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Il y a 32 citations sur la nourriture.
La nourriture de l'âme qu'elle y [dans ces ravissements] avait reçue suffisait à sa subsistance Montalembert — Ste Élisabeth
La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu’elle nous résiste. L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle. Mais, pour l’atteindre, il lui faut un outil. Il lui faut un rabot, ou une charrue. Le paysan, dans son labour, arrache peu à peu quelques secrets à la nature, et la vérité qu’il dégage est universelle. De même l’avion, l’outil des lignes aériennes, mêle l’homme à tous les vieux problèmes.J’ai toujours, devant les yeux, l’image de ma première nuit de vol en Argentine, une nuit sombre où scintillaient seules, comme des étoiles, les rares lumières éparses dans la plaine.Chacune signalait, dans cet océan de ténèbres, le miracle d’une conscience. Dans ce foyer, on lisait, on réfléchissait, on poursuivait des confidences. Dans cet autre, peut-être, on cherchait à sonder l’espace, on s’usait en calculs sur la nébuleuse d’Andromède. Là on aimait. De loin en loin luisaient ces feux dans la campagne qui réclamaient leur nourriture. Jusqu’aux plus discrets, celui du poète, de l’instituteur, du charpentier. Mais parmi ces étoiles vivantes, combien de fenêtres fermées, combien d’étoiles éteintes, combien d’hommes endormis… Il faut bien tenter de se rejoindre. Il faut bien essayer de communiquer avec quelques-uns de ces feux qui brûlent de loin en loin dans la campagne. Antoine de Saint-Exupéry — Terre des hommes
Puis ils mettent les boutiques à sac, les pillent de fond en comble. Que volent-ils ? De la nourriture, des livres ? Non des blousons, des jeans, des pull-overs, des walkmans, des radiocassettes, des jeux vidéos. Danièle Sallenave — Passages de l’Est
Naturellement, de tout l’hiver, le crapaud ne prend aucune nourriture. Une abondante alimentation estivale a entreposé dans son organisme quantité de matériaux nutritifs. Jean Rostand — La vie des crapauds
On cultive aussi un peu de sarrasin, ou blé noir qui sert au chauffage dans un pays privé de bois, et dont les grains sont donnés en nourriture à la volaille. Edmond Nivoit — Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes
Au milieu de cette existence enragée par la misère, Gervaise souffrait encore des faims qu'elle entendait râler autour d'elle. Ce coin de la maison était le coin des pouilleux, où trois ou quatre ménages semblaient s'être donné le mot pour ne pas avoir du pain tous les jours. Les portes avaient beau s'ouvrir, elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine. Le long du corridor, il y avait un silence de crevaison, et les murs sonnaient creux, comme des ventres vides. Par moments, des danses s'élevaient, des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. Il s'y retirait comme une marmotte, s'y mettait en boule, pour avoir moins froid ; il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille. La faim ne le faisait même plus sortir, car c'était bien inutile d'aller gagner dehors de l'appétit, lorsque personne ne l'avait invité en ville. Quand il ne reparaissait pas de trois ou quatre jours, les voisins poussaient sa porte, regardaient s'il n'était pas fini. Non, il vivait quand même, pas beaucoup, mais un peu, d'un oeil seulement ; jusqu'à la mort qui l'oubliait ! Gervaise, dès qu'elle avait du pain, lui jetait des croûtes. Émile Zola — L’Assommoir
Enfin, à l'instar de presque tous les paysans mordus par le démon de la propriété, devant des fatigues croissantes, la nourriture décroissait. Honoré de Balzac — Les Paysans
Elle savait qui achetait sa marchandise pour l'hôpital ou pour le cimetière, ou pour les parents, surtout à la Sainte-Marie et à la Saint-Jean, ou pour une belle, ou par gaieté parce qu'il faisait beau, ou au contraire parce qu'il faisait triste, ou parfois même par amour des fleurs. Elle aimait le petit bar où elle buvait à midi un café express et où on lui laissait sortir d'un journal sa nourriture odorante. Marguerite Yourcenar — Denier du rêve
