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Il y a 158 citations sur le père.
Comment ça, je noie le poisson ? Je ne noie pas le poisson. En évoquant le bonheur des femmes, je contourne mes légitimes inquiétudes de père, nuance. Daniel Pennac — Monsieur Malaussène au théâtre
Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et sœurs, une petite maison cruelle dont l’intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d’une seule misère, je n’ai jamais su laquelle, qu’une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d’une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit. Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal
Enfin ! Étourdissons-nous avec le bruit de la plume et buvons de l’encre. Ça grise mieux que le vin. Quant à suivre les conseils du père Sainte-Beuve, « ménager la chèvre et le chou, mettre de l’eau dans son vin, s’arranger en un mot pour réussir près du public », c’est trop difficile et trop chanceux. Gustave Flaubert — Correspondance
Son père amena un galant. Il était d’un château, il montrait sa belle jambe. Et il clamait « La belle est mon étoile. » Elle, en se riant, elle se dit qu’il avait donc perdu le nord et là-dessus elle lui demanda ce qu’il voulait faire pour elle ? « Mademoiselle, pour vous, je veux me jeter du haut de ce clocher. » « Tout ce qui est exagéré ne compte pas », pensa-t-elle, et elle lui tira sa révérence. Henri Pourrat — Le trésor des contes
Les proverbes suivants équivalent à la locution tel père, tel fils : (…) « Ce que chante la corneille, si chante le corneillon. » Fr. Reinsberg-Durisfeld, t.I, p.35. Eugène Rolland — Faune populaire de la France
En s’appuyant sur un certain nombre de versets de l'Écriture, les anoméens, à la suite d’Arius, s’efforçaient de préciser, par une réflexion purement rationnelle, les rapports que l’on pouvait établir entre les trois personnes de la Trinité.[…]. Selon les anoméens, rien n'était plus aisé que de connaître l’essence divine ; or le Père seul possédait cette divinité, tandis que le Fils et l’Esprit-Saint n'étaient que des êtres créés, donc d’une autre substance que le Père. Résumé d’une édition de « Sur l’incompréhensibilité de Dieu » — de Jean Chrysostome
A cette fin, les gendarmes vinrent une première fois à la maison. Ils inspectèrent en détail la chambre, les placards, les tiroirs, le fournil de mon père. Maurice Pons — Douce-amère
Les chroniques des Sassanides, anciens rois de Perse, qui avaient étendu leur empire dans les Indes, dans les grandes et petites îles qui en dépendent, et bien loin au delà du Gange, jusqu’à la Chine, rapportent qu’il y avait autrefois un roi de cette puissante maison, qui était le plus excellent prince de son temps. Il se faisait autant aimer de ses sujets par sa sagesse et sa prudence, qu’il s’était rendu redoutable à ses voisins par le bruit de sa valeur et par la réputation de ses troupes belliqueuses et bien disciplinées. Il avait deux fils : l’aîné, appelé Schahriar, digne héritier de son père, en possédait toutes les vertus ; et le cadet, nommé Schahzenan, n’avait pas moins de mérite que son frère. Les Mille et Une nuits — Traduit par Antoine Galland
Feu mon père avait fait toutes les recherches qu’un homme peut faire parmi les gens savants et d’entendement, d’une forme d’éducation exquise. Montaigne — Essais
Et d’ailleurs, je voulais être à la fois son père, son bienfaiteur, et, lâchons le mot, son amant ; faire d’une pierre deux coups, une bonne action et une bonne amie. Honoré de Balzac — La Comédie humaine
Tandis que le père, à partir de cinq heures, s'enrageait au lit, s'habillait quand même, les enfants faisaient jusqu'à neuf heures la grasse matinée. Émile Zola — Germinal
Aux frais de son éditeur, membre du comité, rappelle-t-il en plissant les yeux, il faisait donc d’une pierre deux coups en se renseignant aussi sur la tombe de mon père. Joignant l’astuce à l’économie, il s’est donc rendu dans ce pays montagneux (…) Alix de Saint-André — Papa est au Panthéon
Il prend ma valise et mon bras en me disant « Je pourrais être votre père » et m’amène dans une chambre qu’il m’a retenue ; il apporte de la bière, des bananes, des sandwiches ; je suis ravie de cette réception, tout amusée de me trouver à 3 heures du matin dans une ville inconnue, enfermée dans une chambre d’hôtel avec un militaire inconnu; ça me paraît irréel. Simone de Beauvoir — La force de l’âge
« En route, mauvaise troupe », disait mon père et, lorsqu’il rencontrait des gens avec une tête qui ne lui plaisait pas, il criait « Les chiens aboient, la caravane passe ». Et la caravane passait, poussant parfois jusqu’à Guérande ou encore plus loin, à Paimbœuf au bord de la Loire, où habitait le cousin Louis. Jacques Prévert — Choses et autres
« Père Paindavoine, je vous remercie », dit Mgr Velter. Dans sa poignée de main passa une vibration de reconnaissance. « Je vous tiens informé », conclut l’archevêque. Il referma sa porte. Laurence Cossé — Le Coin du voile
Le long du vieux faubourg, où pendent aux masuresLes persiennes, abri des secrètes luxures,Quand le soleil cruel frappe à traits redoublésSur la ville et les champs, sur les toits et les blés,Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.Ce père nourricier, ennemi des chloroses,Eveille dans les champs les vers comme les roses ;Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel,Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquillesEt les rend gais et doux comme des jeunes filles,Et commande aux moissons de croître et de mûrirDans le coeur immortel qui toujours veut fleurir !Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,Il ennoblit le sort des choses les plus viles,Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets,Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais. Baudelaire — Les Fleurs du Mal
Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit. Daniel Zimmermann — Alexandre Dumas le grand
À travers le judas je vois réapparaître mon père, avec son chapeau neuf. Il arrive, l’air affairé, humble, comme il est en réalité. Elsa Morante — Territoire du rêve
Parce qu’on s’esclaffait, Madeleine n’eut que le temps d’ouïr son père émettre : — On le saura qu’t’as le cul bordé de nouilles (…) Georges-Léon Descamps — Rue de la Guinguette
Et tout ça, c’est des statistiques (me dit mon père) pas une de ces histoires à la mords-moi le nœud qu’il invente rien que pour le plaisir. Philip Roth — Portnoy et son complexe