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Citations sur l'objet
Il y a 45 citations sur l'objet.
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On peut se découvrir comme on trouve un objet perdu.
Achille Chavée — Décoctions II -
Rien de ce qui nous entoure ne nous est objet, tout nous est sujet.
André Breton — Le Surréalisme et la Peinture, Gallimard -
Dans la pensée scientifique, la méditation de l'objet par le sujet prend toujours la forme du projet.
Gaston Bachelard — Le Nouvel Esprit scientifique, P.U.F. -
C'est encore en méditant l'objet que le sujet a le plus de chance de s'approfondir.
Gaston Bachelard — Le Nouvel Esprit scientifique, P.U.F. -
La mort, quel déshonneur ! Devenir soudain objet...
Emil Michel Cioran — Ecartèlement -
Les hommes qui ne parviennent pas à être maîtres chez eux et qui ne sont pas le principal objet de sollicitude de leur femme sont toujours des malchanceux.
Anne Parizeau — Blizzard sur Québec -
Le rite a pour objet de rappeler à Dieu sa promesse.
Jean Daniélou — Dieu et nous -
Une théorie qui entend prendre pour objet la pratique humaine dans son ensemble doit se prémunir contre toute tentation idéaliste qui la porte à négliger la confrontation avec les faits.
Jürgen Habermas — Le Monde de l'éducation - Juillet - Août 2001 -
Ce qu'on nomme idée est l'objet de la pensée.
John Locke — De l'entendement humain -
On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.
Friedrich Nietzsche -
Un idéal n'est pas un objet d'échange.
Moshé Charet — Journal politique -
Ceux qui souffrent et qui perdent sont toujours un objet de mépris.
Adolf Rudnicki — Baguette -
L'objet de la guerre, c'est la paix.
Aristote -
N'importe quel objet peut être un objet d'art pour peu qu'on l'entoure d'un cadre.
Boris Vian -
Le Musée transforme l’oeuvre en objet.
André Malraux — La Métamorphose des Dieux -
Chaque objet est le miroir de tous les autres.
Maurice Merleau-Ponty — Phénoménologie de la perception -
Tout objet aimé est le centre d'un paradis.
Novalis — Petits écrits -
La nature ne fait rien sans objet.
Aristote -
Le sport est élémentaire : objet, objectif, mettre objet dans objectif et gueuler comme des écartés.
Benoît Gagnon -
La crainte engendre l'objet redouté.
Jakob Wassermann — L'affaire Maurizius -
L'homme se découvre quand il se mesure avec l'objet.
Antoine de Saint-Exupéry — Terre des hommes, Gallimard -
Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?
Alphonse de Prât de Lamartine — Harmonies poétiques et religieuses, Milly ou la Terre natale -
J’ai passé les épreuves pratiques du Capes2 dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. Un lycée neuf, avec des plantes vertes dans la partie réservée à l’administration et au corps enseignant, une bibliothèque au sol en moquette sable. J’ai attendu là qu’on vienne me chercher pour faire mon cours, objet de l’épreuve, devant l’inspecteur et deux assesseurs, des profs de lettres très confirmés. Une femme corrigeait des copies avec hauteur, sans hésiter. Il suffisait de franchir correctement l’heure suivante pour être autorisée à faire comme elle toute ma vie. Devant une classe de première, des matheux, j’ai expliqué vingt-cinq lignes — il fallait les numéroter — du Père Goriot de Balzac. “Vous les avez traînés, vos élèves”, m’a reproché l’inspecteur ensuite, dans le bureau du proviseur. Il était assis entre les deux assesseurs, un homme et une femme myope avec des chaussures rosés. Moi en face. Pendant un quart d’heure, il a mélangé critiques, éloges, conseils, et j’écoutais à peine, me demandant si tout cela signifiait que j’étais reçue. D’un seul coup, d’un même élan, ils se sont levés tous trois, l’air grave. Je me suis levée aussi, précipitamment. L’inspecteur m’a tendu la main. Puis, en me regardant bien en face : “Madame, je vous félicite.” Les autres ont répété “je vous félicite” et m’ont serré la main, mais la femme avec un sourire.Je n’ai pas cessé de penser à cette cérémonie jusqu’à l’arrêt de bus, avec colère et une espèce de honte. Le soir même, j’ai écrit à mes parents que j’étais professeur “titulaire”. Ma mère m’a répondu qu’ils étaient très contents pour moi.Mon père est mort deux mois après, jour pour jour. Il avait soixante-sept ans et tenait avec ma mère un café-alimentation dans un quartier tranquille non loin de la gare, à Y… (Seine-Maritime). Il comptait se retirer dans un an. Souvent, durant quelques secondes, je ne sais plus si la scène du lycée de Lyon a eu lieu avant ou après, si le mois d’avril venteux où je me vois attendre un bus à la Croix-Rousse doit précéder ou suivre le mois de juin étouffant de sa mort.
