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Il y a 100 citations sur le quoi.
Pour ce que tu disais tout à l'heure. Quoi ? Que tout le monde ne peut pas être américain ? Hé bien ? Je ne suis pas d'accord. Romain Gary — Le Grand vestiaire
Il faut bien sûr imaginer Paul, tout en force, le regard baissé déjouant pour l’instant la description, le menton saillant, la mâchoire prognathe, sa stature excédant la mienne, l’impossibilité dans laquelle il est toujours de faire oublier son corps en dépit des mouvements qui lui traversent l’âme, fréquemment d’ailleurs car Paul est un sensible, un sentimental, même, doublant chez lui le musculaire toujours trahi quelle que soit l’ampleur de la chemise, la coupe du pantalon, la délicatesse de certains gestes, passons sur certains gestes, le visage suscitant chez l’observateur un irrépressible besoin de poncifs, nez épais, lèvres fortes, sourire enfantin, gourmand, la manière dont ses mains battent l’air quand il s’échauffe, le verbe non point tant facile que haut, expéditif et désaccordé souvent, mais sincère, toujours, mieux vaut en rire, maintenant, et d’ailleurs il se tait, il ne répond pas, je dois répéter ma question, il lève enfin les yeux, de beaux yeux, surtout un beau garçon, non pas un beau regard, donc, c’est du reste dommage, avec un beau regard j’aurais compris que Sandra, je n’aurais sans doute rien eu à dire, je n’ai d’ailleurs rien dit, à quoi bon, que dire à une femme qui vous quitte pour un homme dont les yeux sont seulement beaux, on se prend à rêver au contraire d’un amant au charme secret, plus proche de celui qu’on croyait exercer, ou qu’on n’exerce plus, qu’importe, un homme qui puisse prétendre à quelque vraie relève, dont on puisse tirer sinon profit du moins fierté, mais non, c’est cet homme-là que Sandra avait choisi, contre tout attente, ou en réponse à son attente, comment savoir, un homme dont le poids s’aggravait maintenant de celui de son mensonge, peut-être plus pervers au fond que ce qu’on avait pensé, duplique derrière le muscle, noyant des trésors de rouerie dans l’eau bleutée de son regard. Christian Oster — Paul au téléphone – Éditions de Minuit 1996
Vous sentant, à tort ou à raison, menacé par une campagne à laquelle nous sommes étrangers, mais dont nous n'attendons pas sans curiosité l'issue, il est impossible que vous croyiez pallier à [« à » est de trop...] vos responsabilités en vous désolidarisant de ce à quoi vous teniez si fort. André Breton — Lettre à Marcel Fourrier
J'ai appris à vendre n'importe quoi, ou plutôt j'ai appris à vendre ce qui vaut la peine d'être acheté, ou plutôt j'ai appris à faire croire que ce que je devais vendre valait la peine d'être acheté, et je l'ai cru moi-même. Laurent Jaffro — Libre cours
Il faut qu'il sache que son expression, comme celle du langage, est toujours, quoi qu'il fasse, une démarche en vue de l'assentiment, et non de la révolte. J. M. G. Le Clézio — L'Exstase matérielle
ACTE I - SCENE PREMIEREDORANTE.Ce mage, qui d'un mot renverse la nature,N'a choisi pour palais que cette grotte obscure.La nuit qu'il entretient sur cet affreux séjour,N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour,De leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombresQue ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres.N'avancez pas : son art au pied de ce rocherA mis de quoi punir qui s'en ose approcher ;Et cette large bouche est un mur invisible,Où l'air en sa faveur devient inaccessible,Et lui fait un rempart, dont les funestes bordsSur un peu de poussière étalent mille morts.Jaloux de son repos plus que de sa défense,Il perd qui l'importune, ainsi que qui l'offense ;Malgré l'empressement d'un curieux désir,Il faut, pour lui parler, attendre son loisir :Chaque jour il se montre, et nous touchons à l'heureOù pour se divertir il sort de sa demeure.PRIDAMANT.J'en attends peu de chose, et brûle de le voir.J'ai de l'impatience, et je manque d'espoir.Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes,Qu'ont éloigné de moi des traitements trop rudes,Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux,A caché pour jamais sa présence à mes yeux.Sous ombre qu'il prenait un peu trop de licence,Contre ses libertés je roidis ma puissance ;Je croyais le dompter à force de punir,Et ma sévérité ne fit que le bannir.Mon âme vit l'erreur dont elle était séduite :Je l'outrageais présent, et je pleurai sa fuite ;Et l'amour paternel me fit bientôt sentirIl l'a fallu chercher : j'ai vu dans mon voyageLe Pô, le Rhin, la Meuse, et la Seine, et le Tage :Toujours le même soin travaille mes esprits ;Et ces longues erreurs ne m'en ont rien appris.Enfin, au désespoir de perdre tant de peine,Et n'attendant plus rien de la prudence humaine,Pour trouver quelque borne à tant de maux soufferts,J'ai déjà sur ce point consulté les enfers.J'ai vu les plus fameux en la haute scienceDont vous dites qu'Alcandre a tant d'expérience :On m'en faisait l'état que vous faites de lui,Et pas un d'eux n'a pu soulager mon ennui.L'enfer devient muet quand il me faut répondre,Ou ne me répond rien qu'afin de me confondre.[…] Corneille — L'illusion comique
Et loin que la thérapie du serrement indéfini de ma main dans la main du baron me fît approcher, même sans jamais l'atteindre, d'un semblant de guérison (à quoi j'avais d'avance renoncé comme comprenant qu'elle est (ma main) inguérissable, suite à ce sévice ancien dont j'avais oublié le moment, les exactes circonstances)... Jacques Géraud — Proustites
À quoi se raccrocher ? Quel fil d’Ariane suivre, dans l’asphyxiant labyrinthe ? Victor Margueritte — Debout les vivants !
