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Il y a 22 citations sur le néant.
La vie a cent aspects, le néant n’a qu’un moule. Anaïs Ségalas — « À une tête de mort »
Ce sont deux néants entre lesquels je me trouve en équilibre comme sur le tranchant d’une lame. Norbert Crochet — Xavier de Maistre
Je l’ai connu, ton Phili, un de ces néants que la jeunesse rapide revêt un instant de rayons. À cet enfant gâté, caressé, défrayé de tout, tu prêtes des intentions délicates ou scélérates, des perfidies méditées ; mais il n’a que des réflexes. François Mauriac — Le Nœud de vipères
[…] qui empêchera que l’attention ne soit sollicitée et retenue par des objets indignes ou absurdes, que l’on ne réfléchisse dans le vide, que l’on ne médite la sottise, la vésanie ou le néant ? Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand] — Guide du bon sens
— Ma fortune ! gronda amèrement Concini. Tu as soufflé dessus. Ma grandeur, tu l’as réduite à néant. — (Michel Zévaco, Le Capitan)
Voici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,Du passé lumineux recueille tout vestige !Le soleil s’est noyé dans son sang qui se figeTon souvenir en moi luit comme un ostensoir ! Charles Baudelaire — Harmonie du soir
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,Dans la nuit éternelle emporté sans retour,Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âgesJeter l’ancre un seul jour ?Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierreOù tu la vis s’asseoir !Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondesSur ses pieds adorés.Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadenceTes flots harmonieux.Tout à coup des accents inconnus à la terreDu rivage charmé frappèrent les échos :Le flot plus attentif, et la voix qui m’est chèreLaissa tomber ces mots :« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,Suspendez votre cours !Laissez-nous savourer les rapides délicesDes plus beaux de nos jours !Assez de malheureux ici-bas vous implorent,Coulez, coulez pour eux ;Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;Oubliez les heureux.Mais je demande en vain quelques moments encore,Le temps m’échappe et fuit ;Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’auroreVa dissiper la nuit.Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,Hâtons-nous, jouissons !L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;Il coule, et nous passons ! »Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,S’envolent loin de nous de la même vitesseQue les jours de malheur ?Hé quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,Ne nous les rendra plus ?Éternité, néant, passé, sombres abîmes,Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimesQue vous nous ravissez ?Ô lacs ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,Au moins le souvenir !Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvagesQui pendent sur tes eaux !Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surfaceDe ses molles clartés !Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,Que les parfums légers de ton air embaumé,Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,Tout dise : Ils ont aimé ! Alphonse de Lamartine — Méditations poétiques
Quand Raoul m'avait dit que la guerre était déclarée, j'avais pensé qu'il s'agissait d'une guerre picrocholine, la pâle allégorie ou plutôt le vain simulacre d'un combat contre le néant dont nous sortions vainqueurs, Marleen et moi. Raoul me parlait distraitement de son travail, comme s'il souhaitait me convaincre qu'il avait mieux en tête. Denis Tillinac — Je nous revois
[…] Tout ce qui est né pour finir n'est pas tout à fait sorti du néant, où il est aussitôt replongé. Jacques Bénigne Bossuet — Oraison funèbre d'Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans
Les catholiques envisagent l'enfer sans en mourir, c'est plus confortable que rien. Henri Fauconnier — Malaisie, Stock
Le Néant parti, reste le château de la pureté ! Stéphane Mallarmé — Igitur, V
La pensée pure doit commencer par un refus de la vie. La première pensée claire, c'est la pensée du néant. Gaston Bachelard — La Dialectique de la durée, P.U.F.
Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant. René Descartes — Méditations
La mort. Cela ne s'apprend pas. On ne peut apprendre que ce qu'on peut répéter. La mort est un fait unique et un fait brut. A partir du moment où on ne croit pas à un au-delà ou à une réincarnation, il ne reste plus qu'à accepter le néant. Jean-François Revel — Entretien avec Olivier Todd - Février 1997
L'homme entre deux néants n'est qu'un jour de misère. Jules Laforgue — Poèmes posthumes, Sonnet pour éventail
La poussière n'est pas encore le néant : elle aussi doit être dispersée. François Mauriac — Journal, Grasset
Le néant se nie s'il se nomme. Maurice Chapelan — Main courante, Grasset
Pesez des serments avec des serments et vous pèserez le néant. William Shakespeare — Le Songe d'une nuit d'été, III, 2, Helena A Midsummer Night's Dream, III, 2, Helena
L'être existe parce que le néant le lui demande en grâce. Jean Grosjean — Apocalypse, Gallimard
Vie ou néant ! choisir. Ah ! quelle discipline ! Que n'est-il un Éden entre ces deux usines ? Jules Laforgue — Les Complaintes, Complainte des voix sous le figuier bouddhique