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Il y a 47 citations sur le partout.
Elle est petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme pivoine prêt à fleurir, et là-dedans s’ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans ; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques. Guy de Maupassant — Boule de suif
La société des châteaux est ce qu'on trouve un peu partout en France. Peu de vieille noblesse, quoique tout le monde croie en être, parfois sincèrement. Marguerite Yourcenar — Quoi ? L'Éternité
Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre !C’est en ces mots que le lionParlait un jour au moucheron.L’autre lui déclara la guerre :Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roiMe fasse peur ni me soucie ?Un bœuf est plus puissant que toi ;Je le mène à ma fantaisie.À peine il achevait ces motsQue lui-même il sonna la charge,Fut le trompette et le héros.Dans l’abord il se met au large ;Puis prend son temps, fond sur le couDu lion, qu’il rend presque fou.Le quadrupède écume, et son œil étincelle ;Il rugit. On se cache, on tremble à l’environ ;Et cette alarme universelleEst l’ouvrage d’un moucheron.Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle ;Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau,Tantôt entre au fond du naseau.La rage alors se trouve à son faîte montée.L’invisible ennemi triomphe, et rit de voirQu’il n’est griffe ni dent en la bête irritéeQui de la mettre en sang ne fasse son devoir.Le malheureux lion se déchire lui-même,Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs,Bat l’air, qui n’en peut mais ; et sa fureur extrêmeLe fatigue, l’abat : le voilà sur les dents.L’insecte, du combat, se retire avec gloire :Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,Va partout l’annoncer, et rencontre en cheminL’embuscade d’une araignée ;Il y rencontre aussi sa fin.Quelle chose par là nous peut être enseignée ?J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemisLes plus à craindre sont souvent les plus petits ;L’autre qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,Qui périt pour la moindre affaire. Jean de La Fontaine — Fables
« Parmi les personnes considérables de l'un et de l'autre sexe mortes depuis peu de temps, nous nommerons dame Marguerite de la Vergne. Elle était veuve de M. le comte de la Fayette, et tellement distinguée par son esprit et son mérite qu'elle s'était acquis l'estime et la considération de tout ce qu'il y avait de plus grand en France. Lorsque sa santé ne lui a plus permis d'aller à la Cour, on peut dire que toute la Cour a été chez elle, de sorte que, sans sortir de sa chambre, elle avait partout un grand crédit dont elle ne faisait usage que pour rendre service à tout le monde. On tient qu'elle a eu part à quelques ouvrages qui ont été lus du public avec plaisir et avec admiration. » Mercure Galant — juin 1693
Et nous ne tenions nullement, après avoir été photographiés dans chaque coin de nos splendides rochers trégastellois, en compagnie d’Antonio, à ce que ces messieurs s’en aillent partout répétant que nous avions qualifié leur film de huitième merveille du monde et affirmant — document en main— que nous nous étions quittés copains… comme cochons. Journal L’Ouest-Eclair — 6 juin 1939
… Rien n'est beau que le vrai, // le vrai seul est aimable ;Il doit régner partout, // et même dans la fable Nicolas Boileau — Rien n’est beau que le vrai
Don DiègueRodrigue, as-tu du cœur ?Don RodrigueTout autre que mon pèreL’éprouverait sur l’heure.Don DiègueAgréable colère !Digne ressentiment à ma douleur bien doux !Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;Viens me venger.Don RodrigueDe quoi ?Don DiègueD’un affront si cruel,Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel :D’un soufflet. L’insolent en eût perdu la vie ;Mais mon âge a trompé ma généreuse envie :Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,Je le remets au tien pour venger et punir.Va contre un arrogant éprouver ton courage :Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage ;Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter,Je te donne à combattre un homme à redouter :Je l’ai vu, tout couvert de sang et de poussière,Porter partout l’effroi dans une armée entière.J’ai vu par sa valeur cent escadrons rompus ;Et pour t’en dire encor quelque chose de plus,Plus que brave soldat, plus que grand capitaine,C’est…Don RodrigueDe grâce, achevez.Don DiègueLe père de Chimène.Don RodrigueLe…Don DiègueNe réplique point, je connais ton amour ;Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour.Plus l’offenseur est cher, et plus grande est l’offense.Enfin tu sais l’affront, et tu tiens la vengeance :Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;Montre-toi digne fils d’un père tel que moi.Accablé des malheurs où le destin me range,Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge. Corneille — Le Cid
