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Il y a 194 citations sur la raison.
On peut être fatigué d'une chose, sans aller se coucher pour cela. Quand même, dit Ludi, ça m'embêterait s'il nous en voulait. Peut-être que Jacques a raison, que c'est un type un peu, comment dire? un peu différent de nous, peut-être un type qui se pose pas tellement de problèmes politiques et autres. Marguerite Duras — Les petits chevaux de Tarquinia
Vous sentant, à tort ou à raison, menacé par une campagne à laquelle nous sommes étrangers, mais dont nous n'attendons pas sans curiosité l'issue, il est impossible que vous croyiez pallier à [« à » est de trop...] vos responsabilités en vous désolidarisant de ce à quoi vous teniez si fort. André Breton — Lettre à Marcel Fourrier
En raison du contexte sanitaire dû à la Covid-19, des aménagements sont mis en place dans les lycées pour les élèves de terminale, qui passeront leur bac en 2021, et ceux actuellement inscrits en première. Le Figaro — Les règles du bac 2021 sont modifiées à cause de la Covid-19
Aimant Félicia au-delà de toute raison, je l'ai tenue là, sous le jet, jusqu'à ce qu'on soit nickel-chrome tous les deux et qu'il n'y ait plus d'eau chaude. Nichelle D. Tramble — Terre des morts
Regarde, c’est nickel ! Saute-la-huche regarda. Il avait raison, le gros Triquette ; tout brillait, propre, rangé, paisible. Martin Rolland — Alcatraz banlieue
L'aînée qui épouse, contre le gré de ses parents (elle se fait enlever) un être vain, sans valeur, mais d'assez de vernis pour séduire la famille après avoir séduit la jeune fille. Celle-ci, cependant, tandis que la famille lui donne raison et fait amende honorable, reconnaissant dans le gendre des tas de vertus dont il n'a que l'apparence, celle-ci découvre peu à peu la médiocrité foncière de cet être auquel elle a lié sa vie. André Gide — Journal des faux-monnayeurs
Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison, mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était pas allumé. Marcel Proust — Du côté de chez Swann
Je crois que vous l'avez un jour entendu de ma bouche, mais, cependant, je vous le redirai. Ma mère m'ayant suivi à Milan, y trouva que l'Église n'y jeûnait pas le samedi; elle se troublait et ne savait pas ce qu'elle devait faire; je me souciais alors fort peu de ces choses; mais, à cause de ma mère, je consultai là-dessus Ambroise, cet homme de très-heureuse mémoire; il me répondit qu'il ne pouvait rien conseiller de meilleur que ce qu'il pratiquait lui-même, et que s'il savait quelque chose de mieux il l'observerait. Je croyais que, sans nous donner aucune raison, il nous avertissait seulement, de sa seule autorité, de ne pas jeûner le samedi, mais, reprenant la parole, il me dit : « Quand je suis à Rome, je jeûne le samedi; quand je suis ici, je ne jeûne pas ce jour-là. Faites de même; suivez l'usage de l'Église où vous vous trouvez, si vous ne voulez pas scandaliser ni être scandalisé. » Lorsque j'eus rapporté à ma mère cette réponse, elle s'y rendit sans difficulté. Depuis ce temps, j'ai souvent repassé cette règle de conduite, et je m'y suis toujours attaché comme si je l'avais reçue d'un oracle du ciel. Lettres de Saint Augustin traduites en français par M. Poujoulat — Paris
Par son envergure hors norme, à cause de la manière dont il se situe en dehors des repères ordinaires de la perception apprise, Paradis s'impose comme un ouvrage majeur, et pourtant il le fait à la façon d'un texte qui, prenant de vitesse ceux auxquels il s'adresse, risquerait pour cette raison même de ne jamais être véritablement lu. Philippe Sollers — Vision à New York
Mais dès lors que l’on rejette le réalisme des universaux, on tombe de Charybde en Scylla. On ne peut plus résoudre le problème fondamental de la Scolastique, celui de l’accord de la raison et de la foi; ou, si on tente de le résoudre […], on sombre dans l’hérésie et l’on encourt les condamnations de l’Église. Louis Rougier — Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique
Il est tellement sûr de son pouvoir sur moi. Il sait si bien que mon amour est une chose qu'on peut renvoyer aux calendes grecques. Il a bien raison. Je tomberai dans ses bras à la première occasion. René Trintzius — Le Septième jour
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes. Mme de La Fayette — La Princesse de Clèves
Les huit pêcheurs de La Redonne, quels braves gens, mais quels flemmards ! Ils ne sortaient pas souvent. Ils avaient tous un poil dans la main. Ils trouvaient toujours une bonne raison, le mistral, l'absence des poissons pour ne pas jeter leurs filets, discuter longuement le coup devant un pastis et, enfin, tous d'accord, recommencer une de leurs sempiternelles parties de boules. Blaise Cendrars — L'homme foudroyé
... mais la froide perspicacité de celui-ci, son réalisme à la Holbein, finit par faire de ces petites touches juxtaposées au hasard un portrait convaincant, par donner à tort ou à raison le sentiment d'une ressemblance criante avec le modèle Marguerite Yourcenar — Sous bénéfice d'inventaire
« La question surréaliste fut à deux doigts de faire sauter le bouchon de raison qui restait dans la tête de Lydie. Seulement alors, elle prit conscience des détails. « Le diable se cache dans les détails », leur avait dit l’officier. Pierre Gaulon — La Patte du Diable
La raison du plus fort est toujours la meilleure :Nous l'allons montrer tout à l'heure.Un Agneau se désaltéraitDans le courant d'une onde pure.Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,Et que la faim en ces lieux attirait."Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?Dit cet animal plein de rage :Tu seras châtié de ta témérité.— Sire, répond l'Agneau, que votre MajestéNe se mette pas en colère ;Mais plutôt qu'elle considèreQue je me vas désaltérantDans le courant,Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,Et que par conséquent, en aucune façon,Je ne puis troubler sa boisson.— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,Et je sais que de moi tu médis l'an passé.— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.— Je n'en ai point.— C'est donc quelqu'un des tiens :Car vous ne m'épargnez guère,Vous, vos bergers, et vos chiens.On me l'a dit : il faut que je me venge."Là-dessus, au fond des forêtsLe Loup l'emporte, et puis le mange,Sans autre forme de procès. Jean de La Fontaine — Le Loup et l’Agneau
Les garçons de quinze ans qui vont en classe ont trop besoin de leur raison pour expliquer comment il se fait que « pierre qui roule n'amasse pas mousse » alors que « la fortune sourit aux audacieux » Raymond Dumay — Le printemps des hommes
C'est Georgette qui reculait. Je lui en ai parlé le soir même, quand nous sommes rentrés. Je croyais que Jean-Loup avait raison. Sébastien Japrisot — Compartiment tueurs
Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque. Voltaire — Candide
Elle était traversée par ces deux idées peut-être moins contradictoires qu'il n'y paraît, à savoir qu'elle commettait une erreur et qu'elle avait raison de la commettre. Félicien Marceau — La Grande fille