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Il y a 35 citations sur la poitrine.
Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher. Félicité s’agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place. Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche. Flaubert — Madame Bovary
Sa poitrine frôlait son genou. Il ôta ses souliers, les prit de la main gauche, se releva et posa la main droite sur la rampe, les yeux levés sur la pâle brume rose qui semblait en suspens dans les ténèbres. Jean-Paul Sartre — L'âge de raison
Je sentis se soulever en moi comme dans un coup de vent mille inquiétudes que je ne savais pas tenir en suspens dans ma poitrine. Le tumulte y était si grand que j'étais à bout de souffle comme dans une tempête. Marcel Proust — À la recherche du temps perdu
Dans les premiers jours du mois d’octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui voyageait à pied entra dans la petite ville de Digne. Les rares habitants qui se trouvaient en ce moment à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons regardaient ce voyageur avec une sorte d’inquiétude. Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. C’était un homme de moyenne taille, trapu et robuste, dans la force de l’âge. Il pouvait avoir quarante-six ou quarante huit ans. Une casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleil et le hâle et ruisselant de sueur. Sa chemise de grosse toile jaune, rattachée au col par une petite ancre d’argent, laissait voir sa poitrine velue ; il avait une cravate tordue en corde, un pantalon de coutil bleu, usé et râpé, blanc à un genou, troué à l’autre, une vieille blouse grise en haillons, rapiécée à l’un des coudes d’un morceau de drap vert cousu avec de la ficelle, sur le dos un sac de soldat fort plein, bien bouclé et tout neuf, à la main un énorme bâton noueux, les pieds sans bas dans des souliers ferrés, la tête tondue et la barbe longue. Victor Hugo — Les Misérables
Les murs de la cellule étaient nus, peints à la chaux. Une fenêtre étroite et grillée, percée très haut de façon qu'on ne pût pas y atteindre, éclairait cette petite pièce claire et sinistre; et le fou, assis sur une chaise de paille, nous regardait d'un œil fixe, vague et hanté. Il était fort maigre avec des joues creuses et des cheveux presque blancs qu'on devinait blanchis en quelques mois. Ses vêtements semblaient trop larges pour ses membres secs, pour sa poitrine rétrécie, pour son ventre creux. On sentait cet homme ravagé, rongé par sa pensée, par une Pensée, comme un fruit par un ver. Sa Folie, son idée était là, dans cette tête, obstinée, harcelante, dévorante. Elle mangeait le corps peu à peu. Elle, l'Invisible, l'Impalpable, l'Insaisissable, l'Immatérielle Idée minait la chair, buvait le sang, éteignait la vie. Quel mystère que cet homme tué par un Songe ! Il faisait peine, peur et pitié, ce Possédé ! Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes ?Le médecin me dit: "Il a de terribles accès de fureur, c'est un des déments les plus singuliers que j'ai vus. Il est atteint de folie érotique et macabre. C'est une sorte de nécrophile. Il a d'ailleurs écrit son journal qui nous montre le plus clairement du monde la maladie de son esprit. Sa folie y est pour ainsi dire palpable. Si cela vous intéresse vous pouvez parcourir ce document." Je suivis le docteur dans son cabinet, et il me remit le journal de ce misérable homme. "Lisez, dit-il, et vous me direz votre avis." Guy de Maupassant — La Chevelure
Sa figure se crispa, ses joues pâlirent et sa poitrine creuse sembla se vider de sang. Elle n’était plus qu’une pauvre femme malade. Ça sent le sapin, murmura vivement Biou. Robert Francis — Un an de vacances
Les médecins militaires anglais ont noté que les conscrits des centres industriels ont un abaissement du poids et du tour de poitrine Macaigne — Précis d'hygiène
Assise en tailleur, sa robe aux tons mandarine, dévoilant à peine le bout de ses sandalettes, elle étalait d’une main un cataplasme de kaolin sur la poitrine de Koura, tenant de l’autre sa chevelure noire qui s’était libérée et dessinait de fines stries à la surface de la matière couleur craie dans le bol, sur ses genoux. Claire-Lise Marguier — Le Sceau de la reine
Il détaillait ma beauté, un cri d'extase pour mes yeux, un béement prolongé pour mes mains, un sifflement coquin pour mes jambes, un silence bien préparé pour ma poitrine. Pierre-Robert Leclercq — Parfois la nuit
Le Four est dit à Poitrine fermée lorsque le Creuset est entièrement à l’intérieur du four ; il est dit à Poitrine ouverte lorsque le Creuset, à la fois intérieur et extérieur, constitue un Avant-Creuset qui permet de travailler jusqu’au fond du Creuset intérieur L. Babu — Traité théorique et pratique de métallurgie générale
Soudain elle est appelée à un lit par un hurlement lancé à pleine poitrine Goncourt — Soeur Philom.
Pour la voix de poitrine le larynx est plus bas que pour le fausset; les vibrations de la caisse thoracique sont plus intenses pour la voix de poitrine; celles du crâne pour la voix de tête Bouasse — Instrum. à vent
Il y a trois registres dans la voix humaine: le registre de poitrine Combarieu — Musique
Si le politicien descend la pente, pour une raison quelconque, les accusations l'atteignent en pleine poitrine, ses adversaires deviennent ses ennemis, ses amis l'abandonnent Léon Daudet — Brév. journal
TOINETTE — Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menus fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fièvrotes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine: c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service.ARGAN — Je vous suis obligé, monsieur, des bontés que vous avez pour moi.TOINETTE — Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l'on batte comme il faut. Ah! je vous ferai bien aller comme vous devez. Ouais! ce pouls-là fait l'impertinent; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?ARGAN — Monsieur Purgon.TOINETTE — Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ?ARGAN — Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate.TOINETTE — Ce sont tous des ignorants. C'est du poumon que vous êtes malade.[…]TOINETTE — Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin.ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ?ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ?ARGAN — Il m'ordonne du potage.TOINETTE — Ignorant !ARGAN — De la volaille.TOINETTE — Ignorant !ARGAN —Du veau.TOINETTE — Ignorant ! Molière — Le Malade Imaginaire
Moi, je me sentis soudain un peu troublé, le cœur battant, la gorge serrée. Je voyais les yeux de Mme Sablé s'alourdir, sa bouche se crisper, sa poitrine haleter. Au bout de dix minutes, elle dormait. Gui de Maupassant — Le Horla
À l’aspect de ces difficultés, il fut découragé. Le monde social et le monde judiciaire lui pesaient sur la poitrine comme un cauchemar. Balzac — Le Colonel Chabert
Vous me demandez de labourer la terre ! Comment pourrai-je prendre un couteau pour lacérer la poitrine de ma mère ? Wovoka
Qu'importe ton sein maigre, ô mon objet aimé ! On est plus près du cœur quand la poitrine est plate : Et je vois, comme un merle en sa cage enfermé, L'amour entre tes os rêvant sur une patte. Louis Bouilhet — Dernières Poésies
Le chagrin, brûlure au creux de la poitrine. Philippe Delerm — La cinquième saison