Maintenant, voyez-moi, j’ai cinquante-quatre ans et plus bon à rien, forcément. J’ai lâché mon métier de plombier, je tremble de partout, regardez mes mains, je sucre les fraises, les jambes qui grelottent, elles pèsent comme du plomb et à chaque instant la tête qui s’en va. Comment expliquez-vous ça ? Marcel Aymé — Le passe-muraille
J’avais pas une bribe, pas un brimborion d’honneur… Je purulais de partout ! Rebutant dénaturé ! J’avais ni tendresse ni avenir… J’étais le coriace débauché ! Un corbeau des sombres rancunes… J’étais la déception de la vie ! J’étais le chagrin soi-même. Céline — Mort à crédit
En tout cas ne te fais pas de soucis à cause de l'école, car le choix est grand et n'est peut-être même pas tellement important, si l'on veut apprendre, on peut toujours acquérir les choses nécessaires partout... Franz Kafka — Lettres à Ottla et à la famille
Dans cette œuvre, l’auteur imagine le personnage d’Émile, un enfant qu’il aurait à élever. Il expose ainsi les principes qui le guideraient pour lui faire découvrir la vie et le monde. Je ne conçois qu’une manière de voyager plus agréable que d’aller à cheval ; c’est d’aller à pied. On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s’arrête à tous les points de vue. Aperçois-je une rivière, je la côtoie ; un bois touffu, je vais sous son ombre ; une grotte, je la visite ; une carrière, j’examine les minéraux. Partout où je me plais, j’y reste. À l’instant que je m’ennuie, je m’en vais. Je ne dépends ni des chevaux ni du postillon. Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. Si le mauvais temps m’arrête et que l’ennui me gagne, alors je prends des chevaux. Si je suis las... Mais Émile ne se lasse guère ; il est robuste ; et pourquoi se lasserait-il ? Il n’est point pressé. S’il s’arrête, comment peut-il s’ennuyer ? Il porte partout de quoi s’amuser. Il entre chez un maître, il travaille ; il exerce ses bras pour reposer ses pieds. Voyager à pied, c’est voyager comme Thalès, Platon et Pythagore. J’ai peine à comprendre comment un philosophe peut se résoudre à voyager autrement, et s’arracher à l’examen des richesses qu’il foule aux pieds et que la terre prodigue à sa vue. Qui est-ce qui, aimant un peu l’agriculture, ne veut pas connaître les productions particulières au climat des lieux qu’il traverse, et la manière de les cultiver ? Qui est-ce qui, ayant un peu de goût pour l’histoire naturelle, peut se résoudre à passer un terrain sans l’examiner, un rocher sans l’écorner, des montagnes sans herboriser, des cailloux sans chercher des fossiles ? Vos philosophes de ruelles étudient l’histoire naturelle dans des cabinets ; ils ont des colifichets ; ils savent des noms, et n’ont aucune idée de la nature. Mais le cabinet d’Émile est plus riche que ceux des rois ; ce cabinet est la terre entière. Chaque chose y est à sa place : le naturaliste qui en prend soin a rangé le tout dans un fort bel ordre : Daubenton ne ferait pas mieux. Combien de plaisirs différents on rassemble par cette agréable manière de voyager ! sans compter la santé qui s’affermit, l’humeur qui s’égaye. J’ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. Combien le cœur rit quand on approche du gîte ! Combien un repas grossier paraît savoureux ! Avec quel plaisir on se repose à table ! Quel bon sommeil on fait dans un mauvais lit ! Quand on ne veut qu’arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. Jean-Jacques Rousseau — Émile ou de l’éducation
Je cours toujours parce que je suis en retard. Partout, tout le temps. Ces légers retards, cette non-coïncidence permanente, ce sentiment de décalage ne me déplaisent pas, bien au contraire. Je m'arrange même pour n'être jamais à l'heure. Un véritable sport, plus difficile qu'il n'y paraît. Laure Adler — À ce soir
Il lui laissait le soin des commandes et du chiffre d'affaires. C'était une femme qui pouvait aller partout, autrement dit, franchir les barrières sociales. Annie Ernaux — La place
