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Il y a 42 citations sur le monter.
Mais comme chaque chose a sa raison, et que la fantaisie d’un individu me paraît tout aussi légitime que l’appétit d’un million d’hommes et qu’elle peut tenir autant de place dans le monde, il faut, abstraction faite des choses, et indépendamment de l’humanité qui nous renie, vivre pour sa vocation, monter dans sa tour d’ivoire et là, comme une bayadère dans ses parfums, rester, seul, dans nos rêves Gustave Flaubert — Correspondance
Va-t’en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t’en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance. Va-t’en mauvais gris-gris, punaise de moinillon. Puis je me tournais vers des paradis pour lui et les siens perdus, plus calme que la face d’une femme qui ment, et là, bercé par les effluves d’une pensée jamais lasse je nourrissais le vent, je délaçais les montres et j’entendais monter de l’autre côté du désastre, un fleuve de tourterelles et de trèfles de la savane que je porte toujours dans mes profondeurs à hauteur inverse du vingtième étage des maisons les plus insolentes et par précaution contre la force putréfiante des ambiances crépusculaires, arpentée nuit et jour d’un sacré soleil vénérien. Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal
Il va falloir redescendre. Je trouve ça plus dur que de monter. Il paraît que le record de descension est de cinquante-cinq minutes. Amélie Nothomb — Ni d’Ève ni d’Adam
Toi-même, n'as-tu pas été homme? C'est la douleur qui t'a fait Dieu; c'est un instrument de supplice qui t'a servi à monter au ciel, et qui t'a porté les bras ouverts au sein de ton père glorieux Alfred de Musset — Confession d'un enfant du siècle
Il paraît que l'article du Journal de Genève sur son compte l'a fait monter au septième ciel Amiel — Journal
Donnez-moi un général qui, après avoir vaincu nos ennemis, puisse monter au Capitole, et lever vers les dieux des mains pures et innocentes Robespierre — Discours, Sur la guerre
Et puis, mon cher, j’ai du flair pour ces choses-là. Gaubrey va démarrer. Alors, il ne faut pas rater le coche. C’est un placement. Moi, je suis prêt à lui prendre une dizaine de toiles, rien que pour faire monter les prix. Boileau-Narcejac — … Et mon tout est un homme
Nous nous étions aperçus que plusieurs rues du quartier étaient en pente et Maillot voulait les monter et les descendre à vélo, pour faire de l'exercice. Patrick Modiano — Quartier perdu
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris. Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
Mais ce bonsoir durait si peu de temps, elle redescendait si vite, que le moment où je l’entendais monter, puis où passait dans le couloir à double porte le bruit léger de sa robe de jardin en mousseline bleue, à laquelle pendaient de petits cordons de paille tressée, était pour moi un moment douloureux. Marcel Proust — Du côté de chez Swann
L’un dans les champs du ciel, pointe une cime aigüe, que couronne en tout temps une sombre nuée, et rien ne l’en délivre ; ni l’été, ni l’automne, il ne plonge en l’azur ; aucun homme mortel, quand bien même il aurait vingt jambes et vingt bras, ne saurait ni monter ni se tenir là-haut ; la roche en est trop lisse ; on la croirait polie. A mi-hauteur, se creuse une sombre caverne, qui s'ouvre, du côté du noroît, vers l'Erèbe. […] En cette cave, où Skylla, la terrible aboyeuse, a son gîte. […] L'autre Écueil, tu verras, Ulysse, est bien plus bas. Il porte un grand figuier en pleine frondaison ; c'est là-dessous qu'on voit la divine Charybde engloutir l'onde noire : elle vomit trois fois chaque jour, et trois fois, ô terreur ! elle engouffre. Ne va pas être là pendant qu'elle engloutit, car l'Ébranleur du sol lui-même ne saurait te tirer du péril... Chant XII — v. 73-85 et v. 101-107
Zénon douta toujours si quelqu'un avait averti le prieur des Cordeliers, ou si au contraire celui-ci en offrant à un voyageur de monter dans son coche à Senlis savait avoir affaire au philosophe dont on brûlait sur la place publique un ouvrage fort controversé. Marguerite Yourcenar — L'Œuvre au Noir
Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque. Voltaire — Candide
M. Madinier songea à faire une galanterie aux dames; il leur offrit de monter dans la colonne (Vendôme) pour voir Paris (…) ça ne manquait pas d'intérêt pour les personnes qui n'avaient jamais quitté le plancher aux vaches. Emile Zola — L'assommoir
La pression des pneus, l’état des freins. Il aura fallu qu’un détail échappe à l’attention de mon garagiste. Une fuite peut-être. Cette fois l’aiguille a atteint la zone dangereuse, teintée de rouge sur le cadran. Impossible de continuer, je risque gros, mais pas moyen non plus de rester au milieu de la chaussée ni de monter sur le trottoir trop étroit, encombré de piétons, lesquels vont pousser des cris d’orfraie. Roger Vrigny — Accident de parcours
Comme le serpent de mer, Paris, port-de-mer, est encore un de ces sujets qui passent en première page, les jours creux, au mois d'août, quand les journaux n'ont rien à monter en vedette. Cendrars — Bourlinguer
Jan ne parla plus de l’Arlésienne. Il l’aimait toujours cependant, et même plus que jamais, depuis qu’on la lui avait montrée dans les bras d’un autre. Seulement il était trop fier pour rien dire ; c’est ce qui le tua, le pauvre enfant !… Quelquefois il passait des journées entières seul dans un coin, sans bouger. D’autres jours, il se mettait à la terre avec rage et abattait à lui seul le travail de dix journaliers… Le soir venu, il prenait la route d’Arles et marchait devant lui jusqu’à ce qu’il vît monter dans le couchant les clochers grêles de la ville. Alors il revenait. Jamais il n’alla plus loin. Alphonse Daudet — Les Lettres de mon moulin
Elle se contenta de monter avec ses acolytes dans la chambre des domestiques et fit jeter en vrac par la fenêtre tout ce qu’ils possédaient, leurs effets et le reste. — Pour vos salaires, vous vous adresserez à M. Edmond. Bon voyage et bon vent… Roland Dorgelès — À bas l’argent
« […] Ce que je propose, moi, c’est de prendre dans la caisse de la coopérative de quoi lui monter un trousseau minimum, pour qu’il puisse tout faire comme les autres. Ça te va, bonhomme ? » ajouta-t-il en se tournant vers Nicolas. Ça lui allait, et la maîtresse aussi approuva. Emmanuel Carrère — La classe de neige
Un jour, une fois n’est pas coutume, Amos descendit en cuisine. Souvent, une femme de service se chargeait de monter les plateaux des pensionnaires alités, afin qu’il pût les nourrir. Gilles Rozier — La promesse d’Oslo