Des océans d'éther personne ne surgira pour te rapatrier. Tu es au large de tout. Tu es naufragé au plein des mers sans orient. Faire le point ? Mais quoi au-delà de l'archipel solaire ? Pourtant tu es hors du cercle. Tu peux te détacher de la roue, supplicié. Pierre Drieu La Rochelle — Fond de cantine
Après quoi, nous entrons dans le très imposant grand manège, tendu de drapeaux français et portugais pour le carrousel du soir. Jérôme Garcin — Cavalier seul
Quoi que je fasse, je n'empêcherai pas que dans l'esprit de la totalité des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson. Michel Tournier — Vendredi ou Les limbes du Pacifique
Quoi que fassent ceux qui règnent chez eux par la violence et hors de chez eux par la menace, quoi que fassent ceux qui se croient les maîtres des peuples et qui ne sont que les tyrans des consciences, l'homme qui lutte pour la justice et la vérité trouvera toujours le moyen d'accomplir son devoir tout entier. Victor Hugo — Les Châtiments
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,Dans la nuit éternelle emporté sans retour,Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âgesJeter l’ancre un seul jour ?Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierreOù tu la vis s’asseoir !Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondesSur ses pieds adorés.Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadenceTes flots harmonieux.Tout à coup des accents inconnus à la terreDu rivage charmé frappèrent les échos :Le flot plus attentif, et la voix qui m’est chèreLaissa tomber ces mots :« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,Suspendez votre cours !Laissez-nous savourer les rapides délicesDes plus beaux de nos jours !Assez de malheureux ici-bas vous implorent,Coulez, coulez pour eux ;Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;Oubliez les heureux.Mais je demande en vain quelques moments encore,Le temps m’échappe et fuit ;Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’auroreVa dissiper la nuit.Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,Hâtons-nous, jouissons !L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;Il coule, et nous passons ! »Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,S’envolent loin de nous de la même vitesseQue les jours de malheur ?Hé quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,Ne nous les rendra plus ?Éternité, néant, passé, sombres abîmes,Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimesQue vous nous ravissez ?Ô lacs ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,Au moins le souvenir !Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvagesQui pendent sur tes eaux !Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surfaceDe ses molles clartés !Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,Que les parfums légers de ton air embaumé,Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,Tout dise : Ils ont aimé ! Alphonse de Lamartine — Méditations poétiques
Car, en réalité, quoi qu'on dise pour habiller l'abdication en stratégie et le renvoi aux calendes grecques en « phases » successives, la justice sociale passe derrière l'efficacité économique. Régis Debray — À demain de Gaulle
Quoi qu'il en fût, le lendemain même il demanderait la cession et il ne doutait pas que, devant un chiffre astronomique, les Guzman ne se pliassent. Ainsi pensait-il, dirigeant ses pas vers la colline, dans cet air brûlé. Ana Maria Ortese — L'Iguane
Après une matinée à égorger, Mehdi se sentait au bout du rouleau. C’était le problème, avec ce travail. Ça le fatiguait beaucoup. La responsabilité, la concentration, la précision et puis aussi cette vie qu’il ôtait et qui se vengeait en lui prenant Dieu savait quoi avant de s’en aller. Franz-Olivier Giesbert — L’abatteur
Vous feriez mieux de partir, garçons ! Sans quoi, vous risquez de vous réveiller un de ces quatre matins avec une lame d'acier ou un bout de plomb dans le dos ! Pierre Pelot — La Piste du Dakota
Sois pas vache, Jean-Louis. Je suis au bout du rouleau. Il n’y a plus de quoi bouffer à la baraque. J’ai tapé à toutes les portes avant de venir ici. Je sais que tu ne m’aimes pas, d’accord, mais eux, les mômes, ils n’ont rien à voir là-dedans. Didier Daeninckx — Hors limites
Don DiègueRodrigue, as-tu du cœur ?Don RodrigueTout autre que mon pèreL’éprouverait sur l’heure.Don DiègueAgréable colère !Digne ressentiment à ma douleur bien doux !Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;Viens me venger.Don RodrigueDe quoi ?Don DiègueD’un affront si cruel,Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel :D’un soufflet. L’insolent en eût perdu la vie ;Mais mon âge a trompé ma généreuse envie :Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,Je le remets au tien pour venger et punir.Va contre un arrogant éprouver ton courage :Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage ;Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter,Je te donne à combattre un homme à redouter :Je l’ai vu, tout couvert de sang et de poussière,Porter partout l’effroi dans une armée entière.J’ai vu par sa valeur cent escadrons rompus ;Et pour t’en dire encor quelque chose de plus,Plus que brave soldat, plus que grand capitaine,C’est…Don RodrigueDe grâce, achevez.Don DiègueLe père de Chimène.Don RodrigueLe…Don DiègueNe réplique point, je connais ton amour ;Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour.Plus l’offenseur est cher, et plus grande est l’offense.Enfin tu sais l’affront, et tu tiens la vengeance :Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;Montre-toi digne fils d’un père tel que moi.Accablé des malheurs où le destin me range,Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge. Corneille — Le Cid
Voilà Félicien qui se met à sucrer les fraises à pas trente ans d’âge, et son père, donc l’Achille Guérillot, un buveur aussi, ah oui, un buveur. Enfin, quoi, vous l’avez connu. Marcel Aymé — Le Vin de Paris