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Il y a 33 citations sur le rapide.
Fort de ses trois ans d’expérience, Franck pense qu’il existe des conducteurs sérieux, même parmi les noirs. A… est aussi de cet avis, bien entendu. Elle s’est abstenue de parler pendant la discussion sur la résistance comparée des machines, mais la question des chauffeurs motive de sa part une intervention assez longue et catégorique. Il se peut d’ailleurs qu’elle ait raison. Dans ce cas, Franck devrait avoir raison aussi. Tous les deux parlent maintenant du roman que A… est en train de lire, dont l’action se déroule en Afrique. L’héroïne ne supporte pas le climat tropical (comme Christiane). La chaleur semble même produire chez elle de véritables crises :“C’est mental, surtout, ces choses-là”, dit Franck. Il fait ensuite une allusion, peu claire pour celui qui n’a pas feuilleté le livre, à la conduite du mari. Sa phrase se termine par “savoir la prendre” ou “savoir l’apprendre”, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude de qui il s’agit, ou de quoi. Franck regarde A…, qui regarde Franck. Elle lui adresse un sourire rapide, vite absorbé par la pénombre. Elle a compris, puisqu’elle connaît l’histoire. Non, ses traits n’ont pas bougé. Leur immobilité n’est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu’un reflet de la lampe, ou l’ombre d’un papillon. Du reste, elle n’était déjà plus tournée vers Franck, à ce moment-là. Elle venait de ramener la tête dans l’axe de la table et regardait droit devant soi, en direction du mur nu, où une tache noirâtre marque l’emplacement du mille-pattes écrasé la semaine dernière, au début du mois, le mois précédent peut-être, ou plus tard. Le visage de Franck, presque à contre-jour, ne livre pas la moindre expression. Le boy fait son entrée pour ôter les assiettes. A… lui demande, comme d’habitude, de servir le café sur la terrasse. Là, l’obscurité est totale. Personne ne parle plus. Le bruit des criquets a cessé. Alain Robbe-Grillet — La Jalousie
Les deux amis s’assirent en riant. D’abord et par un regard plus rapide que la parole, chaque convive paya son tribut d’admiration au somptueux coup d’œil qu’offrait une longue table, blanche comme une couche de neige fraîchement tombée, et sur laquelle s’élevaient symétriquement les couverts couronnés de petits pains blonds. Les cristaux répétaient les couleurs de l’iris dans leurs reflets étoilés, les bougies traçaient des feux croisés à l’infini, les mets placés sous des dômes d’argent aiguisaient l’appétit et la curiosité. Les paroles furent assez rares. Les voisins se regardèrent. Le vin de Madère circula. Honoré de Balzac — La peau de chagrin
C’était là, dans mon histoire, que s’était posé le papillon qui passe dans le ciel de tout homme une fois dans sa vie, ni plus extraordinaire, ni plus rapide que tous les autres, mais contrairement à tous ceux qu’on a pris ou laissé voler, absolument inaccessible. Michel Braudeau — Pérou
Mardi prochain, lorsque vous trouverez Henriette en train de coudre à vous attendre, vous lui direz avant même qu’elle vous ait demandé quoi que ce soit : “Je t’ai menti, comme tu t’en es bien doutée ; ce n’est pas pour la maison Scabelli que je suis allé à Rome cette fois-ci, et c’est en effet pour cette raison que j’ai pris le train de huit heures dix et non l’autre, le plus rapide, le plus commode, qui n’a pas de troisième classe ; c’est uniquement pour Cécile que je suis allé à Rome cette fois-ci, pour lui prouver que je l’ai choisie définitivement contre toi, pour lui annoncer que j’ai enfin réussi à lui trouver une place à Paris, pour lui demander de venir afin qu’elle soit toujours avec moi, afin qu’elle me donne cette vie extraordinaire que tu n’as pas été capable de m’apporter et que moi non plus je n’ai pas su t’offrir ; je le reconnais, je suis coupable à ton égard, c’est entendu, je suis prêt à accepter, à approuver tous tes reproches, à me charger de toutes les fautes que tu voudras si cela peut t’aider le moins du monde à te consoler, à atténuer le choc, mais il est trop tard maintenant, les jeux sont faits, je n’y puis rien changer, ce voyage a eu lieu, Cécile va venir • tu sais bien que je ne suis pas une si grande perte, ce n’est pas la peine de fondre en larmes ainsi…”Mais vous savez bien qu’elle ne pleurera nullement, qu’elle se contentera de vous regarder sans proférer une parole, qu’elle vous laissera discourir sans vous interrompre, que c’est vous, tout seul, par lassitude, qui vous arrêterez, et qu’à ce moment-là vous vous apercevrez que vous êtes dans votre chambre, qu’elle est déjà couchée, qu’elle est en train de coudre, qu’il est tard, que vous êtes fatigué de ce voyage, qu’il pleut sur la place. Michel Butor — La Modification