Annie Ernaux — La Place -
Le pronom personnel complément d'objet indirect se rattache parfois au verbe sans préposition: Cette habitude vous nuit
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L'accord dépend de la place du complément d'objet direct
Estaunié — Ascension M. Baslèvre -
Engagements contractés par un incapable, ou sans objet, ou dont la cause est illicite
Durkheim — De la division du travail social -
H. Ezriel, à partir de sa pratique des cures psychanalytiques en groupe, met l'accent sur le désir des patients d'établir une relation d'objet particulière, ici et maintenant, avec le psychanalyste, relation qui peut être déplacée défensivement sur un autre membre
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Pour D. W. Winnicott, l'accès à la perception d'un objet nettement différencié du sujet et à la relation d'objet proprement dite est favorisée par l'«objet transitionnel». On remarque que, bien souvent entre quatre et douze mois, l'enfant suçote un coin de couche ou de couverture, objet dont il ne veut se séparer à aucun prix, surtout au moment de l'endormissement. Cet objet intermédiaire «entre le pouce et l'ours de peluche» est aussi la «première possession de quelque chose qui n'est pas moi». Encyclop. univ.t.61970, p.210b et c.
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Si la boule de tir se perd avant ou à l’instant où elle touche son objectif, le tir est nul et tous les objets déplacés doivent par obligation être remis en place par l’adversaire.
Fédération Internationale de Boules — Règlement Technique International -
L’honorable M. Bertauld nous a dit encore : Je repousse votre projet de loi parce que c'est un expédient, une loi de circonstance, et qu'il n'appartient pas aux assemblées politiques de se saisir de faits particuliers pour en faire l’objet d'une modification législative.
« Séance du 18 février 1873 » — dans les Annales de l'assemblée nationale: compte-rendu in extenso des séances : Annexes -
En psychanalyse, le mot objet désigne l’autre que soi.
Isabelle Levert — sur la-psychologie.com -
Seulement, la vie de la plante, considérée relativement à la production utilisable, ne forme pas l’objet de la botanique, mais bien de l’agronomie.
Albert Lévy — « L'actinomètre Arago-Davy : Contribution à l'étude de la maturation des raisins » -
Je n’éprouvais plus qu’une sensation vague des objets et des êtres. Tout passait devant moi, avec des formes indécises.
Octave Mirbeau — Lettres de ma chaumière : La Tête coupée -
Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; proteste aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu’à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA, abolition de l’archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, d’une harmonie à l’autre sphère ; trajectoire d’une parole jetée comme un disque sonore crie ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante, ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c’est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d’insectes pour le sang bien né, et doré de corps d’archanges, de son âme.
Tristan Tzara — Manifeste Dada -
J’ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l’amour lorsqu’il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d’une de ses niches.
D’Alembert — Éloge de Marivaux -
Freud, paraît-il, n’aimait pas le téléphone, lui qui aimait, cependant, écouter. Peut-être sentait-il, prévoyait-il, que le téléphone est toujours une cacophonie, et que ce qu’il laisse passer, c’est la mauvaise voix, la fausse communication ? Par le téléphone, sans doute, j’essaye de nier la séparation – comme l’enfant redoutant de perdre sa mère joue à manipuler sans relâche une ficelle ; mais le fil du téléphone n’est pas un bon objet transitionnel, ce n’est pas une ficelle inerte ; il est chargé d’un sens, qui n’est pas celui de la jonction, mais celui de la distance : voix aimée, fatiguée, entendue au téléphone : c’est le fading dans toute son angoisse. Tout d’abord, cette voix, quand elle me vient, quand elle est là, quand elle dure (à grand-peine), je ne la reconnais jamais tout à fait ; on dirait qu’elle sort de dessous un masque (ainsi, dit-on, les masques de la tragédie grecque avaient une fonction magique : donner à la voix une origine chthonienne, la déformer, la dépayser, la faire venir de l’au-delà souterrain). Et puis, l’autre y est toujours en instance de départ ; il s’en va deux fois, par sa voix et par son silence : à qui est-ce de parler ? Nous nous taisons ensemble : encombrement de deux vides. Je vais te quitter, dit à chaque seconde la voix du téléphone.
