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Citations sur le plusieurs
Il y a 54 citations sur le plusieurs.
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Il fut question que Douking établît les décors et j’en discutai, avec lui. A cette occasion, j’allai plusieurs fois dîner chez Badel avec Sartre.
Simone de Beauvoir — La force des choses -
En outre, ses dons en faisaient un compagnon hors pair et nous n’eussions pu concevoir de partie fine ou de scandale nocturne dont il n’eût pas été la principale figure. Musicien avant tout, il jouait en virtuose de plusieurs instruments, variant selon l’occasion le style et les effets, passant des œuvres les plus élaborées au chant populaire accompagné de guitare dans une libre improvisation.
Noël Devaulx — La Dame de Murcie -
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Francis Ponge — Le parti pris des choses -
Depuis quelques jours, le temps s’est enfin remis au beau. Il fait encore assez frais, la nuit, et le thermomètre est descendu plusieurs fois à zéro.
Frédéric Weisgerber — Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue -
Plusieurs d'entre eux [les riches paysans] joignaient à leur équipage de route une gourde
Balzac — Chouans -
Il écrivit quelques lignes « Je soussigné, affirme n'avoir jamais connu une personne habitant. » Il recommençait, s'embrouillait, les lignes dégringolaient sur la feuille. Il laissa enfin tout retomber, et eut plusieurs nausées, coup sur coup.
José Cabanis — Le Fils -
Nous nous étions aperçus que plusieurs rues du quartier étaient en pente et Maillot voulait les monter et les descendre à vélo, pour faire de l'exercice.
Patrick Modiano — Quartier perdu -
Tous étaient vrais je n'avais pas, à l'instar des hypocrites, un visage authentique et d'autres faux. J'avais plusieurs visages parce que j'étais jeune et que je ne savais pas moi-même qui j'étais et qui je voulais être.
Milan Kundera — La plaisanterie -
La duchesse de Guise, presque évanouie ; le duc de Guise, suivi de Saint-Paul, et de plusieurs hommes.LE DUC DE GUISE, après un coup d’œil rapide. – Il sera descendu par cette fenêtre... Mais Mayenne était dans la rue avec vingt hommes, et le bruit des armes... Va, Saint-Paul ; vous, suivez-le. Va, et tu me diras si tout est fini. (Heurtant du pied la duchesse.) Ah ! c’est vous, madame. Eh bien, je vous ai ménagé un tête-à-tête.LA DUCHESSE DE GUISE. – Monsieur le duc, vous l’avez fait assassiner !LE DUC DE GUISE. – Laissez-moi, madame ; laissez-moi.LA DUCHESSE DE GUISE, à genoux, le prenant à bras-le-corps. – Non, je m’attache à vous.LE DUC DE GUISE. – Laissez-moi, vous dis-je !... ou bien, oui, oui. Venez ! à la lueur des torches, vous pourrez le revoir encore une fois. (Il la traîne jusqu’à la fenêtre.) Eh bien, Saint-Paul ?SAINT-PAUL, dans la rue. – Attendez ; il n’est pas tombé seul. Ah ! ah ! LE DUC DE GUISE. – Est-ce lui ? SAINT-PAUL. – Non, c’est le petit page. LA DUCHESSE DE GUISE. – Arthur ! Ah ! pauvre enfant ! LE DUC DE GUISE. – L’auraient-ils laissé fuir ?... Les misérables !... LA DUCHESSE DE GUISE, avec espoir. – Oh !... SAINT-PAUL. – Le voici. LE DUC DE GUISE. – Mort ? SAINT-PAUL. – Non, couvert de blessures, mais respirant encore. LA DUCHESSE DE GUISE. – Il respire ! On peut le sauver. Monsieur le duc, au nom du ciel... SAINT-PAUL. – Il faut qu’il ait quelque talisman contre le fer et contre le feu... LE DUC DE GUISE, jetant par la croisée le mouchoir de la duchesse de Guise. – Eh bien, serre-lui la gorge avec ce mouchoir ; la mort lui sera plus douce ; il est aux armes de la duchesse de Guise. LA DUCHESSE DE GUISE. – Ah ! (Elle tombe.) LE DUC DE GUISE, après avoir regardé un instant dans la rue. – Bien ! et maintenant que nous avons fini avec le valet, occupons-nous du maître.
