Accueil > Citations > Citations sur la pose
Il y a 33 citations sur la pose.
Le 4 octobre dernier [1926], à la fin d’un de ces après-midi tout à fait désœuvrés et très mornes, comme j’ai le secret d’en passer, je me trouvais rue Lafayette : après m’être arrêté quelques minutes devant la vitrine de la librairie de L’Humanité et avoir fait l’acquisition du dernier ouvrage de Trotski, sans but je poursuivais ma route dans la direction de l’Opéra. Les bureaux, les ateliers commençaient à se vider, du haut en bas des maisons des portes se fermaient, des gens sur le trottoir se serraient la main, il commençait tout de même à y avoir plus de monde. J’observais sans le vouloir des visages, des accoutrements, des allures. Allons, ce n’étaient pas encore ceux-là qu’on trouverait prêts à faire la Révolution. Je venais de traverser ce carrefour dont j’oublie ou ignore le nom, là, devant une église. Tout à coup, alors qu’elle est peut-être encore à dix pas de moi, venant en sens inverse, je vois une jeune femme, très pauvrement vêtue, qui, elle-aussi, me voit ou m’a vu. Elle va la tête haute, contrairement à tous les autres passants. Si frêle qu’elle se pose à peine en marchant. André Breton — Nadja
Je pose donc qu'une délicatesse élémentaire m'empêche de faire des avances directes sans détour à Mlle Dreyfus, car elle serait blessée dans son sentiment d'égalité, elle croirait que je suis raciste et que je me permets de lui proposer un bout de chemin parce qu'elle est une Noire et que donc « on peut y aller, on est entre égaux » et que j'exploite ainsi notre infériorité et nos origines communes. Romain Gary — Gros-Câlin
13 juillet.Non, je ne me trompe pas ; je lis dans ses yeux noirs un véritable intérêt pour ma personne et pour mon sort. Je le sens, et, là-dessus, j’ose me fier à mon cœur, elle…. Oh ! pourrai-je, oserai-je exprimer en ces mots le bonheur céleste ? … Je sens que je suis aimé.Je suis aimé ! … Et combien je me deviens cher à moi-même, combien…. J’ose te le dire, tu sauras me comprendre. Combien je suis relevé à mes propres yeux depuis que j’ai son amour ! … Est-ce de la présomption ou le sentiment de ce que nous sommes réellement l’un pour l’autre ? … Je ne connais pas d’homme dont je craigne quelque chose dans le cœur de Charlotte, et pourtant, lorsqu’elle parle de son fiancé, qu’elle en parle avec tant de chaleur, tant d’amour... je suis comme le malheureux que l’on dépouille de tous ses honneurs et ses titres, et à qui l’on retire son épée.16 juillet.Ah ! quel frisson court dans toutes mes veines, quand, par mégarde, mes doigts touchent les siens, quand nos pieds se rencontrent sous la table ! Je me retire comme du feu, et une force secrète m’attire de nouveau…. Le vertige s’empare de tous mes sens. Et son innocence, son âme candide, ne sent pas combien ces petites familiarités me font souffrir. Si, dans la conversation, elle pose sa main sur la mienne, et si, dans la chaleur de l’entretien, elle s’approche de moi, en sorte que son haleine divine vienne effleurer mes lèvres... je crois mourir, comme frappé de la foudre…. Wilhelm, et ce ciel, cette confiance, si j’ose jamais... Tu m’entends…. Non, mon cœur n’est pas si corrompu. Faible ! bien faible !... Et n’est-ce pas de la corruption ? Johann Wolfgang von Goethe — Les Souffrances du jeune Werther
La formation même du terme […] pose une difficulté logique immédiate. Si le moderne est l’actuel et le présent, que peut bien signifier ce préfixe post- ? N’est-il pas contradictoire ? Que serait cet après de la modernité que le préfixe désigne si la modernité est l’innovation incessante, le mouvement même du temps ? Comment un temps peut-il se dire d’après le temps ? Comment un présent peut-il nier sa qualité de présent ? On répondra provisoirement que le postmoderne est d’abord un mot d’ordre polémique en l’inscrivant en faux contre l’idéologie de la modernité ou la modernité comme idéologie, c’est-à-dire moins la modernité de Baudelaire, dans son ambiguïté et son déchirement, que celle des avant-gardes historiques du XXe siècle. Antoine Compagnon — Les Cinq paradoxes de la modernité
Et l'on avait encore par la suite réglementé la pose des lacs à terre si bien que c'était de plus en plus hasardeux d'essayer d'en profiter quand les bêtes rusées refusent la « graine », à la branche ! Jean Rogissart — Passantes d’Octobre
Enfin on trouvera dans l’annexe sur la photographie judiciaire la description d’une nouvelle chaise de pose qui, tout en permettant une exécution facile et rapide, assure une rigoureuse uniformité de réduction entre les photographies de face et de profil. Alphonse Bertillon — Identification anthropométrique
[…], ces femmes d’une nature à part. Tout en elles est, en effet, plein de séduction : leurs poses sont aussi ravissantes que leur démarche ; […] Flora Tristan; Les Femmes de Lima — dans Revue de Paris
Le procédé au gélatino-bromure d’argent me faisait espérer des images assez nettes avec un temps de pose très court, […]. Étienne-Jules Marey — Le Fusil photographique
Sa rusticité paraissait tellement ostentatoire qu'elle sentait la pose. Eric-Emmanuel Schmitt — L'Évangile selon Pilate
Il y avait deux maisons en bois planchéié, près de la maison d'habitation un jardin planté de cinq cents arbres fruitiers en pleine valeur, plus cent quatre-vingt douze poses de terre, dont soixante étaient labourables et deux en vignoble. Philippe Suchard — Un voyage aux États-Unis d'Amérique
La pose de la voix a été confondue par quelques maîtres avec la place, tandis que le mot pose signifie plutôt la régularité dans l'écoulement du son en nappes égales, sans flottement ni fluctuations. Arts et litt.,1935, p.36-8.