Puisque tu as écouté ta femme, et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger, la terre sera maudite à cause de toi ; c'est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Elle fera pousser pour toi des épines et des chardons, et tu mangeras l'herbe de la campagne. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque c'est de là que tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. La Bible — Genèse
Jésus au puits de Jacob disait: "J’ai une nourriture que vous ne connaissez pas". Barrès — Cahiers
TOINETTE — Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menus fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fièvrotes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine: c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service.ARGAN — Je vous suis obligé, monsieur, des bontés que vous avez pour moi.TOINETTE — Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l'on batte comme il faut. Ah! je vous ferai bien aller comme vous devez. Ouais! ce pouls-là fait l'impertinent; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?ARGAN — Monsieur Purgon.TOINETTE — Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ?ARGAN — Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate.TOINETTE — Ce sont tous des ignorants. C'est du poumon que vous êtes malade.[…]TOINETTE — Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin.ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ?ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ?ARGAN — Il m'ordonne du potage.TOINETTE — Ignorant !ARGAN — De la volaille.TOINETTE — Ignorant !ARGAN —Du veau.TOINETTE — Ignorant ! Molière — Le Malade Imaginaire
Alors que les Californiens avaient envie d'une foule de choses : richesses accumulées, succès mondains, plaisirs, luxe et sécurité bancaire, les émigrants, nouveaux barbares, ne désiraient que deux choses : de la terre et de la nourriture John Steinbeck — Les raisins de la colère
Je trouve assez bon que ces petits viennent offrir sa nourriture quotidienne à ma cuve septique, sorte d'ogresse coprophage et souterraine, âme noire, gourmande et immonde de ma maison. Michel Tournier — Petites proses
Comme le simple oiseau qui cherche sa pastureLorsqu’il n’est jour ni nuit, quand le veillant bergerSi c’est un chien ou un loup ne peut au vray jugerNe pensant au danger, ains à sa nourriture, etc. Jean Antoine de Baïf — Quatre livres de l’amour de Francine
Le Rossignol et l’ÉpervierUn rossignol perché sur un chêne élevé chantait à son ordinaire. Un épervier l’aperçut, et, comme il manquait de nourriture, il fondit sur lui et le lia. Se voyant près de mourir, le rossignol le pria de le laisser aller, alléguant qu’il n’était pas capable de remplir à lui seul le ventre d’un épervier, que celui-ci devait, s’il avait besoin de nourriture, s’attaquer à des oiseaux plus gros. L’épervier répliqua : « Mais je serais stupide, si je lâchais la pâture que je tiens pour courir après ce qui n’est pas encore en vue. »Cette fable montre que chez les hommes aussi, ceux-là sont déraisonnables qui dans l’espérance de plus grands biens laissent échapper ceux qu’ils ont dans la main. Ésope — Le Rossignol et l’Épervier
Après cela rien d'étonnant à ce que cet espace maudit soit sens dessus dessous : le plancher vermoulu, défoncé, était couvert d'épaisses couches de boue séchée, près de la porte les mauvaises herbes envahissaient le sol, un vieux chapeau aplati, méconnaissable, traînait au milieu des détritus de nourriture, des sacs en plastique, des fioles de médicament, des pages de carnet, des rognures de crayon. László Krasznahorkai — Tango de Satan
L'influence est une nourriture. Pierre Baillargeon — Les médisances de Claude Perrin
L'homme ne pourra jamais cesser de rêver. Le rêve est la nourriture de l'âme comme les aliments sont la nourriture du corps. Paulo Coelho — Le Pèlerin de Compostelle
L'amour vit d'inanition et meurt de nourriture. Alfred de Musset
Les rêves sont la nourriture des dieux. Paul Ohl — Soleil noir