Les nageurs déjà se classaient, le peloton rapide en tête, quelques suiveurs où se précipitaient deux ou trois espoirs, puis la masse, bon an mal an, et enfin les distancés, ceux qui s’étaient jetés avec les autres, par une illusion extraordinaire, sans connaissance de leurs forces, et qui n’avaient pas seulement froid, qui avaient honte. Louis Aragon — Aurélien
Il avait pris pour devise « Tout vient à point à qui sait attendre. » Il sut être en même temps patient et énergique. Le succès fut rapide et complet. Guy de Maupassant — Boule de suif – La Maison Tellier suivi de Madame Baptiste
Un dur métier, dis-je ! de haler sur la bricole durant trois mois, de recevoir l'eau jusqu'aux aisselles dans les rapides, de guider cette chaîne de trente-deux « coupons » avec la perche ferrée, de « chorer » qu'il disaient. Jean Rogissart — Passantes d’Octobre
Les démarches entreprises par la Chambre pour obtenir la régularisation de l’horaire du rapide Milan-Bordeaux, afin d’assurer la correspondance de ce train à Montluçon avec les express desservant la région nantaise, ont abouti. « À la Chambre de Commerce » — Le Phare
Je viens d'aller consulter mon médecin, car je ne pouvais plus dormir. Il m'a trouvé le pouls rapide, l'œil dilaté, les nerfs vibrants, mais sans aucun symptôme alarmant Maupassant — Contes et nouvelles, Horla
Mais, vite, se rappelant à la convenance de la situation, elle secoua dans un effort cette torpeur de ses souvenirs et se mit à balbutier des phrases rapides. − Ah! Bonjour... Comment! Vous voilà? Flaubert — Madame Bovary
Le 26 juillet 11877 paraissait à la quatrième page du Petit Journal, alors d'un format modeste et réduit, l'annonce suivante « Colonie Libre de Port-Breton. Terres à 5 francs l'hectare. Fortune rapide et assurée sans quitter son pays. Pour tous renseignements s'adresser à M. du Breil de Rays, consul de Bolivie, au château de Quimer'ch en Bannalec (Finistère). » Jean Lucas-Dubreton — L'Éden du Pacifique
La duchesse de Guise, presque évanouie ; le duc de Guise, suivi de Saint-Paul, et de plusieurs hommes.LE DUC DE GUISE, après un coup d’œil rapide. – Il sera descendu par cette fenêtre... Mais Mayenne était dans la rue avec vingt hommes, et le bruit des armes... Va, Saint-Paul ; vous, suivez-le. Va, et tu me diras si tout est fini. (Heurtant du pied la duchesse.) Ah ! c’est vous, madame. Eh bien, je vous ai ménagé un tête-à-tête.LA DUCHESSE DE GUISE. – Monsieur le duc, vous l’avez fait assassiner !LE DUC DE GUISE. – Laissez-moi, madame ; laissez-moi.LA DUCHESSE DE GUISE, à genoux, le prenant à bras-le-corps. – Non, je m’attache à vous.LE DUC DE GUISE. – Laissez-moi, vous dis-je !... ou bien, oui, oui. Venez ! à la lueur des torches, vous pourrez le revoir encore une fois. (Il la traîne jusqu’à la fenêtre.) Eh bien, Saint-Paul ?SAINT-PAUL, dans la rue. – Attendez ; il n’est pas tombé seul. Ah ! ah ! LE DUC DE GUISE. – Est-ce lui ? SAINT-PAUL. – Non, c’est le petit page. LA DUCHESSE DE GUISE. – Arthur ! Ah ! pauvre enfant ! LE DUC DE GUISE. – L’auraient-ils laissé fuir ?... Les misérables !... LA DUCHESSE DE GUISE, avec espoir. – Oh !... SAINT-PAUL. – Le voici. LE DUC DE GUISE. – Mort ? SAINT-PAUL. – Non, couvert de blessures, mais respirant encore. LA DUCHESSE DE GUISE. – Il respire ! On peut le sauver. Monsieur le duc, au nom du ciel... SAINT-PAUL. – Il faut qu’il ait quelque talisman contre le fer et contre le feu... LE DUC DE GUISE, jetant par la croisée le mouchoir de la duchesse de Guise. – Eh bien, serre-lui la gorge avec ce mouchoir ; la mort lui sera plus douce ; il est aux armes de la duchesse de Guise. LA DUCHESSE DE GUISE. – Ah ! (Elle tombe.) LE DUC DE GUISE, après avoir regardé un instant dans la rue. – Bien ! et maintenant que nous avons fini avec le valet, occupons-nous du maître. Alexandre DUMAS — Henri III et sa cour
Des navires entièrement automatisés y déchargeaient leur cargaison, selon un horaire rapide et précis. Les marins ne descendaient plus à terre. Benoît Duteurtre — Drôle de temps
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroiSe planteront bientôt comme dans une cible,Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizonAinsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;Chaque instant te dévore un morceau du déliceA chaque homme accordé pour toute sa saison.Trois mille six cents fois par heure, la SecondeChuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voixD’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)Les minutes, mortel folâtre, sont des ganguesQu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !Souviens-toi que le Temps est un joueur avideQui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! » Charles Baudelaire — Les fleurs du mal
