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Il y a 23 citations sur le respirer.
Son slogan était : « Respirons la vie à pleins poumons. » Slogan idiot, puisque la vie, ça ne se respire pas. On respire les chaussettes, les calfouettes, la culotte de Simone Veil, mais la vie, jamais ! Professeur Choron — Je bois
On en conclut qu’il allait quitter Velrans pour repartir comme jadis « sur le trimard », et chacun respira. Louis Pergaud — Un petit logement
[…], Fabre, assis, ou plutôt allongé dans son canot, respirait béatement la brise marine. Pierre Benoit — Erromango
Or, lassé de servir de tête de massacre, Des contes à mourir debout qu'on me consacre, Moi qui me porte bien, qui respire la santé, Je m'avance et je crie toute la vérité. Georges Brassens — Le Bulletin de santé
Cette équipe est dotée d'un appareil respirateur portatif à dépression fonctionnant d'une façon autonome
Au milieu de cette existence enragée par la misère, Gervaise souffrait encore des faims qu'elle entendait râler autour d'elle. Ce coin de la maison était le coin des pouilleux, où trois ou quatre ménages semblaient s'être donné le mot pour ne pas avoir du pain tous les jours. Les portes avaient beau s'ouvrir, elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine. Le long du corridor, il y avait un silence de crevaison, et les murs sonnaient creux, comme des ventres vides. Par moments, des danses s'élevaient, des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. Il s'y retirait comme une marmotte, s'y mettait en boule, pour avoir moins froid ; il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille. La faim ne le faisait même plus sortir, car c'était bien inutile d'aller gagner dehors de l'appétit, lorsque personne ne l'avait invité en ville. Quand il ne reparaissait pas de trois ou quatre jours, les voisins poussaient sa porte, regardaient s'il n'était pas fini. Non, il vivait quand même, pas beaucoup, mais un peu, d'un oeil seulement ; jusqu'à la mort qui l'oubliait ! Gervaise, dès qu'elle avait du pain, lui jetait des croûtes. Émile Zola — L’Assommoir
Par les journées de juillet très chaudes, le mur d’en face jetait sur la petite cour humide une lumière éclatante et dure.Il y avait un grand vide sous cette chaleur, un silence, tout semblait en suspens ; on entendait seulement, agressif, strident, le grincement d’une chaise traînée sur le carreau, le claquement d’une porte. C’était dans cette chaleur, dans ce silence – un froid soudain, un déchirement.Et elle restait sans bouger sur le bord de son lit, occupant le plus petit espace possible, tendue, comme attendant que quelque chose éclate, s’abatte sur elle dans ce silence menaçant.Quelquefois le cri aigu des cigales, dans la prairie pétrifiée sous le soleil et comme morte, provoque cette sensation de froid, de solitude, d’abandon dans un univers hostile où quelque chose d’angoissant se prépare.Étendu dans l’herbe sous le soleil torride, on reste sans bouger, on épie, on attend.Elle entendait dans le silence, pénétrant jusqu’à elle le long des vieux papiers à raies bleues du couloir, le long des peintures sales, le petit bruit que faisait la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle entendait se fermer la porte du bureau.Elle restait là, toujours recroquevillée, attendant, sans rien faire. La moindre action, comme d’aller dans la salle de bains se laver les mains, faire couler l’eau du robinet, paraissait une provocation, un saut brusque dans le vide, un acte plein d’audace. Ce bruit soudain de l’eau dans ce silence suspendu, ce serait comme un signal, comme un appel vers eux, ce serait comme un contact horrible, comme de toucher avec la pointe d’une baguette une méduse et puis d’attendre avec dégoût qu’elle tressaille tout à coup, se soulève et se replie.Elle les sentait ainsi, étalés, immobiles, derrière les murs, et prêts à tressaillir, à remuer.Elle ne bougeait pas. Et autour d’elle toute la maison, la rue semblaient l’encourager, semblaient considérer cette immobilité comme naturelle.Il paraissait certain, quand on ouvrait la porte et qu’on voyait l’escalier, plein d’un calme implacable, impersonnel et sans couleur, un escalier qui ne semblait pas avoir gardé la moindre trace des gens qui l’avaient parcouru, pas le moindre souvenir de leur passage, quand on se mettait derrière la fenêtre de la salle à manger et qu’on regardait les façades des maisons, les boutiques, les vieilles femmes et les petits enfants qui marchaient dans la rue, il paraissait certain qu’il fallait le plus longtemps possible – attendre, demeurer ainsi immobile, ne rien faire, ne pas bouger, que la suprême compréhension, que la véritable intelligence, c’était cela, ne rien entreprendre, remuer le moins possible, ne rien faire.Tout au plus pouvait-on, en prenant soin de n’éveiller personne, descendre sans le regarder l’escalier sombre et mort, et avancer modestement le long des trottoirs, le long des murs, juste pour respirer un peu, pour se donner un peu de mouvement, sans savoir où l’on va, sans désirer aller nulle part, et puis revenir chez soi, s’asseoir au bord du lit et de nouveau attendre, replié, immobile. Nathalie Sarraute — Tropismes
Pour un artiste, la création n'est pas un travail, c'est respirer, c'est exister. Gilbert Choquette — La Flamme et la forge
Le pantalon qu’elle portait était si moulant que je pouvais à peine respirer. Benny Hill
Le matin, c'est la jeunesse, rien qu'à respirer, ça nous rajeunit. Claudette Boucher — Jamais plus les chevaux
L'âme du peuple ne doit pas être étouffée, elle a besoin de respirer, la littérature est son poumon. Jiang Zilong — La Vie aux mille couleurs
La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. Roland Barthes — Qu'est-ce que la critique ?
De temps en temps se retirer de ce qu'on fait, et gagner quelque hauteur pour respirer et dominer. Jules Renard — Journal 1893 - 1898
Oublier de respirer reste la seule distraction fatale. Pierre Perret — Pensées
Qui n'a cru respirer dans la fleur renaissante, les parfums regrettés de ses premiers printemps. Marceline Desbordes-Valmore
La peinture est une manière "d'être", la tentation de respirer dans un monde irrespirable. Jean Bazaine — Notes sur la peinture d'aujourd'hui
L'Europe doit respirer avec ses deux poumons : celui de l'est et celui de l'ouest. Jean-Paul II
L'air de Paris est si mauvais que je le fais toujours bouillir avant de respirer. Erik Satie
Le secret de la longévité, c’est de continuer à respirer. Bruce Lansky — Prompt rétablissement
Pour pouvoir se tenir droit et respirer librement, il faut lutter. Jiang Zilong — La Vie aux mille couleurs