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Citations sur le pitoyable
Il y a 20 citations sur le pitoyable.
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[…] : les prétendus beaux-esprits qui se trouvent parmi eux ne sont que de pitoyables bavards que le plus petit philosophe crotté; qui court les rues de Paris , mettrait à quia.
Les Belges au tribunal de l'Europe; faisant suite à La ville rebelle — […] -
ARGAN, assis, une table devant lui, comptant des jetons les parties de son apothicaire.Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq. « Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de monsieur. » Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c'est que ses parties sont toujours fort civiles. « Les entrailles de monsieur, trente sols. » Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil ; il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement ! Je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit ; vous ne me les avez mis dans les autres parties qu’à vingt sols ; et vingt sols en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols. « Plus, dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l’ordonnance, pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de monsieur, trente sols. » Avec votre permission, dix sols. « Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif et somnifère, composé pour faire dormir monsieur, trente-cinq sols. » Je ne me plains pas de celui-là ; car il me fit bien dormir. Dix, quinze, seize, et dix-sept sols six deniers. « Plus, du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l’ordonnance de monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur, quatre livres. » Ah ! monsieur Fleurant, c’est se moquer : il faut vivre avec les malades. Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Vingt et trente sols. « Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente, pour faire reposer monsieur, trente sols. » Bon, dix et quinze sols. « Plus, du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de monsieur, trente sols. » Dix sols, monsieur Fleurant. « Plus, le clystère de monsieur, réitéré le soir, comme dessus, trente sols. » Monsieur Fleurant, dix sols. « Plus, du vingt-septième, une bonne médecine, composée pour hâter d’aller et chasser dehors les mauvaises humeurs de monsieur, trois livres. » Bon, vingt et trente sols ; je suis bien aise que vous soyez raisonnable. « Plus, du vingt-huitième, une prise de petit lait clarifié et dulcoré pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir le sang de monsieur, vingt sols. » Bon, dix sols. « Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoar, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres. » Ah ! monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs, vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres quatre sols six deniers. Si bien donc que, de ce mois, j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avoit douze médecines et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela. Allons, qu’on m’ôte tout ceci. (Voyant que personne ne vient, et qu’il n’y a aucun de ses gens dans sa chambre.) Il n’y a personne. J’ai beau dire : on me laisse toujours seul ; il n’y a pas moyen de les arrêter ici. (Après avoir sonné une sonnette qui est sur la table.) Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds… Toinette. Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnois point. Chienne ! coquine ! Drelin, drelin, drelin. J’enrage. (Il ne sonne plus, mais il crie.) Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin ! Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.
Molière — Le Malade imaginaire -
Sa vie, à la fois fastueuse et misérable, dissolue et magnifique, pitoyable et éblouissante, est celle d'un paria de génie.
Jean-Baptiste Baronian — Baudelaire -
Masques ! O Masques !Masque noir masque rouge, vous masques blanc-et-noirMasques aux quatre points où souffle l’EspritJe vous salue dans le silence !Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion. Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane, Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute rideQui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc A votre image, écoutez-moi !Voici que meurt l’Afrique des empires – c’est l’agonie d’une princesse pitoyable Et aussi l’Europe à qui nous sommes liés par le nombril. […]
Léopold Sédar Senghor — « Masques » -
[…], Jacques examina ses malades, pitoyable devant toute cette misère, toute cette souffrance qu’il devait adoucir.
Isabelle Eberhardt — Le Major -
Rien entre nous, que des souvenirs assez pitoyables, le tas lugubre des dèches quotidiennes, des privations et des désespérances.
Victor Méric — Les Compagnons de l’Escopette -
Quelle pitoyable hypocrisie de dire : elle vivra toujours dans ma mémoire ! VIVRE ? C'est précisément ce qu'elle ne fera plus.
Sinclair Lewis — Apprendre la mort -
Une valeur galvaudée et une illusion démasquée ont le même pitoyable corps, elles se ressemblent et rien n'est plus aisé que de les confondre.
Milan Kundera — La plaisanterie -
Il faut être plus avare de son temps que de son argent ; cependant on prodigue cet inestimable trésor si pitoyablement.
Christine de Suède — Maximes -
L'évidence porte souvent un cruel mensonge et la logique une pitoyable contradiction.
Anne-Marie — L'aube de la joie -
Nous savons au moins déja une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables.
René Barjavel — La Nuit des temps -
Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales - l’âme d’un être humain - même les yeux d’un pitoyable gueux ou d’une fille du trottoir sont plus intéressants à mes yeux.
Gustave Courbet -
Est-il rien de si pitoyable au monde que les fonctions de journaliste de province, condamné à ne jamais écrire que des vulgarités pour se mettre au niveau de son public.
Auguste Nefftzer -
Qu'il est pitoyable, l'être trop faible qui soudainement se fâche. Il ne sait plus, l'instant de colère passé, comment se comporter.
Gilles Archambault — La vie à trois -
Ceux qui repoussent la pitié sont souvent les plus pitoyables.
Claire Martin — Quand j'aurais payé ton visage -
La réalité est parfois plus pitoyable que la plus dramatique des fictions.
Normand Reid — T'es fou l'artiste ! -
Nous nous rendons pitoyables ou nous nous rendons forts. La quantité de travail à fournir est la même.
Carlos Castaneda -
Les individus ne reconnaissent un Dieu au-dessus d'eux que pour posséder en lui un espace infini où ils puissent étendre et étaler dans l'éternité leur individualité bornée, particulière, pitoyable...
Ludwig Feuerbach — Pensées sur la mort et sur l'immortalité -
Il n'existe pas d'animal plus mesquin, stupide, infâme, pitoyable, égoïste, méchant, envieux et ingrat que le public. Il est le plus grand des lâches, car il a peur de lui-même.
William Hazlitt — Propos de table -
L’esprit humain est un jouet si fragile que c’en est pitoyable !
David Mitchell — Ecrits fantômes