fille, la misère d’un vieillard n’intéresse personne.
Victor Hugo — Les Misérables -
Si je ne sentais pas ma misère, comment pourrais-je sentir ma joie qui est fille aînée de ma misère et qui lui ressemble à faire peur ?
Léon Bloy -
La misère n’a pas de frontière. La misère, elle est in-ter-na-tio-nale.
Jamel Debbouze — Les Inrocks - 31 Juillet 2002 -
Il faut peut-être plus de force d'âme encore pour résister à la solitude qu'à la misère ; la misère avilit, la retraite déprave.
Denis Diderot — La Religieuse -
La misère me fait plus peur que la solitude, parce qu'elle est l'humiliation et l'abaissement, et que celle-ci est seulement l'ennui ou la tristesse.
Henri Frédéric Amiel — Journal intime, 5 janvier 1866 -
Le snobisme fait faire aux gens du monde autant de vilaines actions que la misère aux malheureux.
Robert Pellevé de La Motte-Ango, marquis de FlersFrantz Wiener, dit Francis de Croisset — Les Précieuses de Genève, Les Portiques -
La meilleure preuve de la misère de l'existence est celle qu'on tire de la contemplation de sa magnificence.
Søren Aabye Kierkegaard — Ou bien ou bien -
La route [qui mène à la misère] est plane et elle est là tout près.
Hésiode — Les Travaux et les Jours, 288 (traduction P. Mazon) -
Je ne puis pas oublier la misère de ce temps, Ô siècle pareil à ceux qui campèrent sous les tentes ! […] Peu à peu notre destin nous ruisselle sur le dos.
Jules Romains pseudonyme littéraire devenu ensuite le nom légal de Louis Farigoule — Ode génoise, Camille Bloch -
Ce sont misères de grand seigneur*, misères d'un roi dépossédé.
Blaise Pascal — Pensées, 398Pensées -
L'homme entre deux néants n'est qu'un jour de misère.
Jules Laforgue — Poèmes posthumes, Sonnet pour éventail -
Cette terre est une vallée de misères, un puits de contrariétés, une soupière de désolations et un saladier d'adversités.
Joseph Arthur, comte de Gobineau — Lettre à sa sœur, 22 juillet 1872 -
La misère a cela de bon qu'elle supprime la crainte des voleurs.
Alphonse Allais — Le Chat noir, La Table Ronde -
Le contraire de la misère ce n’est pas la richesse. Le contraire de la misère, c’est le partage.
Abbé Pierre — discours au Palais des Congrès de Paris, 23 novembre 1984 -
La connaissance de Dieu sans celle de sa misère fait l'orgueil. La connaissance de sa misère sans celle de Dieu fait le désespoir.
Blaise Pascal — Pensées sur la religion -
Sur la terre, l’immense majorité des hommes vit dans la misère physique ; le reste vit trop souvent dans la misère spirituelle.
André Frossard — Le monde de Jean-Paul II -
Je vous dénonce la misère, cette longue agonie du pauvre qui se termine par la mort du riche. Législateurs, la misère est la plus implacable des lois.
Victor Hugo — Projet de discours, 17 juillet 1851 -
La pauvreté, on s'en remet. La misère, c'est cette chose atroce, qui coupe les jambes et la tête. La misère, elle, est tragique.
Michel Ragon — Entretien avec Pierre Assouline - Été 1991 -
Il m'arrive de croire que la misère attire la misère et que les gens heureux évitent le malheur des autres.
August Strindberg — La Danse de mort -
Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée.
Victor Hugo — Quatre-vingt-treize -
La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c’est pourtant la plus grande de nos misères.
Blaise Pascal — Pensées -
Quand nous voyons un supérieur partager nos misères, c'est à peine si nos misères semblent nos ennemies.
William Shakespeare — Le roi Lear -
Misère n'est pas honte, en avoir honte est misère.
Proverbe turc -
La vraie misère est la misère de l'âme.
Amadou Koné — Les frasques d'Ebinto -
L'homme voudrait être égoïste et ne peut pas. C'est le caractère le plus frappant de sa misère et la source de sa grandeur.
Simone Weil — La Pesanteur et la Grâce, Plon -
Divertissement. Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.
Blaise Pascal — Pensées, 168 Pensées -
Le vrai secours aux misérables, c'est l'abolition de la misère.
Victor Hugo — Actes et paroles -
La concierge, Mme Misère. C’est papa qui l’appelée comme ça, parce qu’elle gémit tout le temps : « Misère, misère ! ».
Colette Vivier — La maison des petits bonheurs -
Ces formations filamenteuses observées pour la première fois dans les cellules du pollen d'une plante nommée communément 'misère' (Tradescantia), ont été baptisées chromosomes par Waldeyer en 1888.
Marc Maillet — Biologie cellulaire. -
C’est une vieille R5 blanche qui agonise. Je l’ai achetée parce qu’elle valait une misère.
Boris Tzaprenko — Noti Flap -
Au XVIIIe siècle est apparu un nouveau genre, celui des complaintes des métiers, poèmes populaires anonymes qui décrivaient les épreuves et malheurs de certaines professions. Ces textes qui firent le bonheur des éditeurs de colportage étaient intitulés Misères. Je possède quelques-uns de ces livrets : La Misère des clercs de procureurs, La Misère des garçons chirurgiens, La Misère des apprentis imprimeurs […].
Gérard Oberlé — La vie est ainsi fête -
Nous avons toujours tout payé en monnaie de misère
Albert Camus — État de siège -
Le dogme de l’incurable méchanceté de l’homme a, d’ailleurs, chez certains de ses adeptes, une autre racine : un plaisir romantique à évoquer la race humaine murée dans une misère fatale et éternelle.
Julien Benda — La trahison des clercs -
L’attitude de la théologie chrétienne à l’égard des juifs a été fixée dans le début du IVe siècle (concile de Nicée, 325) : le judaïsme ne doit pas disparaître, il doit vivre, mais dans un état d’avilissement et de misère tel qu’il fasse nettement apparaître aux yeux des croyants comme des incroyants le châtiment infligé par Dieu à ceux qui n’ont pas voulu reconnaître la divinité de Jésus.
Léon Berman — Histoire des Juifs de France des origines à nos jours -
Le coron tombait à la misère noire
Émile Zola — Germinal -
Parlez-moi d'un thé assez fort qu'il porte la hache, sans misère
Guèvremont — Survenant -
Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et sœurs, une petite maison cruelle dont l’intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d’une seule misère, je n’ai jamais su laquelle, qu’une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d’une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit.
Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal -
C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes œuvres. Ah ! si l’on savait combien mes amis s’égayent de la légende stupéfiante dont on amuse la foule ! Si l’on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d’étude et d’art, vivant sagement dans son coin, et dont l’unique ambition est de laisser une œuvre aussi large et aussi vivante qu’il pourra ! Je ne démens aucun conte, je travaille, je m’en remets au temps et à la bonne foi publique pour me découvrir enfin sous l’amas des sottises entassées.
Zola — L’Assommoir -
Au fond, rien ne comptait. Guerre, suicide, amour, misère, j'y prêtais attention, bien sûr, quand les circonstances m'y forçaient, mais d'une manière courtoise et superficielle.
Albert Camus — La Chute -
Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bord bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses de chaque pensionnaires. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles, proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartel en écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets d’Argand où la poussière se combine avec l’huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu’un facétieux externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin, là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n’a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n’a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture.
Balzac — Le Père Goriot