Dès qu’ils sont face à face, les deux chevaliers s’élancent l’un contre l’autre à bride abattue et ils se heurtent avec violence. Le choc des lances est tel qu’elles se plient en arc et volent en éclats. Ils prennent leurs épées et se portent de rudes coups qui endommagent les écus, les heaumes et les cottes de maille. Ils font de larges brèches dans le bois des écus, rompent leurs cottes de mailles et se blessent en maints endroits. Ils se rendent leurs coups avec rage comme s’ils respectaient un contrat. Mais souvent, en glissant, les épées atteignent la croupe des chevaux. Elles se rougissent de sang en entaillant le flanc des malheureuses bêtes qui ne tardent pas à tomber mortes toutes les deux. À peine ont-ils roulé à terre, que les deux combattants se ruent à pied l’un contre l’autre. S’ils s’étaient haïs à mort, ils ne se seraient pas battus plus sauvagement avec leurs épées. Ils se frappent à un rythme rapide que celui avec lequel le joueur le plus invétéré lance ses deniers en doublant sa mise chaque fois qu’il perd. (…) Alors il l’assaille de coups redoublés qui pleuvent dru autour de sa tête ; il le bouscule comme un ouragan, le presse et le contraint à céder du terrain. Il le fait reculer et le malmène si durement que l’autre est bien près d’en perdre le souffle et qu’il n’a guère la force de se défendre. Chrétien de Troyes — Lancelot ou le Chevalier de la charrette
Tout à coup il crut avoir été appelé par une voix terrible, et tressaillit comme lorsqu’au milieu d’un brûlant cauchemar nous sommes précipités d’un seul bond dans les profondeurs d’un abîme. Il ferma les yeux ; les rayons d’une vive lumière l’éblouissaient ; il voyait briller au sein des ténèbres une sphère rougeâtre dont le centre était occupé par un petit vieillard qui se tenait debout et dirigeait sur lui la clarté d’une lampe. Il ne l’avait entendu ni venir, ni parler, ni se mouvoir. Cette apparition eut quelque chose de magique. L’homme le plus intrépide, surpris ainsi dans son sommeil, aurait sans doute tremblé devant ce personnage extraordinaire qui semblait être sorti d’un sarcophage voisin. La singulière jeunesse qui animait les yeux immobiles de cette espèce de fantôme empêchait l’inconnu de croire à des effets surnaturels ; néanmoins, pendant le rapide intervalle qui sépara sa vie somnambulique de sa vie réelle, il demeura dans le doute philosophique recommandé par Descartes, et fut alors, malgré lui, sous la puissance de ces inexplicables hallucinations dont les mystères sont condamnés par notre fierté ou que notre science impuissante tâche en vain d’analyser.[…] Le moribond frémit en pressentant que ce vieux génie habitait une sphère étrangère au monde où il vivait seul, sans jouissances, parce qu’il n’avait plus d’illusion, sans douleur, parce qu’il ne connaissait plus de plaisirs. Le vieillard se tenait debout, immobile, inébranlable comme une étoile au milieu d’un nuage de lumière, ses yeux verts, pleins de je ne sais quelle malice calme, semblaient éclairer le monde moral comme sa lampe illuminait ce cabinet mystérieux. Tel fut le spectacle étrange qui surprit le jeune homme au moment où il ouvrit les yeux, après avoir été bercé par des pensées de mort et de fantasques images. Honoré de Balzac — La peau de chagrin
Le progrès de ce sentiment vrai fut si rapide que, deux mois après l’accident auquel le peintre avait dû le bonheur de connaître Adélaïde, leur vie était devenue une même vie. Balzac — La Bourse
Il est certains esprits dont les sombres penséesSont d’un nuage épais toujours embarrassées ;Le jour de la raison ne le saurait percer.Avant donc que d’écrire apprenez à penser.Selon que notre idée est plus ou moins obscure,L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,Et les mots pour le dire arrivent aisément.Surtout qu’en vos écrits la langue révéréeDans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.En vain vous me frappez d’un son mélodieux,Si le terme est impropre, ou le tour vicieux :Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme,Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme.Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin,Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain.Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse.Et ne vous piquez point d’une folle vitesse :Un style si rapide, et qui court en rimant,Marque moins trop d’esprit, que peu de jugement.J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux,Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :Polissez-le sans cesse et le repolissez ;Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. Nicolas Boileau — L'Art poétique
La fraternité du malheur est la fraternité la plus rapide. José Marti
L'imagination est le mode de déplacement le plus rapide. Jean Morel