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Il y a 135 citations sur le notre.
« Petit poisson deviendra grandPourvu que Dieu lui prête vie.Mais le lâcher en attendant,Je tiens pour moi que c'est folie ;Car de le rattraper il n'est pas trop certain.Un carpeau qui n'était encore que fretinFut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ;Voilà commencement de chère et de festin :Mettons-le en notre gibecière.Le pauvre carpillon lui fit en sa manière :Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournirAu plus qu'une demi-bouchée.Laissez-moi carpe devenir :Je serai par vous repêchée.Quelque gros partisan m'achètera bien cher :Au lieu qu'il vous en faut chercherPeut-être encor cent de ma taillePour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.Rien qui vaille et bien soit, repartit le pêcheur :Poisson mon bel ami, qui faites le prêcheur,Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire ;Dès ce soir on vous fera frire.Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras ;L'un est sûr, l'autre ne l'est pas. » Jean de La Fontaine — Fables
À ce point du notre récit, il est de votre devoir d’avouer qu’il avait toujours eu quelque peu la dalle en pente. Dès son existence lyonnaise, ce qu’il regrettait le plus, c’étaient peut-être ces beuveries délicates où l’on se colle douze pots de Beaujolais à trois ou quatre, et dont on sort copains comme cochons et trouvant la vie belle. Marcel-E Grancher — Cerf-sœurs drapiers
Toutes les images qui me reviennent au cœur ont plus de dix ans, la pointe de l'Europe, la libération de Paris, le retour de Nancy, notre pendaison de crémaillère, cette panne sur la route de Corte. Simone de Beauvoir — La Femme rompue
Là-dessus nous nous séparons,Camarades comme Cochons :Il va d’un côté, moi de l’autre,En me disant serviteur vostre.La politique burlesque dédié à AmarantheDès notre première rencontre, nous fûmes intimes.— On est copains comme cochons, n’est-ce pas, mon pot’ ? disait Moutin Flax — Les hommes du jour
Assimilés à des parasites suçant le lait déjà avarié de notre Hexagone déclinant, tantôt à des tire-du-flanc dont le poil dans la main prendrait, à écouter leurs contempteurs plus remontés que des coucous suisses, des allures de poutre de Bamako, ils sont devenus l'ennemi public numéro un. Frédéric Chouraki & Stéphane Trapier — La France qui glande: Autopsie d'une passion française
Elle a terminé en priant de bien vouloir adresser également l'article à Mme Gilda Stambouli, hôtel Mondial, 12, rue Geoffroy-Marie, Paris IX', « merci par avance et soyez assurée que je n'oublierai jamais le jour de notre rencontre ». Paula Jacques — Gilda Stambouli souffre et se plaint…
Je crois que, de cette façon, il ne sera pas trop surpris par notre refus, mais je tiens essentiellement à ce que celui-ci soit fait avec le plus grand souci des formes et d'extrêmes manifestations de regret. Je compte sur toi. Merci d'avance et bon courage. Jean Garmiers — L'Enregistrement
Les éruptions volcaniques sont comme des feux de cheminée. Évidemment sur notre terre nous sommes beaucoup trop petits pour ramoner nos volcans. C’est pourquoi ils nous causent des tas d’ennuis. Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince
Elle légitimise notre boulot, on se dit qu'on ne fait pas ça pour rien. Quimper. Le théâtre — accessible à tous
Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : – Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l’école primaire. N’ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose. Mes apprentissages — 1936
Le Nobel légitimise notre démarche pour le désarmement nucléaire. Le Point — 8 oct. 2017
Un jour, j’avais sept ans, mon grand-père n’y tint plus : il me prit par la main, annonçant qu’il m’emmenait en promenade. Mais, à peine avions-nous tourné le coin de la rue, il me poussa chez le coiffeur en me disant : « Nous allons faire une surprise à ta mère ». J’adorais les surprises. Il y en avait tout le temps chez nous. Cachotteries amusées ou vertueuses, cadeaux inattendus, révélations théâtrales suivies d’embrassements : c’était le ton de notre vie. Quand on m’avait ôté l’appendice, ma mère n’en avait pas soufflé mot à Karl pour lui éviter des angoisses qu’il n’eut, de toute manière, pas ressenties. Jean-Paul Sartre — Les Mots
Les Boches étaient au diable Vauvert, quelque part devant Roye, et n'occupaient que la nuit un petit bois, de l'autre côté de la ravine et d'où partaient leurs patrouilles qui venaient tâter, une nuit sur trois, notre petit poste. Blaise Cendrars — La main coupée
Souvent l’exemple a plus d’effet que la parole pour exciter ou pour calmer les passions humaines. Aussi, après les consolations que j’ai pu t’offrir directement dans notre entretien, je veux, de loin, te mettre sous les yeux, dans une lettre animée des mêmes sentiments, le tableau de mes propres infortune s: j’espère qu’en comparant mes malheurs et les tiens, tu reconnaîtras que tes épreuves ne sont rien ou qu’elles sont peu de chose, et que tu auras moins de peine à les supporter. […]J’arrivai enfin à Paris, où depuis longtemps la dialectique était particulièrement florissante, auprès de Guillaume de Champeaux, qui devint mon maître, alors considéré, à juste titre, comme le premier dans cet enseignement ; mais, bien reçu d’abord, je ne tardai pas à lui devenir incommode, parce que je m’attachais à réfuter certaines de ses idées, et que, ne craignant pas en mainte occasion d’argumenter contre lui, j’avais parfois l’avantage dans la dispute. Cette hardiesse excitait aussi l’indignation de ceux de mes condisciples qui étaient regardés comme les premiers, indignation d’autant plus grande que j’étais le plus jeune et le dernier venu. Tel fut le commencement de la série de mes malheurs, qui durent encore : ma renommée grandissant chaque jour davantage, l’envie des autres s’alluma contre moi. Histoire des malheurs d’Abélard adressée à un ami — Traduit par Octave Gréard
