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Il y a 35 citations sur la province.
Ce n’était pas une petite tâche que de peindre les deux ou trois mille figures saillantes d’une époque, car telle est, en définitif, la somme des types que présente chaque génération et que la Comédie humaine comportera. Ce nombre de figures, de caractères, cette multitude d’existences exigeaient des cadres et, qu’on me pardonne cette expression, des galeries. De là, les divisions si naturelles, déjà connues, de mon ouvrage en Scènes de la vie privée, de province, parisienne, politique, militaire et de campagne. Dans ces 6 livres sont classées toutes les études de mœurs qui forment l’histoire générale de la Société, la collection de tous ses faits et gestes, eussent dit nos ancêtres. Ces six livres répondent d’ailleurs à des idées générales. Chacun d’eux a son sens, sa signification, et formule, une époque de la vie humaine. Honoré de Balzac — avant-propos de la Comédie humaine
Je vois que vous avez toujours des craintes en province ; vous avez beaucoup plus peur que nous n’avons à Paris… J’ai parcouru les divers points de l’émeute, rues Saint-Jacques, Saint-Martin, Saint-Antoine, le Petit Pont, la Belle Jardinière ; j’ai vu les maisons criblées de balles et trouées de boulets. Dans la longueur de ces rues, on peut suivre la trace des boulets qui brisaient et écorniflaient balcons, enseignes, corniches sur leur passage ; c’est un spectacle affreux, et qui néanmoins rend encore plus incompréhensibles ces assauts dans les rues ! Lettre du 17 juillet 1848 à son père — Correspondance familiale
La plupart des gens de province ne se rendent évidemment pas un compte exact des procédés que les gens illustres emploient pour mettre leur cravate, marcher sur le boulevard, bayer aux corneilles ou manger une côtelette. Honoré de Balzac — Modeste Mignon
Quel rapport cela peut-il avoir à la vente de Tournay ? Celui de placer votre argent à dix pour cent à jamais, en faisant du bien à la province. Il sera très convenable que je sois syndic pour accélérer la consommation de cette affaire. Voltaire — Correspondance
TOINETTE — Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menus fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fièvrotes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine: c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service.ARGAN — Je vous suis obligé, monsieur, des bontés que vous avez pour moi.TOINETTE — Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l'on batte comme il faut. Ah! je vous ferai bien aller comme vous devez. Ouais! ce pouls-là fait l'impertinent; je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ?ARGAN — Monsieur Purgon.TOINETTE — Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ?ARGAN — Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate.TOINETTE — Ce sont tous des ignorants. C'est du poumon que vous êtes malade.[…]TOINETTE — Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin.ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ?ARGAN — Oui, monsieur.TOINETTE — Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ?ARGAN — Il m'ordonne du potage.TOINETTE — Ignorant !ARGAN — De la volaille.TOINETTE — Ignorant !ARGAN —Du veau.TOINETTE — Ignorant ! Molière — Le Malade Imaginaire
Mais l'étudiant n'était pas encore arrivé au point d'où l'homme peut contempler le cours de la vie et la juger. Jusqu'alors il n'avait même pas complètement secoué le charme des fraîches et suaves idées qui enveloppent comme d'un feuillage la jeunesse des enfants élevés en province. Il avait continuellement hésité à franchir le Rubicon parisien. Honoré de Balzac — Le Père Goriot.
Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestui-là qui conquit la toison,Et puis est retourné, plein d’usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge !Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonReverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,Que des palais romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l’air marin la douceur angevine. Joachim du Bellay — Les Regrets
[Il] trouvait bon de laisser son épouse aux provinces Banville — Cariat
Toulon, en réalité, n'appartient, en propre, à aucune de nos provinces, c'est le Brest de la Méditerranée, à moins que Brest ne soit le Toulon de l'Océan. Ludovic Naudeau — La France se regarde : le Problème de la natalité
Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. En province, où l’on cultive encore la périphrase, la polémique met le catéchisme poissard en beau langage : Aristide appelait son adversaire « frère Judas », ou encore « serviteur de saint Antoine », et Vuillet répondait galamment en traitant le républicain de « monstre gorgé de sang dont la guillotine était l’ignoble pourvoyeuse. » Émile Zola — La Fortune des Rougon
Il serait bon encore d'invoquer la protection du grand thaumaturge vers qui des milliers et des milliers de pèlerins venaient de toutes les provinces, de toutes les nations. Jean Rogissart — Passantes d’Octobre
[…] ; il fallut que les Romains envoyassent une armée & soutinssent une guerre qui dura quatre ans, après laquelle le Royaume de Pergame fut réduit en Province Romaine, […]. Nicolas Lenglet Dufresnoy — Méthode pour étudier l'histoire
Je me rappelle qu'une fois élu [en 1976], à l'une de nos premières réunions du caucus, quand nous avons reçu notre premier chèque de député, j'ai constaté qu'il était émis par le gouvernement de la « Province de Québec ». J'étais insulté d'avoir un chèque de la « province », parce que ma bataille comme fonctionnaire, c'était de faire sauter le mot province pour le remplacer par État. On trouvait d'ailleurs ce mot dans les discours de Jean Lesage dans les années 1960, et je m'étais battu à l'Agence de coopération culturelle et technique pour que le Québec ait un statut d'État, pas de province. Ce mot est synonyme de colonie. Denis Vaugeois et Stéphane Savard — Entretiens
La province zoogéographique était définie comme une vaste aire où est présente une faune caractéristique en raison d'une position géographique par rapport à des barrières (y compris climatiques), en excluant ainsi le faciès en tant que facteur de contrôle du provincialisme. Fabrizio Cecca — René Zaragüeta i Bagils Paléo biogéo graphie
Moi, je ne portais aucun bijou hormis ma gourmette en or, gravée à mon prénom, que mon père m’avait offerte. Elle me conseilla de l’enlever, elle trouvait que ça faisait province, mais au fond, elle s’en foutait, j’attrapai mes clefs de voiture sans relever, et nous partîmes. Lolita Pille — Bubble gum
Que la nature est prévoyante ! Elle fait pousser les pommes en Normandie sachant que les indigènes de cette province ne boivent que du cidre. Henry Monnier
La fécondité est la chose du monde la mieux partagée. Avec la plus modeste éjaculation convenablement diluée, on pourra engrosser toute une province. Gaston Bouthoul — Cent millions de morts
Tenir en bride sa propre famille n'est pas moins difficile que de gouverner une province. Tacite
Ce sont là jeux de prince : On respecte un moulin ; on vole une province. François Andrieux — Le Meunier sans souci
Ne disons pas de mal des gens de la province. Sans eux, nous ne pourrions pas habiter Paris. Alfred Capus — Les Pensées