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,Et de tous les côtés au soleil exposé,Six forts chevaux tiraient un Coche.Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu.L'attelage suait, soufflait, était rendu.Une Mouche survient, et des Chevaux s'approche ;Prétend les animer par son bourdonnement ;Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout momentQu'elle fait aller la machine,S'assied sur le timon, sur le nez du Cocher ;Aussitôt que le char chemine,Et qu'elle voit les gens marcher,Elle s'en attribue uniquement la gloire ;Va, vient, fait l'empressée ; il semble que ce soitUn Sergent de bataille allant en chaque endroitFaire avancer ses gens, et hâter la victoire.La Mouche en ce commun besoinSe plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin ; Qu'aucun n'aide aux Chevaux à se tirer d'affaire.Le Moine disait son Bréviaire ;Il prenait bien son temps ! une femme chantait ;C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,Et fait cent sottises pareilles.Après bien du travail le Coche arrive au haut.Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt :J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.Ça, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.Ainsi certaines gens, faisant les empressés,S'introduisent dans les affaires :Ils font partout les nécessaires,Et, partout importuns, devraient être chassés. Jean de La Fontaine — Le Coche et la Mouche
Cette fois, la virée a été majestueuse, grandiose et burlesque. Le Plus Grand Écrivain Français Vivant ne cessait d’exploser en fous rires contagieux et partout ce n’étaient que congratulations, applaudissements et accolades. Frédéric Beigbeder — Nouvelles sous ecstasy
Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l’organisation sociale : démoraliser partout et jeter la main du ciel en enfer, les yeux de l’enfer au ciel, rétablir la roue féconde d’un cirque universel dans les puissances réelles et la fantaisie de chaque individu […] Liberté : DADA, DADA, DADA, hurlement de couleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences : LA VIE. Tristan Tzara — Manifeste DADA
Lettre CXXV :Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil.La voilà donc vaincue, cette femme superbe qui avait osé croire qu’elle pourrait me résister ! Oui, mon amie, elle est à moi, entièrement à moi, et depuis hier, elle n’a plus rien à m’accorder.Je suis encore trop plein de mon bonheur, pour pouvoir l’apprécier ; mais je m’étonne du charme inconnu que j’ai ressenti. Serait-il donc vrai que la vertu augmentât le prix d’une femme, jusque dans le moment même de sa faiblesse ? Mais reléguons cette idée puérile avec les contes de bonnes femmes. Ne rencontre-t-on pas presque partout une résistance plus ou moins bien feinte au premier triomphe ? et ai-je trouvé nulle part le charme dont je parle ? ce n’est pourtant pas non plus celui de l’amour ; car enfin, si j’ai eu quelquefois, auprès de cette femme étonnante, des moments de faiblesse qui ressemblaient à cette passion pusillanime, j’ai toujours su les vaincre et revenir à mes principes. Quand même la scène d’hier m’aurait, comme je le crois, emporté un peu plus loin que je ne comptais : quand j’aurais, un moment, partagé le trouble et l’ivresse que je faisais naître ; cette illusion passagère serait dissipée à présent ; et cependant le même charme subsiste. J’aurais même, je l’avoue, un plaisir assez doux à m’y livrer, s’il ne me causait quelque inquiétude. Serai-je donc, à mon âge, maîtrisé comme un écolier, par un sentiment involontaire et inconnu ? Non : il faut, avant tout, le combattre et l’approfondir. […]Paris, ce 29 octobre 17**. Pierre Choderlos de Laclos — Les Liaisons dangereuses
M. Leuwen réservait toutes les forces de l'esprit de ses députés pour cette idée difficile qu'il leur faisait conclure de mille faits différents ou que quelquefois il osait leur présenter directement : l'union fait la force. Si ce principe est vrai partout, il l'est surtout dans les assemblées délibérantes. Stendhal — Lucien Leuwen
D'un peu partout, je me balade au gré du vent, comme les oiseaux et les pollens. Sylvie Germain — Tobie des marais
Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut- être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême ; elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d'ombre étaient presque éteints à force d'avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l'angoisse habituelle, qu'on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés. Ses mains étaient, comme sa mère l'avait deviné, "perdues d'engelures". Le feu qui l'éclairait en ce moment faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. Comme elle grelottait toujours, elle avait pris l'habitude de serrer ses deux genoux l'un contre l'autre. Tout son vêtement n'était qu'un haillon qui eût fait pitié l'été et qui faisait horreur l'hiver. Elle n'avait sur elle que de la toile trouée ; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l'on y distinguait partout des taches bleues ou noires qui indiquaient les endroits où la Thénardier l'avait touchée. Ses jambes nues étaient rouges et grêles. Le creux de ses clavicules était à faire pleurer. Toute la personne de cette enfant, son allure, son attitude, le son de sa voix, ses intervalles entre un mot et l'autre, son regard, son silence, son moindre geste, exprimaient et traduisaient une seule idée : la crainte. Victor Hugo — Les Misérables