Oh! tout est à la pose, ici!...C'est excessivement chic! Gyp. — Éducation du prince
Pensez à cela; réfléchissez à cela à tête posée Malot — R. Kalbris
Au posé ou au sol, le ramier est un oiseau très emplumé, qui doit être tiré avec du plomb assez gros Vidron — Chasse
On peut être fatigué d'une chose, sans aller se coucher pour cela. Quand même, dit Ludi, ça m'embêterait s'il nous en voulait. Peut-être que Jacques a raison, que c'est un type un peu, comment dire? un peu différent de nous, peut-être un type qui se pose pas tellement de problèmes politiques et autres. Marguerite Duras — Les petits chevaux de Tarquinia
Pour celui qui se pose la question intelligemment, les curés sont des gens comme vous et moi. L'habit ne fait pas le moine. C'est le cas de le dire. Marcel Aymé — La fille du shérif
CAMILLE, lisant.Perdican me demande de lui dire adieu, avant de partir, près de la petite fontaine où je l’ai fait venir hier. Que peut-il avoir à me dire ? Voilà justement la fontaine, et je suis toute portée. Dois-je accorder ce second rendez-vous ? Ah ! (Elle se cache derrière un arbre.) Voilà Perdican qui approche avec Rosette, ma sœur de lait. Je suppose qu’il va la quitter ; je suis bien aise de ne pas avoir l’air d’arriver la première.(Entrent Perdican et Rosette, qui s’assoient.)CAMILLE, cachée, à part.Que veut dire cela ? Il la fait asseoir près de lui ? Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce qu’il lui dit.PERDICAN, à haute voix, de manière que Camille l’entende.Je t’aime, Rosette ! toi seule au monde tu n’as rien oublié de nos beaux jours passés ; toi seule tu te souviens de la vie qui n’est plus ; prends ta part de ma vie nouvelle ; donne-moi ton cœur, chère enfant ; voilà le gage de notre amour.(Il lui pose sa chaîne sur le cou.)ROSETTEVous me donnez votre chaîne d’or ?PERDICANRegarde à présent cette bague. Lève-toi et approchons-nous de cette fontaine. Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés l’un sur l’autre ? Vois-tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne ? Regarde tout cela s’effacer. (Il jette sa bague dans l’eau.) Regarde comme notre image a disparu ; la voilà qui revient peu à peu ; l’eau qui s’était troublée reprend son équilibre ; elle tremble encore ; de grands cercles noirs courent à sa surface ; patience, nous reparaissons ; déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens ; encore une minute, et il n’y aura plus une ride sur ton joli visage : regarde ! c’était une bague que m’avait donnée Camille. Alfred de Musset — On ne badine pas avec l’amour
Une nouvelle dans tous les sens du mot peut-être parce que ces situations imprévues nous forcent à entrer plus profondément en contact avec nous-même, ces dilemmes douloureux que l'amour nous pose à tout instant, nous instruisent, nous découvrent successivement la matière dont nous sommes fait. Marcel Proust — À la recherche du temps perdu
Il est toujours avantageux de porter un titre nobiliaire. Etre "de quelque chose", ça pose un homme, comme être "de Garenne", ça pose un lapin. Alphonse Allais — Le Chat noir - 25 Janvier 1890
Elle rougit si on lui parle de chaise ; pour ce qu'elle y pose. Claude Daubercies