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Il y a 40 citations sur le printemps.
Le tout est de tout dire, et je manque de motsEt je manque de temps, et je manque d’audaceJe rêve et je dévide au hasard mes imagesJ’ai mal vécu, et mal appris à parler clair.Tout dire les roches, la route et les pavésLes rues et leurs passants les champs et les bergersLe duvet du printemps la rouille de l’hiverLe froid et la chaleur composant un seul fruitJe veux montrer la foule et chaque homme en détailAvec ce qui l’anime et qui le désespèreEt sous ses saisons d’homme tout ce qui l’éclaireSon espoir et son sang son histoire et sa peineJe veux montrer la foule immense diviséeLa foule cloisonnée comme un cimetièreEt la foule plus forte que son ombre impureAyant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtresLa famille des mains, la famille des feuillesEt l’animal errant sans personnalitéLe fleuve et la rosée fécondants et fertilesLa justice debout le pouvoir bien planté. Paul Eluard — Pouvoir tout dire
Quelques luzernières; le Sainfoin jette de-ci de-là, au printemps, une note gaie dans la monotonie des verts. Josias Braun-Blanquet — Jean Susplugas
Tout en procédant à sa toilette, elle parle toute seule, bavarde, gaie, animée, à cause qu’on est encore au printemps de la journée. Henri Barbusse — L’Enfer
Alliée de Washington dans la région, poids lourd du monde arabe avec ses 81 millions d’habitants (10 fois plus que la Tunisie), l’Égypte est la clé de voûte de ce possible printemps arabe.
Puis c'est le printemps et tu as beau colmater de ton mieux toutes les fissures de ta hutte de terre, quand il pleut, l'eau te pisse sur la tête. Mordecai Richler — Solomon Gursky
#00FE7E
Mes frères Gustave et Raymond, ma sœur Caroline, fleurs des premières années, au printemps du lit nuptial Arnoux — Crimes innocents
On vante beaucoup dans l'agriculture moderne l'emploi du blé de printemps. Il est des pays où on le cultive avec profit : dans ceux où l'été arrive lentement Pesquidoux — Livre raison
La châtelaine n'était plus tout à fait au printemps de la vie; son été mûrissant s'annonçait par quelques plis légers qui sillonnaient l'ivoire de son front Ponson du Terr. — Rocambole
Le printemps maladif a chassé tristementL’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide,Et, dans mon être à qui le sang morne présideL’impuissance s’étire en un long bâillement.Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâneQu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeauEt triste, j’erre après un rêve vague et beau,Par les champs où la sève immense se pavanePuis je tombe énervé de parfums d’arbres, las,Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,Mordant la terre chaude où poussent les lilas,J’attends, en m’abîmant que mon ennui s’élève…– Cependant l’Azur rit sur la haie et l’éveilDe tant d’oiseaux en fleur gazouillant au soleil. Mallarmé — Renouveau
LE MILAN ET LE ROSSIGNOLAprès que le Milan, manifeste voleur,Eut répandu l'alarme en tout le voisinageEt fait crier sur lui les enfants du village,Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.Le héraut du printemps lui demande la vie :« Aussi bien que manger en qui n'a que le son ?Écoutez plutôt ma chanson ;Je vous raconterai Térée et son envie.— Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?— Non pas, c'était un Roi dont les feux violentsMe firent ressentir leur ardeur criminelle :Je m'en vais vous en dire une chanson si belleQu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »Le Milan alors lui réplique :« Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,Tu me viens parler de musique.— J'en parle bien aux Rois. — Quand un roi te prendra,Tu peux lui conter ces merveilles.Pour un Milan, il s'en rira :Ventre affamé n'a point d'oreilles. Jean de La Fontaine — Fables
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris. Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
Vous devez faire erreur », m’a dit le patron il s’appelle Joseph Sanglard, il me l’a dit une heure plus tard en me servant ma cinquième prune, Joseph Sanglard dit Jos Sanglard, ancien fondeur de la Compagnie Minière, et qui a noyé son héritage et sa retraite dans le rachat de l’hôtel, il y a de cela onze ans, pensant être aux petits oignons, les pieds au feu en hiver, et le gosier au frais sous les tonnelles pamprées du printemps […]. Philippe Claudel — Quelques-uns des cent regrets
Si on est passé à Aubignane, ce printemps, c'est qu'une chose nous a poussés vers ce pays, hors de notre route, avec de la peur. Giono — Regain
J'ai vu trois mille deux cent vingt-sept soirs Je suis née au printemps Au milieu des années soixante-dix Raúl Rivero — Souvenirs oubliés
Vous que le printemps opéraMiracles ponctuez ma stance Mon esprit épris du départ Dans un rayon soudain se perd Perpétué par la cadenceLa Seine au soleil d’avril danse Comme Cécile au premier balOu plutôt roule des pépitesVers les ponts de pierre ou les cribles Charme sûr La ville est le val […] Louis Aragon — Feu de joie
Ô souvenirs ! printemps ! aurore !Doux rayon triste et réchauffant !- Lorsqu'elle était petite encore,Que sa sœur était tout enfant... - Connaissez-vous, sur la collineQui joint Montlignon à Saint-Leu,Une terrasse qui s'inclineEntre un bois sombre et le ciel bleu ? Victor Hugo — Ô souvenirs ! printemps ! aurore !
L’âpre hiver est dissous par l’heureux retour du printemps et du Favonius, et les machines traînent les carènes mises à sec, et déjà le troupeau ne se réjouit plus des étables, ni le laboureur du feu, et les prairies ne sont plus blanches de gelées. Horace — Odes
À former les esprits comme à former les corps,La nature en tout temps fait les mêmes efforts ;Son être est immuable, et cette force aiséeDont elle produit tout ne s’est point épuisée :Jamais l’astre du jour qu’aujourd’hui nous voyonsN’eut le front couronné de plus brillants rayons ;Jamais dans le printemps les roses empourpréesD’un plus vif incarnat ne furent colorées.De cette même main les forces infiniesProduisent en tout temps de semblables génies. Charles Perrault — Le Siècle de Louis le Grand
Vous que le printemps opéraMiracles ponctuez ma stanceMon esprit épris du départDans un rayon soudain se perdPerpétué par la cadenceLa Seine au soleil d’avril danseComme Cécile au premier balOu plutôt roule des pépitesVers les ponts de pierre ou les criblesCharme sûr La ville est le val […] Louis Aragon — Le Mouvement perpétuel