Alexandre DUMAS — Henri III et sa cour -
La différence agit passivement ou s'exalte, dans tous les cas elle est considérée comme l'entremise de deux substances, ou de deux ou de plusieurs variétés, ou d'un infini d'identités, ou encore comme le seul moteur ou le palan ou le balan d'un processus central, étranger à elle, et ces pensées ne l'envisagent presque…
Édouard Glissant — Une nouvelle région du monde -
Les tremblements de terre et les volcans, fléaux terribles auxquels la Sicile fut sujette de tout temps, firent crouler dans la Méditerranée l’isthme qui attachait le sol sicilien au reste de l’Italie. De là vient le détroit de Scylla et de Charybde, deux écueils opposés et redoutables. Charybde est du côté de la Sicile et près de Messine, Scylla du côté de l’Italie au bord de la Calabre. Charybde est un gouffre vaste et profond dans lequel la mer s’enfonce en tournoyant, avec une rapidité qui ne permet pas aux vaisseaux de résister ni de revirer de bord ; Scylla est un rocher menaçant, au pied duquel sont plusieurs autres rochers et des cavernes souterraines où les flots se précipitent. On les entend mugir de loin ; en approchant, le bruit redouble. Si le pilote effrayé, en voyant d’un côté des rochers contre lesquels il va se briser et de l’autre un gouffre où il va se perdre, ne garde pas un juste milieu, il ne se sauve d’un rocher que pour se jeter dans un abîme, ou d’un abîme que pour se briser contre un rocher. De là le proverbe, Tomber de Charybde en Scylla.
Pierre-Marie Quitard — Dictionnaire étymologique -
ll savait fort bien que Cardinaud avait fait bâtir une maison et avait signé des traites pour plusieurs années. Il était même venu à la pendaison de crémaillère. J'ai pensé que vous pourriez me prêter trois mille francs que, bien entendu, je vous rendrai en très peu de temps.
Georges Simenon — Le Fils Cardinaud -
Autour de Nicolas Fréret, plusieurs personnalités du trail-running débattent, en distanciel, dans un esprit de camaraderie.
Ouest-France — « Je lâche un sujet et j’attends que la magie opère » : ce qui fait le succès de La Bande à D+ -
C. rappelle leur itinéraire commun jusqu'à la spécialisation, le parcours sans faute de son condisciple, et dit plusieurs fois « Je lui confierais ma sœur ou ma femme les yeux fermés. »
Camille Laurens — Philippe -
SÉRAPHIN, paraissant, un rasoir à la main, un côté de la figure barbouillé de savon. Hein !… Qu’est-ce qu’il y a ?GÉVAUDAN, saluant à plusieurs reprises ainsi qu'Alfred et Laure.Monsieur l'agent… j'ai bien l’honneur…SÉRAPHIN.Bonjour ! bonjour ! (À part.) Ces domestiques sont assommants ! On dirait qu'on est à leur service. (Haut, continuant à se raser.) Asseyez-vous !GÉVAUDAN, gagnant la gauche.Oui, monsieur l'agent. (À Laure et à Alfred.) Asseyons-nous. (Ils s'asseyent sur les trois chaises qui sont presque en ligne à côté du poêle, de façon à faire face au bureau de l'agent. Moment de silence pendant lequel ils se regardent en riant bêtement, tandis que Séraphin se rase. Puis Gévaudan se lève.) Monsieur l'agent, nous venons…SÉRAPHIN, brusquement.Ne parlez pas, vous me feriez couper.Gévaudan soumis, retourne à sa place. Moment de silence. Séraphin achève de se raser, puis va au lavabo au fond et se débarbouille.GÉVAUDAN, bas à Laure.Arrange tes cheveux sur le front… tu es toute décoiffée.Nouveau moment de silence.
Georges Feydeau — Les fiancés de Loches -
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.
Mme de La Fayette — La Princesse de Clèves -
Le vol a-t-il été commis la nuit ? ... à plusieurs ? ... dans un édifice habité ? ... avec fausses clefs ou effraction ?
Gide — Souvenirs de la Cour d'assises -
Maman recommença d’écrire, et plusieurs fois par semaine, des lettres tantôt suppliantes, quand elle les rédigeait seule, et tantôt débordantes de rage quand mon père les avait dictées. Toutes ces lettres tombaient dans un puits sans fond et sans échos.
