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Il y a 859 citations sur le pour.
Pour le reste, mon garçon, dit-il, profite bien de tes vacances. Il se frotta allègrement les mains et fit à son fils un petit clin d’oeil de connivence. Daniel Gillès — L’état de grâce
Entre le neveu de Rameau et les « conquérants du xxe siècle, Byron et Shelley se battent déjà, quoique ostensiblement, pour la liberté. Albert Camus — L'Homme révolté
Profite bien, Maurice, des derniers couchers de soleil sur le lac, car là où tu regardes, et disant cela, elle fit un geste de mépris vers les montagnes enfouies dans l’obscurité, se tient le collège ; et quand tu y seras, il sera trop tard pour regretter les couchers de soleil d’ici. Georges Borgeaud — Le préau
Cependant, pour répondre à l’envie que vous avez de voir ce que j’ai de titres de notre maison, je vous envoie d’abord quatre chartes que M. du Bouchet m’a données, qui parlent de loin. Marie de Rabutin-Chantal — marquise de Sévigné
La voix remue au fond de moi, elle touche mon cœur, mon ventre, elle est dans ma gorge et dans mes yeux. Cela me trouble tant que je m’éloigne un peu et que je me cache le visage dans le châle de maman. Chaque parole entre en moi pour briser quelque chose. J. M. G. Le Clézio — Étoile errante
Quoi que fassent ceux qui règnent chez eux par la violence et hors de chez eux par la menace, quoi que fassent ceux qui se croient les maîtres des peuples et qui ne sont que les tyrans des consciences, l'homme qui lutte pour la justice et la vérité trouvera toujours le moyen d'accomplir son devoir tout entier. Victor Hugo — Les Châtiments
Revenons au plan produit. Il faut que ce soit un yaourt qui est dans la vie, je ne sais pas, posé sur l'herbe, pour emphatiser l'idée de nature. Frédéric Beigbeder — 99 Francs
Mais, comme il entrait, un jeune homme, planté devant la boutique du papetier qui occupait le rez-de-chaussée, le salua ; et il reconnut Gustave Sédille, le fils d’un fabricant de soie de la rue des Jeûneurs, que son père avait placé chez Mazaud, pour étudier le mécanisme des affaires financières. Zola — L'Argent
Tailleurs, cordonniers, forgerons, fabricants de fleurs artificielles, les artisans travaillaient sur le seuil de leurs échoppes, les femmes s'asseyaient devant leurs portes pour épouiller leurs enfants, laver leur linge, vider leurs poissons, tout en surveillant les bassines de tomates écrasées qu'elles exposaient au bleu lointain du ciel. Simone de Beauvoir — La force de l'âge
Et je m'aperçus, en me retournant, que toutes les tombes étaient ouvertes, que tous les cadavres en étaient sortis, que tous avaient effacé les mensonges inscrits par les parents sur la pierre funéraire, pour y rétablir la vérité. Guy de Maupassant — La Main gauche
Ils oublient tout, tout au monde, leur maison, leur famille, leurs enfants, leurs affaires, leurs soucis pour regarder dans les remous ce petit flotteur qui bouge. Maupassant — Contes et nouvelles
J'ai souvent observé la fascination de certains pour le particulier. Le hors norme. Ce moment si précis où le coin des yeux se plisse. Hélène Duffau — Trauma
Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre !C’est en ces mots que le lionParlait un jour au moucheron.L’autre lui déclara la guerre :Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roiMe fasse peur ni me soucie ?Un bœuf est plus puissant que toi ;Je le mène à ma fantaisie.À peine il achevait ces motsQue lui-même il sonna la charge,Fut le trompette et le héros.Dans l’abord il se met au large ;Puis prend son temps, fond sur le couDu lion, qu’il rend presque fou.Le quadrupède écume, et son œil étincelle ;Il rugit. On se cache, on tremble à l’environ ;Et cette alarme universelleEst l’ouvrage d’un moucheron.Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle ;Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau,Tantôt entre au fond du naseau.La rage alors se trouve à son faîte montée.L’invisible ennemi triomphe, et rit de voirQu’il n’est griffe ni dent en la bête irritéeQui de la mettre en sang ne fasse son devoir.Le malheureux lion se déchire lui-même,Fait résonner sa queue à l’entour de ses flancs,Bat l’air, qui n’en peut mais ; et sa fureur extrêmeLe fatigue, l’abat : le voilà sur les dents.L’insecte, du combat, se retire avec gloire :Comme il sonna la charge, il sonne la victoire,Va partout l’annoncer, et rencontre en cheminL’embuscade d’une araignée ;Il y rencontre aussi sa fin.Quelle chose par là nous peut être enseignée ?J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemisLes plus à craindre sont souvent les plus petits ;L’autre qu’aux grands périls tel a pu se soustraire,Qui périt pour la moindre affaire. Jean de La Fontaine — Fables
Vous me dîtes de vous donner des détails sur mon existence, mais je travaille tout le temps, c'est peu varié. Je vous quitte pour aller faire de l'algèbre. Je vous embrasse de tout mon cœur. Antoine de Saint-Exupéry — Lettres à sa mère
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris. Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
J'ai mangé seul pour assimiler tout ce que j'avais vu le matin, et quand Gabriel est venu me proposer un café, je me suis permis de lui demander également une part de gâteau. Pascale Fontenau — La Puissance du désordre
Par son envergure hors norme, à cause de la manière dont il se situe en dehors des repères ordinaires de la perception apprise, Paradis s'impose comme un ouvrage majeur, et pourtant il le fait à la façon d'un texte qui, prenant de vitesse ceux auxquels il s'adresse, risquerait pour cette raison même de ne jamais être véritablement lu. Philippe Sollers — Vision à New York
Maman, j'ai senti tout le temps que son argent ne m'appartenait pas, et que tout cela était seulement pour la forme. Bref, c'est une faiblesse passagère que je me suis permise, mais désormais je ne me le permettrai plus. Fédor Dostoïevski — L'Adolescent
« Parmi les personnes considérables de l'un et de l'autre sexe mortes depuis peu de temps, nous nommerons dame Marguerite de la Vergne. Elle était veuve de M. le comte de la Fayette, et tellement distinguée par son esprit et son mérite qu'elle s'était acquis l'estime et la considération de tout ce qu'il y avait de plus grand en France. Lorsque sa santé ne lui a plus permis d'aller à la Cour, on peut dire que toute la Cour a été chez elle, de sorte que, sans sortir de sa chambre, elle avait partout un grand crédit dont elle ne faisait usage que pour rendre service à tout le monde. On tient qu'elle a eu part à quelques ouvrages qui ont été lus du public avec plaisir et avec admiration. » Mercure Galant — juin 1693
Il n’y a qu’une seule voie pour se rendre en Californie, c’est la voie de la mer. Mais il n’y a pas de bateau, et la navigation est difficile dans des parages toujours périlleux. Il est vrai qu’un voilier pourrait s’y rendre en trois semaines. Suter n’en écoute pas davantage. Il se rend au bord de l’eau. Un trois-mâts-barque est embossé dans la rivière. C’est le Columbia qui se rend aux îles Sandwich. Tous les chemins mènent à Rome, aurait dit le père Haberposch. Blaise Cendrars — L’Or