Chacun de nous, quand l’étreint le sentiment de n’être pas compris, d’éprouver un sentiment impossible à communiquer, sentiment douloureux qui fait le corps mal être au milieu des autres, en famille, en société, dans un groupe, dans la foule, ressent la solitude amère que nous traduisons par ennui, angoisse, tristesse, mélancolie, désespoir ou avec des mots populaires encore inadéquats mais plus proches de ce mal-être : « cafard », « bourdon ». Fuyant l’état obsédant qui nous fait prisonniers, nous aspirons alors à retourner sinon en réalité, du moins en imagination, à l’un de ces lieux où la solitude est paix, un de ces lieux de la planète où la nature un jour a su nous redonner vie confiante, espérance dans notre douleur de mal-aimé mal-aimant, lieux de bonheur trouvé.Alors la solitude nous apparaît douce malgré l’impossible communication avec les être chers, les compagnons de travail, malgré les visages rencontrés sans regards échangés, ces bouches parlantes sans mots qui nous touchent, ces corps mobiles étrangers, aux gestes de guignol, sans bras fraternels posés sur notre épaule et sans main secourable.Bénis soit ces lieux terrestres de ressourcement où, solitaires et assoiffés d’amitié, la nature sait nous être fraternellement jumelée, où rien qu’en y rêvant, en retrouvant une photo, un dessin évocateur, un sourire, une joie humanisée nous est rendue. D’abattus que nous étions, nous sentons notre courage revenir, par la nature déchiffonnés, soulagés de ce qu’il y avait d’incommunicable dans notre épreuve et rendus au langage du jour qui reprend son cours. Françoise Dolto — Solitude – Éditions Gallimard 1994
Oyez ! Oyez ! Depuis que madame Guillot s'est tue, notre joie est retombée. Nous n'éprouvons plus la moindre volupté à danser notre revanche. Raphaël Confiant — L'Archet du colonel
Avant tout, il y a eu rencontre.Isabelle Leblanc et moi, assis chez Isabelle, dans la cuisine, autour d’une bouteille de champagne, parce que cela faisait trop longtemps que l’on ne s’était pas parlés. Pas vus. Pas regardés.Il y avait donc, avant tout, une fille un peu écoeurée, assise en face d’un type un peu perdu. Entre les deux (juste à côté de la bouteille maintenant à moitié vide), la soif des idées. C’est-à-dire le désir de se sortir, de s’extraire d’un monde qui cherchait trop à nous faire croire que l’intelligence était une perte de temps, la pensée un luxe, les idées une fausse route.Il y avait donc deux personnes, l’une en face de l’autre, qui avaient elles aussi une soif insatiable de l’infini, cette soif que les chiens de Lautréamont portent au fond de leurs gosiers.Puis il y a eut des comédiens et des concepteurs, des amis, des gens que nous aimions, qui nous bouleversaient, assis autour d’une table. Une question fut posée : « Nous voici arrivés à notre trentaine. De quoi avons-nous peur ? » Réfléchir autour de cette question, tenter, chacun son tour, d’élaborer un discours, une pensée pour nommer ce qui se trame au fond de notre âme, nous a permis de mettre le doigt sur certaines choses essentielles. Invariablement, nous avons parlé de l’amour, de la joie, de la peine, de la douleur, de la mort. Aussi, nous avons réalisé que, si nous avions peur d’aimer, nous n’avions pas peur de mourir, car la peur, en ce qui concerne la mort, tournait autour de nos parents, en ce sens que nous n’avions pas tant peur de notre propre mort que de la mort de ceux qui nous ont conduits à la vie, et dans la vie ; cela ne concernait pas uniquement nos parents naturel, mais aussi nos parents dans la création. Wajdi Mouawad — Littoral – Éditions Actes Sud 1999
Mais comme ce passé continue à exister, sauf en nous à qui il a plu de lui substituer un merveilleux âge d’or, un paradis où tout le monde sera réconcilié, ces souvenirs, ces lettres, sont un rappel à la réalité et devraient nous faire sentir par le brusque mal qu’ils nous font combien nous nous sommes éloignés d’elle dans les folles espérances de notre attente quotidienne. Marcel Proust — À la recherche du temps perdu
Je pose donc qu'une délicatesse élémentaire m'empêche de faire des avances directes sans détour à Mlle Dreyfus, car elle serait blessée dans son sentiment d'égalité, elle croirait que je suis raciste et que je me permets de lui proposer un bout de chemin parce qu'elle est une Noire et que donc « on peut y aller, on est entre égaux » et que j'exploite ainsi notre infériorité et nos origines communes. Romain Gary — Gros-Câlin
Le monde muet est notre seule patrie. Seule patrie, d’ailleurs, à ne proscrire jamais personne, sinon le poète qui l’abandonne pour briguer d’autres dignités. Francis Ponge — Pour un Malherbe