Duhamel — Notaire Havre -
On dit qu'un homme a bien avalé des couleuvres, lorsqu'on a dit ou fait devant lui plusieurs choses fâcheuses qu'il se peut appliquer, ayant été cependant obligé de se cacher le déplaisir qu'il en avait.
Antoine Furetière — Dictionnaire -
Maître Laurent, bien qu’il fût sûr de lui-même, lut à plusieurs reprises le titre des fioles qu’il avait mises à part, en mira le contenu à la lumière, profitant d’un rayon du soleil levant qui filtrait à travers les rideaux, pesa les quantités qu’il empruntait à chaque bouteille dans une éprouvette d’argent dont il connaissait le poids, et composa du tout une potion d’après une recette dont il faisait mystère.
Théophile Gautier — Le Capitaine Fracasse -
L'expression la plus réussie de la curiosité et de l'inventivité dont les Français ont fait preuve dans ce domaine des subtils frissons, j'en vois l'incarnation dans Henri Beyle, cet extraordinaire précurseur qui parcourut à une allure napoléonienne, en veneur et en découvreur, l'Europe de son temps et plusieurs siècles de l'âme européenne : il a fallu deux générations pour le rattraper tant bien que mal, pour deviner après lui quelques-unes des énigmes qui le tourmentèrent et le ravirent, cet étonnant épicurien, ce point d'interrogation fait homme, le dernier grand psychologue de la France...
Nietzsche — Par-delà le bien et le mal -
Plusieurs écrivains ont écrit discution avec un t, entr'aûtres, Bossuet, Rousseau, Bougainville, l'Ab. Bergier, etc. Dans le Dict. Gram. on le condamne ; mais il semble qu'à consulter l'analogie il devrait être préféré, puisqu'il vient de discuter ; au lieu de discussion n'a de plus pour lui que l'étymologie latine discussio et quelques Dictionaires. Les Auteurs sont partagés.
Dictionnaire critique da la langue française — 1787 -
Ne cherche pas à connaître, il est défendu de le savoir, quelle destinée nous ont faite les Dieux, à toi et à moi, ô Leuconoé ; et n’interroge pas les Nombres Babyloniens. Combien le mieux est de se résigner, quoi qu’il arrive ! Que Jupiter t’accorde plusieurs hivers, ou que celui-ci soit le dernier, qui heurte maintenant la mer Tyrrhénienne contre les rochers immuables, sois sage, filtre tes vins et mesure tes longues espérances à la brièveté de la vie. Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit. Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain.
Horace — Odes -
Nous décrétons que plusieurs dizaines de milliers de musulmans, parmi les « capacités », feront partie du premier collège sans qu’il soit tenu compte de « leur statut personnel ». En outre, tous les autres auront le droit de voter au sein du deuxième collège.
De Gaulle — Mémoires de guerre -
SCAPIN.- Cachez-vous. Voici un spadassin qui vous cherche. (En contrefaisant sa voix.) "Quoi ? Jé n'aurai pas l'abantage dé tuer cé Geronte, et quelqu'un par charité né m'enseignera pas où il est ?" (À Géronte avec sa voix ordinaire.) Ne branlez pas. (Reprenant son ton contrefait.) "Cadédis, jé lé trouberai, sé cachât-il au centre dé la terre." (A Géronte avec son ton naturel.) Ne vous montrez pas. (Tout le langage gascon est supposé de celui qu'il contrefait, et le reste de lui.) "Oh, l'homme au sac !" Monsieur. "Jé té vaille un louis, et m'enseigne où put être Géronte." Vous cherchez le seigneur Géronte ? "Oui, mordi ! Jé lé cherche." Et pour quelle affaire, Monsieur ? "Pour quelle affaire ?" Oui. "Jé beux, cadédis, lé faire mourir sous les coups de vaton." Oh ! Monsieur, les coups de bâton ne se donnent point à des gens comme lui, et ce n'est pas un homme à être traité de la sorte. "Qui, cé fat dé Geronte, cé maraut, cé velître ?" Le seigneur Géronte, Monsieur, n'est ni fat, ni maraud, ni belître, et vous devriez, s'il vous plaît, parler d'autre façon. "Comment, tu mé traites, à moi, avec cette hautur ?" Je défends, comme je dois, un homme d'honneur qu'on offense. "Est-ce que tu es des amis dé cé Geronte ?" Oui, Monsieur, j'en suis. "Ah ! Cadédis, tu es de ses amis, à la vonne hure." (Il donne plusieurs coups de bâton sur le sac.) "Tiens. Boilà cé que jé té vaille pour lui." Ah, ah, ah ! Ah, Monsieur ! Ah, ah, Monsieur ! Tout beau. Ah, doucement, ah, ah, ah ! "Va, porte-lui cela de ma part. Adiusias." Ah ! diable soit le Gascon ! Ah !En se plaignant et remuant le dos, comme s'il avait reçu les coups de bâton.