Roland Barthes — Fragments d’un discours amoureux -
Se sentir un homme, se dire que le soir même, libre pour la première fois, on entrera enfin de plain-pied dans la vie, objet de toutes les convoitises, et subir sous les yeux de celle qu'on aime une si solennelle humiliation !
Eugène Fromentin — Pierre Blanchon - Lettres de jeunesse -
ARAMINTE - Qu'est-ce que c'est donc que cet air étonné que tu as marqué, ce me semble, en voyant Dorante ? D'où vient cette attention à le regarder ?DUBOIS - Ce n'est rien, sinon que je ne saurais plus avoir l'honneur de servir Madame, et qu'il faut que je lui demande mon congé.ARAMINTE, surprise. - Quoi ! Seulement pour avoir vu Dorante ici ?DUBOIS - Savez-vous à qui vous avez affaire ?ARAMINTE - Au neveu de Monsieur Remy, mon procureur.DUBOIS - Eh ! par quel tour d'adresse est-il connu de Madame ? comment a-t-il fait pour arriver jusqu'ici ?ARAMINTE - C'est Monsieur Remy qui me l'a envoyé pour intendant.DUBOIS - Lui, votre intendant ! Et c'est Monsieur Remy qui vous l'envoie : hélas ! le bon homme, il ne sait pas qui il vous donne ; c'est un démon que ce garçon-là.ARAMINTE - Mais que signifient tes exclamations ? Explique-toi : est-ce que tu le connais ?DUBOIS - Si je le connais, Madame ! si je le connais ! Ah vraiment oui ; et il me connaît bien aussi. N'avez-vous pas vu comme il se détournait de peur que je ne le visse.ARAMINTE - Il est vrai ; et tu me surprends à mon tour. Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que ce n'est pas un honnête homme ?DUBOIS - Lui ! il n'y a point de plus brave homme dans toute la terre ; il a, peut-être, plus d'honneur à lui tout seul que cinquante honnêtes gens ensemble. Oh ! c'est une probité merveilleuse ; il n'a peut-être pas son pareil.ARAMINTE - Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D'où vient que tu m'alarmes ? En vérité, j'en suis toute émue.DUBOIS - Son défaut, c'est là. (Il se touche le front.) C'est à la tête que le mal le tient.ARAMINTE - A la tête ?DUBOIS - Oui, il est timbré, mais timbré comme cent.ARAMINTE - Dorante ! il m'a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?DUBOIS - Quelle preuve ? Il y a six mois qu'il est tombé fou ; il y a six mois qu'il extravague d'amour, qu'il en a la cervelle brûlée, qu'il en est comme un perdu je dois bien le savoir, car j'étais à lui, je le servais ; et c'est ce qui m'a obligé de le quitter, et c'est ce qui me force de m'en aller encore. Ôtez cela, c'est un homme incomparable.ARAMINTE, un peu boudant - Oh bien ! il fera ce qu'il voudra ; mais je ne le garderai pas : on a bien affaire d'un esprit renversé ; et peut-être encore, je gage, pour quelque, objet qui n'en vaut pas la peine ; car les hommes ont des fantaisies...DUBOIS - Ah ! vous m'excuserez ; pour ce qui est de l'objet, il n'y a rien à dire. Malepeste ! sa folie est de bon goût.ARAMINTE - N'importe, je veux le congédier. Est-ce que tu la connais, cette personne ?DUBOIS - J'ai l'honneur de la voir tous les jours ; c'est vous, Madame.ARAMINTE - Moi, dis-tu ?
Marivaux — Les Fausses confidences -
J'ai été objet des persécutions toute ma vie, j'ai des documents médicaux qui le prouvent, qui reconnaissent à toutes fins utiles que je suis un persécuté.
Romain Gary — La vie devant soi -
La vie chrétienne, en faisant de l'homme le lieu du combat dont le démon était le protagoniste, limitait étroitement l'objet de la psychologie.
André Malraux — Le Triangle noir