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Il y a 23 citations sur la poêle.
Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bord bleus, fabriquées à Tournai. Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses de chaque pensionnaires. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles, proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisation aux Incurables. Vous y verriez un baromètre à capucin qui sort quand il pleut, des gravures exécrables qui ôtent l’appétit, toutes encadrées en bois noir verni à filets dorés ; un cartel en écaille incrustée de cuivre ; un poêle vert, des quinquets d’Argand où la poussière se combine avec l’huile, une longue table couverte en toile cirée assez grasse pour qu’un facétieux externe y écrive son nom en se servant de son doigt comme de style, des chaises estropiées, de petits paillassons piteux en sparterie qui se déroule toujours sans se perdre jamais, puis des chaufferettes misérables à trous cassés, à charnières défaites, dont le bois se carbonise. Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. Enfin, là règne la misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée. Si elle n’a pas de fange encore, elle a des taches ; si elle n’a ni trous ni haillons, elle va tomber en pourriture. Balzac — Le Père Goriot
Dans ces dernières, il faut distinguer les crêpes cuites sur le bilig et les crêpes à la poêle confectionnées dans les familles, particulièrement à la Chandeleur ou au Mardi-Gras. Simone Morand — Cuisine traditionnelle de Bretagne
Quoi qu'il en soit, pour revenir à la place de la Bastille, l'architecte de l'éléphant avec du plâtre était parvenu à faire du grand; l'architecte du tuyau de poêle a réussi à faire du petit avec du bronze Victor Hugo — Les Misérables
Il y avait, en avant du comptoir, un petit poêle qu'un tuyau raccordait au mur du fond. Autour de ce poêle se trouvaient un vieillard sur une chaise et, sur des escabeaux, trois individus pensifs et mal vêtus. Francis Carco — Messieurs les vrais de vrai
N'ayant, par bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle, où j'avais tout le loisir de m'entretenir de mes pensées. René Descartes — Discours de la méthode
Deux porteurs s’étaient installés à la tête des chevaux ; les autres, faute de famille ou d’amis, s’emparèrent des cordons du poêle. Et le corbillard, s’ébranla, tandis que les chantres entonnaient :« Miserere Mei Deus… » Hervé Bazin — Chapeau bas
La poêle à marrons est ronde, assez profonde
À chaque fois que je rentrais à la maison, ma mère « Ton père, regarde-le, c’est un coq en pâte ! » À la fin de l’été, en septembre, il attrape des guêpes sur la vitre de la cuisine avec son mouchoir et il les jette sur la plaque à feu continu du poêle allumé déjà. Annie Ernaux — La place
« Petit poisson deviendra grandPourvu que Dieu lui prête vie.Mais le lâcher en attendant,Je tiens pour moi que c'est folie ;Car de le rattraper il n'est pas trop certain.Un carpeau qui n'était encore que fretinFut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ;Voilà commencement de chère et de festin :Mettons-le en notre gibecière.Le pauvre carpillon lui fit en sa manière :Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournirAu plus qu'une demi-bouchée.Laissez-moi carpe devenir :Je serai par vous repêchée.Quelque gros partisan m'achètera bien cher :Au lieu qu'il vous en faut chercherPeut-être encor cent de ma taillePour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.Rien qui vaille et bien soit, repartit le pêcheur :Poisson mon bel ami, qui faites le prêcheur,Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire ;Dès ce soir on vous fera frire.Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras ;L'un est sûr, l'autre ne l'est pas. » Jean de La Fontaine — Fables
SÉRAPHIN, paraissant, un rasoir à la main, un côté de la figure barbouillé de savon. Hein !… Qu’est-ce qu’il y a ?GÉVAUDAN, saluant à plusieurs reprises ainsi qu'Alfred et Laure.Monsieur l'agent… j'ai bien l’honneur…SÉRAPHIN.Bonjour ! bonjour ! (À part.) Ces domestiques sont assommants ! On dirait qu'on est à leur service. (Haut, continuant à se raser.) Asseyez-vous !GÉVAUDAN, gagnant la gauche.Oui, monsieur l'agent. (À Laure et à Alfred.) Asseyons-nous. (Ils s'asseyent sur les trois chaises qui sont presque en ligne à côté du poêle, de façon à faire face au bureau de l'agent. Moment de silence pendant lequel ils se regardent en riant bêtement, tandis que Séraphin se rase. Puis Gévaudan se lève.) Monsieur l'agent, nous venons…SÉRAPHIN, brusquement.Ne parlez pas, vous me feriez couper.Gévaudan soumis, retourne à sa place. Moment de silence. Séraphin achève de se raser, puis va au lavabo au fond et se débarbouille.GÉVAUDAN, bas à Laure.Arrange tes cheveux sur le front… tu es toute décoiffée.Nouveau moment de silence. Georges Feydeau — Les fiancés de Loches
L'amour, c'est comme l'électricité. On allume le poêle sans penser au prix. Patrice Desbiens — Les cascadeurs de l'amour
Chacun attise les braises de son propre poêle. Proverbe tchèque
Le chat ronronne le présent. Le chat est toujours dans aujourd'hui... Le chat mijote et ne bout jamais. Le chat est un animal concentré, un poêle à combustion lente. Paul Morand
Les femmes sont des poêles à dessus de marbre. Honoré de Balzac — Autre étude de femme
Quand la cheminée flambe, c’est signe que le poêle tire bien. Proverbe québécois
Ce qui lie une famille, ce n’est pas le sang, c’est d’avoir usé les mêmes planches, rempli les mêmes poêles, et vu fleurir les mêmes jardins, année après année. Damien Luce — La fille de Debussy
Quand on aura tout balayé, on saura ce qu'il y a derrière le poêle. Proverbe allemand
Il ne faut pas préparer la poêle tant que le poisson est dans la mer. Proverbe bulgare
Il ne faut pas préparer la poêle avant d’avoir le poisson. Proverbe québécois
Soldats dans la paix sont comme poêles en été. Proverbe allemand