Molière — Les fourberies de Scapin -
Il y a un vaisseau qui a emporté ma bien-aiméeIl y a dans le ciel six saucisses et la nuit venant on dirait des asticots dont naîtraient les étoilesIl y a un sous-marin ennemi qui en voulait à mon amourIl y a mille petits sapins brisés par les éclats d’obus autour de moiIl y a un fantassin qui passe aveuglé par les gaz asphyxiantsIl y a que nous avons tout haché dans les boyaux de Nietzsche de Gœthe et de CologneIl y a que je languis après une lettre qui tardeIl y a dans mon porte-cartes plusieurs photos de mon amourIl y a les prisonniers qui passent la mine inquiète […]
Guillaume Apollinaire — Calligrammes -
Après ce récit, Nicolas fit à plusieurs reprises un cauchemar qui se déroulait dans le parc d'attractions. Il ne s'en rappelait pas les péripéties au matin, mais devinait que sa pente l'entraînait vers une horreur sans nom, dont il risquait de ne pas se réveiller.
Emmanel Carrère — La classe de neige -
On prétend que c'est la chose la moins mauvaise que la faiblesse humaine ait pu inventer... Bien inhumaine, pourtant, et inutile, à mon avis ! Plusieurs peuples, en cela moins « barbares » que les Grecs et les Romains, qui les appellent pourtant ainsi, estiment qu'il est horrible et cruel de faire souffrir et démembrer un homme, dont la faute n'est pas avérée. Que peut-il contre cette ignorance ? N'êtes-vous pas injustes, sous prétexte de ne pas le tuer sans raison, de lui faire subir quelque chose de pire encore que la mort ? Et pour preuve qu'il en est bien ainsi, voyez comment bien des fois il préfère mourir sans raison que de passer par cette épreuve. Elle est plus pénible que le supplice final lui-même, et bien souvent, tellement insupportable, qu'elle le devance et même l'exécute.Je ne sais d'où je tiens cette histoire, mais elle reflète bien la conscience dont sait faire preuve notre justice. Devant le Général d'armée, grand justicier, une villageoise accusait un soldat d'avoir enlevé à ses jeunes enfants ce peu de bouillie qui lui restait pour les nourrir, l'armée ayant tout ravagé. Mais pas de preuves !... Le Général somma la femme de bien considérer ce qu'elle disait, car elle devrait répondre de son accusation si elle mentait. Mais comme elle persistait, il fit alors ouvrir le ventre du soldat pour connaître la vérité. Et la femme se trouva avoir raison. Voilà bien une condamnation instructive.
Michel de Montaigne — Les essais -
Jusqu'à lundi matin vous pouvez même à plusieurs reprises, envoyer ici des colis.
Patrick Modiano — Dora Bruder -
Avant de présenter ma candidature à Augsbourg, j’ai postulé à Oxford. Lorsque j’ai reçu la lettre de refus, j’ai été déçue, mais aussi soulagée car étudier là-bas en troisième cycle m’aurait coûté plusieurs dizaines de milliers de livres…
Courrier International — “Quand je suis partie étudier en Allemagne -
Pendant plusieurs dizaines d'années, l'ultime étape de cet exode sans précédent dans l'histoire de l'humanité fut, au terme d'une traversée le plus souvent effectuée dans des conditions épouvantables, un petit îlot nommé Ellis Island, où les services du Bureau fédéral de l'Immigration avaient installé leur centre…
Georges Perec — Ellis Island -
La crainte fantasme ou alibi de voir s'évanouir Céline comme une aiguille dans la botte de foin des llanos du côté de l'Orénoque m'empêcha, à plusieurs reprises, de franchir le Rubicon sur un « chiche » qui eût tout simplifié.
Régis Debray — Les Masques. -
On dit aussi, faire une chose à bâtons rompus, pour dire, après plusieurs reprises et interruptions, par une métaphore tirée des dessins semblables de tapisserie.
Antoine Furetière — Dictionnaire Universel -
[...]Un jour au coin du feu nos deux maîtres friponsRegardaient rôtir des marrons.Les escroquer était une très bonne affaire :Nos galands y voyaient double profit à faire,Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui.Bertrand dit à Raton : Frère, il faut aujourd'huiQue tu fasses un coup de maître.Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avait fait naîtrePropre à tirer marrons du feu,Certes marrons verraient beau jeu.Aussitôt fait que dit : Raton avec sa patte,D'une manière délicate,Ecarte un peu la cendre, et retire les doigts,Puis les reporte à plusieurs fois ;Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque.Et cependant Bertrand les croque.Une servante vient : adieu mes gens. RatonN'était pas content, ce dit-on.Aussi ne le sont pas la plupart de ces PrincesQui, flattés d'un pareil emploi,Vont s'échauder en des ProvincesPour le profit de quelque Roi.
Jean de la Fontaine — Fables -
Seuls des mécènes pourraient financer un tel film que la censure, par ailleurs, empêcherait d'être projeté publiquement. D'autre part, je vous remercie de bien vouloir me faire le service de vos Éditions, j'espère y trouver plusieurs scénarios intéressants chaque année.
Louis-Ferdinand Céline — Lettres à la N.R.F. -
Ce n'est pas une fois seulement mais à plusieurs reprises que la gente dame permit à la comtesse de jouir des embrassements de son mari ; et la dame agissait si prudemment que l'on n'en sut jamais un mot.
Boccace — Le Décaméron -
Assises près de la fenêtre, elles coupaient, tailladaient, cousaient ; de temps à autre, elles levaient le nez et regardaient au travers des vitres. Un bout de soleil tachait la voie par places et trempait ses rayons pâles dans le ventre des flaques. Les parisiens abusaient de cette éclaircie pour aller encore à la campagne. Les trains de Versailles se succédaient de dix en dix minutes. Les impériales, bondées de monde, chantaient dans le vent qui cinglait le visage des femmes et secouait leurs jupes. Courbée sur la banquette, les yeux fripés, la main au chapeau, le parapluie entre les jambes, la flopée des voyageurs roulait dans un nuage de charbon et de poudre. Les fusées de cette allégresse indisposèrent les deux sœurs. Ce contentement de gens qui, après avoir pâti pendant toute une semaine, derrière un comptoir, ferment leurs volets le dimanche et délaissent le trottoir où, par les soirées tièdes, ils installent, du lundi au samedi, leurs enfants et leurs chaises ; cette manie des boutiquiers de vouloir s’ébattre, en plein air, dans un Clamart quelconque, cette satisfaction imbécile de porter, à cheval sur une canne, le panier aux provisions ; ces dînettes avec du papier gras sur l’herbe ; ces retours avec des bottelettes de fleurs ; ces cabrioles, ces cris, ces hurlées stupides sur les routes ; ces débraillés de costumes, ces habits bas, ces chemises bouffant de la culotte, ces corsets débridés, ces ceintures lâchant la taille de plusieurs crans ; ces parties de cache-cache et de visa dans des buissons empuantis par toutes les ordures des repas terminés et rendus, leur firent envie.
J.-K. Huysmans — Les Sœurs Vatard (1879) -
De l’unité du corps, on s’est beaucoup trop pressé à conclure l’unité d’âme, alors que nous abritons peut-être plusieurs consciences et que le vote de celles-ci est fort capable de nous mettre des idées opposées en ballottage.
André Breton — Manifeste du surréalisme -
Il vaut mieux avoir plusieurs cordes à son arc qu'un cheveu sur la langue.
Pierre Perret -
Chaque exemplaire d’un livre peut appartenir à plusieurs vies.
Erri Luca — Trois Chevaux -
Parmi plusieurs Un peule.
Proverbe jamaïcain -
Un seul bon argument vaut mieux que plusieurs arguments meilleurs.
Tristan Bernard — Secrets d'Etat